CHAPITRE 9 : une évaluation?

9. Une évaluation ?






Il convient maintenant de s’interroger sur le déroulement et les résultats des actions de l’Unesco. En effet, l’intérêt d’examiner de très nombreuses actions de l’organisation, dans tous les domaines, et sur une période de trente ans, est de repérer des constantes dans leurs conditions de déroulement et dans leurs résultats, ce que n’aurait pas permis une étude de type monographique.

9.1. Des efforts d’évaluation faits par l’Unesco.

L’Unesco elle-même, dès ses premières années, déploie de réels efforts pour évaluer les résultats des actions qu’elle entreprend. Cependant, l’action d’évaluation se révèle particulièrement difficile.

De réels efforts.

A partir du début des années 1950, l’Unesco, sous l’impulsion notamment de Laves, du département des sciences sociales, et du CISS, s’efforce de développer des évaluations de ses projets, et de lier cette activité avec celle du reste du système de l’ONU[1]. Dès 1950, elle entreprend ainsi une étude des « facteurs psychologiques, culturels et linguistiques affectant le fonctionnement des secrétariats internationaux »[2].
Plusieurs évaluations concrètes de projets de l’Unesco sont réalisées, comme celle du projet de Marbial, de l’action de reconstruction éducative[3], de la bibliothèque publique de Delhi[4], du projet Tensions[5], du projet Orient-Occident, du projet majeur d’Amérique latine, du PEMA, et des projets d’aide au développement[6]. En 1960, l’Unesco réalise une évaluation de ses programmes à l’intention de l’Ecosoc[7]. L’évaluation n’est cependant pas une démarche systématique ; elle est même relativement rare. En outre, les évaluations réalisées sont souvent trop complaisantes, exagérément optimistes. C’est le cas en particulier de celle du projet Orient-Occident. En revanche, pour le PEMA, deux évaluations ont été faites ; la seconde, plus critique, en 1976, est dirigée par Seth Spaulding et menée par des membres de l’Unesco, mais, par souci d’objectivité, pas par ceux qui avaient participé à sa mise en œuvre[8]. De plus, dans d’autres publications contemporaines du PEMA, l’Unesco a reconnu des défauts à ce programme[9]. L’idée du PNUD de mener une évaluation objective se justifiait par la volonté de déterminer avec certitude si l’éducation avait une rentabilité économique[10] ; en revanche les Etats membres et l’Unesco souhaitaient plutôt une « évaluation de soutien » c’est-à-dire une évaluation subjective[11]. Selon Deleon (un des principaux promoteurs du concept d’alphabétisation fonctionnelle et un des principaux coordinateurs du PEMA), l’Evaluation critique de 1976 a été trop critique ; il estime que le PEMA a été très utile, même par ses échecs[12]. On peut considérer que l’Evaluation critique est, durant la période 1945-74, le document le plus critique sur des activités de l’Unesco que l’organisation ait produit et accepté de rendre public, affrontant le risque politique que cela comportait[13]. La liberté de parole de ce document, qu’il revendique, est exceptionnelle par rapport à l’habitude des documents de l’Unesco. Le rapport observe en effet qu’il est normalement d’usage dans ce genre de documents d’occulter les véritables enjeux et problèmes, ou « de les traiter en termes si diplomatiques qu’on ne fait qu’obscurcir le sujet au lieu de l’éclairer », mais qu’il entend justement rompre avec cette habitude et au contraire se caractériser par un « esprit d’autocritique » ; il s’agit de « dire les choses franchement », d’« encourager le débat au lieu de l’éviter, de stimuler plutôt qu’étouffer les réflexions, même si elles ne sont pas orthodoxes »[14].
Ces évaluations sont parfois faites par le secrétariat, parfois par des personnes ou organismes extérieurs. Ainsi, celle du projet Tensions est confiée à l’association sociologique internationale[15]. Concernant le projet majeur d’Amérique latine, pour donner plus de crédibilité et d’objectivité à son évaluation, Maheu souhaite la confier à un organisme indépendant de l’Unesco ; il s’adresse en 1963 à cet effet au « Conseil de l’enseignement supérieur des républiques américaines » (Council on Higher Education in the American Republics, CHEAR), organisation privée américaine ; mais le coût d’une évaluation par le CHEAR s’annonce très élevé, ce qui entraîne une crise, l’Unesco n’ayant pas les moyens de réunir cet argent et ne parvenant pas à convaincre d’autres fondations américaines de la financer, et certains à l’Unesco critiquant le choix du CHEAR, institution spécialisée dans l’enseignement supérieur, pour évaluer un projet d’éducation primaire. Finalement l’Unesco désigne des experts individuels pour mener cette évaluation[16].
En plusieurs cas, une procédure d’évaluation est mise en place dès le début, mais n’est pas suivie et est abandonnée. Ainsi par exemple, dans le projet associé d’éducation de base parmi la population rurale de la vallée de Santiago (Nayarit), au Mexique, l’expert de l’Unesco met en place une procédure d’évaluation rigoureuse : pendant les cinq ans que doit durer le projet (de 1949 à 1953), il décide de réaliser une étude chaque année, afin de mesurer l’efficacité du travail accompli. Il élabore une méthode de mesure rigoureuse, avec un questionnaire destiné à un échantillon représentatif de la population[17]. Mais on ne trouve plus de nouvelles de cette évaluation ni du projet lui-même après 1951. L’évaluation a sans doute été abandonnée.
Ainsi, l’Unesco a en plusieurs cas entrepris d’évaluer son action, mais ces efforts ont fréquemment obtenu des résultats peu concluants. C’est que l’évaluation des actions de l’organisation est particulièrement difficile.

Une tâche difficile.

Comme le souligne Jean-Luc Mathieu, il est « très difficile de juger l’impact réel des activités de l’Unesco »[18]. Leur efficacité est beaucoup plus difficile à évaluer que celle des autres agences spécialisées, comme l’OMS et la FAO ; en effet, l’action de l’Unesco porte sur des objets beaucoup plus vastes et aussi beaucoup plus diffus, moins tangibles, que ceux dont s’occupent ces dernières[19]. En outre, il est difficile d’évaluer les actions sur le terrain avec objectivité, à cause de la distance ; les fonctionnaires de l’Unesco travaillant au siège ayant du mal eux-mêmes à se rendre compte des résultats de ces projets, il est difficile au chercheur, qui a accès aux documents écrits par eux, de s’en faire une idée nette. Un autre élément s’ajoute : il est difficile d’évaluer la qualité de l’action intellectuelle de l’Unesco, du fait qu’elle est en grande partie le fait de personnes extérieures, auxquelles l’Unesco commande une étude ; ainsi on ne peut pas vraiment dire que l’Unesco soit responsable de la qualité de l’étude en question. Une question se pose : la responsabilité de l’échec ou de la réussite de son action doit-elle être attribuée à l’Unesco elle-même ou aux gouvernements et ONG avec lesquels elle coopère ? [20]. Si elle-même attribue la plupart de ses échecs aux Etats[21], il semble qu’en réalité la responsabilité soit partagée entre tous les partenaires.
Par ailleurs, les résultats de l’action de l’Unesco sont difficiles à évaluer parce qu’elle tend à masquer, dans ses rapports et documents, les problèmes qui se posent[22]. Sa réticence à reconnaître les erreurs, défauts, échecs de ses programmes s’explique en partie par son besoin d’obtenir des financements de la part de ses Etats membres, financements qui sont votés d’abord tous les ans puis tous les deux ans à partir de 1952 ; pour les projets s’étendant sur plusieurs années, l’Unesco doit ainsi obtenir regulièrement des reconductions de budget pour les poursuivre ; si elle admettait officiellement que les projets qu’elle mène se passent mal, les Etats n’accepteraient plus de les financer, estime-t-elle ; les Etats perdraient confiance en son action et restreindraient de beaucoup le budget qu’ils lui accordent ; et de même l’ONU et les autres agences de financement (BIRD, PNUD…) deviendraient réticents à fournir des financements ; voilà une des raisons de la « langue de bois » qui prévaut dans le jugement porté sur les actions de l’Unesco à la conférence générale et au conseil exécutif, ainsi que dans les rapports officiels. Cela apparaît par exemple clairement dans le décalage entre la façon dont Carneiro, président de la commission pour l’histoire de l’humanité, parle de ce projet en termes très critiques et desabusés dans ses correspondances internes, et au contraire l’évoque en termes uniformement positifs devant chaque session de la conférence générale[23] ; cela apparaît aussi dans la facon uniformément élogieuse dont sont présentés les résultats du projet Orient-Occident par le comité consultatif et par Maheu[24].
Les tentatives de fonctionnaires ou experts de l’Unesco pour relever les échecs et défauts de ses actions sont souvent bloquées. C’est le cas du rapport d’évaluation sur le projet de Marbial réalisé par Lucien Bernot pour l’Unesco en 1954. L’Unesco accepte très mal ce rapport sincère, objectif, très approfondi et consciencieux[25], qui fait le constat sans appel de l’échec du projet. Ce rapport est d’ailleurs introuvable dans les archives de l’Unesco ; je n’ai pu y avoir accès qu’indirectement, par les passages qu’en cite Lestage, pour le critiquer, dans un de ses propres rapports. Métraux évoque dans son journal l’inquiétude de Bernot devant le mauvais accueil fait à son rapport par l’Unesco[26]. Lestage, ayant reçu et lu le rapport de Bernot, estime, tout en lui reconnaissant de grandes qualités[27], qu’il doit « recevoir le moins de publicité possible »[28], jugeant qu’il contient des passages « dangereux » pour l’Unesco. « Bernot a certainement eu raison d’exprimer sa pensée en toute franchise […]. Après tout, il devait nous informer. Autre chose est de la faire présenter de la même manière par l’Organisation »[29]. Jean Guiton, directeur du département de l’éducation, est encore plus sévère à l’égard de ce rapport, estimant qu’ « il a péché par excès de conscience et s’est laissé entraîner, à force d’étudier minutieusement chaque fait, à rédiger un rapport d’inspection plutôt que d’évaluation ». Il décide, non seulement de ne pas rendre public ce rapport, qui doit rester « strictement confidentiel », mais aussi de refuser de le soumettre aux autorités haïtiennes, et de faire préparer un autre rapport, édulcoré, à leur intention, et ce malgré leur demande d’avoir connaissance du rapport de Bernot[30].
En 1954, l’expert John Makin se montre critique envers la bibliothèque de New Delhi ; il déplore l’absence d’esprit critique de l’Unesco à ce sujet : « malheureusement, autant que j’aie pu en juger, tout le monde est déterminé à proclamer que c’est un succès : l’Unesco, le gouvernement indien, le comité de direction, etc., sont tous profondément impliqués dedans et ne veulent pas admettre que ce soit autre chose qu’un succès flamboyant »[31].
De même, pour l’Histoire de l’Humanité, le constat des défauts de l’entreprise (ethnocentrisme, flou des orientations), que Lucien Febvre entend exprimer en 1953 dans le numéro 1 des Cahiers d’histoire mondiale, est censuré par l’Unesco ; Carneiro justifie cette censure par l’idée que « ces critiques [...] ne présentent pas, pour le grand public auquel s’adressent les Cahiers, l’intérêt ‘constructif’ qu’elles présentent pour les artisans de notre tâche » ; Guy Métraux estime lui aussi une telle autocritique publique inadmissible : « est-ce utile de soulever tous ces problèmes, purement internes, à la tribune publique ? Comment allons-nous répondre aux critiques […] ? Comment le président de la commission pourra-t-il défendre ce projet devant le conseil exécutif ou la conférence générale s’il est obligé de faire état de problèmes que la commission internationale est en train de résoudre ? ». Lucien Febvre se dit « stupéfait » de cette censure et, indigné, décide alors de démissionner[32]. Dans le cas du PEMA, l’Evaluation critique critique la manière dont ont été conduites les évaluations des différents projets pilotes à l’échelon national, par les différentes équipes d’évaluation, pas assez rigoureuses et trop complaisantes et superficielles[33]. De nombreux autres exemples sont disponibles : ainsi, un rapport élaboré en 1968 sur les centres et instituts de l’Unesco en Afrique, et qui se montre très critique sur leur efficacité, n’a pas du tout été diffusé par l’Unesco[34] ; en 1970, un rapport de Michael Huberman, fonctionnaire de l’Unesco, critique envers l’organisation, est censuré par Maheu ; en 1977, l’écrivain Ionesco, écrivant, sur commande de l’Unesco, un texte à l’occasion de la Journée mondiale du Théâtre, le voit censuré par l’organisation, à cause de sa dimension critique[35]. Cette censure semble persister jusqu’à nos jours puisqu’aux archives de l’Unesco on n’a pu avoir accès ni au rapport de Bernot, ni à l’évaluation du projet majeur des zones arides, ni au rapport complet d’évaluation du projet majeur d’Amérique latine[36]. L’Evaluation critique du PEMA, qui se voulait « destinée à un large public »[37], n’est en fait pas conservée à la bibliothèque de l’Unesco ; aux archives de l’Unesco, elle n’est accessible que sur des microfiches conservées dans la réserve et dont l’existence elle-même n’est mentionnée dans aucun des outils de recherche disponibles.
Les réticences à admettre un jugement critique sur les projets de l’Unesco ne proviennent pas seulement de l’Unesco, mais aussi des Etats membres ; ainsi, l’Evaluation critique du PEMA souligne la réticence des gouvernements à « appuyer une expérience qui comportait une évaluation systématique »[38]. Dans l’évaluation du projet majeur d’Amérique latine, l’Unesco prend soin de ne pas indisposer les Etats membres qui y ont été associés, et pour cela, mène l’évaluation des résultats par thèmes et non par pays[39].

Des jugements souvent divergents.
Un élément qui ajoute à la difficulté d’évaluation est que les projets de l’Unesco suscitent souvent des jugements divergents, entre lesquels il est difficile de trancher. Les échos sont souvent très différents selon qu’ils proviennent d’un expert de l’Unesco, d’un fonctionnaire du siège, d’un diplomate d’un Etat membre, d’un fonctionnaire de l’Etat concerné, ou de la population locale elle-même. Ainsi, le projet d’éducation de base du Liberia reçoit des appréciations positives des experts de l’Unesco sur place[40], et de la presse libérienne locale[41] ; en revanche, l’ambassade américaine à Monrovia le juge inefficace[42], de même que le directeur des activités de l’Unesco au Liberia[43], et que le fonctionnaire de l’Unesco envoyé en visite[44]. Dans le cas du projet de Marbial, les jugements varient au fil du temps et selon les personnes ; dès novembre 1948, l’ambassade américaine à Port-au-Prince souligne les jugements opposés qui ont été portés sur ce projet[45]. Il faut être vigilant à l’égard des différentes sources disponibles sur ce projet, et connaître l’intérêt de chacun des protagonistes à porter le jugement qu’il formule ; ainsi, les comptes rendus périodiques du Haïtien Arthur Bonhomme à l’Unesco sont toujours très positifs, celui-ci ayant intérêt, pour se faire valoir, à présenter les choses sous un jour favorable : « je suis très optimiste », « tout va bien », ne cesse-t-il d’affirmer rapport après rapport[46], tandis que d’autres responsables du projet comme Métraux et Grenoilleau envoient des rapports beaucoup plus sombres, affirmant que « l’expérience de la vallée de Marbial est dans une impasse »[47]. Quant au projet majeur des zones arides, en 1958, le secrétariat estime dans une correspondance confidentielle qu’il fonctionne très bien au Brésil et que les deux experts de l’Unesco y font du très bon travail[48] ; la même année, l’ambassade américaine au Brésil estime que les Brésiliens ne sont pas satisfaits des qualifications techniques de ces experts et que peu de progrès a été fait jusqu’à présent dans ce projet[49]. De même, au sujet du projet majeur d’Amérique latine, concernant les cours donnés par des experts de l’Unesco à l’université associée de Sao Paulo, le bilan varie beaucoup selon le jugement de ces experts eux-mêmes (qui estiment que leurs cours ont eu beaucoup de succès et ont énormément intéressé les étudiants)[50], ou des stagiaires, qui dans leurs rapports critiquent sévèrement leur contenu[51]. Si le personnel de l’Unesco en général estime que le projet majeur d’Amérique latine a été un très net succès[52], en revanche certains sont plus nuancés, comme Esther Dartigue[53] et José Blat Gimeno (si celui-ci, en 2002, juge que le projet est un succès sans nuances, en 1965 il évoquait, dans un document confidentiel, « plusieurs défauts et erreurs » dans le projet)[54]. De même, le PETV de Côte d’Ivoire a reçu des jugements très divergents ; positifs de la part de Lestage et Pauvert, qui ont été associés à sa mise en place[55] ; négatifs selon Cassirer et E.R.[56]. De nombreux autres exemples de jugements contradictoires sur des projets de l’Unesco sont disponibles, par exemple sur l’opération Unescongo[57] ; sur le PEMA[58] ; sur le projet d’éducation de base au Cambodge[59] ; sur celui de Dujaila en Irak[60].
Pour reconstituer et évaluer avec objectivité les actions de l’Unesco, on a croisé différentes sources : des publications extérieures, les documents officiels de l’Unesco (publications, rapports officiels) ; les correspondances internes de l’Unesco ; les rapports confidentiels de missions d’agents de l’Unesco sur le terrain ; les correspondances confidentielles internes d’Etats membres (France, Royaume-Uni, Etats-Unis surtout), notamment les correspondances entre les ambassades dans les Etats membres et le gouvernement ; les correspondances des commissions nationales des Etats membres ; les témoignages directs. Les publications extérieures rédigées par d’anciens membres de l’Unesco sont souvent à prendre avec beaucoup de précautions à cause de leur caractère élogieux[61]. La correspondance diplomatique du gouvernement américain a été particulièrement révélatrice, le gouvernement américain ayant régulièrement fait examiner de près les projets de terrain de l’Unesco par des agents de ses ambassades ; notamment, en 1957, il a envoyé à toutes ses ambassades un questionnaire détaillé sur la qualité et l’efficacité de l’action de l’Unesco ; les réponses varient, étant plutôt négatives pour plusieurs pays comme par exemple le Pérou, San Salvador, la Colombie, le Japon[62], et plutôt positives pour d’autres comme la Bolivie et Haïti[63]. Mais on peut se demander si la variabilité de ces jugements ne dépend pas plus des différences d’opinion sur l’Unesco de la part du personnel de ces différentes ambassades américaines que de la réelle différence de qualité de l’action de l’Unesco dans les différents Etats.
Quelles conclusions peut-on tirer sur les résultats des actions de l’Unesco ? Plusieurs semblent être des réussites objectives. Certaines actions de recherche semblent avoir été fructueuses, comme l’Année géophysique internationale (AGI)[64], de même que certains projets de terrain, comme le programme UNRWA/Unesco, qui a donné lieu notamment à de nombreuses constructions d’écoles[65]. L’encouragement de l’Unesco à la reconstruction éducative dans les années 1947-50 semble avoir été porté des fruits[66]. Plusieurs jugements sur le projet majeur des zones arides convergent pour faire conclure à sa réussite[67]. La campagne de Nubie a connu un résultat spectaculaire. En revanche, un grand nombre d’autres actions ont eu des résultats décevants : l’Unisist[68], le système des bons Unesco[69], l’action d’assistance technique[70], etc.
Il faut relativiser les échecs connus par l’Unesco, en comparant ses résultats avec ceux des autres agences spécialisés, et ceux des actions bilatérales des gouvernements, comme les missions du Point IV. Ainsi, par exemple, en Haïti, l’échec du projet de Marbial doit être relativisé, comme le fait André Lestage en 1959, observant que « le Point IV avec une touchante bonne volonté et d’incomparables moyens n’a guère mieux réussi » que l’Unesco, de même que les missions de l’OMS et de la FAO, qui se retirent alors d’Haïti[71].
Ainsi, l’évaluation de ses actions par l’Unesco elle-même s’est révélée très difficile à effectuer et souvent décevante. Il apparaît délicat de se livrer à une évaluation objective des résultats de ces actions, non seulement parce que les sources disponibles sont souvent divergentes et parfois peu fiables, mais aussi parce que les résultats sont souvent diffus étant donné la nature des actions engagées. Au problème de l’évaluation s’ajoute celui de l’organisation administrative des actions.

9.2. Une organisation administrative des actions souvent déficiente.

L’organisation administrative des projets a été en certains cas efficace, mais souvent gravement déficiente. Pour justifier cette affirmation, qui va à l’encontre du discours officiel de l’Unesco, il est nécessaire de fournir de nombreux exemples ; cela présente aussi l’intérêt de permettre de dégager différents types de cas, et de comprendre les raisons de ces déficiences. Ces problèmes, s’ils ne sont pas évoqués dans les documents officiels, apparaissent clairement dans la correspondance interne de l’Unesco, ainsi que dans les correspondances diplomatiques des Etats membres, et dans des sources privées comme le journal intime d’Alfred Métraux[72].

La mise en place fréquente de mécanismes administratifs lourds.
L’exécution des projets de l’Unesco donne souvent lieu à la mise en place de mécanismes administratifs ad hoc. Lorsqu’ils donnent satisfaction pour un projet, ils sont souvent reproduits pour d’autres projets postérieurs. Ainsi, le mécanisme mis en place pour la campagne de Nubie (création de comités consultatifs, comités exécutifs, comités nationaux, principe des contributions étatiques volontaires, action de promotion) a été reproduit dans l’organisation des campagnes suivantes de sauvegarde du patrimoine[73]. De même, les grands programmes scientifiques (sur les zones arides, les tropiques humides, l’océanographie, l’hydrologie, le MAB) ont été structurés selon un même modèle administratif (création d’un comité consultatif intergouvernemental de coordination, incitation aux Etats à créer des comités nationaux ou locaux de coopération, recours fréquent à des conseils d’experts extérieurs par voie de questionnaire), modèle qui selon plusieurs anciens fonctionnaires se serait révélé efficace grâce à sa souplesse[74].
Cependant, ces mécanismes sont souvent caractérisés par des défauts et notamment par une grande lourdeur administrative. Ainsi, on observe une grande lenteur dans la mise en place du comité consultatif international de recherches sur la zone aride, créé en 1951, au bout de cinq ans de travaux préparatoires et de nombreuses réunions et consultations[75] ; tout au long des années 1950, ce comité connaît un grand nombre de sessions et est marqué par une lourdeur de fonctionnement et un manque d’implication des Etats membres, ce qui nuit à l’efficacité de ce programme de recherches et en particulier du projet majeur sur les zones arides[76].
Au sujet de la convention du droit d’auteur, se pose, dès 1951, la question de l’opportunité de mettre en place un appareil administratif pour veiller à son application ; les experts et les fonctionnaires participant à l’élaboration du projet sont divisés ; finalement la convention ne tranche pas cette question[77] ; les démarches pour aboutir à l’élaboration et à la ratification de la convention sont lentes, confuses et complexes, notamment à cause de la pléthore de réunions et d’études préparatoires, et des rivalités entre division du droit d’auteur, comité de spécialistes, comité de travail, et comité intérimaire.
L’analyse des correspondances échangées dans le cadre de la campagne de Nubie laisse apparaître clairement des problèmes dûs à la lourdeur et à la rigidité du mécanisme, qui consiste en la coexistence de plusieurs comités (comité consultatif, haut comité international, comité exécutif, comité de contrôle, comités nationaux), caractérisés par un grand nombre de sessions, de correspondances, qui ralentissent l’avancement du projet plutôt qu’ils ne le font progresser[78].
Dans le PEMA, les différents comités mis en place (comme notamment le comité consultatif international de liaison pour l’alphabétisaiton, et le comité consultatif international pour l’éducation extra-scolaire) n’ont pas vraiment joué de rôle actif ; plusieurs exemples, que l’on ne détaille pas, montrent que leur existence a plutôt freiné et handicapé l’action ; comme l’observe l’Evaluation critique, ils ont en fait plutôt servi à « légitimer […] les décisions et les politiques du secrétariat », d’où un « sentiment de frustration chez leurs membres »[79].
De même, d’importants problèmes administratifs ont miné le fonctionnement de la COI, comme le reconnaît notamment Maheu en 1969, observant que cet organisme a consacré « trop de temps aux problèmes de politique générale et d’organisation interne au détriment de ses activités proprement scientifiques »[80]. Au début des années 1970, la délégation américaine fait une remarque semblable, déplorant que la COI, à cause de la création en son sein de nombreux comités et sous-comités, se soit « embourbée sous son propre poids à cause de la prolifération des sous-groupes »[81].
De même, le fonctionnement administratif du MAB manque d’efficacité, comme le reconnaît en 1974 le secrétaire de son Conseil, signalant les « imperfections » dans ce fonctionnement, « imputables en grande partie au volume de travail qu’a imposé l’organisation d’un nombre excessif de réunions » et constatant l’inefficacité des comités nationaux, les « retards excessifs » dans la production et la distribution des rapports sur les réunions, et dans les réponses aux demandes des comités nationaux, donc la lenteur des communications entre les diverses structures du MAB[82].
En outre, dans de nombreux programmes, les experts extérieurs que l’Unesco consulte négligent souvent de s’impliquer sérieusement dans leur contribution, et souvent même de répondre aux questionnaires qu’elle leur envoie[83].

Une constante : les retards.
Lenteur et retards sont une constante des programmes de l’Unesco. Malgré les efforts du personnel, ils sont systématiques et importants. On les retrouve dans de très nombreux programmes, comme la campagne de Nubie[84] ; la fourniture d’experts aux gouvernements qui en font la demande[85] ; la mise en fonctionnement de l’institut de Cologne[86] ; le projet indien-andin[87] ; le projet d’éducation de base de Minneriya[88] ; le projet d’éducation technique en Malaisie[89] ; la création de l’institut indien de technologie[90] ; les projets pilotes du PEMA [91] ; le PETV[92] ; les projets d’éducation de base[93] ; le fonctionnement de l’ASFEC[94] ; la publication des revues, comme les Cahiers d’histoire mondiale[95], le Bulletin d’éducation des adultes[96] ; le projet majeur d’Amérique latine[97] ; le programme de traduction des classiques littéraires[98] ; le projet d’éducation de base du Liberia [99] ; Le projet Orient-occident[100] ; la publication de l’Histoire de l’Humanité (1947-1968), de Tendances principales de la recherche en sciences humaines et sociales (1965-1978), de l’Histoire de l’Afrique (1965-81)[101] ; le projet de formation des maîtres au Liban en 1972[102] ; la construction du bâtiment modèle de la bibliothèque de Medellin dans les années 1950[103] ; etc.
A quoi sont dûs ces retards systématiques et interminables ? Plusieurs causes coexistent et se combinent. Dans les projets sur le terrain, les retards sont souvent liés en partie aux délais dans la réception des lettres, de la documentation, et du matériel[104]. Par ailleurs, l’Unesco est constamment en retard dans la fourniture des experts et du matériel, ainsi que des fonds promis[105]. C’est le cas notamment à Marbial[106]. Les problèmes de transport sont un élément important qui handicape et ralentit les projets de terrain, qui se déroulent souvent dans des zones très enclavées[107].
Dans la publication d’ouvrages de synthèse ou collectifs, les retards très fréquents sont souvent dûs à la lourdeur de la procédure de rédaction et de contrôle, et à la mauvaise qualité du texte, qui oblige à d’innombrables révisions. C’est le cas pour plusieurs publications comme l’enquête sur la démocratie (1949)[108], ou le Catalogue des sources de documentation juridique dans le monde[109]. Sa rédaction, entreprise en 1951, subit de nombreux retards pour cette raison. En 1953, le chef de la division des impressions déplore dans une lettre confidentielle que depuis que l’Unesco a reçu ce manuscrit, « le département des sciences sociales et le service des documents et publications n’ont cessé de se heurter à des difficultés innombrables dues à sa présentation désastreuse » et à son « insuffisance flagrante ». Il déplore le « nombre considérable d’heures de travail » et l’argent que ce manuscrit a fait perdre à l’Unesco. Le retard important avec lequel l’ouvrage paraît (un an de retard), rend une partie des informations qu’il contient caduques[110]. C’est aussi le cas pour Tendances principales de la recherche scientifique ; en 1964, Auger déplore le retard dans sa publication, observant qu’« un tel travail perd beaucoup de son intérêt au fur et à mesure du passage des mois et des années »[111] ; de même, Tendances principales de la recherche dans les sciences sociales et humaines souffre de gros retards puisque son premier volume est paru en 1970, et sa publication complète ne s’est faite qu’en 1978 ; la gestation de l’ouvrage se déroule avec une grande lenteur malgré les efforts d’Auger[112]. Concernant l’Histoire de l’Humanité, les retards ont été particulièrement énormes, puisqu’initialement l’ouvrage devait être achevé début 1957 [113]. En 1954, la prévision de l’achèvement passe à 1958[114] ; en 1960, à fin 1963[115] ; en 1961, à fin 1964[116]. Finalement, c’est en 1962 seulement que le premier volume est publié[117], et ce n’est qu’en 1968 que l’ouvrage est publié dans sa totalité. Les retards sont continuels et systématiques et persistent malgré les efforts des responsables du projet, qui en éprouvent de vives inquiétudes et angoisses[118]. Parallèlement aux retards, il y a aussi « hâte » et « improvisation » dans la mise au point et la réalisation des programmes, comme le déplore la table ronde du personnel d’avril 1970[119].
Ainsi, l’organisation administrative des actions de l’Unesco est et reste au fil du temps relativement déficiente, malgré une prise de conscience croissante de ce problème par le personnel. Cela concourt au fait que les actions de l’Unesco se révèlent en de nombreux cas manquer de cohérence.

Des actions souvent peu cohérentes.
Le manque de cohérence de nombreuses actions de l’Unesco est souligné par certains auteurs[120]. Ses actions ont en effet souvent consisté en des activités dispersées et mal reliées les unes aux autres. Ainsi, le projet Orient-Occident a eu tendance à être une juxtaposition d’activités au lieu de constituer un ensemble intégré et cohérent, comme l’ont observé à la fois ses responsables (soulignant l’aspect désordonné, brouillon et superficiel des activités réalisées : « un amas de connaissances superficielles, de notions disparates, d’images arbitrairement découpées et de statistiques fortuites »[121]), plusieurs commissions nationales, et l’évaluation effectuée en 1968[122]. De même, l’évaluation du projet majeur d’éducation primaire en Amérique latine regrette la fréquente dispersion des activités et le fait qu’« on n’a pas toujours eu une idée très claire du but pratique à atteindre »[123]. Ce caractère persiste dans de nombreux projets de l’Unesco au fil des années. Ainsi, les activités menées par la COI sont critiquées par les Etats-Unis, au début des années 1970, comme étant un « mélange » d’activitiés dispersées, sans « point central », dans lequel les principes initiaux auraient été « perdus de vue » ; la COI se serait « embourbée sous son propre poids à cause de la prolifération de sous-groupes en son sein »[124]. De même, en 1974, le conseil international de coordination du MAB déplore que le programme MAB a « trop tendance à se réduire à une simple mosaïque de projets de recherche nationaux », insuffisamment coordonnés entre eux[125].
Un des éléments qui explique ce manque de cohérence consiste dans les fluctuations et revirements de l’Unesco, qui entreprend une tâche puis y renonce, professe une théorie puis l’abandonne, ce qui affaiblit la portée de ses actions. Ainsi, l’Unesco, après avoir commandé à Métraux en 1947 une enquête ethnologique sur les paysans haïtiens, n’est, en 1950, plus intéressée à la publier[126]. Les changements de conceptions sont nombreux : ils se produisent notamment dans le domaine de l’éducation, avec le remplacement de la notion d’éducation de base par celle de développement communautaire puis d’aphabétisation fonctionnelle et enfin d’éducation permanente, en passant par l’éducation programmée et l’éducation planifiée, mais aussi dans le domaine scientifique, avec l’évolution des principes directeurs du MAB[127] (d’un caractère théorique à un caractère pratique) et de l’Unisist (avec l’accent mis de plus en plus vers le développement économique).
Ce manque de cohérence des actions de l’Unesco peut venir aussi de désaccords sur les orientations à leur donner, ce qui entraîne des flottements et des incertitudes. C’est le cas dans le domaine de l’environnement. Ainsi, en 1971, le Royaume-Uni observe que la conférence de Stockholm alors en préparation n’a encore « aucun but clair »[128] ; et la mise en place du Fonds du patrimoine mondial donne lieu à des affrontements entre plusieurs thèses sur la nature et le fonctionnement de ce fonds[129]. L’étude Tendances principales de la recherche dans les sciences sociales et humaines est elle aussi caractéristique de telles divergences. Les membres du secrétariat hésitent sur la définition de ses termes : faut-il mener « une étude des directions où s’engagent les sciences, ou une étude des directions de recherche actuellement suivies » ?[130] ; faut-il viser à une approche unifiée des disciplines ou à une approche par disciplines spécifiques ?[131] ; l’enquête doit-elle inclure les sciences humaines ou concerner uniquement les sciences sociales ?[132] Le document préparatoire est critiqué par des membres du secrétariat qui observent qu’il contient « trop d’idées abstraites et d’ « a priorismes »[133], et que cette enquête s’annonce beaucoup plus difficile que le rapport Auger, parce que la définition du domaine à couvrir « est plus délicate et sujette à controverses »[134] ; mais aussi par la commission nationale américaine[135] ; par la commission nationale britannique (qui observe que ce document « échoue à clarifier le but exact de l’étude proposée et [que] sa forme est confuse », et que « certains passages semblent en contradiction les uns avec les autres »[136]) ; par Jean d’Ormesson[137] ; et par Maheu qui se dit « vivement déçu » par le document préparatoire, déplorant à son sujet : « tantôt flottante et tantôt au contraire dogmatique, la pensée demeure le plus souvent obscure dans son dessein ; on n’est jamais saisi, encore moins convaincu, rarement stimulé » ; Maheu estime que ce texte constitue « un mauvais départ »[138]. Ce flou et ces hésitations se poursuivent, et se traduisent notamment en 1969 dans les controverses sur le choix du titre, au moment de la préparation de l’édition de la première partie de l’ouvrage, et dans la lourdeur du titre initialement prévu : Etude internationale sur les tendances principales de la recherche dans le domaine des sciences sociales et humaines[139].
Le caractère fragmenté qui caractérise plusieurs projets de l’Unesco (comme par exemple le projet Tensions, décomposé en de nombreuses études ponctuelles, échelonnées sur plusieurs années[140]) et qui nuit à leur cohérence, à leur qualité, et à leur portée, s’explique en partie par les limitations financières : dans le cadre d’un programme voté tous les ans puis tous les deux ans, il n’était pas possible d’entreprendre un projet de grande ampleur dont la réalisation se serait étalée sur plusieurs années, mais seulement une somme d’actions ponctuelles, réalisables chacune en un an maximum.
Un autre élément qui explique le manque de cohérence des actions de l’Unesco est l’insuffisante clarté de leur formulation, qui laisse la porte ouverte à différentes interprétations. Elle s’observe dans l’exposé des conceptions et dans la formulation des programmes à l’emploi fréquent de formules très vagues, caractérisées par des termes comme « promouvoir », « contribuer », « encourager », suivis d’expressions très générales ; elle est d’ailleurs critiquée par certains experts de l’Unesco[141], et par certaines délégations[142]. Ainsi, l’échec du projet d’Institut international de l’hylée amazonienne (IIHA), en 1948, est dû en partie à des hésitations et à un flou persistants sur des questions importantes : cet institut serait-il financé par l’Unesco ou bien par les Etats membres ? Son statut serait-il centralisé, décentralisé, ou encore complètement indépendant de l’Unesco ? Corner, découragé, déplore la « confusion de pensée » qui règne à l’Unesco à ce sujet. Ces problèmes ne sont pas résolus malgré ses efforts, ceux des membres de la commission intérimaire de l’IIHA, et ceux de Huxley[143]. De même, le flou des conceptions règne au sujet des critères d’attribution des réserves de biosphère. Ce n’est, selon Batisse, qu’en 1974 que ces attributions sont définies avec clarté et précision, par un groupe de concertation convoqué conjointement par l’Unesco et le PNUE[144].
A ces problèmes qui relèvent strictement de l’Unesco s’ajoute celui de la collaboration avec les Etats membres et de l’adhésion de la population.

9.3. Une collaboration difficile avec les Etats membres.

L’Unesco se montre dès ses premières années soucieuse d’améliorer sa coopération avec ses Etats membres. Ainsi, par exemple, en 1951, elle commande une étude sur les problèmes administratifs résultant de la participation des Etats à l’action des organisations internationales ; en 1955, elle en commande une autre, sur les problèmes administratifs qui se posent aux Etats nouvellement indépendants du fait de leur participation au système de l’ONU[145]. Cependant, leurs résultats semblent minimes, et d’importants problèmes persistent tout au long de la période dans la collaboration entre l’Unesco et les Etats membres ; ils exercent des répercussions négatives sur les résultats des actions entreprises. Plusieurs cas de figure peuvent être distingués : les Etats manifestent fréquemment de l’inertie dans leur soutien aux projets de l’Unesco ; ils entrent parfois en conflit avec elle sur l’orientation et la responsabilité des projets ; il arrive que des problèmes politiques propres aux Etats se répercutent sur ses programmes ; enfin, les Etats peuvent aussi soutenir fortement ses projets lorsqu’ils y trouvent un intérêt.

9.3.1. Une fréquente inertie des Etats dans leur soutien aux projets.

Son action ne pouvant être qu’incitative, l’Unesco doit réussir à convaincre les Etats de suivre les orientations qu’elle prône, de prolonger les efforts qu’elle initie dans le cadre de ses projets, de prendre le relais de l’action qu’elle entame. Mais elle n’y parvient pas toujours, loin de là. L’inertie des Etats membres, l’impuissance de l’Unesco à les faire participer à ses actions, semble constituer une des faiblesses majeures de l’organisation[146].
En 1949, Torres Bodet, dans une lettre au doyen de la School of Education de New York, exprime sa déception de l’attitude insuffisamment engagée selon lui des Etats membres dans l’action de l’Unesco :
« Si les pays du monde pensent que c’est suffisant d’avoir fondé une organisation comme l’Unesco et de continuer à lui accorder le budget dérisoire dont elle dispose, ils se trompent profondément, comme le père qui suppose que, du moment qu’il paye les frais de scolarité pour ses enfants, il a fait tout ce qui était nécesaire pour leur éducation. […] Si les gouvernements, dans l’enceinte de l’Unesco, affirment qu’ils aspirent à assurer un système d’éducation visant à la paix, mais que, en dehors de l’Unesco, ils préparent leurs citoyens à la guerre, qui des deux les peuples écouteront-ils : le doux fonctionnaire de l’Unesco qui leur rend visite de temps en temps, abécédaire en main, ou l’homme d’état qui leur affirme que la paix ne peut être préservée que par l’artillerie ? » [147]
De même, le représentant de l’ONU à la conférence générale de 1949 souligne la nécessité de resserrer les liens entre l’Unesco et les Etats membres ; à la conférence générale de 1950 il déplore « le manque de coopération effective aux travaux de l’Unesco de la part des Etats membres »[148].
L’inertie des Etats à collaborer avec l’Unesco se manifeste clairement dans le cadre des projets sur le terrain. Le principe de ces projets est de lancer des idées, de proposer aux Etats des méthodes et des solutions à leurs problèmes, et de leur montrer, à échelle réduite, et qu’elles fonctionnent, afin qu’ensuite les Etats poursuivent cette action et l’étendent avec une envergure beaucoup plus importante. « L’assistance technique a pour fonction […] d’amorcer la pompe, mais celle-ci doit être fournie par les bénéficiaires », comme l’affirme l’Unesco en 1952[149]. Toutefois, la plupart du temps, cela ne fonctionne pas, les Etats opposant aux efforts de l’Unesco leur inertie. Les exemples abondent[150]. Lorsque l’Unesco décide, à partir de 1947, de se lancer dans des projets d’éducation de base en collaboration avec les Etats membres[151], ceux-ci réagissent avec un enthousiasme inégal. Certains comme le Brésil[152], le Venezuela[153], l’Inde[154], la Chine, le Liberia, se montrent particulièrement intéressés, mais beaucoup d’autres pas du tout[155]. Le projet d’éducation de base en Irak à Dujaila connaît de graves problèmes de déroulement à cause du manque de soutien du gouvernement irakien[156] ; de même pour le projet de Viani[157], pour celui du Cambodge[158], celui du Liberia[159], celui des Philippines[160], et bien d’autres.
Dans le cadre du projet Orient-Occident, les Etats et les commissions nationales sont très inégalement actifs. L’Inde, le Japon[161], les états-Unis[162], la France[163], la RFA[164] le sont, mais beaucoup d’autres pays le sont beaucoup moins. Dans la campagne de Nubie, l’Unesco doit sans cesse lutter contre les pesanteurs et l’inertie du gouvernement égyptien[165]. Elle déplore que le Mexique ne soutienne plus assez activement le Crefal[166]. Evans explique en le déplorant que l’Unesco « n’avait pas les moyens de lutter contre les gouvernements, même lorsqu’ils ne respectaient pas leurs engagements ». Il signale qu’à plusieurs reprises les gouvernements n’ont pas respecté leurs engagements ; ainsi, lorsque celui d’Egypte a subitement retiré le directeur de l’ASFEC (égyptien) et l’a rappelé à son ancien poste de fonctionnaire du gouvernement, obligeant l’Unesco à nommer un nouveau directeur[167]. L’Unesco est déçue du soutien insuffisant des Etats à l’Unisist[168]. En 1974, son expert au Rwanda observe que le projet éducatif lancé par l’Unesco et le PNUD est « sérieusement handicapé » par le manque de soutien du gouvernement[169].
La coopération des puissances coloniales aux projets de terrain de l’Unesco s’avère décevante pour l’organisation. Alors que celle-ci fait des avances importantes aux puissances coloniales britannique, francaise et belge[170], si le Royaume-Uni engage une réelle collaboration avec elle[171], en revanche la France se montre beaucoup plus méfiante, fait très peu appel à elle pour ses colonies, et refuse la plupart du temps ses offres d’aide dans ce domaine[172].
Dans l’opération Unescongo, Esther Dartigue observe que les méthodes et conseils donnés par les experts de l’Unesco aux instituteurs congolais n’ont généralement pas été suivis, notamment à cause du manque de soutien de l’opération par les autorités nationales[173].
Les faibles résultats du PEMA sont liés notamment au manque d’implication des Etats concernés, et à leur mauvaise organisation des projets (souvent liée à leur incompréhension du principe de l’alphabétisation fontionnelle)[174]. Les Etats participant au PEMA ont manifesté un intérêt très variable ; le plus intéressé semble avoir été l’Iran ; en revanche des Etats comme Madagascar et l’Equateur se sont très peu impliqués[175]. Les tergiversations des Etats et leur manque d’implication ont souvent entraîné l’interruption des « projets-pilotes », « projets mineurs », et « micro-expériences » du PEMA[176]. L’Evaluation critique du PEMA estime que « la plus poignante leçon » de ce programme est qu’« un acte de la volonté d’institutions internationales qui sont intergouvernementales, mais non pas supranationales, ne peut donner vie ni à l’alphabétisation ni au développement dans son ensemble », elles ne peuvent que « harceler la conscience des gouvernements »[177].
Les Etats négligent souvent de s’informer des projets de terrain de l’Unesco auxquels ils sont censés participer ; cela entraîne souvent des malentendus et des complications, les Etats s’engageant dans des projets sans bien se renseigner puis se dérobant après avoir temporisé[178].
Souvent les Etats négligent d’assurer un suivi du déroulement et des répercussions des projets de l’Unesco auxquels ils participent. Ainsi, concernant l’Asfec, le gouvernement égyptien néglige de se préoccuper des débouchés en fin de formation pour les boursiers formés dans ce centre, et ne reconnaît pas le diplôme qu’il délivre, ce qui nuit beaucoup à sa renommée, à la qualité de ses boursiers, donc à son efficacité ; Lestage observe d’ailleurs que l’Asfec aurait eu moins de succès que le Crefal ; il atttribue cela au fait que les gouvernements des pays arabes n’ont pas relayé les efforts de l’Unesco, ne se sont pas investis dans cette entreprise, contrairement à ceux des pays latino-américains[179].
C’est souvent pour des raisons financières que les Etats sont réticents à participer aux projets de l’Unesco et à les poursuivre[180]. Ainsi le projet de Klay (Liberia) est handicapé par le manque persistant d’assistance financière de la part du gouvernement libérien[181]. Dans le même ordre d’idées, à plusieurs reprises dans les années 1950 et 1960, les Etats d’Amérique latine s’opposent au transfert du Crefal à la responsabilité des Etats membres, ce qui impliquerait un financement par les Etats membres[182]. De même, dans le PETV de Côte d’Ivoire, la radio télévision ivoirienne se révèle finalement n’être « pas en mesure de tenir sa promesse de prestation de services, en personnel et en matériel »[183].
L’inertie des Etats par rapport aux actions de l’Unesco est augmentée par les changements des hommes au gouvernement, qui nuisent à la continuité du déroulement des projets de l’Unesco dans l’Etat en question[184]. Par exemple, au Cambodge, le ministre de l’éducation soutient le projet d’éducation de base de l’Unesco, puis il est remplacé en 1954, et son successeur lui est beaucoup moins favorable, ce qui entraîne des difficultés dans son déroulement[185]. De même pour le projet de Viani : la constitution d’un nouveau gouvernement, plus conservateur, nuit à la poursuite du projet[186]. Il en va de manière semblable dans le projet majeur d’Amérique latine : le gouvernement d’Haïti refuse de signer le contrat pour une école normale associée, contrat qui avait été négocié et accepté par le précédent gouvernement[187]. De nombreux autres exemples sont disponibles. En outre, à la grande déception de l’Unesco, les Etats membres manifestent souvent une complète indifférence pour les projets qu’elle met en œuvre dans d’autres Etats[188].
Cette inertie des Etats s’observe aussi dans d’autres types d’action que les projets de terrain. Elle se traduit par leur négligence à répondre aux questionnaires que l’Unesco leur envoie pour la réalisation de ses enquêtes et études. Souvent ils n’y répondent pas ou y répondent très en retard et de manière bâclée[189]. Ainsi, dans les années 1950, la publication par l’Unesco du Recueil des accords culturels, et du Répertoire des services de relations culturelles, se heurte à des difficultés, car les Etats tardent à envoyer les renseignements requis[190]. De même, dans les années 1950, pour la réalisation du Répertoire mondial de l’enseignement du premier degré, l’Unesco demande des renseignements à chaque Etat membre, mais plusieurs négligent de répondre, malgré plusieurs lettres de rappel[191]. De manière analogue, pour l’enquête sur les besoins éducatifs de l’Afrique, menée en 1959-60, sur 22 pays et territoires consultés, 11 seulement répondent au questionnaire ; les puissances coloniales notamment se montrent réticentes à laisser l’Unesco mener des enquêtes dans leurs colonies[192]. Ce manque de coopération des Etats à fournir les renseignements demandés par l’Unesco ne s’explique pas toujours par de la négligence, mais aussi parfois par une incapacité à répondre. Ainsi par exemple, dans les années 1950, la mise au point par l’Unesco de l’Index translationum ainsi que l’action dans le domaine bibliographique sont entravées par les difficultés qu’ont certains Etats à fournir les informations demandées[193].
De nombreux Etats négligent souvent d’envoyer des représentants à des conférences organisées par l’Unesco auxquelles ils sont conviés, ce qui nuit à leur impact[194]. En outre, lorsqu’ils y participent, ils envoient souvent des délégations peu informées de la question, mal préparée, peu compétentes[195]. L’inertie des Etats se manifeste aussi dans leur peu d’implication dans l’élaboration des conventions et recommandations de l’Unesco, et par leur réticence à les ratifier[196], ce qui leur enlève beaucoup de leur efficacité. Ainsi, en juin 1956, Maheu, au terme de sa visite au Canada, observe avec résignation : « Il est inutile de presser le Canada d’adhérer aux conventions élaborées par l’Unesco. Sa politique déclarée est opposée aux conventions internationales »[197].
L’attribution des bourses octroyées par l’Unesco est confiée à la décision des Etats membres ; or, c’est souvent le népotisme qui préside à leur attribution[198].
Certaines créations d’institutions, auxquelles l’Unesco travaille longuement, sont retardées ou abandonnées, à cause de l’absence de soutien ou de ratification par les Etats concernés[199]. Par exemple, à cause du trop faible nombre de ratifications, c’est seulement en 1961 que la création du Centre international de calcul devient vraiment effective, avec l’entrée en vigueur de la convention signée en 1951[200]. Par ailleurs, la création du Centre latino américain pour la recherche dans les sciences sociales (CENTRO), projetée à Rio en 1957 par l’Unesco, échoue, en grande partie à cause du manque de soutien du gouvernement brésilien[201].
Les orientations des politiques nationales préconisées par l’Unesco en matière éducative, scientifique et culturelle se heurtent souvent à une totale absence d’application par les Etats. Ainsi, l’étude et la révision des programmes et des systèmes scolaires, à laquelle l’Unesco se consacre activement à partir des années 1950, par de nombreuses études et publications, est une action purement incitative ; la plupart des réflexions faites et des orientations prônées par l’Unesco dans ce cadre restent lettre morte, les Etats ne les appliquant pas. Il en va de même dans le domaine des politiques culturelles et scientifiques. La réunion des directeurs de services nationaux de relations culturelles qu’organise l’Unesco en 1955 se heurte à l’absence d’intérêt des Etats ; les autres réunions et conférences sur ce thème, en 1958, 1967, 1970, 1972, éveillent en revanche leur intérêt croissant[202]. Ainsi, celle de 1970 réunit 80 ministres ou responsables gouvernementaux de la culture, et suscite le grand intérêt de nombreux Etats membres, tout comme celle de 1972[203]. Cependant ces conférences ne réussissent pas vraiment à influer sur l’action des Etats membres. Il en va de même dans le domaine des politiques scientifiques : en 1970, l’Unesco organise une conférence des ministres des Etats membres européens responsables des politiques scientifiques (MINESPOL), réunissant 170 ministres et délégués de 30 Etats membres européens ; mais, comme le note la délégation américaine observatrice, cette conférence ne réussit pas à avoir de résultats concrets, elle joue un simple rôle de forum[204].
Souvent, les Etats ne suivent pas les conseils qui leur sont proposés par les experts de l’Unesco[205]. En outre, le manque de coopération des Etats membres avec l’Unesco sur les projets de terrain est aggravé par les détournements d’argent et de matériel auxquels se livrent certains gouvernements. Evans évoque ces problèmes et le fait que l’Unesco en était consciente mais ne pouvait pas se permettre de dénoncer ces procédés[206].
Evelyn Gagné, qui réalise dans les années 1970 des missions pour l’Unesco au Bangladesh, observe elle aussi le problème du détournement d’argent et d’équipement par les Etats membres à l’occasion des projets de terrain ; elle estime que l’Unesco, en ayant conscience de ces actes et en ne les dénonçant pas, s’en rend complice. Selon elle, la passivité de l’Unesco à cet égard « constitue un soutien tacite […] envers la corruption et la dépendance »[207].
L’opposition de groupes d’intérêts à certains projets de l’Unesco pour des raisons d’intérêt économique entraîne souvent, sous l’effet de leur pression, une inertie des gouvernements à leur égard. Ainsi, en 1951, l’Unesco observe de la part de « personnes influentes » aux Etats-Unis une « crainte », qu’elle s’efforce de désamorcer, à l’égard de l’adhésion de ce pays à la convention universelle du droit d’auteur[208]. De même, le système des bons d’entraide Unesco suscite la grogne de plusieurs milieux, notamment de libraires, pour lesquels ce système n’est financièrement pas avantageux. Il donne lieu aussi, dans les années 1950, à des échos hostiles dans une partie de la presse américaine[209].
Certains groupes d’intérêt s’affrontent et s’opposent au sujet des programmes de l’Unesco. Au début des années 1950, les milieux de la télévision ont des intérêts divergents et se divisent sur le rôle que doit jouer l’Unesco dans l’élaboration des programmes de télévision ; les grosses stations de télévision, comme la NBC, souhaitent « que l’Unesco ne se mêle pas de préparer des programmes de télévision », et se borne à « fourni[r] le matériel de base dans lequel les stations de télévision puiseront de quoi alimenter leurs programmes éducatifs », tandis que les plus petites stations sont au contraire très favorables à l’idée que l’Unesco leur fournisse « des programmes tout faits », « dont les petites stations puissent se servir sans frais »[210].
Plusieurs personnes s’élèvent contre l’intrusion des enjeux économiques à l’Unesco par le biais des pressions de ces groupes d’intérêts ; ainsi, en 1956, à la commission nationale française, Paul Rivet exprime sa crainte au sujet de l’augmentation des fonds extrabudgétaires versés sur une base volontaire par les Etats pour l’assistance technique : il estime que l’assistance technique devrait plutôt être versée par les Etats de manière anonyme, « pour éviter qu’une puissance ne puisse, par ses capitaux, s’assurer une hégémonie financière sur d’autres pays »[211]. Mais ces oppositions restent minoritaires, et les intérêts économiques et stratégiques pèsent tout au long, et de plus en plus, sur l’Unesco.
La commission nationale américaine est très hostile, en 1957, au projet de l’institut international du cinéma et de la télévision, qui nuirait aux intérêts des producteurs américains, et au marché commercial américain[212].
Dans les années 1970, et notamment en 1976, le gouvernement américain se montre très hostile à la volonté de l’Unesco de réglementer la circulation de l’information pour rendre la situation plus favorable aux pays en voie de développement ; une importante campagne de presse hostile à ces projets se développe alors aux états-Unis[213].
Le PETV suscite l’hostilité de l’élite francophone et intellectuelle et des milieux enseignants de Côte d’Ivoire, ainsi que de plusieurs hauts fonctionnaires du ministère de l’éducation nationale de ce pays, qui estiment que ce programme menace les fondements de l’enseignement scolaire classique en place, calqué sur le modèle français ; ainsi les professeurs de l’ENS d’Abidjan rechignent à inclure le programme d’éducation télévisuelle dans la formation qu’ils donnent à leurs élèves[214].
Ainsi, les Etats opposent fréquemment leur force d’inertie ou des forces contraires aux actions de l’Unesco. En outre, en de nombreux cas, des conflits se développent entre eux et l’Unesco, au sujet de l’orientation et de la responsabilité des projets.

9.3.2. Des conflits avec les Etats sur l’orientation et la responsabilité des projets.

Des conflits éclatent entre l’Unesco et les Etats où se déroulent ses projets, à cause de désaccords sur leur orientation, ou d’une attitude de méfiance et d’hostilité des Etats à l’égard de l’Unesco.
Les Etats du Tiers Monde se montrent souvent hostiles à des projets de l’Unesco qu’ils perçoivent comme une « intrusion étrangère » des Occidentaux, de style colonial[215]. Ainsi, par exemple, le projet d’éducation de base du Liberia, malgré le soutien du président Tubman[216], est handicapé par l’hostilité du gouvernement libérien aux professeurs et experts étrangers envoyés par l’Unesco ; en 1952, l’agent de l’Unesco sur place déplore l’attitude de « non-coopération active » du gouvernement libérien ; lui-même britannique, il observe que l’envoi par l’Unesco d’experts occidentaux au Liberia a été mal perçu par le gouvernement[217] ; cette hostilité se poursuit tout au long des années 1950[218].
Dans le cadre du projet indien-andin, des divergences politiques apparaissent entre le gouvernement péruvien, le gouvernement bolivien et l’Unesco[219].
En mai 1950, au Congrès sur le télégraphe et le téléphone, s’exprime un clivage entre les Etats membres et l’Unesco : si celle-ci est favorable à la réduction des tarifs de l’usage du téléphone et du télégraphe en faveur de la presse, afin de faciliter la circulation de l’information, en revanche les Etats y sont généralement hostiles[220].
Le projet pilote d’Haïti est rapidement handicapé par des relations conflictuelles entre l’Unesco et le gouvernement haïtien, qui démarrent à la suite d’un malentendu, le gouvernement haïtien croyant au financement par l’Unesco de l’ensemble du projet, alors qu’en réalité les frais doivent être partagés entre l’Unesco et le gouvernement haïtien ; en outre, celui-ci manifeste rapidement son désaccord avec les orientations que l’Unesco entend imprimer au projet ; il soutient finalement très peu le projet sur le plan financier et administratif[221] ; de plus, par négligence, le gouvernement haïtien laisse un imposteur, le missionnaire protestant Arthur Bonhomme, se faire passer, pendant plusieurs années, aux yeux de l’Unesco, pour le spécialiste officiel du projet nommé par le gouvernement[222]. Tout cela amène la plupart des fonctionnaires de l’Unesco à conclure que la responsabilité de l’échec du projet revient au gouvernement haïtien[223].
Le projet de la bibliothèque de Delhi connaît dans les années 1950 de graves problèmes dûs aux relations conflictuelles entre l’Unesco et le ministère indien de l’éducation concernant l’administration et la direction du projet ; elles aboutissent à une situation qui apparaît sans issue, qui est perçue comme un « échec » et même comme une « tragédie », et qui cause le découragement et l’angoisse des agents de l’Unesco sur place, qui ont l’impression d’être « assis au bord d’un volcan prêt à entrer en éruption à tout moment », qui déplorent la « lenteur », « l’incompétence », l’« inertie » totale qui règnent, « le poids mort de la bureaucratie locale », l’attitude d’ « obstruction » de plusieurs fonctionnaires du ministère de l’éducation nationale[224]. Le gouvernement indien veut en effet s’attribuer la paternité et la responsabilité du projet, au détriment de l’Unesco, en s’efforcant de contrôler totalement le conseil d’administration de la bibliothèque, et en refusant que le nom de celle-ci comporte le mot « Unesco », ce que l’Unesco juge « inacceptable », étant donné que c’est elle qui a conçu et mis en œuvre tout le projet. Finalement, le gouvernement indien assouplit sa position, acceptant l’inclusion du mot « Unesco » dans le nom de la bibliothèque, et le droit de regard de l’organisation dans son fonctionnement. Mais des dissenssions importantes subsistent, notamment sur des questions financières, bien que l’Unesco fasse elle aussi des concessions[225].
Dans la plupart des projets lancés par l’Unesco sur leur sol, les gouvernements sont en fait intéressés essentiellement par le financement que leur fournit l’Unesco et ne sont pas disposés à orienter le projet dans le sens qu’elle prône[226].
Dans le cadre de la campagne de Nubie, des divergences apparaissent entre l’Unesco et le gouvernement égyptien sur la manière de mener le projet, et se traduisent par des efforts persistants du gouvernement égyptien pour s’attribuer plus de responsabilité dans le projet. Ainsi, en 1959, le gouvernement égyptien fait modifier au dernier moment la déclaration instituant le comité international, de sorte que le passage affirmant que ce comité est institué conjointement par le gouvernement égyptien et l’Unesco devient « est institué par le gouvernement égyptien en accord avec l’Unesco », ce à quoi l’Unesco s’oppose[227]. Le conflit latent entre l’Unesco et le gouvernement égyptien au sujet de la paternité de l’entreprise persiste tout au long de la campagne. Ainsi, en 1968, à la veille de l’inauguration des temples d’Abou Simbel, Christiane Desroches-Noblecourt et Louis Christophe constatent que la stèle commémorative réalisée par l’Egypte comporte « une bien regrettable lacune » : « le sculpteur chargé de reproduire le texte avait omis la ligne dans laquelle était signalée l’intervention essentielle de l’Unesco ». Maheu adresse alors un ultimatum au gouvernement égyptien, déclarant : « si la phrase manquante n’est pas remise en place avant demain matin, je repartirai avant l’inauguration » ; la ligne manquante est alors gravée d’urgence dans la nuit précédant l’inauguration[228]. Cet incident apparemment anodin a en réalité un enjeu important et révèle la prégnance de la rivalité entre l’Egypte et l’Unesco pour la responsabilité de la campagne.
L’opération « Unescongo », « programme d’urgence de l’Unesco dans le cadre de l’action des Nations Unies pour le maintien des services éducatifs au Congo », lancée en 1960 par l’Unesco sur la demande de l’ONU, en lien avec l’opération de celle-ci au Congo (ONUC), vise à fournir de nombreux experts et à favoriser le recrutement de nombreux enseignants de diverses nationalités (en particulier Haïtiens), afin de combler les départs massifs d’enseignants belges, pour permettre le fonctionnement du système scolaire à la rentrée 1960[229]. Dans l’opération Unescongo, les nouvelles autorités du Congo nouvellement indépendant ne sont pas d’accord avec l’orientation suivie par l’Unesco de mise en place d’un système unique d’éducation, centralisé, francophone, et inspiré du modèle européen, et souhaitent au contraire un enseignement décentralisé et dispensé dans les différentes langues vernaculaires ; ces divergences contribuent à handicaper le déroulement du projet et à entraîner son interruption brutale, Moïse Tschombe renvoyant les experts de l’Unesco[230].
Mary Smieton, représentante du Royaume-Uni au conseil exécutif, visitant plusieurs pays d’Afrique en 1965, est frappée de la rigidité de la procédure régissant leurs relations avec l’Unesco dans le cadre des projets de terrain, ce qui rend leur coopération difficile[231].
Le PETV de Côte d’Ivoire est affecté par des problèmes de collaboration entre l’équipe de l’Unesco et les ministères de la santé et de l’agriculture[232].
En juillet 1973, le gouvernement tunisien arrête trois experts de l’Unesco présents en Tunisie, et ferme le club Unesco de Tunis. L’un d’eux, Michel Cantal Dupart, est emprisonné pendant sept semaines et torturé par les autorités tunisiennes, pour avoir aidé une opposante politique et son compagnon à fuir en France. Les experts seront finalement libérés à la suite des protestations puis de manœuvres diplomatiques menées par Maheu et par l’ONU. A sa libération et à son retour en France, Michel Cantal Dupart est acclamé par le personnel de l’Unesco, mais fermement réprimandé par Maheu pour avoir manqué à son devoir de réserve ; Maheu, soucieux de maintenir de bonnes relations avec le gouvernement tunisien, décide de ne pas renouveler son contrat[233].
Dans le projet Unesco-FAO-Pnud de formation agricole et d’alphabétisation fonctionnelle mené en Inde, un diplomate américain observe en 1971 des difficultés de coopération entre l’Unesco et les trois ministères indiens (agriculture, éducation, information) qui sont censés y collaborer[234].
Dans le cadre du PEMA, des désaccords entre plusieurs Etats participants (Guinée, Madagascar) et l’Unesco entraînent rapidement la rupture de leur collaboration et la transformation du projet pilote en un projet national[235], ou son orientation dans un sens qui ne correspond pas aux principes prônés par l’Unesco ; ainsi, le gouvernement algérien l’infléchit dans un sens autogestionnaire et révolutionnaire et l’oriente vers l’alphabétisation des masses ; ce qui ne correspond pas du tout au caractère sélectif, intensif et expérimental du PEMA[236] ; de même, dans les projets pilotes d’Ethiopie, de Guinée, d’Inde, de Madagascar, le principe de l’alphabétisation fonctionnelle et la méthode expérimentale préconisés par l’Unesco ne sont en fait pas appliqués, car ces gouvernements n’y adhèrent pas[237] ; de même, le « Comité national d’alphabétisation » établi en 1965 par le shah d’Iran oriente le projet pilote d’Iran vers un but extensif, quantitatif, différent de celui du PEMA[238] ; en outre, dans ce pays, ce projet se heurte à l’hostilité de nombreux fonctionnaires gouvernementaux qui le considèrent comme « une menace pour les intérêts personnels de l’ancien programme d’alphabétisation traditionnel »[239]. Les pays où les principes du PEMA ont été véritablement appliqués sont finalement rares (Mali et Soudan). L’Evaluation critique du PEMA souligne les « malentendus » qui ont affecté sa réalisation, puisque de nombreux gouvernements s’y sont engagés alors qu’en réalité ils n’adhéraient pas à ses principes ; ils l’ont fait « en partie parce qu’ils n’avaient pas conscience de toutes ses incidences, et en partie parce qu’ils ne voyaient pas le moyen d’obtenir une aide internationale d’une autre manière », mais ont rapidement été heurtés par la rigidité conceptuelle du PEMA. Pour l’Evaluation critique, « le projet démontre l’inanité des efforts entrepris par un organisme international pour imposer une méthode à un pays lorsque celui-ci désire faire autre chose »[240].
Ce n’est pas seulement dans des projets de terrain qu’apparaissent des divergences d’orientation entre l’Unesco et les Etats membres. Les instrument normatifs élaborés par l’Unesco se heurtent souvent à l’hostilité de nombreux Etats ; ainsi par exemple les Etats-Unis sont hostiles à la Convention sur la discrimination dans l’enseignement, de 1960, qu’ils considèrent comme une tentative de mainmise sur l’éducation dans les Etats membres[241]. Leur refus de ratifier cette convention a contribué à la rendre largement inefficace.
A la conférence internationale sur l’éducation organisée par l’Unesco à Montréal en 1960, des divergences importantes sur les conceptions éducatives s’expriment entre l’Unesco et les Etats membres, ceux-ci la pressant de se consacrer davantage à l’éducation des adultes, concept que l’Unesco tend alors à abandonner ; comme l’observe Jean Thomas dans une lettre confidentielle :
« Beaucoup de délégués ont marqué discrètement et courtoisement mais très clairement leur méfiance à l’égard du département de l’éducation, qu’ils accusent de ne pas comprendre l’importance urgente de l’éducation des adultes et de manquer de sympathie, d’efficacité et de dynamisme à cet égard. Il y a là de vieux griefs qui remontent en particulier à la conférence générale de Delhi. Mais cette fois, je me suis trouvé devant un front commun de la plupart des délégués des grands pays. […] Ils nous reprochent de faire de l’éducation des adultes le parent pauvre de l’Unesco, de ne pas lui donner le personnel compétent, efficace et enthousiaste qu’il faudrait. »[242]
Ces conflits qui nuisent à l’efficacité de l’action de l’Unesco réduisent d’autant plus sa responsabilité en cas d’échec et portent à une évaluation moins sévère.
Aux fréquents conflits entre les Etats et l’Unesco s’ajoutent les problèmes politiques propres aux Etats, qui exercent souvent des répercussions négatives sur les programmes de l’Unesco.

9.3.3. Des problèmes politiques propres aux Etats, qui se répercutent sur les projets.

Outre les problèmes de politique internationale, analysés dans le chapitre 2, ceux qui se développent à un niveau national ont souvent contribué à affaiblir et parfois à faire échouer des projets de l’Unesco. Il convient de distinguer les rivalités politiques entre les Etats, et les problèmes politiques internes aux Etats.

Les rivalités politiques entre Etats.
Dans le projet de l’IIHA, à la conférence de Belem en 1947, la « suspicion » règne entre les délégations des différents Etats de la région amazonienne, chacun suspectant les autres de vouloir profiter du projet pour accroître ses intérêts nationaux ; le Brésil en particulier est suspecté par les autres Etats de nourrir à travers ce projet des visées politiques nationalistes ; et réciproquement, au sein de la délégation brésilienne, plusieurs délégués sont réticents envers le projet, pour des raisons symétriques[243].
Le projet d’expérience-témoin d’éducation de base en Amazonie envisagé en 1947 n’est finalement pas lancé, à cause de la difficulté des différents gouvernements concernés (Brésil, Colombie, Bolivie, Equateur, Pérou, Venezuela, France, Royaume-Uni et Pays-Bas) à composer entre eux[244].
L’élaboration de la convention du droit d’auteur donne lieu à des tensions idéologiques et politiques entre les deux groupes d’Etats qui sont déjà partie à une convention dans ce domaine : l’Union de Berne et l’Union panaméricaine ; des divergences importantes, aux implications politiques, s’expriment entre ces deux groupes, et ralentissent l’élaboration de la convention[245].
Dans le projet majeur d’Amérique latine, se produisent des dissensions entre les différents Etats latino-américains, dissensions qui se répercutent sur les activités communes, comme les cours à l’université associée de Sao Paulo, où naissent des tensions entre boursiers du Brésil et des autres pays d’Amérique latine[246].
Des problèmes politiques se posent entre les Etats participant au Crefal dans les années 1960, le caractère de plus en plus nationaliste mexicain du Crefal étant dénoncé par les autres Etats latino-américains[247] ; les tensions entre nationalités s’y radicalisent au fil des années ; en 1974, son nouveau directeur, chilien, se livre publiquement à des déclarations hostiles envers le Mexique, tandis que, parallèlement, le centre devient également le théâtre de vives tensions entre Uruguayens et Cubains[248].
La campagne de Nubie donne lieu à d’importantes rivalités entre les différentes missions archéologiques nationales chargées de faire des fouilles ; leurs relations se caractérisent beaucoup moins par la coopération scientifique désintéressée que par des conflits d’intérêt et des rivalités au sujet de la délimitation des zones de fouilles qu’on leur concède[249].
Ainsi, les rivalités politiques entre certains Etats nuisent à la réussite des actions entreprises par l’Unesco. Cependant ce sont, plus encore, les problèmes politiques internes à certains Etats qui se révèlent très préjudiciables aux actions de l’Unesco.

Des problèmes politiques internes à certains Etats.
Les problèmes politiques qui se produisent fréquemment au sein des Etats où l’Unesco lance des projets concourent à les affaiblir et quelquefois à les faire échouer. Trois cas de figure peuvent être distingués : des problèmes suscités par des changements de gouvernement, des problèmes dûs à des tensions internes au sein des gouvernements, et des problèmes liés à l’existence de groupes d’opinion opposés au sein de ces Etats.

Des problèmes suscités par des changements de gouvernement.
De nombreux exemples peuvent être cités. L’expérience-témoin d’éducation de base lancée par l’Unesco en Chine en 1947 sur la demande du gouvernement chinois[250] est abandonnée au cours de l’année 1949, à cause des troubles politiques qui se produisent sur les lieux même du projet (afflux de réfugiés, reflux de l’armée nationaliste, chaos, puis entrée des troupes communistes), liés au changement de régime et à l’installation de Mao au pouvoir ; l’Unesco, ne reconnaissant pas le nouveau régime de Chine populaire, abandonne alors ce projet[251]. Le projet de Marbial souffre aussi des bouleversements politiques qui se déroulent en Haïti tout au long des années de son exécution : sous la présidence de Dumarsais Estimé, le pouvoir haïtien donne la priorité aux problèmes sociaux, et c’est dans ce cadre qu’est lancé le projet de Marbial. A partir de 1948 se produisent des troubles politiques importants, qui nuisent au projet[252]. En 1950, Estimé est destitué par l’armée, et remplacé par le colonel Paul Magloir, et les troubles se poursuivent, dans une atmosphère d’incertitude et de guerre civile ; sous Magloir, le pouvoir haïtien est beaucoup moins favorable au projet[253]. Magloir est finalement destitué en décembre 1956, remplacé par Dejoie, puis par Duvalier en 1957[254]. Tous ces bouleversements politiques nuisent au projet. Dans les Etats d’Amérique latine, des problèmes politiques font obstacle à l’action de l’Unesco[255] ; en 1956, dans un rapport confidentiel, Maheu observe que l’« instabilité ministérielle » en Amérique latine « constitue une des difficultés majeures auxquelles se heurte [l’]action » de l’Unesco dans ces Etats[256]. Le projet majeur d’Amérique latine est entravé par de fréquents bouleversements politiques au sein des Etats concernés. Ainsi par exemple les bouleversements politiques en Uruguay, avec l’arrivée en 1959 d’un pouvoir autoritaire, empêchent la poursuite de l’expérience associée du « nucleo » de La Mina[257] ; au Nicaragua l’arrivée au pouvoir en 1964 du président Somoza rend ce pays beaucoup moins favorable au projet majeur[258] ; à Cuba la révolution de 1960 entraîne le déplacement du bureau de coordination de La Havane vers Santiago du Chili, le régime de Fidel Castro étant hostile à l’Unesco, qu’il considère comme un « agent de l’impérialisme »[259]; au Chili où ce bureau est transféré en 1961, ses relations sont tendues avec le gouvernement chilien, qui le laisse dans des conditions matérielles très difficiles, nuisant à son efficacité, et provoquant des querelles administratives avec l’Unesco[260] ; au Venezuela[261] et en Colombie[262] des tensions politiques entravent le déroulement du projet majeur ; au Brésil, les tensions politiques et économiques rendent difficile le fonctionnement et conflictuelle l’atmosphère de l’université associée de Sao Paulo[263]. En 1959, l’Unesco crée à Athènes, en collaboration avec le gouvernement grec, un « Centre de sciences sociales » ; il disparaît en 1967, se heurtant à l’hostilité du nouveau pouvoir politique[264]. Au début des années 1960, l’opération Unescongo se heurte à l’hostilité du nouveau gouvernement de Moïse Tschombe, qui succède à Lumumba assassiné en février 1961. Le contexte politique extrêmement troublé et violent de cette période concourt à faire échouer ce projet[265]. En 1971, un diplomate américain, au retour d’un voyage en Afrique, observe que souvent dans ces pays des changements dans les hommes au gouvernement brisent la continuité des programmes qu’y mène l’Unesco[266].

Des problèmes suscités par des tensions internes au gouvernement.
Il y a de nombreux exemples de problèmes suscités par des tensions internes au gouvernement. Le lancement du projet pilote en Afrique britannique, prévu en 1946[267], donne lieu à des problèmes politiques, qui entraînent un changement de site puis finalement l’abandon du projet[268]. Dans le projet All India Radio, dans les années 1950, le gouvernement indien bloque toute possibilité pour les villageois de s’exprimer réellement par l’intermédiaire de la radio, par peur de contestations politiques, contribuant ainsi à un relatif échec du projet[269]. Le projet d’éducation de base au Cambodge est rendu dificile au milieu des années 1950 par les troubles politiques ; cependant, il réussit à se poursuivre malgré ces difficultés[270]. En 1953, la commission nationale britannique observe que les difficultés du projet de l’Unesco aux Philippines sont liées aux problèmes politiques internes, qui entraînent des « intrigues politiques » et des attaques contre le chef de mission de l’Unesco[271]. En Libye, le gouvernement du colonel Kadhafi, dès son installation, fait obstruction à un projet de l’Unesco de radio éducative[272]. Dans les années 1960, le projet de radio au Ghana souffre de tensions entre le ministère de l’information, favorable au projet, et le ministère de l’agriculture, hostile. Dans le projet de radio au Sénégal au début des années 1960, les troubles politiques dûs au conflit entre le président Senghor et le premier ministre entravent le bon déroulement du projet[273]. Dans les années 1970, le PETV de Côte d’Ivoire est affaibli notamment par des rivalités et désaccords entre les ministères, des dissensions internes entre dirigeants de la radio-télévision ivoirienne (RTI), ainsi que par le changement de majorité au gouvernement : fin 1962-début 1963, une crise politique de six mois suivie d’un remaniement ministériel « paralysent » le projet ; le nouveau ministre de l’information, nommé en février 1963, M. Thiam, est beaucoup moins favorable à l’Unesco, et donne la préférence à l’assistance technique bilatérale francaise ; des dissensions entre ministère de l’information et ministère de l’éducation rendent difficile le projet ; ces deux ministères « travaillent chacun dans l’indépendance totale et dans la parfaite ignorance l’un de l’autre », alors que l’Unesco s’efforce de lier information et éducation, comme l’observe Francis Bebey ; des dissensions internes affectent aussi la radio-télévision ivoirienne ; en 1981, Félix Houphouët-Boigny, désavoué, est obligé de mettre fin au projet[274].

Des problèmes liés à des groupes d’opinion opposée au sein de la population.
De nombreux exemples illustrent le cas de figure des problèmes liés à des groupes d’opinion opposée au sein de la population. Le projet de Marbial est handicapé par l’opposition très forte entre missionnaires catholiques et protestants, attisée par les personnalités fanatiques et paranoïaques du père protestant Arthur Bonhomme et du père catholique Louis Charles, qui s’en prennent tous deux à l’Unesco qu’ils perçoivent comme un ennemi[275]. En 1948, le projet de Viani en Colombie est miné par une rivalité entre l’Ecole Normale, l’Institut d’anthropologie sociale, et l’Institut d’ethnologie[276]. Au début des années 1950, la division de la population de Minneriya (Ceylan) entre trois groupes opposés, « colons », « squatters », et « paysans », nuit au projet associé d’éducation de base[277]. Dans les années 1960 au Sénégal, le projet de télévision éducative en ouolof se heurte à l’opposition des colons français et de l’élite sénégalaise urbaine, hostiles aux langues vernaculaires[278]. Le projet mené par l’Unesco à partir de 1966 à l’école d’ingénieurs de l’université de Malaisie à Kuala Lumpur est handicapé par les tensions entre Chinois, Indiens et Malais ; alors que l’école est fréquentée par 1% de Malais contre 90% de Chinois, le gouvernement fait pression pour y imposer l’usage du malais, ce qui contribue à l’échec du projet, dans un contexte d’importantes émeutes raciales anti-chinoises[279].
Ainsi, l’inertie des Etats, leur rivalité avec l’Unesco, et les problèmes politiques qu’ils connaissent, nuisent souvent à la réussite des actions de l’Unesco menées sur leur territoire. Il convient néanmoins de prendre également la mesure du dynamique soutien que les Etats peuvent leur apporter lorsqu’ils considèrent qu’il y va de leur intérêt.


9.3.4. Un vif soutien des Etats quand ils sont intéressés.

Lorsqu’ils voient dans certains projets de l’Unesco un intérêt matériel ou moral, des avantages concrets, ou une position de leader à prendre, les Etats se montrent très intéressés et leur apportent alors un vif soutien[280]. De nombreux exemples illustrent ce caractère intéressé des Etats.
La France, à en juger par sa presse, s’attache beaucoup plus à sa place et à son rôle à l’Unesco qu’à l’Unesco en elle-même[281]. L’article « La France à l’Unesco » publié en mars 1948 par André Siegfried en première page du Figaro, dans lequel il se félicite du rôle de premier plan joué selon lui par la France à l’Unesco, est très révélateur de cette préoccupation[282]. De même, le choix des Antilles françaises pour l’étude de Michel Leiris sur la question des races est fortement soutenu par le ministre des affaires étrangères, qui estime que ce projet « présente, entre autres avantages, celui de faire reconnaître internationalement l’importance et la valeur de l’œuvre entreprise par la France aux Antilles »[283]. Ainsi, le souci du rayonnement culturel français constitue un argument de poids pour le gouvernement français. Une telle préocupation de prestige et d’intérêt national caractérise aussi les gouvernements haïtien[284], chinois[285], libérien[286], etc. pour les projets d’éducation de base qui y sont lancés dans les premieres années ; mais également le gouvernement péruvien pour la mission envoyée par l’Unesco en 1951 à Cuzco, pour faire un rapport sur la restauration des monuments de cette ville, gravement endommagés à la suite du tremblement de terre de mai 1950 (la mission de l’Unesco estime que les autorités locales et le ministère péruvien des travaux publics « ont fait preuve d’un remarquable esprit de coopération »)[287] ; le gouvernement équatorien pour la mission d’exploration de la faune envoyée par l’Unesco aux îles Galapagos en 1957[288] ; le gouvernement égyptien pour la campagne de Nubie ; le Sénégal pour le projet de « tribune radiophonique au service du développement rural » mené en 1964-65, et bénéficiant du fort soutien personnel de Senghor[289] ; le Niger[290] et la Côte d’Ivoire[291] pour les projets d’éducation télévisuelle menés dans les années 1960-70 ; de nombreux pays en voie de développement pour les projets de planification nationale du développement dans les années 1960[292] ; les Etats asiatiques pour les bourses proposées dans le cadre du projet Orient Occident[293] ; les Etats latino-américains pour le lancement du projet majeur d’Amérique latine[294] ; le gouvernement d’Iran, et notamment le shah Mohammed Reza Pahlavi pour le projet (avorté) de campagne mondiale d’alphabétisation, puis pour le projet pilote d’alphabétisation fonctionnelle mené en Iran dans le cadre du PEMA[295] ; le gouvernement du Rwanda, pour le projet Unesco-PNUD d’éducation extra-scolaire lancé en 1974[296].
Les activités de l’Unesco en océanographie, et l’expédition de l’océan indien en particulier, suscitent le grand intérêt des Etats-Unis, comme le mentionne Lucius Battle, secrétaire d’Etat adjoint pour les affaires culturelles, en 1963[297].
Dans les années 1950, le gouvernement italien accorde une grande importance au Crefal car il estime que ce centre « concourt à former l’orientation et la mentalité des futurs enseignants des pays qu’il est dans notre intérêt politique et moral d’aider à s’épanouir conformément à la racine latine commune »[298].
En général, les pays en voie de développement sont intéressés par des projets de l’Unesco lorsque ceux-ci sont susceptibles de leur apporter un bénéfice réel et à court terme : projets opérationnels, bourses, bons d’entraide, subventions… , et non pas ceux pour lesquels l’Unesco leur demande un financement et un travail de participation important et pour lesquels les bénéfices à retirer apparaissent peu tangibles.
Quand les projets mettent en jeu de très nombreux Etats, les pays en voie de développement s’efforcent souvent de les orienter vers leur intérêt propre (c’est le cas par exemple du projet Orient-Occident[299]). Cela entraîne parfois une modification de leur esprit et de leur but. Ainsi, l’Unisist, qui a initialement un but scientifique, s’infléchit peu à peu, sous la pression des pays en voie de développement, vers leurs besoins spécifiques, vers l’objectif de réduction des inégalités entre pays en voie de développement et pays développés dans l’accès à l’information[300].
Il ne s’agit pas seulement de pays du Tiers Monde qui espèrent recevoir un bénéfice matériel, mais aussi de pays développés qui espèrent tirer un prestige important, ou un intérêt économique des projets développés par l’Unesco. Cette motivation est en particulier très présente chez le gouvernement américain, notamment pour la convention sur le droit d’auteur[301], la DHI[302], l’Unisist[303], et le programme MAB. Dans ce dernier programme, les Etats-Unis espèrent prendre une position de leader, au moyen du Comité national américain pour le MAB[304].
Cette motivation se rencontre aussi chez d’autres pays développés, comme la France. En 1949 le ministère de l’éducation nationale et celui de la France d’outre-mer acceptent un projet proposé par le sous-comité d’éducation de base de la commission nationale, consistant à organiser un stage annuel de formation à l’éducation de base pour les jeunes enseignants français partant enseigner en France d’outre-mer.[305] En 1954, le ministère de la France d’outre-mer crée en son sein un « Conseil supérieur de l’éducation de base », grâce aux efforts du Comité Éducation de la commission nationale française[306]. Cela s’explique par le sentiment de la France d’avoir des avantages à retirer de cette coopération.
En 1962-63, la mise en place de l’IIPE est soutenue par la France, qui offre les moyens matériels de son installation à Paris ; un intérêt de prestige culturel national n’est pas étranger à cette offre ; Louis Joxe, chef de la délégation francaise, fait valoir que l’IIPE « aurait tout naturellement sa place [en France], puisque, dit-il, notre pays a mis au point, dans le domaine de la planification, des méthodes que nous estimons très originales et efficaces »[307].
Souvent, des groupes d’intérêt soutiennent telles ou telles actions de l’Unesco pour des raisons d’intérêt économique et stratégique, ou idéologiques. Le gouvernement américain et certains groupes au sein des Etats-Unis (milieux industriels, milieux des mass media, milieux traditionalistes) sont les plus actifs et les plus influents à cet égard. Les Etats-Unis sont intéressés par l’influence économique, culturelle, idéologique, qu’ils pourraient exercer sur certaines régions grâce à des programmes de l’Unesco, et par les investissements que fournit l’assistance technique à leurs entreprises[308]. Ainsi l’intérêt des Etats-Unis pour le projet d’IIHA est motivé en premier lieu par leur espoir d’accroître leur infuence politique et économique dans la région amazonienne, et de donner des débouchés à leurs entreprises[309].
Le PICG, visant à augmenter les connaissances sur la composition et la structure géologiques de chaque région du monde, dans le but notamment d’évaluer les nouvelles ressources en minéraux, énergie, eau, nécessaires pour soutenir la croissance économique, suscite l’intérêt stratégique d’importants milieux américains ; les Etats-Unis soutiennent cet esprit du programme, orienté vers l’objectif de développement économique, esprit qui n’était pas partagé initialement par tous les protagonistes, certains défendant plutôt l’aspect strictement scientifique, et environnemental[310]. C’est également en partie pour des raisons économiques que les Etats-Unis sont intéressés par le MAB[311].
La volonté de l’Unesco d’édicter des règlementations en matière de circulation de l’information et de production intellectuelle suscite également le vif intérêt des Etats-Unis. Le gouvernement américain, comme la presse américaine, sont très favorables à l’adoption de l’accord pour la suppression des droits de douane pour l’importation de matériel de caractère éducatif, scientifique et culturel (Florence, 1950), qui leur est financièrement avantageux[312], ainsi qu’à la convention sur le droit d’auteur, bénéfique sur le plan financier à de nombreux intérêts privés américains[313]. Dans les années 1960, le gouvernement américain souhaite que l’Unesco accroisse son action dans le domaine de la libre circulation de l’information[314].
Les autres puissances occidentales sont également motivées par des intérêts économiques et politiques ; ainsi l’Italie s’intéresse au projet IIHA dans l’espoir qu’il offrira aux Italiens une possibilité d’émigration[315] ; la France et le Royaume-Uni rivalisent, dans le cadre de ce projet, pour leur influence et leur prestige sur la région amazonienne ; cette rivalité porte notamment sur la nationalité du futur directeur de l’hypothétique institut[316].
La France, comme les Etats-Unis, saisit très rapidement les enjeux économiques de l’assistance technique ; ainsi en 1951, le ministère des affaires étrangères français crée en son sein une « Commission consultative pour l’étude des problèmes relatifs à l’assistance technique internationale », et écrit à ses collaborateurs : « l’assistance technique, telle qu’elle se développe actuellement dans le monde, constitue un des aspects nouveaux de la concurrence économique. Devancés par de plus diligents, nous risquerions, à défaut d’une action coordonnée, d’être écartés à plus ou moins long terme de certains marchés »[317]. De même, au sujet du développement des moyens d’information en Afrique (par exemple dans le cadre de la réunion d’experts sur le développement des moyens d’information en Afrique en 1962), la France, le Royaume-Uni, et les Etats-Unis rivalisent pour leur influence économique dans ce continent[318]. Par la suite, la mise en place des programmes de radio et de télévision par l’Unesco en Afrique dans les années 1960-70 suscite des rivalités entre puissances occidentales, qui y ont des intérêts politiques (leur influence et leur prestige dans les Etats concernés est en jeu) et économiques (atttribution des marchés à des compagnies françaises, britanniques ou italiennes)[319].
Les pays du Tiers Monde, quant à eux, font systématiquement pression pour infléchir les programmes de l’Unesco dans un sens qui leur soit favorable sur le plan économique. C’est le cas dès les premières années, avec par exemple le projet IIHA, initialement orienté vers un objectif scientifique, et que les Etats amazoniens veulent utiliser pour stimuler le développement économique de leur région, certains d’entre eux voyant même dans ce projet une sorte de Amazon Valley Authority[320] ; mais l’Unesco est réticence à s’engager ouvertement dans cette voie ; Corner met ainsi l’Unesco en garde : « Il faut éviter à tout prix le mot ‘exploitation’ et éviter de suggérer que cet IIHA aurait des buts de développement commercial »[321].
Les pays du Tiers Monde font pression pour infléchir le PICG en vue de leur profit économique, souhaitant le transformer en un programme d’assistance technique mettant l’accent sur la découverte de minéraux et de fuels exploitables à des fins commerciales[322].
L’Unesco finit d’ailleurs par infléchir d’elle-même ses programmes vers des finalités économiques, afin d’obtenir des financements ; c’est le cas avec le PEMA, dans le cadre duquel elle s’efforce, pour obtenir le soutien des Etats, de développer une collaboration avec de nombreuses entreprises privées industrielles et avec des organisations économiques, prévoyant explicitement un intérêt économique pour ces entreprises[323]. Ainsi les Etats adoptent parfois une attitude « utilitariste » à l’égard de l’action de l’Unesco[324].
De nombreux exemples attestent donc des répercussions négatives qu’exercent sur les actions de l’Unesco les conflits politiques propres aux Etats, que ce soient des rivalités politiques entre eux, ou des problèmes politiques internes à certains d’entre eux. En revanche, ils accordent un fort soutien aux actions de l’Unesco lorsqu’ils y voient un intérêt pour eux. Si la réussite des actions de l’Unesco est ainsi tributaire de l’attitude des Etats, elle l’est aussi de celle de leur population.

9.3.5. Une population plus ou moins adhérente.

L’Unesco a souvent échoué à obtenir une adhésion importante de la part de la population.
Dans les projets opérationnels, la réussite ou l’échec à obtenir cette adhésion dépendent beaucoup de la qualité des agents de l’Unesco envoyés sur le terrain. Certains parviennent à marquer la population de manière positive. C’est le cas d’Alfred Métraux en Haïti, grâce à son dévouement, sa finesse psychologique, sa patience, ses efforts pour comprendre l’esprit des habitants ; ainsi, en 1954, Bernot, en visite à Marbial, observe que dans l’esprit des paysans de la vallée, le souvenir de « Blanc-Métraux », comme ils le surnommaient, est toujours très vivace, et que Métraux y est une figure très populaire et aimée[325]. De même, dans l’expérience d’éducation de base menée au camp de Dekwaneh, au Liban, dans le cadre du programme Unesco-Unrwa en 1952, l’expert indien I.R. Khan, connaissant bien la langue et le mode de vie des Palestiniens, réussit à gagner la confiance des réfugiés, initialement hostiles, s’attirant le surnom de « Père du Camp »[326]. De manière comparable, dans le projet d’éducation de base du Cambodge, les experts de l’Unesco estiment avoir réussi à obtenir l’adhésion enthousiaste de la population[327]. Ce succès serait dû en grande partie au dévouement de l’expert de l’Unesco J.J.A. Frans et à sa bonne coopération avec son associé cambodgien, M. Mèn-Chum[328]. De même, au Liberia, le projet semble avoir réussi à obtenir « la coopération active et enthousiaste des leaders locaux et des doyens de villages », non seulement de l’avis des experts de l’Unesco, mais aussi de celui de diplomates américains[329].
Cependant, les experts de l’Unesco sur le terrain ont souvent d’importantes difficultés à s’intégrer dans les populations locales et à obtenir leur adhésion, se heurtant à leur passivité et à leur indifférence ; ainsi, pour citer un exemple parmi d’autres, l’ancien expert de l’Unesco Pierre Cahen évoque, au sujet de son travail au Liberia, le sentiment « de [s]e sentir étranger aux populations locales avec lesquelles [il] travaillai[t] quotidiennement, malgré [son] ardent désir de [s]’assimiler » [330].
Un problème récurrent dans les pays où ont été tentés des projets de radio et de télévision a été la difficulté à constituer des groupes d’écoute, ce qui nécessitait de trouver des animateurs autochtones bénévoles et compétents[331].
Il est parfois difficile d’évaluer le degré d’adhésion d’une population à l’action opérationnelle conduite auprès d’elle par l’Unesco, étant donné que les sources en donnent des images contradictoires. Ainsi, par exemple, pour le projet majeur d’Amérique latine, plusieurs sources donnent l’idée d’une réception enthousiaste du projet par la population, en réponse aux importants efforts de médiatisation de l’Unesco (films, affiches, brochures, émissions de radio, articles de presse)[332] ; d’autres suggèrent au contraire un net échec de l’Unesco à toucher efficacement les populations[333].
En plusieurs cas, l’Unesco s’est heurtée aux résistances des mentalités archaïques. Ainsi, dans le cas du projet de Viani, dès le départ, la mission de l’Unesco, tout en étant bien accueillie par une part de la population, s’est heurtée aux résistances des mentalités traditionnelles, butées, fermées au progrès, qui refusent d’abandonner leurs idées sur les méthodes de lutte contre l’érosion des sols et ne voient pas l’utilité de s’alphabétiser[334]. De même, la participation au PEMA des populations censées y participer s’est révélée généralement décevante ; l’Evaluation critique observe que le PEMA n’a pas réussi à susciter une véritable vague d’intérêt chez les analphabètes, ceux-ci lui ont au contraire opposé généralement une importante « résistance au changement »[335].
Dans ses projets, l’Unesco déploie d’importants efforts pour susciter l’adhésion de la population ; ainsi, en Côte d’Ivoire, elle fait jouer les sketches d’alphabétisation télévisuelle par des acteurs ivoiriens[336], ce qui a des effets positifs sur l’opinion[337].
En plusieurs cas, la déception et l’indifférence succèdent à un enthousiasme initial de la part des populations. Ainsi, le projet de Marbial réussit dans un premier temps à susciter l’intérêt et l’adhésion des paysans ; Métraux observe en 1948 que les paysans, qui « se rendent parfaitement compte de la décadence économique de leur vallée », « écoutent avec attention les conseils des agronomes », qu’ils « ne sont pas irrémédiablement attachés à la routine », mais sont au contraire favorables aux innovations, et qu’ils sont notamment très influencés par la brochure en créole sur l’hygiène, produite par l’équipe[338]. L’intérêt de la population locale de Marbial répond aussi aux efforts de l’Unesco pour la faire participer à la construction des bâtiments du projet et à la mise en place des équipements[339]. La population met initialement d’immenses espoirs et « un enthousiasme extraordinaire » dans le projet, qui « a captivé son imagination »[340] ; le soutien de la presse locale haïtienne y contribue[341]. Cependant, au fil du temps, la mission de l’Unesco, impuissante à résoudre les graves problèmes qui se posent, perd l’adhésion de la population, dont l’attitude évolue alors vers la passivité, l’« indifférence », l’« indolence », et même le « mécontentement » et l’hostilité[342]. La perte d’adhésion de la population de Marbial a été liée au malentendu qui avait fait croire à la population à une aide matérielle de la part de l’Unesco ; en effet :
« Lorsque l’équipe de l’Unesco arriva sur les lieux, la plupart des paysans imaginèrent que le projet qu’elle devait mettre en œuvre était une vaste entreprise charitable dont ils seraient les bénéficiaires et qui, pour des raisons qui leur échappaient, avait été conçue par un homme riche et généreux appelé l’ ‘Unesco’» [343].
Cela a amené les paysans haïtiens à adopter à l’égard de l’équipe de l’Unesco « l’attitude d’un client ou d’un mendiant »[344]. A partir de 1950, l’enthousiasme de la population haïtienne pour le projet décline et laisse place à la démoralisation[345]. De même, si le travail des équipes de l’ASFEC suscite intialement l’« enthousiasme » et l’adhésion des villageois, par leurs efforts de mise en place d’une « société de bien-être rural » (rural welfare society), dans laquelle elles prennent soin d’impliquer la population, de ne pas lui « imposer d’en haut » des activités, de « faire sentir aux habitants que ce sont leurs propres projets et de les mettre en position d’être les initiateurs des projets », d’insister sur la formation des leaders de villages[346], cependant, peu à peu les habitants sont déçus.
Un dilemme se pose quelquefois au personnel de l’Unesco sur le terrain : sa volonté d’éviter l’emploi de méthodes et d’un ton autoritaires et directifs se heurte à la fréquente passivité de la population et à sa volonté d’obéissance mécanique. C’est ce qui se produit notamment dans le projet du Cambodge, mettant les experts de l’Unesco dans une position inconfortable et difficile[347]. Les difficultés à obtenir l’adhésion de la population amènent quelquefois les experts à adopter une attitude autoritaire. C’est le cas de plusieurs d’entre eux au Liberia dans les années 1950, ce qui inquiète à la fois l’Unesco et le gouvernement britannique. Ainsi par exemple, en 1957, Lestage, en visite dans ce pays, est frappé du fait que Miss Bryant, directrice du centre de Klay, emploie « la manière forte, plus que la persuasion éducative », et B. Hollinshead ainsi que la légation britannique à Monrovia, observent les résultats néfastes de cet autoritarisme[348].

La difficulté à former des « homologues ».
La difficulté des experts de l’Unesco à former des homologues est récurrente dans la plupart des projets de terrain[349]. Dans certains projets, l’Unesco semble y avoir réussi, comme au Liberia, puisqu’en 1956-57 le centre qu’elle a créé à Klay passe progressivement sous une direction entièrement libérienne, tout en continuant à recevoir des conseils de ses experts[350]. En 1957, Lestage, en inspection sur place, observe que le personnel, à l’exception de deux experts, est désormais entièrement libérien ; il dresse un bilan positif :
« Le centre existe, je veux dire qu’il est incontestablement installé, qu’il compte comme une création solide, qu’il n’est pas seulement accepté comme un corps artificiellement greffé dans la vie du pays, mais que, au contraire, son existence et sa réussite en font un objet de fierté nationale. […] Toutes les personnes que j’ai rencontrées (libériens, experts étrangers à l’éducation de base, experts américains du point IV, etc.) m’en ont spontanément vanté les mérites. Mon séjour à Klay, mes rapides visites dans les villages environnants, mes discussions avec le personnel et les étudiants ont confirmé ce jugement général. […] le bilan est net et il est positif : le personnel travaille avec ardeur, les étudiants sont bien formés, les villageois sont de chauds partisans du centre et de Miss Bryant. En résumé, les experts étrangers qui ont bâti Klay (Garraud dont le souvenir est toujours vivace, de Clerck, Rao, etc.) ont laissé à leurs successeurs libériens un héritage que ceux-ci mettent maintenant en valeur. Cette expérience constitue donc un parfait exemple de l’aide que peut apporter l’assistance technique à un pays sous-développé. »[351]
D’autres échos laissent cependant penser que la situation au Liberia est alors moins positive que ne la décrit Lestage[352].
En 1965, Mary Smieton, représentante du Royaume-Uni au conseil exécutif, observe lors d’un voyage au Maroc, au Nigeria, au Cameroun et au Ghana, la réussite de la formation d’homologues par l’Unesco dans ces pays[353]. A la fin des années 1960 et au début des années 1970, le projet de préservation du patrimoine en vue du développement économique qui se déroule à Tunis donne lieu, selon l’ancien expert de l’Unesco Michel Cantal Dupart, à une action très intense et particulièrement efficace de formation de personnel tunisien sur place[354].
Cependant, cette formation s’avère une tâche difficile[355], se heurtant à la passivité de la population locale[356], et même des dirigeants[357]. Ceux-ci sont souvent méfiants voire hostiles aux experts occidentaux que l’Unesco leur envoie, redoutant une attitude néocolonialiste ou paternaliste, et ne suivant pas les conseils qu’ils leur donnent[358]. Par conséquent, les experts sont souvent dans une situation inconfortable. Par exemple l’expert Vignes en Côte d’Ivoire observe en 1963 que le nouveau ministre de l’information ne veut pas recevoir ses conseils et fait obstruction à son travail[359].
A cette difficulté de formation des « homologues » se rattache le problème récurrent de pénurie de boursiers compétents pour recevoir les bourses de formation que propose l’Unesco aux pays du Tiers Monde, notamment dans les années 1960 en Afrique[360].
Ainsi, l’attitude des Etats et celle de leur population à l’égard des actions de l’Unesco influent, souvent de manière négative, sur leur efficacité. L’efficacité de l’action de l’organisation s’avère très dépendante de facteurs extérieurs. Par ailleurs, l’évaluation des actions de l’Unesco doit tenir compte de leur caractère novateur ou au contraire de leur rattachement à des tentatives antérieures. En effet, les actions de l’organisation sont souvent caractérisées par l’existence d’antécédents, et par ailleurs elles peuvent revêtir un caractère plus ou moins novateur.

9.4. Des actions novatrices ?

9.4.1. Des actions souvent caractérisées par l’existence d’antécédents.

De nombreuses actions entreprises par l’Unesco bénéficient de l’expérience accumulée par des tentatives antérieures, souvent remontant à l’entre-deux-guerres. De très nombreux exemples l’attestent. Par exemple, l’action de l’Unesco en faveur des musées et de la promotion et de la protection du patrimoine culturel est en grande partie la continuation d’activités lancées dans l’entre-deux-guerres par l’OCI et par l’Office international des musées (créé en 1926 par l’OCI)[361] ; elle est également influencée par les principes de la charte d’Athènes de 1933[362]. Son action dans le domaine de la bibliographie et des répertoires de traductions a été entamée par l’OCI[363]. Celle en vue de réglementer la circulation de l’information et des biens culturels a été initiée dans l’entre-deux-guerres par l’IICI[364] et par l’Union panaméricaine[365]. Ses efforts pour mettre les moyens audio-visuels au service de l’éducation et de la compréhension internationale ont des antécédents dans les activités qu’avait tentées de développer dans l’entre deux guerres l’Institut international du cinématographe éducatif[366]. Ses actions visant à la protection de la nature se rattachent à la première conférence internationale sur la protection de la nature tenue à Berne en 1913[367]. Son intérêt pour la mise en valeur de la forêt amazonienne prolonge de nombreuses tentatives précédentes, lancées dans un cadre national (les efforts des gouvernements brésilien et péruvien) et dans un cadre privé, avec notamment le projet de Fordlandia lancé en 1927 par la compagnie Ford, visant à établir dans la jungle brésilienne un centre industriel florissant consacré à l’exploitation du caoutchouc, et qui avait échoué, notamment à cause du manque de connaissance des conditions locales[368]. Son action en faveur des populations indiennes indigènes des hauts plateaux andins que la misère pousse à l’exode rural (projet indien-andin) s’inscrit dans la continuité des efforts du BIT dans l’entre-deux-guerres[369]. L’année géophysique internationale organisée en 1957-58 a pour antécédents les deux « années polaires internationales » organisées par plusieurs pays européens en 1882-1883 et 1932-33[370]. Le projet Unisist de réseau unifié d’information scientifique a des précurseurs remontant à la fin du XIXe siècle avec des entreprises privées comme celle du Belge Paul Otlet et son projet de « Bibliopolis », puis avec, dans l’entre deux guerres, le projet de création d’une « Union internationale de bibliographie et de documentation », celui de l’écrivain H.G. Wells d’une Encyclopédie universelle, et la réoganisation de la Fédération internationale de documentation (FID) [annexe 72].
Il est intéressant aussi d’observer que le choix des sites sélectionnés par l’Unesco pour l’exécution de projets de terrain est souvent déterminé par l’existence d’expériences analogues menées antérieurement sur ces sites. Ainsi, le site sélectionné par l’Unesco en Haïti pour mener son projet d’éducation de base à partir de 1947, la vallée de Marbial, n’a pas été choisi arbitrairement ; cette vallée, quoique misérable, avait connu dans les années 1920-1930 une action énergique en vue du développement économique et éducatif menée par un prêtre missionnaire francais, le père Rivallin, homme « d’une rare valeur » selon l’ancien maire de Jacmel (bourgade proche de Marbial) ; Rivallin avait créé des écoles, une église, enseigné des techniques d’artisanat, d’agriculture, d’irrigation, d’élevage, construit un dispensaire, et mis en place un marché, avant de se retirer, « harcelé par la maladie, après de nombreuses années de surmenage » ; l’agglomération de Marbial est en fait elle-même une création de Rivallin ; selon l’ancien maire de Jacmel, cette période prospère aurait pris fin rapidement après le départ de Rivallin, son successeur, le père haïtien Louis-Charles, n’ayant pas réussi à s’imposer ; ainsi, selon l’ancien maire, en peu de temps la population « se laissa gagner par la paresse et l’oisiveté. La terre cessa de produire et s’appauvrit sans cesse par le déboisement et l’érosion »[371]. En outre, la vallée de Marbial a été une des zones où la campagne de lutte contre l’analphabétisme et contre les superstitions lancée en 1943 par l’Etat haïtien a été menée le plus activement. Cette expérience préexistante, dont les réalisations sont dans l’esprit de ce que veut réaliser l’Unesco, ainsi que l’insistance du père Louis-Charles auprès de l’Unesco, ont exercé une influence déterminante pour l’amener à choisir ce site[372]. De nombreux autres sites sélectionnés par l’Unesco pour mener ses projets de terrain sont eux aussi choisis à cause de l’existence d’antécédents. Et ces projets antérieurs ont sans doute aussi influencé ceux de l’Unesco.
Ainsi l’Unesco ne part pas de rien, ne lance pas des projets ex nihilo ; bien souvent au contraire, elle reprend des initiatives et des idées qui avaient été formulées et tentées précédemment. C’est son mérite d’en avoir vu l’intérêt et d’avoir travaillé à réaliser d’anciens projets qui le méritaient. Elle a cherché de surcroît à engager des actions novatrices qu’il convient maintenant d’examiner et d’évaluer.

9.4.2. Des actions parfois novatrices.

Dans plusieurs domaines, elle a réellement développé des pistes d’action et de réflexion novatrices, jouant un rôle de pionnier, mais souvent dans ces cas cette action n’a pas eu d’échos importants dans la société ; et souvent, l’Unesco elle-même s’en est alors désintéressée ; c’est le cas par exemple des recherches ethnologiques et linguistiques novatrices, comme celles menées à Marbial[373]. Dans certains domaines, elle a été très ouverte aux innovations, mais cela n’a pas abouti à des résultats importants. Ainsi elle s’est enthousiasmée pour l’usage de la radio et de la télévision au service de l’éducation et de la culture, lançant des projets fondés sur l’idée que l’usage de ces nouveaux médias pourrait permettre aux masses de faire aisément des progrès intellectuels gigantesques. Henry Cassirer témoigne de l’existence d’une véritable liberté d’innovation dans ce domaine à l’Unesco dans les années 1950 : « à ma grande surprise, j’avais trouvé plus de liberté pour des approches originales et des initiatives innovantes dans une organisation intergouvernementale que je n’en avais fait l’expérience dans une compagnie privée américaine »[374]. Cependant ces projets n’ont pas conduit à des résultats concrets probants.
L’Unesco suscite des réflexions pionnières dans le domaine de l’exploration de l’espace[375], ainsi que dans celui de l’environnement, notamment avec la conférence de la biosphère en 1968, qui introduit le terme de « biosphère »[376], et la convention sur le patrimoine de 1972[377]. Dans le domaine artistique et intellectuel, elle s’efforce de se placer à l’avant-garde. Ainsi, à l’exposition de peinture internationale qu’elle organise en 1947, elle accorde une place d’honneur aux tableaux de Braque et de Picasso[378] ; et pour la décoration de son siège en 1957, elle commande des œuvres de Picasso, de Miro, et d’autres artistes d’avant-garde. La revue Diogène créée par Roger Caillois en 1953 est d’esprit très novateur ; elle suscite d’ailleurs des controverses dans ses premières années[379] ; cependant, elle n’a qu’une audience très restreinte[380]. Dans le domaine de la pédagogie, l’Unesco développe des pistes novatrices, comme l’intégration des loisirs à l’éducation (avec par exemple la mise en place de spectacles de marionnettes dans l’expérience témoin du Nyassaland en 1948, qui auraient « eu beaucoup de succès »)[381], l’éducation des personnes âgées[382], l’éducation des handicapés[383]. L’Unesco s’efforce aussi d’innover en encourageant des recherches et réflexions interdisciplinaires[384]. Dans le domaine du patrimoine, l’Unesco développe à partir de la fin des années 1960 des projets novateurs de préservation du patrimoine en vue du développement économique, en particulier en Tunisie, pour la préservation des ruines antiques de Tunis et de Carthage. Michel Cantal Dupart, qui a travaillé sur ce programme, témoigne de son caractère alors très innovant pour l’époque et estime que ce programme a été une grande réussite[385].
Mais en certains cas, l’Unesco a développé des idées novatrices qui sont devenues rapidement caduques à cause de l’avancée rapide de la technologie et des conceptions de la société. Dans le domaine de l’éducation de base, l’Unesco a suscité des recherches et des expérimentations novatrices, avec l’usage d’« auxiliaires sensoriels » comme dessins, photographies, images, films et films fixes pour aider à l’apprentissage, et s’est livrée à des réflexions pédagogiques novatrices dans ces domaines, faisant appel aux sciences sociales, à l’anthropologie, à la psychologie, sous l’impulsion notamment de John Grierson et de John Bowers[386] ; de même, dans le domaine de l’éducation télévisuelle, l’Unesco a suscité des recherches et des expérimentations novatrices ; mais finalement tout cela a été complètement abandonné par la suite, et son enthousiasme pour ces nouveautés s’est affaissé. De même pour l’utilisation des satellites pour l’éducation, où une phase de grand enthousiasme au début des années 1960 a laissé place quelques années plus tard à de la désillusion[387]. Le Centre international de calcul, conçu initialement selon des conceptions novatrices, a échoué, apparemment à cause de l’évolution très rapide de l’informatique, et au fait que celle-ci s’est développée non pas tant dans le cadre de la coopération intergouvernementale, mais surtout dans le cadre de l’entreprise privée[388]. De même, l’Unisist était un projet novateur et de pointe pour son temps, qui avait une « aura de modernité » à l’époque où il a été lancé. Il s’est d’ailleurs heurté à la difficulté que les technologies n’étaient pas encore assez au point pour réaliser tout ce qu’il prévoyait. Il a ensuite été dépassé par leur évolution rapide, évolution à laquelle il n’a pas été capable de s’adapter ; il reste néanmoins qu’il a joué à ses débuts un rôle pionnier, ayant réalisé un important travail théorique sur l’organisation et la circulation de l’information scientifique et technique[389]. Par ailleurs, les initiatives lancées par l’Unesco dans le domaine télévisuel n’ont pas été fructueuses[390] ; elles ont de plus été rapidement dépassées par le succès général de ce média, dont l’usage s’est répandu spontanément, ce qui a fait perdre tout sens à ces efforts[391], et ce qui l’a amenée par la suite à changer radicalement de problématique : les espoirs mis dans ce nouveau media ayant été déçus, il s’est agi par la suite au contraire de détourner les populations de son usage excessif[392].
En d’autres cas, l’Unesco a développé des conceptions novatrices sur le plan théorique, mais leurs tentatives d’application pratique ont été beaucoup plus traditionnelles. C’est le cas pour beaucoup des activités éducatives promues par l’Unesco, dont le caractère théoriquement novateur, expérimental, n’est souvent pas appliqué dans la pratique. Ainsi, alors que les activités d’éducation et de formation du CREFAL et de l’ASFEC sont conçues selon des principes novateurs, en réalité plusieurs témoignages laissent penser que ces principes sont souvent négligés dans la pratique[393]. De même, les projets pilotes du PEMA sont conçus comme très novateurs, avec le principe de l’« alphabétisation fonctionnelle » qu’il s’agit d’expérimenter et de vérifier à travers eux ; cependant, en pratique, l’innovation a été faible, puisque ces projets ont été dirigés par les ministères de l’éducation des Etats concernés, et exécutés par du personnel local, qui, ni les uns ni les autres, n’étaient convaincus par ce principe novateur, et qui ont tendu à orienter les projets dans un sens plus traditionnel[394]. La bibliothèque publique de Delhi est un autre exemple de projets théoriquement novateurs, mais qui ne le sont pas en pratique. C’est aussi le cas de plusieurs projets d’éducation de base, comme celui de Marbial ; Lestage, en visite dans la vallée de Marbial en 1959, observe qu’au centre d’éducation de base de Lafond, « on n’y fait pas de l’éducation de base, ou plutôt on dit par habitude qu’on y fait de l’éducation de base, mais on y fait de l’éducation des adultes »[395]. Cela s’observe aussi pour les publications. Ainsi, l’Histoire de l’Humanité, qui se voulait une entreprise très novatrice, a finalement abouti à un texte à plusieurs égards peu novateur. Lucien Febvre, qui y est associé, l’a critiquée pour le caractère traditionnel de ses textes, non seulement dans des lettres internes, mais aussi dans un article dans les Annales en 1954, où il qualifie cette entreprise de « hasardeuse » et affirme qu’elle tend à donner « aux lecteurs de fausses sécurités, et surtout, à ne guère sortir des vieux cadres fabriqués par les historiens de culture européenne ou occidentale », où il affirme qu’il n’est « personnellement pour rien » dans cette entreprise[396], ce qui est faux, et où il indique sa volonté de prendre ses distances avec cette histoire dont il ne retire aucune fierté ; en 1969, Guy Métraux exprime à Huxley son inquiétude au sujet du volume VI, qui porte sur le XXe siècle ; observant que « l’année 1968 a changé considérablement les orientations fondamentales de la société du XXe siècle », il souligne que le texte rédigé apparaît très daté, très traditionnel[397].
En certains cas, les activités sont nettement et ouvertement traditionnelles. Ainsi, dans l’« Entretien sur les relations philosophiques de l’Orient et de l’Occident », en 1951, les participants expriment des propos traditionalistes et passéistes : ils prônent l’élaboration d’un « nouvel humanisme », capable de contrebalancer les supposés effets pervers de « l’excès de technologie » et de rationalité qu’ils attribuent à l’Occident ; ils condamnent le progrès technologique, jugé responsable de faire « perdre au travail la place éminente qu’il avait naguère dans la vie de l’homme », et préconisent l’élaboration d’« une nouvelle éthique du travail », et d’un « humanisme patriotique »[398]. De même, Veronese exprime des idées passéistes et traditionalistes[399]. L’enseignement dispensé dans le programme Unesco-UNRWA a un caractère très traditionnel, et les méthodes d’enseignement sont archaïques, l’enseignement étant calqué sur le modèle du pays-hôte ; une très grande partie du temps de travail est consacrée à lire et apprendre par cœur le Coran[400] ; le taux de fréquentation des filles est nettement inférieur à celui des garçons ; l’enseignement qu’elles reçoivent est centré sur des cours de couture et de travaux manuels[401] ; ces caractères persistent au fil des années, malgré les efforts de l’Unesco à partir de 1955 pour mettre en place une structure de formation des enseignants des camps de réfugiés[402]. De même, selon Lévi-Strauss, qui a été secrétaire général du CISS de 1953 à 1959, les thèmes de réflexion retenus par cet organisme n’avaient à cette époque rien de novateur ni d’intéressant, il n’était lui-même « pas très convaincu » de l’intérêt des activités de cet organisme dont il estime que l’action a été « décevante »[403]. Par ailleurs, les réflexions développées à la « conférence intergouvernementale sur les politiques culturelles en Europe » organisée par l’Unesco en juin 1970 sont violemment critiquées par Ionesco pour la conception traditionnelle et figée de la culture qui, selon lui, y a été exprimée[404].
Souvent, dans les premières ébauches d’un projet, des idées novatrices sont lancées, puis elles ne sont pas retenues aux stades plus avancés de son élaboration, l’orientation traditionnelle prenant le dessus. C’est le cas pour l’Histoire de l’humanité, pour laquelle dans les premières ébauches et réflexions préparatoires sont proposées de nombreuses pistes novatrices : « histoire du peuplement de la terre et des problèmes de population », « histoire des maladies, de leurs migrations et de leurs effets », « histoire du logement », « histoire de l’histoire », « histoire des idées », « histoire des divertissements et des jeux », réflexions sur les « pressions croissantes pour le conformisme », sur « la prolifération des nouvelles techniques de persuasion », etc.[405] L’Unesco veut par là « orienter la recherche des historiens […] autour d’une conception toute nouvelle de l’histoire et non [se] contenter d’enregistrer ce qui est déjà connu »[406]. Ces pistes ne seront finalement pas du tout suivies ; l’ouvrage final se veut néanmoins novateur par son insistance sur l’histoire culturelle par réaction à l’« importance prépondérante » traditionnellement accordée « aux déterminations politiques ou économiques, voire militaires »[407]. De même, dans les réponses au premier questionnaire sur Tendances principales de la recherche dans les sciences sociales et humaines, plusieurs chercheurs proposent comme thèmes d’études les situations sociales nouvelles liées à l’urbanisation, à l’évolution scientifique et technologique, et à l’accession des pays en voie de développement à l’indépendance, et des réflexions selon des perspectives anthropologiques[408] ; les perspectives les plus novatrices n’ont cependant pas été retenues dans le texte final.
Inversement, certains programmes qui ne tendaient pas particulièrement à être novateurs l’ont parfois été. Ainsi, le programme de traductions des œuvres littéraires, qui devait initialement se limiter aux œuvres classiques, a aussi concerné des œuvres contemporaines, sur l’impulsion d’Etiemble et de Roger Caillois[409].
Selon Anne Grinda, une des raisons importantes des fréquents échecs de l’Unesco serait qu’elle aurait développé des idées trop en avance sur son temps, trop novatrices pour être écoutées et appliquées ; c’est le cas notamment selon elle avec sa volonté d’étudier la violence de la jeunesse, la violence des médias, la pollution[410].
Ainsi, si l’Unesco a souvent affiché la volonté de développer des actions novatrices, elle a fréquemment eu des difficultés à les imposer à la société, ou a vu leur caractère novateur rapidement dépassé. C’est seulement en certains cas, de manière marginale, qu’elle a réellement réussi à innover. Une grande partie de son action est au contraire marquée, sans doute à cause de sa prudence due à sa situation de dépendance, par un caractère traditionnel.

9.4.3. Une perspective progressiste ?

Alors que l’Unesco entend viser le progrès social, en réalité, de manière apparemment paradoxale, un grand nombre d’opinions politiquement conservatrices s’expriment dans ses publications et ses documents, et plusieurs de ses projets sont réalisés dans un esprit socialement rétrograde et paternaliste. Politiquement, si plusieurs fonctionnaires communistes, anticolonialistes, républicains espagnols sont présents dans le personnel de l’Unesco dès les premières années[411], ils restent très minoritaires. Cette tendance s’observe aussi dans le choix des ONG que soutient l’Unesco : sous la pression des Etats-Unis, celles de tendance communiste se voient refuser l’accord consultatif ; et plusieurs organismes ancrés à gauche, qui s’adressent à elle pour obtenir un soutien, ne l’obtiennent pas ; c’est le cas par exemple de l’organisation « L’Université à l’usine », présidée par Jean Sarrailh[412]. Les quelques tentatives faites par l’Unesco pour se rapprocher du monde ouvrier ne s’avèrent pas très concluantes. Ainsi, en 1952, elle organise une réunion internationale de délégués du monde ouvrier ; Torres Bodet, qui y participe, observe avec désenchantement que cela n’a pas pu donner lieu à un réel échange entre fonctionnaires de l’Unesco et délégués du monde ouvrier : « au fond, les uns et les autres parlaient des langues distinctes »[413]. La politique de publications de l’Unesco témoigne elle aussi de cette orientation. Selon M. Flexa Ribeiro, sous directeur général pour l’éducation en 1970, le texte de Michael Huberman, La démocratisation dans les enseignements secondaire et supérieur, est censuré cette année-là parce qu’il souligne le caractère « conservateur et élitiste » de l’enseignement supérieur occidental[414]. Cela s’observe aussi dans des projets culturels. Ainsi, l’Histoire de l’Humanité, initialement conçue dans un esprit très progressiste (le titre initialement envisagé est Histoire des progrès scientifiques et culturels de l’humanité), a en fait dans le texte définitif souvent exprimé des opinions politiquement conservatrices, et même colonialistes[415]. De même, dans l’enquête sur la démocratie organisée par l’Unesco en 1949, plusieurs contributions expriment des idées conservatrices, comme celle de Juan Zaragueta Bengoechea, qui affirme que le système démocratique entraîne des rivalités interminables entre partis opposés, et estime nécessaire pour y remédier de tempérer la démocratie par « un peu d’autoritarisme »[416]. Cependant, cette orientation est en partie contrebalancée par le choix de subventionner la publication de certains ouvrages d’inspiration opposée comme en 1963 le Répertoire international des sources pour l’étude des mouvements sociaux aux XIXe et XXe siècle[417].
Cette tendance s’observe aussi nettement dans des projets éducatifs. Le concept d’« éducation de base », qui a été le principal slogan de l’Unesco dans ses dix premières années, se voulait un concept progressiste, et se revendique explicitement comme une réaction à l’éducation coloniale et à celle des missionnaires chrétiens[418]. Ainsi, l’éducation coloniale serait superficielle, « formaliste, artificielle», et ferait du noir un « pauvre perroquet dont les connaissances restent souvent à l’état mécanique, passif », elle ne donnerait qu’un « vernis de civilisation », laissant « le fond primitif intact », et elle laisserait le noir, après l’avoir instruit, dans un « véritable isolement », « désemparé, en marge des deux sociétés », sans aucune perspective d’ascension sociale ni civique. En revanche, l’Unesco entend, avec l’éducation de base, aider les indigènes à « se libérer de tous les jougs qui les écrasent encore afin de pouvoir s’élever progressivement vers la vie civilisée », en leur inculquant « un fond solide de conscience morale et civique ». Mais en réalité, on observe dans les textes de l’Unesco sur l’éducation de base une rhétorique paternaliste et dépréciative envers les cultures africaines ; ainsi l’éducation de base n’est pas si éloignée de l’éducation coloniale dont elle cherche tant à se distinguer[419]. De plus, le concept d’éducation de base, tout en se prétendant progressiste en destinant l’éducation de base à la fois aux hommes et aux femmes[420], véhicule en réalité une conception patriarcale et conservatrice du rôle de la femme, limité à la tenue du foyer et à l’éducation des enfants ; le contenu de l’éducation de base destinée aux femmes est souvent limité à la couture, à la puériculture, et à l’art ménager[421].
Dans de nombreux projets d’éducation de base et d’assistance technique menés par l’Unesco dans les années 1950, l’esprit est inconsciemment paternaliste, bien qu’elle s’efforce pourtant d’éviter de tomber dans ce travers. Ce paternalisme apparaît clairement dans les descriptions de projets faites dans les revues et publications de l’organisation. Ainsi, dans une publication, l’expert Duane Spencer Hatch, qui dirige le centre d’éducation de base créé à Minneriya (Ceylan), est présenté comme un héros dispensant le bien aux populations attardées : il « déploie une activité dont des hommes deux fois plus jeunes seraient incapables. Il se refuse encore à porter un casque, malgré l’ardeur du soleil pendant la saison sèche ; sa chevelure argentée et le regard perçant de ses yeux bleus sont aujourd’hui familiers à tous les habitants » ; en outre, une photo de lui debout, prise en contre-plongée, contribue à sa glorification. Le texte est proche des descriptions de l’action civilisatrice menées par les puissances coloniales dans leurs colonies, dans les manuels scolaires de la Belle Epoque. Le fait que le centre d’éducation de base de Minneriya se soit installé dans d’anciens bâtiments coloniaux britanniques ajoute encore à la proximité avec l’action coloniale. Il en va de même dans les descriptions des chefs de mission d’autres projets, comme celui de Chachoengsao en Thaïlande, dont le chef, le Néo-zélandais Thomas Wilson, est présenté comme « un homme qui donne, dès qu’on le voit, une impression de calme et de compétence », et qui impressionne par son endurance, sa persévérance, son dévouement dans son action ; ses associés sont présentés comme « des lieutenants et des adjudants » pleins de courage et de vaillance, arrivés « comme un ouragan » pour « déchaîne[r] une tempête » de progrès dans cette zone arriérée, avant de « repart[ir] en trombe » vers de nouvelles missions civilisatrices[422]. Cette attitude paternaliste et triomphatrice des missions de l’Unesco est critiquée dans les années 1950 par certains, comme Henri Laugier, représentant de la France au conseil exécutif[423], qui reprochent à l’éducation de base de viser à maintenir ces peuples dans les « chaînes » de la colonisation, au lieu de leur donner « la solution vraie d’indépendance nationale qu’ils réclament » [424]. L’Unesco tend peu à peu à reconnaître ces défauts de manière interne. Ainsi par exemple, en 1956, un rapport confidentiel évoque « certains développements malheureux » dans le projet de Klay (Liberia), liés à l’« attitude paternaliste » des membres de la mission[425]. Cela contribue à amener l’Unesco, au milieu des années 1950, à abandonner le concept d’éducation de base.
Cependant, le paternalisme dans les actions et publications éducatives de l’Unesco se poursuit dans les années 1960, même après l’abandon du concept d’« éducation de base ». C’est le cas par exemple du PETV de Côte d’Ivoire, d’après plusieurs sources ; par exemple, en 1965, l’expert de l’Unesco Jean Meyer déplore le « caractère un peu paternaliste » des émissions produites dans le cadre de ce programme[426]. Cassirer souligne lui aussi leur esprit paternaliste en même temps que traditionnel et classique ; il l’attribue non pas à la responsabilité de l’Unesco, mais plutôt au rôle important joué dans ce projet par le gouvernement francais, qui l’aurait selon lui infléchi dans ce sens (notamment à cause du choix du français pour la langue d’enseignement, et du système centralisé, rigide, sur le modèle français, que l’on a tenté de mettre en place)[427]. De même, l’action menée par les responsables du Crefal est critiquée par un expert de l’Unesco, en 1974, celui-ci dénonçant « leur attachement verbal à une conception pseudo-humaniste [qui] n’est souvent qu’un alibi pour perpétuer chez les masses populaires leur ignorance et leur misère »[428]. De manière comparable, le projet PEMA, qui a une démarche en théorie progressiste puisqu’il vise à l’alphabétisation fonctionnelle des travailleurs (démarche qui, d’ailleurs, suscite initialement la méfiance voire l’hostilité des patrons d’entreprises qui étaient censés y collaborer[429]), semble avoir finalement plus profité aux patrons qu’aux ouvriers, puisqu’il a surtout consisté à faire acquérir à ceux-ci des compétences destinées à accroître leur productivité, et semble s’être déroulé de manière paternaliste, selon « une sorte de rapport de médecin à malade »[430].
Ce paternalisme ne concerne pas seulement les actions éducatives. Le projet indien-andin a été lui aussi, selon André Marcel d’Ans, « de conception très paternaliste », fondé sur la certitude de la supériorité de la civilisation occidentale, et mené à bien d’une manière favorable au pouvoir conservateur. Selon lui, le projet consistait à « identifi[er] parmi les indigènes les individus les plus « réceptifs » » et à s’« arrang[er] pour les embringuer comme exécutants subalternes, à la grande joie des pouvoirs conservateurs locaux », et « la dominante du projet consistait finalement en une vigoureuse action en faveur de la propriété privée et de l’économie mercantile », ce qui a valu au projet « des complicités de mauvais aloi de la part d’astucieux propriétaires terriens », et suscité à son égard les réticences d’hommes de gauche comme Paul Rivet[431] ; Claude Auroi souligne lui aussi les intérêts politico-économiques de ce projet de déplacement de population, et observe qu’Alfred Métraux, qui y a œuvré sans en comprendre les implications politiques, a été critiqué pour cela[432]. Réciproquement, il semble que ce soit aussi à cause des mentalités indiennes figées et habituées au joug que le projet indien-andin ait eu des aspects paternalistes ; c’est ce qu’observe Jef Rens en 1954, lors de la cérémonie de transfert de propriété, quand une grande hacienda passe aux mains des indiens aymaras, en Bolivie, dans le cadre de ce projet ; il témoigne qu’il s’est senti mal à l’aise en observant que les Indiens le considéraient comme leur nouveau patron, car, modelés par le « joug séculaire » qui avait pesé sur eux, ils ne parvenaient pas à comprendre qu’on avait fait d’eux des propriétaires libres[433].
En revanche, et plus rarement, certains projets, qui initialement n’ont pas été conçus comme particulièrement progressistes, ont pris, au fil de leur exécution, un tel caractère. Il en va ainsi du projet de tribune radiophonique rurale mené au Sénégal, dans le cadre duquel Senghor a permis au malaise paysan de s’exprimer, donnant lieu à une vive critique de l’administration rurale[434]. Cette orientation, qui n’était pas du tout recherchée par l’Unesco, a été due à l’attitude de Senghor, au talent du présentateur de la radio, et à la volonté de la population paysanne d’exprimer son malaise social. En revanche le projet analogue mené en Inde quelques années auparavant ne s’était pas caractérisé par un tel progressisme, étant donné l’attitude beaucoup plus rigide du pouvoir en place, qui avait empêché toute expression de revendications populaires par ce biais.
Ainsi, il est intéressant d’observer la grande prudence de l’Unesco sur le plan politique et social. Par ailleurs, une évaluation des actions de l’Unesco ne peut manquer de prendre en compte un de leurs caractères récurrents, leurs ambitions souvent disproportionnées.

9.5. Des ambitions adaptées aux moyens ?

Une des raisons des problèmes et des échecs de nombreux projets de l’Unesco est qu’elle se lance souvent dans des actions trop ambitieuses par rapport à ses possibilités, ne prenant pas assez en compte les difficultés pratiques, les limitations financières, et ayant tendance à se laisser porter par un optimisme utopique. Cela amène souvent son personnel à passer d’un enthousiasme excessif à la désillusion et au découragement, au moment où il prend pleinement conscience des difficultés. L’analyse des actions entreprises par l’Unesco révèle souvent une sous-estimation des difficultés pratiques, des limitations financières, ainsi que la formulation d’ambitions irréalistes.

9.5.1. Une prise de conscience insuffisante des difficultés pratiques.

L’Unesco se lance fréquemment dans des projets trop ambitieux, qu’elle n’est pas en mesure de mener à bien matériellement[435] . De nombreux exemples l’attestent, dont on peut citer quelques-uns. Ainsi, au début des années 1950, l’Unesco envoie en mission Michel Batisse au poste de coordination scientifique du Caire, le chargeant de promouvoir dans ce pays la recherche sur la physique des solides ; mais il estime que sa mission était vouée d’avance à l’échec, car il était impossible à une seule personne, sans moyens particuliers, de réussir cette tâche dans ce pays pauvre dont le gouvernement n’était pas disposé à agir en ce sens[436] ; Claude Lévi-Strauss, envoyé par l’Unesco en mission au Pakistan à la même époque, afin d’y promouvoir la recherche en sciences sociales, émet le même jugement à ce sujet[437].
Par ailleurs, dans le choix des sites pour ses projets, l’Unesco se montre souvent indifférente aux difficultés pratiques, malgré les mises en garde qu’elle reçoit ; cela va souvent jusqu’à un véritable aveuglement. Ainsi, la vallée de Marbial est choisie comme localisation pour l’expérience d’éducation de base en Haïti, malgré les avertissements de Métraux, de l’OMS et de la FAO ; la ville de Manaus, ville surpeuplée marquée par une pénurie de logements, par des problèmes d’alimentation en électricité, par l’absence de radio, par des moyens de transports lents et incertains, et par l’absence de bibliothèque, est choisie pour siège de l’hypothétique IIHA, malgré les mises en garde de Corner et du gouvernement brésilien[438] ; celui de Cochin est choisi pour siège du centre océanographique de l’océan indien, malgré les mises en garde de l’expert sur place, qui fait valoir que ce site ne convient pas pour recevoir des spécimens biologiques[439].
En de nombreux cas, l’Unesco s’attaque, en lançant ses projets, à des situations très graves, auxquelles elle n’a en réalité pas le pouvoir de remédier. C’est donc dans des combats perdus d’avance qu’elle s’engage. L’exemple par excellence de ce type de situation est le projet de Marbial. Des facteurs structurels font de la situation des paysans de cette vallée une situation particulièrement désespérée, qu’un projet d’éducation, même « de base », n’est pas à même de relever. Le journal de Métraux et la correspondance entre les agents du projet et le siège en témoignent. La vallée est très isolée ; la ville la plus proche, Jacmel, n’est accessible que par une route en très mauvais état et fréquemment inondée ; la vallée semble donc être une « vallée oubliée par la civilisation »[440] ; de plus, elle souffre d’une grave sécheresse et d’une grave érosion ; en outre, elle connaît régulièrement des pluies diluviennes, catastrophiques, qui coupent les routes, inondent les champs et font périr les animaux[441] ; par-dessus le marché, la population est déchirée par de violents antagonismes religieux entre catholiques et protestants ; enfin, la vallée est aussi accablée par la famine, et par des maladies à l’état endémique (paludisme, malaria, pians) ; et la situation politique troublée du pays en ces années, ainsi que sa faiblesse économique, contribuent à y maintenir la misère. Ainsi, les conditions étaient les moins propices qui soient pour la réalisation d’une enquête ethnologique et sociologique et la mise en place d’un projet d’éducation de base ; d’autant plus qu’il y a eu un malentendu, les paysans croyant que l’Unesco allait leur apporter de l’aide alimentaire et matérielle : « au moment où fut entreprise l’enquête, une famine consécutive à onze mois de sécheresse sévissait dans la région. Pour les paysans, l’Unesco représentait la promesse d’un avenir meilleur. Etat d’esprit qui n’était guère favorable, puisque les collaborateurs du Dr. Métraux ne venaient pas leur apporter des aliments, mais leur poser des questions sur leur vie privée »[442]. L’Unesco semble donc avoir mal choisi le site, bien que de nombreux avertissements lui aient été donnés avant le démarrage de l’expérience ou à ses débuts par tous ceux qui s’étaient rendus sur place, préconisant le déplacement de l’expérience vers un site moins désespéré. Ainsi, Métraux estime que le projet est « voué à l’échec avant même son démarrage »[443] ; Laves, Marshall (de l’ONU), l’ambassade américaine, Fred Rex, et les missions de la FAO et de l’OMS soulignent auprès de l’Unesco le caractère désespéré de ce site[444]. En 1954, Lestage s’interroge, dans une lettre confidentielle, avec lucidité : « nous pourrions peut-être nous demander si l’expérience lancée à Marbial avait au départ des chances raisonnables de réussite […]. L’éducation de base est-elle apte à résoudre des problèmes dans lesquels des facteurs aussi importants que l’économie ou la politique lui échappent complètement ? »[445].
Des situations tout aussi difficiles se présentent dans de nombreux sites retenus par l’Unesco pour ses projets ; ainsi, les six villages sélectionnés pour le projet d’éducation de base au Cambodge sont, selon une fonctionnaire de l’ONU qui les visite en 1955, « parmi les villages les plus pauvres qu[’elle ait] vus en Extrême-Orient », et souffrent de problèmes structurels graves, comme la pénurie d’eau ; l’aide de l’Unesco est impuissante à résoudre ces problèmes[446] ; de même, le site de Viani (Colombie), retenu pour un projet associé d’éducation de base, est frappé très durement par une érosion galopante et par des pluies diluviennes, et le responsable du projet sur le terrain se montre assez vite désespéré sur ses chances de réussite dans des conditions si dramatiques[447]. De même, le projet d’IIHA est considéré dès le début par beaucoup comme condammé d’avance à l’échec, ne serait-ce qu’à cause du choix du site, à savoir la ville de Manaus, isolée et privée de ressources matérielles et intellectuelles ; ainsi dès octobre 1947, un diplomate américain juge ce projet irrémédiablement destiné à « mourir de mort plus ou moins naturelle »[448].
Ce n’est pas seulement dans le choix des sites, mais tout au long du déroulement des projets que l’Unesco fait preuve d’incompréhension et du refus de prendre en compte les multiples difficultés pratiques[449]. D’importants problèmes se posent, notamment dans la mise en place et l’entretien d’un équipement moderne (recepteurs radio, machines à écrire, etc.) dans des endroits souvent dépourvus de tout[450].
Ainsi, tout au long de la période envisagée, l’Unesco persiste à évaluer de manière insuffisante les difficultés pratiques qui se posent à elle. En particulier, elle prend fréquemment trop peu en compte les limitations financières qui lui sont imposées.

9.5.2. Un manque de prise en compte des limitations financières.

Les projets de l’Unesco souffrent souvent de projections trop optimistes sur les possibilités de leur financement. Dans le cadre d’un budget voté tous les deux ans, le financement des projets qui s’étendent sur plusieurs années est loin d’être assuré et demeure au contraire très incertain. En outre, de nombreux projets souffrent fréquemment d’une gestion financière erratique. L’Unesco dépense souvent beaucoup d’argent pour des projets de peu de valeur et se trouve dépourvue pour financier des projets utiles. Son incapacité à anticiper et à gérer les problèmes et les aléas financiers a souvent des conséquences dramatiques sur le déroulement de ses projets sur le terrain.
De nombreux exemples témoignent des problèmes de reconduction du budget pour des projets s’étendant sur de longues années, qui s’en trouvent ralentis ou ne peuvent se réaliser dans toute leur étendue. C’est le cas notamment des instituts Unesco en RFA dans les années 1950[451], du projet majeur sur les zones arides[452], de l’Histoire de l’humanité[453], du programme Unesco-UNRWA[454], de Tendances actuelles de la recherche scientifique[455], de l’IIPE[456], des projets pilotes d’enseignement des sciences dans les pays en voie de développement, dans les années 1960-70[457].
En outre, l’Unesco rencontre fréquemment des difficultés qu’elle n’a pas anticipées à obtenir les versements promis par les Etats partenaires de ses projets ; c’est le cas par exemple pour le projet de Marbial[458] ; l’IIHA[459] ; le projet indien-andin [460], le projet majeur d’Amérique latine[461] ; l’Asfec[462], le Crefal[463] ; l’enquête de l’Unesco sur les besoins des pays arabes en matière d’éducation[464] ; le PETV de Côte d’Ivoire[465] ; la campagne de Nubie[466], le projet Unesco-PNUD d’éducation extrascolaire lancé en 1973 au Rwanda[467].
Par ailleurs, les financements fournis à partir des années 1960 par le PNUD et la Banque mondiale sont incertains ; ainsi en 1972, le PNUD interrompt subitement son financement au CREFAL, à l’ASFEC, et au PEMA, ayant conclu que ces projets éducatifs ne sont pas si rentables qu’il l’avait escompté[468].
Un problème structurel de l’Unesco est le manque d’argent pour pouvoir vraiment lancer des projets de grande envergure ; ceux qu’elle lance sont donc pour la plupart soit très restreints dans l’espace (comme les projets pilotes), soit diffus. De plus, ils voient souvent leur ambition réduite au fil du temps par rapport aux prévisions initiales[469]. La prise de conscience de ce problème entraîne rapidement une certaine désillusion de la part du personnel de l’Unesco. Par exemple, Torres Bodet, visitant le projet d’éducation de base de Ceylan en 1951, y « félicit[e] le directeur pour ses intentions, mais crain[t] que là encore, par manque de ressources, l’action de l’Unesco ait des résultats anémiques »[470].
Certains projets de l’Unesco sont très coûteux, notamment ceux qui impliquent des investissements matériels importants, comme le PETV de Côte d’Ivoire ; d’autres le sont beaucoup moins, comme le projet majeur Orient-Occident, qui a consisté surtout en publications et conférences, et dont une grande partie de l’exécution était à la charge des Etats[471]. Cependant, même les actions de l’Unesco les moins coûteuses, c’est-à-dire celles consistant en des publications et des études, ont été handicapées par le manque de fonds[472].
Par ailleurs, l’Unesco dissipe fréquemment ses ressources, pourtant limitées, par d’importants gaspillages. Ainsi, par exemple, le Crefal est critiqué pour le luxe de son siège, villa d’été d’un ancien président mexicain[473]. En 1973, ce centre organise un séminaire sur l’alphabétisation au Salvador qui se déroule dans un luxe qui choque la presse[474]. De même, l’ASFEC est critiqué par la presse locale pour les logements luxueux qu’il fournit aux experts de l’Unesco[475]. Par ailleurs, la décoration du siège de l’Unesco coûte des sommes astronomiques.
Cette fréquente incapacité de l’Unesco à prendre en compte avec lucidité les difficultés pratiques et les limitations financières est liée à une propension à formuler des ambitions disproportionnées, et à y croire, au mépris de la réalité.

9.5.3. Des ambitions irréalistes.

De nombreux projets de l’Unesco se caractérisent par des ambitions irréalistes, par un optimisme disproportionné ; la confrontation avec la réalité l’amène souvent ensuite à la désillusion. Cela a été observé à la fois par son personnel et par des chercheurs[476]. La formulation d’espoirs utopiques, qui au bout d’un certain temps se révèlent irréalistes, conduit souvent à une réduction en cours de route de l’ambition et de la portée des projets entrepris.

La formulation d’espoirs utopiques.
L’Unesco manifeste souvent un optimisme excessif vis-à-vis des problèmes que rencontrent ses projets. Ainsi, dans le projet IIHA, les rapports demandés par l’Unesco se montrent confiants en la possibilité de transformer rapidement l’Amazonie en une « grande région agricole »[477], ils estiment que « la vallée du Huallaga pourra devenir, sans aucun doute, l’une des grandes régions productives du Pérou » et que « les vastes étendues non encore peuplées de cette vallée offrent à la colonisation humaine des ressources de premier ordre »[478] ; espoirs non réalisés.
Par ailleurs, le concept d’éducation de base donne lieu au début à un grand enthousiasme et à un vif optimisme parmi les membres de l’Unesco (Huxley, Bowers, Kuo Yu shou, Torres Bodet…) et aussi parmi les délégations des Etats[479]. Lors du lancement des revues Bulletin d’éducation des adultes, et Bulletin trimestriel d’éducation de base, en 1949, l’Unesco est confiante dans le fait qu’elles auront une grande diffusion et exerceront une influence déterminante dans le monde[480]. Le contenu même de ces revues se caractérise par un ton très optimiste dans la description des projets éducatifs en cours. Il en va de même des publications éditées par l’Unesco au début des années 1950 présentant les premiers résultats de l’éducation de base ; ainsi, les transformations du système éducatif faites par le projet de l’Unesco à Chachoengsao en Thaïlande sont présentées comme impressionnantes : non seulement l’école est désormais « entourée de jardins d’une propreté impeccable, dont les allées sont bordées de massifs de fleurs », mais « l’enseignement scientifique élémentaire fait maintenant pénétrer l’élève dans un monde merveilleux et fascinant, tout peuplé d’aquariums, de spécimens d’animaux et de tubes à essai »[481]. Pour l’expérience d’éducation de base de Marbial, les objectifs exprimés dans le plan de travail initial sont exagérément optimistes. Il y est affirmé que l’action de l’équipe de l’Unesco va se propager de proche en proche dans tout le pays : « émanant du foyer actif d’éducation situé dans la vallée de Marbial, l’influence de l’expérience se ferait graduellement sentir dans la république d’Haïti tout entière » ; « dès la fin de sa première année, l’expérience témoin devrait avoir produit des résultats de grande importance »[482].
De même, dans les débuts du Crefal, l’Unesco est confiante en la possibilité que ce centre répande rapidement et facilement l’éducation de base de proche en proche dans toute l’Amérique latine, au moyen des stagiaires qui après leur formation diffuseront l’éducation de base dans leurs villages respectifs, par une « réaction en chaîne »[483]. Le vif enthousiasme initial de l’Unesco pour le Crefal s’exprime dans les discours de Torres-Bodet (« ces maîtres de Patzcuaro qui forment d’autre maîtres, sont, au sens propre, des pionniers : ils préparent l’avènement d’une nouvelle communauté mondiale fondée sur la liberté et la sécurité collective », et le Crefal serait « un centre de ralliement pour tous ceux qui, en Amérique latine, voient dans une lutte efficace contre l’analphabétisme la clé du progrès social »[484]). Cet enthousiasme se lit également dans les publications de l’Unesco, notamment les articles publiés dans le Courrier de l’Unesco[485], et dans les films qu’elle tourne ou commande[486] ; en 1949, organisant un stage d’études sur l’analphabétisme au Brésil, elle considère que ses effets sur l’éducation en Amérique latine « devraient être considérables »[487] ; le Crefal et l’Asfec sont considérés au début comme les premiers jalons d’un réseau de douze centres de formation à l’enseignement de l’éducation de base, afin de former en une décennie 5000 professionnels de l’éducation[488].
Le projet indien-andin suscite le grand enthousiasme de plusieurs membres de l’Unesco[489] ; ainsi, en 1947, l’expert de l’Unesco Mishkin affirme que ce projet est « la plus importante chose jamais tentée dans le continent américain »[490]. Les ambitions initiales pour l’Histoire de l’Humanité sont pharaoniques, et l’Unesco se montre convaincue que l’ouvrage aura d’« immenses répercussions » dans le monde[491]. En 1950, la Conférence régionale pour l’unification du Braille réunie par l’Unesco décide dans un grand enthousiasme que l’Unesco entreprenne la création d’un système Braille mondial[492]. Cette ambition sera finalement abandonnée au bout de quelques années. En 1956, l’Indien Kalia, directeur de la bibliothèque créée à New Delhi par l’Unesco, entend en faire un important centre régional pour le développement culturel communautaire[493].
A la conférence de Montréal en 1960 s’exprime la croyance que l’analphabétisme est un problème qui peut être éliminé, en l’espace de quelques années, au moyen d’une action intensive du système de l’ONU[494]. De même, à la réunion régionale de représentants des Etats membres d’Asie sur l’enseignement primaire obligatoire, organisée par l’Unesco à Karachi en janvier 1960, il est question de mettre sur pied un programme d’enseignement obligatoire en Asie sur vingt ans qui permettrait d’alphabétiser 220 millions d’enfants[495] .
Les lettres internes de l’Unesco au sujet de l’éducation télévisuelle en Côte d’Ivoire[496], ainsi que par exemple le film documentaire The Ivory Coast Experiment, realisé en 1972, sont très représentatifs de l’optimisme initial de l’Unesco à l’égard du projet d’éducation télévisuelle. Le commentaire du film affirme que grâce à cette éducation, « les enfants, même dans les villages les plus reculés, ont appris en sept mois à parler une langue nouvelle », que « tout un pays ouvre ses portes à la science », et qu’ « en 1980, chaque enfant de six ans en Côte d’Ivoire pourra aller à l’école »[497].
L’Unesco minimise fréquemment les problèmes au lieu de les prendre en compte et de les affronter ; ainsi, en 1970, devant l’échec du projet de télévision lancé au Sénégal à toucher la population, elle estime : « c’est un problème de croissance, et il sera résolu demain »[498].
Le Courrier de l’Unesco adopte souvent un ton très enthousiaste, optimiste, utopique ; cela s’observe aux formulations employées, avec des titres comme « les promesses du soleil »[499], ou « le monde merveilleux des musées »[500]. Les textes se caractérisent par l’idée que l’action de l’Unesco peut produire des résultats quasi-instantanés[501].
L’Unesco nourrit souvent un enthousiasme démesuré pour certaines techniques ou idées nouvelles, comme l’utilisation des satellites et des machines (machines à traduire, machines à enseigner…) pour diffuser la culture dans les masses ; Emile Delavenay, chef du service des documents et publications, se montre personnellement passionné par ces perspectives ; dans ses mémoires, il reconnaît a posteriori avoir fait preuve d’un optimisme excessif à leur égard[502].

Des espoirs qui se révèlent irréalistes.
L’optimisme affiché par l’Unesco provoque souvent l’ironie de la presse et de l’opinion. Ainsi, le lancement du projet majeur des zones arides suscite des échos sceptiques et ironiques dans la presse ; par exemple, en août 1956, dans Le Monde, Bertrand Poirot-Delpech affirme que ce projet est « digne des romans d’anticipation les plus audacieux » et que l’Unesco semble avoir « ajouté la ‘science fiction’ à ses attributions traditionnelles »[503]. De même, le caractère grandiose que l’Unesco donne à la campagne de Nubie, que Maheu considère comme « une conquête spirituelle »[504], ainsi que l’optimisme qu’elle affiche au sujet de la réussite de cette campagne, suscitent des critiques ; ainsi l’Américain Lassalle, président du comité américain pour la campagne de Nubie, affirme : « cela m’attriste de voir un optimisme défensif prendre la place de la dure réalité » chez le personnel de l’Unesco[505].
De nombreux autres exemples attestent de la méfiance avec laquelle les Etats membres considèrent l’optimisme de l’Unesco et ses ambitions souvent gigantesques (projet Tensions[506], IIHA[507], projet d’éducation de base du Cambodge[508], MAB[509], etc.)
Ces ambitions inquiètent aussi certains fonctionnaires de l’Unesco, comme par exemple Adiseshiah au sujet du projet majeur d’éducation primaire en Amérique latine[510].
Aux ambitions grandioses succède souvent rapidement la désillusion chez le personnel de l’Unesco ; c’est le cas par exemple pour l’éducation de base ; ainsi, dès 1947, Beeby affirme : « l’éducation de base est l’un de nos projets les plus importants. […] Or, j’hésite un peu à le dire aussi crûment, mais en matière d’éducation de base, nous ne faisons rien de sérieux »[511] ; c’est le cas aussi pour le Crefal[512] ; l’éducation audiovisuelle[513] ; la planification de l’éducation[514] ; l’idée de la contribution de la science au développement économique[515] ; celle de l’éradication rapide de l’analphabétisme dans le monde[516] ; l’Histoire de l’Humanité[517] ; Tendances principales de la recherche dans les sciences sociales et humaines[518] ; l’encyclopédie des concepts (qui ne verra d’ailleurs pas le jour)[519] ; le PEMA[520] ; etc.
Dans le projet de Marbial, la désillusion survient très rapidement : dès mars 1948, Bowers observe le « chaos complet » qui règne dans le projet[521]; en mai 1948, Beeby, remettant en cause les prévisions de l’Unesco, estime qu’on ne peut pas espérer obtenir des résultats concluants avant cinq ans, que de toute façon le projet a très peu de chances de réussir, et qu’à l’avenir, l’Unesco ne devrait plus se lancer dans de tels projets[522] ; Laves est du même avis, affirmant que l’Unesco s’est engagée dans « une entreprise très nébuleuse » en Haïti, et estimant qu’il va sans doute « se révéler impossible de produire des résultats quelconques »[523]. Et Marshall observe que les prévisions devraient être complètement révisées, étant donné les énormes difficultés[524]. En août 1948, Bowers, dans une lettre confidentielle à Métraux, exprime son découragement et sa volonté d’interrompre le projet[525]. Torres Bodet lui-même juge ce projet « très décourageant »[526]. En 1950, Opper, directeur du projet, reconnaît que celui-ci ne fournit « pratiquement aucune réalisation tangible »[527]. Des phases de regain d’optimisme[528] et de découragement se succèdent[529].
Autre exemple de projets grandioses et de projections optimistes qui ne sont pas du tout vérifiés dans la pratique : dans le cadre du projet associé d’éducation de base et de développement économique et social à Mekeo en Papouasie, l’Unesco souhaite mettre en place une société coopérative pour contribuer à la modernisation des techniques de culture du riz tout en développant l’initiative locale des habitants ; elle a l’espoir d’améliorer ainsi rapidement le niveau de vie de la population de cette communauté, et de généraliser rapidement les méthodes employées à l’ensemble de la Papouasie[530]. Toutefois, le déroulement concret du projet ne vérifie pas du tout ces prévisions optimistes[531].

Des projets dont l’ambition est souvent réduite en cours de route.
Plusieurs projets ont été finalement réalisés de manière beaucoup plus réduite que prévue. C’est le cas de plusieurs instruments normatifs. Ainsi le texte de la convention adoptée à la conférence de la Haye en 1954 est édulcoré par rapport au projet de convention élaboré par l’Unesco et adopté à la conférence générale de 1952 ; cela a été nécessaire pour rallier les Etats à la signature[532]. C’est aussi fréquemment le cas de projets de bibliographies et de dictionnaires terminologiques. En 1952, l’Unesco lance un projet sur la terminologie des différentes langues ; il s’agit initialement de préparer une série de dictionnaires et de glossaires de termes techniques et de concepts dans les principales langues ; en 1956, ce projet devient plus modeste, se bornant à viser à la mise au point de dictionnaires interdisciplinaires français-anglais ; finalement l’ouvrage qui a fini par paraître, en 1964, avec beaucoup de retard, a été un dictionnaire seulement en anglais[533]. Quant à l’ouvrage Tendances principales de la recherche dans les sciences sociales et humaines (1970), contrairement à l’objectif initial, il n’a pas consisté en une étude récapitulative, tâche qui a été abandonnée car jugée impraticable, mais plus modestement en une série d’essais[534]. Par ailleurs, la communauté utopique Auroville, en Inde, soutenue par l’Unesco, a compté seulement quelques centaines d’adeptes, alors qu’elle avait été bâtie pour en accueillir 50 000[535].
Ainsi, de nombreux exemples attestent de la fréquente nécessité de réajuster l’ampleur et l’ambition des projets lancés par l’Unesco, à un niveau plus conforme avec les possibilités qu’offre la réalité. En dépit de cela et comme conséquence de toutes les difficultés et de tous les aléas que connaissent ses actions, leurs résultats se révèlent inégalement durables.

9.5.4. Des actions plus ou moins durables.

Toutes les actions ne visent pas elles-mêmes des effets durables. La table ronde du personnel d’avril 1970 critique le fait que dans les programmes, « l’accent est mis sur les projets à court terme et de courte durée, au détriment des projets à long terme » ; « on sacrifie ainsi la continuité du travail et la saine expansion des activités de l’Unesco, au bénéfice de projets « voyants » que l’on espère pouvoir achever en deux ans »[536].
Quant aux actions qui visent le plus long terme, certaines ont des résultats durables, tandis que beaucoup d’autres se révèlent très éphémères et échouent à obtenir des résultats tangibles.
L’action de formation semble avoir souvent obtenu des résultats durables. Ainsi, Miguel Soler Roca, ancien étudiant du Crefal, témoigne que « [s]a formation au Crefal a marqué [s]a vie professionnelle », a déterminé « [s]on avenir en tant qu’éducateur » ; il évoque en termes positifs l’enseignement qu’il y a reçu, dispensé par « un groupe très qualifié d’enseignants »[537] ; la formation dispensée au Crefal semble avoir exercé une action plus durable que celle de l’Asfec[538]. Cependant, pour ces deux centres, le manque de débouchés pour les boursiers a constitué un problème[539]. En outre, après le désengagement de l’Unesco du Crefal et de l’Asfec à la fin des années 1970, les Etats concernés semblent n’avoir pas réussi à prendre le relais et à faire poursuivre aussi efficacement à ces centres leur action[540]. La création d’écoles normales et d’ENS en Afrique dans les années 1960-70 avec l’aide de l’Unesco semble avoir eu des résultats tangibles et positifs, permettant la formation de plusieurs générations de professeurs nationaux. Si certaines actions semblent donc avoir eu des résultats durables, d’autres semblent être restées très éphémères.
De nombreux projets, auxquels pourtant l’Unesco s’est beaucoup consacrée, ont échoué à obtenir des résultats tangibles et durables. De nombreuses publications et études n’ont pas réussi à exercer sur les esprits l’impact espéré : c’est le cas entre autres de l’Histoire de l’Humanité, qui n’a pas pu devenir le grand ouvrage de référence que l’Unesco espérait en faire, et de la série des publications sur les races, qui, hormis l’exception notable de l’essai de Lévi-Strauss, Race et histoire, n’ont jamais réussi à devenir populaires, alors que le but de cette série était au contraire d’obtenir une réception très importante dans le grand public, afin de lutter contre le racisme. Plusieurs revues lancées par l’Unesco sont très éphémères, comme (parmi de nombreux exemples) Art et éducation, lancée en 1949, qui disparaît au bout de deux numéros[541]. Plusieurs structures créées par l’Unesco se révèlent aussi très peu durables. L’exemple du Conseil Mondial du Braille, créé en 1952 après de longs travaux préparatoires puis abandonné peu après, illustre ce phénomène. Ce problème de pérennité touche aussi de nombreux projets de terrain. L’exemple du projet de Marbial l’illustre. L’Unesco exprime dès 1948 la conscience que « les résultats obtenus grâce à une expérience-témoin d’éducation de base réalisée dans des conditions artificielles, par une équipe d’experts et d’éducateurs « étrangers » seront rapidement anéantis lorsque ces experts seront partis, à moins que le niveau économique de la collectivité n’ait été élevé de telle façon qu’elle puisse assurer la continuation des services éducatifs et culturels » ; l’Unesco est donc désireuse de faire en sorte que cette expérience n’ait pas seulement l’effet d’ « une transfusion sanguine » ponctuelle, mais des effets durables. Elle souhaite retirer au fil du temps le personnel étranger, et laisser le personnel haïtien, « le plus tôt possible, poursuivre les travaux par lui-même »[542]. Cependant, de l’avis général, les résultats ne sont pas au rendez-vous : Prévost estime que ce projet a été un « échec » [543], Pauvert parle lui d’« échec total »[544], Delavenay d’« échec retentissant »[545], Jean Comhaire (ancien participant à l’expérience) évoque la « lamentable expérience de Marbial »[546], Julian Huxley lui-même, pourtant au début si enthousiaste pour ce projet, reconnaît dans ses mémoires qu’il a « accompli très peu de choses »[547]. Lestage, qui a fait plusieurs séjours à Marbial à différents intervalles, a été lui aussi frappé par l’échec du projet. Il avait d’ailleurs été toujours sceptique à son égard[548]. En 1951, il observe que l’action accomplie à Marbial est « assez anarchique »[549] ; en 1954, il constate qu’à l’exception de la clinique, tous les bâtiments construits dans le cadre du projet « sont déjà promis à la démolition »[550] ; faisant une nouvelle visite en 1959, il observe qu’il ne reste pratiquement rien du projet. « Il serait cruel d’insister sur l’échec de Marbial », écrit-il.
« J’ai vu Marbial au fond de la vallée terriblement sèche de la Gosseline, entourée de mornes dénudés et ravinés par une érosion qui laisse peu d’espoir sur une éventuelle régénération des sols. L’ « Unesco » (on dit là-bas « l’Unesco » pour le « Centre ») est toujours là : quelques bâtiments en étage au flanc d’un morne, trois classes avec un pauvre matériel, une petite clinique (le terme est pompeux mais on l’emploie) […] ; c’est à peu près tout. Le grillage en toile métallique des fenêtres est défoncé ; l’ancienne canalisation d’eau installée à grands frais sort de terre, éventrée ; le moteur-pompe a disparu ; les frigidaires se sont volatilisés. Seuls les palmiers royaux, plantés il y a douze ans, au début de l’« expérience-pilote de Marbial », ont poussé d’un jet magnifique au-dessus de cet échec doucement consommé. L’enthousiasme n’est pas de mise. […] Nous avons en Haïti dépensé des milliers de dollars pour peu de choses. »[551]
De nombreux autres projets d’éducation ont échoué pareillement, comme l’attestent les correspondances confidentielles de l’Unesco et les correspondances dipomatiques[552].
Les constructions matérielles faites sous l’égide de l’Unesco ont souvent une existence éphémère. Ainsi par exemple, Lestage, évoquant en 1957 les bâtiments universitaires construits par l’Unesco à Klay au Liberia quelques années auparavant, observe qu’« ils sont certainement d’une conception toute moderne et feraient honneur à l’Organisation si déjà ils ne se lézardaient de partout »[553]. Des problèmes semblables se posent pour la bibliothèque de Medellin dans les années 1950, obligeant à l’abandon du bâtiment initial[554].
Les projets de radio et de télévision éducatives ont eu une destinée et une pérennité variable. Le projet de radio au Ghana aurait, selon Cassirer, exercé une influence importante et durable sur la population[555]. En revanche, Pauvert reconnaît que le PETV de Côte d’Ivoire, après son abandon en 1981, n’a eu aucune postérité, n’a laissé aucune trace ; retournant sur place plusieurs années plus tard, il observe que « l’imprimerie a été envahie par la forêt vierge, les studios qui servaient à élaborer les programmes expérimentaux ont été occupés par la télévision ivoirienne, et l’école normale expérimentale télévisuelle est devenue une école normale ‘normale’ »[556]. Cependant, ce projet a suscité dans d’autres Etats africains comme le Mali, la Haute Volta, le Bénin, la Guinée et le Sénégal, dans les années 1970, le lancement de projets qui s’en sont inspirés et se sont efforcés de tirer les leçons de ses défauts ; ainsi la Télévision Scolaire du Sénégal (TSS) a été conçue dans des dimensions volontairement modestes, afin de limiter l’intervention étrangère, et a prévu que l’enseignement de la première année serait dispensé non pas en français, mais en ouolof[557].
La durabilité, la pérennité, des projets de l’Unesco sur le terrain dépend de sa capacité à donner une impulsion, un mouvement, qui seront ensuite poursuivis, donc à convaincre à la fois le gouvernement et la population locale de l’intérêt de ces projets.
Les projets pilotes lancés dans le cadre du PEMA n’ont pas eu de pérennité ; ils n’ont donné lieu au lancement d’aucun autre projet d’alphabétisation fonctionnelle à plus vaste échelle, contrairement à ce qui était espéré. Au contraire, après la fin du PEMA, les Etats concernés ont eu plutôt tendance à revenir à l’alphabétisation traditionnelle[558].
Parmi les projets de recherche ayant eu des répercussions importantes et de longue durée, le projet majeur des zones arides aurait, selon son comité consultatif, « ouvert la voie à d’importants nouveaux développements en recherche fondamentale et appliquée », et provoqué « un considérable éveil de la conscience publique pour les problèmes de la zone aride »[559]. De même, la DHI a eu des résultats durables sur le plan scientifique, ayant stimulé la recherche dans ce domaine jusque là peu développé[560].
Parmi les conventions ayant eu des résultats importants et durables, c’est de loin la convention sur le droit d’auteur qu’il faut mentionner (adoptée en 1952, révisée en 1972)[561]. Elle est d’ailleurs considérée par beaucoup comme l’une des plus grandes réussites de l’Unesco[562].
Parmi les institutions créées par l’Unesco, si le CERN apparaît comme un grand succès, plusieurs ont échoué à perdurer. C’est le cas de l’IBRO, de l’ICRO, du Centre de calcul[563], des Instituts Unesco de Munich et de Cologne[564]. Par ailleurs, plusieurs se sont transformées en organisme national au fil du temps, à l’instar de l’Institut international de séismologie et de génie parasismique (IISEE)[565], et de l’institut Unesco de Hambourg.
Plusieurs activités se sont prolongées après leur achèvement théorique. Ainsi, les Cahiers d’histoire mondiale continuent d’exister après la fin de l’Histoire de l’Humanité[566] ; le système des bons Unesco, initialement créé à titre temporaire pour les besoins de la reconstruction des pays dévastés par la guerre, s’est maintenu, servant ensuite à l’aide aux pays du Tiers Monde ; à partir de 1956, la création d’un fonds des Bons Unesco permet au projet de se poursuivre, de façon autonome, sans frais pour l’Unesco[567] ; l’Année géophysique internationale (AGI) a été prolongée avec le lancement d’entreprises analogues par le CIUS, avec le soutien de l’Unesco[568] ; le Programme biologique international (PBI), lancé en 1966 et initialement prévu pour quatre ans, est finalement renouvelé jusqu’en 1974[569] ; le programme Unisist a été quant à lui prolongé par le Programme général d’information (PGI)[570] ; en 1972 les Etats-Unis se montrent favorables à une continuation de la DHI pendant dix années supplémentaires ; à l’achèvement de celle-ci, le Programme hydrologique international (PHI) lui succède[571]. Pour d’autres activités, il n’y a pas eu prolongation, mais du moins le souhait de les prolonger ; c’est le cas du projet majeur d’éducation primaire en Amérique latine, dont, à son achèvement, plusieurs délégués au comité consultatif demandent la prolongation, pour ne pas laisser « s’effondrer » toute la structure mise en place, et son extension à l’enseignement secondaire[572]. Ce projet a d’ailleurs eu une suite, en 1979, avec un nouveau Projet majeur d’éducation en Amérique latine[573].
Un grand nombre de projets visant à obtenir des résultats tangibles ont échoué à en obtenir, comme l’Unisist, dont l’ancien directeur, Tocatlian, reconnaît que « cela n’a jamais été un système opérationnel, c’est resté une idée »[574].

Ainsi, l’organisation administrative des actions s’avère souvent déficiente, la collaboration avec les Etats membres concernés est difficile, la population est souvent insuffisamment adhérente, les actions sont souvent peu cohérentes, peu novatrices et peu progressistes, les ambitions sont généralement inadaptées aux moyens disponibles, et les résultats sont souvent peu durables. Cependant, l’Unesco a fourni une contribution essentielle à la recherche de la paix, elle a réussi pendant une période à drainer les enthousiasmes de nombreux individus, et elle a réalisé des actions efficaces, en particulier dans le domaine de l’éducation et du patrimoine.


Conclusion







Au terme de ce travail, il apparaît tout d’abord nécessaire d’en résumer les résultats.
L’étude de l’évolution des conceptions directrices de l’Unesco a montré qu’elles sont restées vagues, floues, que l’accord à leur sujet a été difficile à obtenir. La gestation de l’Unesco ainsi que le mandat de Huxley ont donné lieu à un foisonnement de conceptions diverses. Celui de Torres Bodet a été caractérisé par un grand idéalisme mais aussi par des premiers éléments de désillusion, ce qui s’est matérialisé avec sa démission. Ses successeurs Evans et Veronese ont été moins charismatiques, et durant leurs mandats les conceptions ont été peu renouvelées. En revanche, le « règne » de Maheu peut être considéré comme une sorte d’âge d’or de l’Unesco : Maheu a engagé un renouvellement des conceptions de l’organisation, et orienté celle-ci vers l’aide au développement économique ainsi que vers un rôle éthique. Grâce à son constant effort de synthèse, il a maintenu l’organisation dans un équilibre difficile entre universalisme et multiculturalisme, entre un rôle d’agence opérationnelle et un rôle de forum de réflexion. Il a communiqué son idéalisme et son enthousiasme à son personnel et même à l’opinion publique. On peut parler d’âge d’or de l’Unesco car sous son successeur M’Bow, et par la suite, cet enthousiasme s’est effrité et l’envergure des conceptions de l’organisation a été moindre.
Tout au long de ses trente premières années, l’Unesco, malgré son caractère théoriquement apolitique, a été agitée par des tensions politiques omniprésentes. Plusieurs périodes peuvent être distinguées : de 1945 à 1953, l’organisation a été dominée par les Etats occidentaux ; ceux-ci étaient divisés entre un « clan latin » et un « clan anglo-saxon » rivaux ; des tensions est-ouest et nord-sud ont fait leur apparition dès ces années. A partir de 1954, l’adhésion de l’URSS a changé la donne et a fait s’imposer plus nettement encore les tensions de la guerre froide au sein même de l’organisation. Simultanément, le déchaînement du maccarthysme dans le cadre de l’Unesco a accru ces tensions. En outre, la même année, le changement de statut des membres du conseil exécutif a entraîné une politisation plus marquée encore. Les années 1953-59 ont donc été des années durant lesquelles l’Unesco a été fortement ébranlée, à la fois par la guerre froide et par l’accroissement des revendications des pays du sud. A partir de 1960, une période nouvelle s’est ouverte. L’adhésion de nombreux pays du Tiers Monde et en particulier de pays africains a changé la physionomie de l’organisation : celle-ci est devenue de plus en plus, à l’image de l’ONU, la caisse de résonance des revendications du Tiers Monde. C’est principalement alors d’un affrontement nord-sud qu’elle est devenue le théâtre, entre les pays du Tiers Monde réclamant une assistance technique massive, et les pays riches réticents devant l’augmentation continue du budget et l’orientation croissante de l’action de l’Unesco vers le Tiers Monde. En outre, durant les années 1960-74, des enjeux politiques régionaux se manifestent de plus en plus. Ainsi, les tensions politiques, loin de s’apaiser au fil de la période, se sont déployées au contraire de manière de plus en plus vive. Elles ont aussi connu un déplacement : aux tensions entre « clan latin » et « clan anglo-saxon » ont succédé des tensions entre bloc est et bloc ouest, puis des tensions entre pays du nord et pays du sud ; en fait il ne s’agit pas d’une succession de ces clivages, mais plutôt d’une superposition, de sorte qu’à la fin de la période étudiée, tous ces clivages se combinent, pour donner lieu à une mosaïque complexe de groupes de pression opposés les uns aux autres.
Outre ces vives tensions politiques, l’Unesco souffre d’importants problèmes d’ordre institutionnel et administratif. Une de ses faiblesses constitutives majeures réside dans ses compétences limitées. En effet, elle se trouve dans une situation de forte dépendance par rapport à ses Etats membres, et de subordination dans le cadre du système de l’ONU. De plus, son mécanisme administratif s’avère complexe et peu fonctionnel. En effet, tandis que la conférence générale et le conseil exécutif se voient de plus en plus dessaisis de leurs fonctions théoriques, en revanche le rôle du directeur général tend à s’accroître ; le secrétariat, quant à lui, joue un rôle important, mais devient rapidement le théâtre de vifs conflits de pouvoir ; sa lourdeur administrative, ainsi que la centralisation croissante du pouvoir en son sein, et des rivalités persistantes entre ses différents services et entre les fonctionnaires qui les composent, l’affaiblissent. En outre les relations entre le siège et le terrain donnent souvent lieu à de graves problèmes. Des efforts sont entrepris pour mettre en place et developper des mécanismes originaux de rationalisation, notamment de planification et d’évaluation ; cependant ils s’avèrent souvent désordonnés et discontinus, et sont finalement décevants dans leurs résultats. Conséquence de ces importants problèmes de fonctionnement, le moral du personnel est durement éprouvé : le travail est souvent frustrant et les relations humaines tendues ; une contestation de la part du personnel se développe contre la direction, et se concrétise en particulier en 1970, avec la convocation d’une table ronde de l’association du personnel, qui rédige un rapport dénonçant avec lucidité tous les dysfonctionnements de l’organisation, et formulant des propositions constructives. On ne peut que regretter que la direction de l’Unesco ait étouffé ce rapport et n’en ait tenu aucun compte pour améliorer le fonctionnement de l’organisation.
Par ailleurs, l’Unesco a mené des actions importantes pour faire sa promotion dans l’opinion de ses Etats membres. Les résultats ont été très variables selon les Etats, selon les périodes, et selon les groupes sociaux et idéologiques. Ainsi, l’image de l’Unesco a été particulièrement positive dans le Japon de l’après-guerre, en France dans les années 1960-70, dans certains milieux américains, et dans le Tiers Monde à partir des années 1960. En revanche, elle a été généralement négative dans les milieux anglo-saxons chrétiens et nationalistes. Plusieurs des vecteurs de promotion utilisés par l’Unesco se sont révélés peu efficaces, comme de nombreuses publications et revues, inadaptées au public visé et insuffisamment distribuées ; en revanche, d’autres, comme essentiellement le Courrier de l’Unesco et les clubs Unesco, semblent avoir été efficaces. Les périodes qui ont suscité l’enthousiasme le plus vif pour l’Unesco semblent avoir été surtout les toutes premières années et les années 1960. D’une manière générale, force est de constater que l’Unesco n’a pas obtenu de la part de l’opinion une reconnaissance et une popularité aussi fortes qu’elle l’aurait souhaité.
Ainsi, l’Unesco a été affectée tout au long de ses trente premières années par des problèmes structurels importants : difficulté à définir des orientations conceptuelles nettes, problèmes politiques, dysfonctionnements administratifs, faiblesse de son image publique.
L’analyse du passage des conceptions aux actions, et des actions aux résultats est très intéressante. La grande diversité des thèmes d’action de l’organisation est remarquable : éducation, sciences, culture, sciences sociales, information et communication, patrimoine, environnement ; de même que le caractère interdisciplinaire de plusieurs actions. En outre, la variété de ses modalités d’action est également considérable : publications et recherches ; réunions, conférences, stages, séminaires ; missions de conseil d’experts ; action normative ; création ou soutien à des institutions ; action opérationnelle ; subvention et encouragement à des actions extérieures ; collaboration avec des ONG et des institutions privées. Cette double prolifération des thèmes et des modalités d’action témoigne de la difficulté à réaliser ses objectifs mais aussi d’une recherche constamment renouvelée et au total d’une réelle vitalité.
L’Unesco s’est efforcée de mettre en place des valeurs pacifiques communes. Elle a suscité des réflexions sur la paix, sur les droits de l’homme, sur la compréhension internationale. Elle a mené une propagande en faveur d’un respect réciproque entre les différents groupes humains. Dans ce domaine, c’est l’action contre le racisme et la promotion du droit des femmes à l’éducation qui ont été le plus développées. L’organisation a également œuvré à éliminer les conditions favorisant l’éclatement et la perpétuation des conflits : elle s’est ainsi efforcée de contribuer à une rééducation des anciens nazis et des victimes de la guerre ; de développer des réflexions sur la question des colonies ; sur les transformations technologiques, économiques, et sociales ; sur le désarmement ; et enfin sur les tensions diverses qui émanent de la civilisation. Le résultat de ces efforts apparaît en fait difficile à saisir de manière tangible, même si l’on ne saurait croire totalement vaine l’orchestration de tant d’actions et de réflexions.
Cette action en vue de la paix s’avérant malaisée et ses résultats diffus, l’Unesco s’est par ailleurs consacrée activement à mener une politique culturelle universaliste, ce qui constitue d’ailleurs une façon indirecte de s’efforcer de favoriser la paix. Cependant, cela a soulevé des questions importantes : l’Unesco devait-elle créer elle-même une nouvelle culture, et l’inculquer à l’humanité ? Ou bien plutôt diffuser dans le monde entier la culture occidentale moderne ? La question n’a pas été tranchée. La première hypothèse a entraîné un tollé de la part de plusieurs milieux et notamment des milieux nationalistes américains. La seconde a connu plus de succès. Cependant, au fil des années, le multiculturalisme s’est imposé et l’idée de la nécessité de préserver les identités culturelles a battu en brèche la conception universaliste. Pourtant, l’Unesco a toujours maintenu son idéal universaliste et a tout au long de la période poursuivi ses efforts pour rapprocher les courants de pensée. Elle s’est efforcée de donner aux savants et aux intellectuels la possibilité de coopérer ; de répertorier les produits de la culture et de faciliter leur circulation ; d’influer sur les politiques scientifiques et culturelles menées par les Etats ; de rapprocher Orient et Occident ; de diffuser largement dans les masses la science, la culture, et surtout l’éducation. Elle a mis à contribution pour cela des moyens modernes et novateurs (radio, télévision, machines à enseigner…). Elle a aussi promu le droit à l’information, et sa libre circulation, notions controversées. Elle a enfin ardemment préservé et promu le patrimoine. Cependant, ses efforts de diffusion de la culture se sont heurtés à des hésitations et à des incertitudes portant sur sa nature. En effet, en diffusant « la » culture, considéré comme un objet bien défini, l’Unesco ne risquait-t-elle pas de pétrifier une activité qui aurait pour essence d’être mouvante, en perpétuel renouvellement, en perpétuelle création ? Ne risquait-t-elle pas aussi d’étouffer les cultures particulières ? C’est une question qui n’a cessé de se poser, de susciter des controverses et qui, faute d’être résolue, a amené l’Unesco à changer l’orientation de ses actions en leur donnant un caractère moins intellectuel et davantage matériel.
L’Unesco a donc connu une nette évolution vers l’action matérielle, technique, concrète. La localisation géographique de son action s’est élargie progressivement vers le Tiers Monde. Ses projets se sont infléchis vers l’objectif de développement économique. Elle a utilisé divers moyens pour y contribuer, et notamment elle s’est efforcée de recourir à cet effet aux particularités culturelles des peuples du Tiers Monde, avec l’effort de « développement endogène ». Dans ce cadre, elle s’est penchée sur la question de l’accroissement démographique et de l’alimentation. Elle s’est efforcée de mettre l’éducation au service du développement économique, avec notamment les concepts d’éducation de base, de développement communautaire, d’alphabétisation fonctionnelle. Elle a aussi tenté d’utiliser à cette fin l’information, les communications, la science et la technologie. Son action dans le domaine matériel s’est inscrite non seulement dans le cadre du développement économique, mais aussi dans celui de la défense de l’environnement. Ainsi, elle a fait des efforts croissants pour protéger la nature contre les atteintes de l’homme, et l’homme contre les rigueurs et les caprices de la nature, ainsi que pour mettre à profit les ressources naturelles en vue du développement.
Enfin, l’analyse des actions de l’Unesco a amené à réfléchir à la possibilité d’en faire une évaluation. Les évaluations réalisées par l’Unesco ont souvent été peu approfondies et peu critiques ; lorsqu’elles l’ont été, elles n’ont pas été prises en compte par la direction et ont souvent au contraire été censurées. L’Unesco s’est généralement montrée réticente à admettre des bilans francs et critiques de ses résultats. En fait, il semble que, plutôt qu’à une évaluation, on puisse au terme de ce travail se livrer à une gradation des différentes actions de l’Unesco selon plusieurs critères : elles ont été à un plus ou moins grand degré handicapées par des problèmes administratifs et logistiques ; plus ou moins cohérentes ; marquées par une collaboration plus ou moins importante des Etats membres concernés ; par une adhésion plus ou moins importante de la part des populations concernées ; elles se sont tantôt inscrites dans la continuité d’autres actions entamées avant sa naissance, tantôt révélées très novatrices ; elles ont été plus ou moins progressistes ; plus ou moins réalistes ; plus ou moins durables. En fait elles sont tellement diverses qu’il apparaît presque impossible de prononcer un jugement global sous peine de déformer la réalité, qui est si complexe. Cependant, s’il faut le faire, et quitte peut-être à schématiser, il semble que, au regard de l’immense somme d’argent, de temps, d’énergie, consacrée à ces actions, le bilan soit sinon négatif, du moins plutôt décevant, au mieux bien modeste.
Cette étude limitée à la période 1945-1974 a-t-elle une valeur pour la période qui a suivi et pour l’époque actuelle ? D’un côté, 1974 a marqué une rupture importante pour l’Unesco. D’importants changements se sont produits après cette date, à la fois sur le plan conceptuel et administratif (avec le nouveau directeur général Amadou-Mahtar M’Bow), sur le plan politique (avec la crise politique croissante, liée à la question d’Israël et à celle du Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication, NOMIC, ce qui a conduit en 1984 au retrait des Etats-Unis), et sur le plan de l’état moral du personnel (l’idéalisme ayant continué à s’émousser progressivement). Cependant, d’un autre côté, il semble bien que l’analyse des trente premières années de l’organisation permette d’aboutir à des conclusions valables encore aujourd’hui. Si en 1982 Alva Myrdal reçoit le prix Nobel de la paix et si en 1983, François Mitterrand affirme que l’Unesco « a rempli sa mission au-delà des espérances »[575], en réalité l’analyse approfondie de son action durant ses trente premières années révèle que ses résultats ont été décevants par rapport aux ambitions formulées. L’organisation a certes compté à son actif plusieurs réussites durant cette période (notamment la sauvegarde des temples de Nubie), mais elles n’ont pas vraiment contribué à la paix. En outre, une grande partie des actions ont souvent échoué ou n’ont pas eu les résultats et les répercussions espérés. Malgré cela, l’organisation a joué un rôle très important, surtout dans les années 1960-70, d’action éducative au bénéfice des pays du Tiers Monde, de formation des dirigeants politiques de ces pays aux méthodes des conférences internationales, et de protection et de préservation du patrimoine.
Si en bien des cas les résultats des actions entreprises se sont révélés décevants, leur analyse est néanmoins très intéressante. La diversité et l’originalité des moyens mis en œuvre, le dynamisme de certaines initiatives, ainsi que l’expérience qui en a été retirée, ont constitué des éléments très enrichissants. L’action de l’Unesco est révélatrice du développement de conceptions et d’idées passionnantes et parfois novatrices, même si, souvent, elles n’ont pas réussi à aboutir. Cette étude a donc permis de remettre en lumière des aspects insuffisamment connus ou tombés dans l’oubli. Il s’agit notamment des expériences de radio et de télévision éducatives, des réflexions sur la science, des conceptions originales comme celle d’« éducation de base » ou d’« alphabétisation fonctionnelle », et des projets qui ont été lancés dans cet esprit. Des personnages intéressants et attachants comme John Bowers, Alfred Métraux, Sandy Koffler, Henry Cassirer, et d’autres, ont pu être découverts ou redécouverts. Cette étude a en outre révélé le rôle très important des personnalités aux postes de direction : les personnages les plus marquants à la tête de l’Unesco ont été Julian Huxley, par son originalité, son enthousiasme, l’abondance de ses idées, et René Maheu, par sa détermination et son sens politique et stratégique. C’est sous la direction de ces deux hommes que l’institution a acquis le plus de rayonnement dans le monde.
Beaucoup des échecs de l’organisation peuvent en un sens apparaître comme n’étant pas dus à sa propre responsabilité, mais liés à la faiblesse de son pouvoir dans un monde gouverné par la politique et l’économie. Tout au long de la période étudiée, l’Unesco a été maintenue dans une position inconfortable, contradictoire, recevant un budget important et ayant une mission vaste à accomplir, mais n’ayant pas de réel pouvoir pour son exécution. Ce problème semble s’être aggravé au fil des années ; en effet, elle a vu son pouvoir décroître au profit du FMI, de l’OMC et de la Banque mondiale[576]. Et elle a en grande partie joué un rôle de relais de la politique culturelle des Etats-Unis, cet Etat étant durant la période étudiée le plus puissant en son sein. Selon Chikh Bekri, « l’Unesco a été dessaisie de son rôle par l’OMC » ; il préconise d’ailleurs, pour « rétablir l’ordre démocratique des choses », qu’elle devienne « une organisation mondiale de la culture, une OMC bis, capable de tenir tête à la première, celle du commerce »[577].
Le caractère « apolitique » de l’organisation l’a conduite souvent à demeurer dans une attitude prudente et timorée à l’égard d’enjeux politiques majeurs. La forte dépendance de l’Unesco par rapport aux Etats explique en partie le flou de ses conceptions, l’absence de ligne directrice nette. Il apparaît impossible qu’elle puisse mener une action et exercer un impact important dans le monde si elle se maintient dans cette position, car il semble qu’elle se condamne ainsi à une neutralité paralysante, les enjeux politiques apparaissant en réalité omniprésents, même dans le domaine culturel.
Quant aux graves problèmes administratifs dont souffre l’Unesco, ils semblent, contrairement à ses problèmes politiques, dont les causes lui sont extérieures, relever de sa propre responsabilité et pouvoir être combattus par des efforts de gestion et d’administration plus rigoureux, par des évaluations objectives des résultats et la formulation nette des problèmes, et surtout une réelle volonté de les résoudre. Pour cela, il apparaît nécessaire que l’Unesco fasse preuve de plus de transparence et de lucidité, qu’elle les reconnaisse et les analyse, au lieu de chercher systématiquement à les dissimuler. Cependant, ce travail a permis de comprendre que cette dissimulation résulte, elle aussi, en partie de la situation de l’organisation : étant dépendante de ses Etats membres et de l’ONU pour l’attribution de son budget et le choix de son programme, il semble qu’elle ne soit pas vraiment libre de les reconnaître ouvertement, car alors elle se dévaloriserait à leurs yeux et risquerait de perdre leur confiance et de voir les financements qu’ils lui accordent diminuer.
Ainsi, si d’un côté, il peut sembler logique d’estimer que, pour être vraiment efficace, l’Unesco doit améliorer son fonctionnement administratif et acquérir davantage de pouvoir et d’indépendance par rapport aux Etats, cependant, d’un autre côté, il peut paraître vain de formuler de telles recommandations. En effet, comme le révèlent les archives, ces problèmes sont bien connus, et depuis longtemps, des dirigeants successifs de l’Unesco, de l’ONU et des Etats membres. Si l’Unesco n’a, durant toutes ces années, pas réussi à se tailler le pouvoir qui semble lui avoir manqué, à se libérer des tensions politiques, à mettre en place une administration plus efficace, à acquérir une image plus forte dans l’opinion mondiale, à obtenir des résultats plus nettement positifs, et si ses dirigeants et ceux des Etats membres n’ont pas davantage agi pour résoudre les problèmes qui l’ont affaiblie, il semble que cela ne soit pas causé seulement par un concours de circonstances adverses, mais par le fait qu’ils n’ont pas ressenti le besoin impérieux de le faire, et que la situation en place leur convenait. Ainsi, les Etats se sont toujours montrés réticents à laisser l’Unesco intervenir dans leurs politiques culturelles, sauf lorsque c’était pour recevoir d’elle des subventions financières ou de l’assistance technique. Les dirigeants de l’Unesco s’en sont accommodés.
Cette étude sur l’Unesco a en outre permis de constater clairement le décalage entre pouvoir théorique et pouvoir réel. De même qu’au sein du secrétariat, certains fonctionnaires habiles ont réussi à se tailler plus de pouvoir que leur poste ne le prévoyait théoriquement, et que d’autres en revanche n’ont pas réussi à imposer le pouvoir dont ils étaient censés disposer ; de même que dans l’organigramme de l’Unesco la fonction de directeur général a tendu à acquérir plus de pouvoir par rapport au conseil exécutif et à la conférence générale que ce qui lui avait été attribué au départ ; de même que, au même poste, celui de directeur général, Maheu a exercé dans la pratique un pouvoir plus important et Veronese un pouvoir plus faible que celui qui leur revenait théoriquement ; de même, sur la scène du monde, l’Unesco a exercé d’une manière générale un pouvoir moins important que celui qu’elle était censée exercer. Son rôle, son influence, son efficacité, ont connu des fluctuations. Elle a été créée à un moment particulier, au sortir de la seconde guerre mondiale, parce que le besoin s’en faisait alors sentir dans certains cercles intellectuels et politiques occidentaux. Elle a acquis un poids important dans les années 1960 parce que le contexte de l’émergence du Tiers-Monde y a été propice et que la personnalité et l’énergie de Maheu ont favorisé cette évolution. Par la suite, et jusqu’à nos jours, son rôle, son envergure, semblent avoir décru. Cela n’est sans doute pas une évolution irréversible ; son évolution future dépend de facteurs très nombreux et complexes, et ne peut pas être définie à l’avance.



















Table des matières.

Introduction………………………………………………………………………………p. 10.

Première partie. Problèmes structurels…………………………..p. 27.

Introduction. …………………………………………………………………………… p. 28.

Chap. 1. Des conceptions changeantes au fil des dirigeants……………………………………………………………………………p. 30.

1.1. La gestation des conceptions. …………………………………………….…..p. 32.
1.1.1. La conception française : l’idéal de coopération intellectuelle. ………………..p. 32.
L’héritage de l’IICI. ………………………………………………………………………p. 32.
La présence de nombreux intellectuels de culture française. ……………………………..p. 34.
L’IICI, un contre-modèle ? ……………………………………………………………….p. 37.
1.1.2. La conception anglo-saxonne : l’insistance sur les moyens modernes de communication. ………………………………………………………………………….p. 38.
Les réflexions développées au Royaume-Uni……………………………………………..p. 38.
Les réflexions développées aux Etats-Unis…………………………………………….…p. 40.
1.1.3. La convergence de ces conceptions sous l’effet de la Seconde Guerre Mondiale.............................................................................................................................p. 44.

1.2. Huxley (1946-48) : un foisonnement de conceptions diverses…….....p. 47.
1.2.1. La volonté de créer « le meilleur des mondes »………………………………….p. 47.
Julian Huxley, un homme que rien ne prédisposait à devenir directeur général de l’Unesco…………………………………………………………………………………...p. 47.
Des conceptions originales et novatrices, mais non exemptes de dérives potentiellement dangereuses………………………………………………………………………………..p. 49.
Un vif enthousiasme transmis au personnel et aux représentants des Etats membres…….p. 56.
1.2.2. L’apparition de divergences et de contradictions……………………………….p. 60.
La « culture mondiale unique » : un idéal sur lequel il apparaît impossible de s’accorder.p. 60.
Des divergences entre Etats « latins », anglo-saxons et socialistes sur les priorités………p. 65.
Des contradictions dans les conceptions…………………………………………………..p. 70.

1.3. Torres Bodet (1949-1952). Idéalisme et déception…………………...p. 76.
1.3.1. Jaime Torres Bodet, un humaniste et un idéaliste………………………………p. 76.
Intellectuel, éducateur, homme politique : un profil apparemment parfait pour diriger l’Unesco…………………………………………………………………………………...p. 76.
Un état d’esprit marqué par une authentique ferveur……………………………………...p. 77.
Des efforts pour imprimer ses conceptions à l’Unesco……………………………………p. 82.
1.3.2. Des évolutions conceptuelles importantes………………………………………..p. 90.
L’influence croissante des conceptions du « clan latin » par rapport à celles du « clan anglo-saxon »…………………………………………………………………………………….p. 90.
L’influence du « point 4 » de Truman dans l’évolution vers l’aide au développement…...p. 95.
Le développement des revendications régionalistes………………………………………p. 95.
Un rapprochement croissant avec l’Eglise………………………………………………...p. 96.
1.3.3. Torres Bodet, de l’enthousiasme à la désillusion et à la démission…………….p. 99.
Des incertitudes et des contradictions……………………………………………………..p. 99.
Une évolution vers la crise de confiance……………………………………………….p. 102.

1.4. Evans (1953-58) et Veronese (1958-61) : une période de transition ?....................................................................................................................p. 105.
1.4.1. Des dirigeants moins charismatiques…………………………………………..p. 105.
John Taylor (1952-53) : un directeur général intérimaire progressiste mais effacé……. p. 105.
Luther Evans (1953-58) : un homme pragmatiste épris de bonne administration, de planification, d’efficacité………………………………………………………………...p. 106.
Veronese (1958-1961) : un catholique antifasciste………………………………………p. 108.
1.4.2. Des conceptions peu renouvelées………………………………………………..p. 110.
Une influence dominante des conceptions anglo-saxonnes……………………………...p. 110.
Les luttes d’influence entre conceptions anglo-saxonnes et conceptions « latines »…….p. 111.
La poursuite de l’orientation vers le spiritualisme……………………………………….p. 113.
La difficile intégration du Tiers Monde………………………………………………….p. 118.
1.4.3. Un enthousiasme moins vif qu’auparavant…………………………………….p. 120.

1.5. Le « règne » de Maheu (1961-1974) : l’âge d’or ?...................................p. 122.
1.5.1. René Maheu, une personnalité charismatique. ………………………………..p. 122.
La formation d’une personnalité correspondant à l’idéal de l’Unesco, à travers un itinéraire atypique………………………………………………………………………..p. 122.
Un idéalisme immense…………………………………………………………………...p. 124.
Un enthousiasme qui se transmet au personnel et aux délégués…………………………p. 127.
1.5.2. Une nouvelle priorité : le Tiers Monde…………………………………………p. 130.
Une mutation impulsée par des influences extérieures : l’ONU, les Etats-Unis, les pays nouvellement indépendants………………………………………………………………p. 130.
Une évolution conceptuelle radicale……………………………………………………..p. 131.
Le « développement culturel » : la culture, facteur du développement économique…….p. 135.
1.5.3. Des centres d’intérêt diversifiés…………………………………………………p. 137.
1.5.4. Un constant effort de synthèse…………………………………………………..p. 138.
Faire de l’Unesco à la fois une « agence opérationnelle » et un « forum de réflexion »...p. 139.
Concilier universalisme et multiculturalisme……………………………………………p. 146.
Rapprocher l’Unesco de l’Eglise tout en maintenant son caractère non confessionnel…p. 152.
1.5.5. Avec le temps… : doutes et désenchantement…………………………………p. 159.
Des doutes et des incertitudes sur les orientations………………………………………p. 159.
Un bilan teinté de désillusion et de scepticisme…………………………………………p. 161.

Chap. 2. L’omniprésence des tensions politiques…...p. 171.

2.1. 1945-53. L’apparition précoce de conflits………………………… p. 172.
2.1.1. « Clan latin » vs. « clan anglo-saxon ». …………………………………..p. 174.
Les rivalités entre clan latin et clan anglo-saxon sous Huxley…………………….p. 174.
Le rétablissement de l’influence latine sous Torres Bodet…………………………p 186.
Le développement de conflits internes aux clans………………………………….p. 193.
2.1.2. Tensions est-ouest………………………………………………………….p. 199.
Une atmosphère rapidement assombrie par l’apparition de la guerre froide………p. 199.
Une présence très réduite du bloc communiste……………………………………p. 201.
Un esprit anticommuniste dominant……………………………………………….p. 207.
L’action en Allemagne, au Japon et en Corée : un enjeu dans l’opposition est-ouest………………………………………………………………………………..p. 212.
Des tensions est-ouest perceptibles dans les programmes…………………………p. 218.
2.1.3. Tensions nord-sud………………………………………………………….p. 220.
La prépondérance des puissances coloniales………………………………………p. 220.
L’émergence de revendications des Etats arabes, latino-américains et asiatiques...p. 223.

2.2. 1953-59. L’Unesco ébranlée par la guerre froide………….……..p. 230.
2.2.1. Une présence accrue du bloc communiste………………………………..p. 230.
L’adhésion de l’URSS et d’autres Etats communistes…………………………….p. 230.
Les tentatives d’adhésion d’autres Etats communistes…………………………….p. 232.
2.2.2. Une politisation croissante…………………………………………………p. 235.
2.2.3. Des tensions est-ouest exacerbées…………………………………………p. 238.
L’intrusion du maccarthysme………………………………………………………p. 238.
De nombreuses occasions d’opposition entre Etats-Unis et URSS………………..p. 241.
2.2.4. Des efforts de rapprochement et de détente est-ouest…………………...p. 253.
2.2.5. Des tensions nord-sud croissantes………………………………………...p. 255.
L’attitude incertaine des pays développés dans cette période de transition…….....p. 255.
L’accentuation des revendications du Tiers Monde……………………………….p. 259.

2.3. 1960-1974. L’affirmation du Tiers Monde……………...…………p. 262.
2.3.1. L’importance désormais prépondérante du Tiers Monde………………p. 265.
Le virage de l’Unesco au service des pays issus de la décolonisation…………….p. 265.
Les résistances des Etats occidentaux……………………………………………..p. 270.
Les rivalités des pays de l’est et de l’ouest pour s’assurer la sympathie du Tiers Monde……………………………………………………………………………...p. 274.
2.3.2. La poursuite des tensions est-ouest………………………………………..p. 280.
Au niveau du personnel du siège et du terrain……………………………………..p. 281.
Au niveau des assemblées…………………………………………………………p. 289.
Dans la réalisation des actions……………………………………………………..p. 305.
2.3.3. … Puis leur apaisement relatif……………………………………………p. 315.
Un apaisement du clivage est-ouest……………………………………………….p. 315.
L’admission de la république populaire de Chine et de la RDA…………………..p. 319.
2.3.4. La prééminence du « clan latin » sur le « clan anglo saxon »…………...p. 320.
2.3.5. L’affirmation croissante d’enjeux régionaux…………………………….p. 330.
Une régionalisation croissante……………………………………………………..p. 330.
Le problème israélo-palestinien……………………………………………………p. 332.

Chap. 3. Problèmes de fonctionnement………….………....p. 337.

3.1. Une organisation aux compétences limitées………………….…….p. 338.
3.1.1. Dépendance par rapport aux Etats membres……………………………..p. 338.
La mise au point et l’application du programme subordonnées au bon vouloir des Etats membres……………………………………………………………………………..p. 339.
Le problème récurrent du budget………………………………………………………..p. 344.
Une coopération teintée de concurrence avec les autres organismes…………………....p. 352.
3.1.2. Subordination au sein du système de l’ONU…………………………...……...p. 355.
Une dépendance constitutive et de plus en plus marquée par rapport à l’ONU…….......p. 355.
Des conflits de compétence avec les autres agences spécialisées……………………….p. 364.

3.2. Un mécanisme administratif complexe…………………………………..p. 381.
3.2.1. Le rôle décroissant de la conférence générale et du conseil exécutif…………p. 382.
La conférence générale…………………………………………………………………..p. 382.
Le conseil exécutif……………………………………………………………………….p. 386.
3.2.2. Le rôle croissant du directeur général..………………………………….……..p. 393.
3.2.3. Le secrétariat, théâtre de vifs conflits de pouvoir……………………………...p. 400.
Une lourdeur administrative liée à la taille croissante du secrétariat…………………….p. 400.
Une centralisation croissante du pouvoir………………………………………………...p. 412.
Des rivalités persistantes entre les différents services…………………………………...p. 420.
3.2.4. Des efforts originaux de rationalisation………………………………………...p. 428.
La mise en place d’un mécanisme de planification……………………………………...p. 432.
Des efforts croissants d’évaluation des résultats…………………………………………p. 433.
Des résultats jugés décevants…………………………………………………………….p. 436.

3.3. Un personnel moralement éprouvé………………………………………..p. 438.
3.3.1. Un travail parfois frustrant……………………………………..……………….p. 439.
Les dures atteintes au moral des directeurs généraux……………………………………p. 439.
Les problèmes du personnel du siège……………………………………………………p. 442.
Les problèmes spécifiques du personnel hors-siège……………………………………..p. 451.
3.3.2. Des relations humaines relativement tendues…………………………...……..p. 465.
Une atmosphère particulièrement amicale et agréable…………………………………..p. 465.
Des relations autoritaires et conflictuelles……………………………………………….p. 469.
Rivalités et mesquinerie………………………………………………………………….p. 473.
Un esprit de sinécure, en contradiction avec l’éthique officielle………………………...p. 477.
3.3.3. Une contestation du personnel contre la direction…………………………….p. 480.

Chap. 4. Une image insuffisante ?......................................................p. 485.

4.1. D’importants efforts de promotion………………………………………..p. 486.
4.1.1. Publications et documentation………………………………………………….p. 487.
4.1.2. Mass media (presse, radio, télévision)………………………………………..….p. 494.
4.1.3. Action des commissions nationales, des bureaux de l’Unesco dans les Etats membres, et liens avec les ONG et les fondations…………………………………….p. 498.
4.1.4. Promotion auprès de la jeunesse, notamment par les clubs Unesco………....p. 511.
4.1.5. Voyages, discours, conférences de dirigeants……………………………..……p. 523.
4.1.6. Campagnes et manifestations de masse………………………………….……..p. 527.
4.1.7. Une promotion parfois importante mais pas toujours adaptée………………p. 531.
4.1.8. Une promotion qui a un caractère de propagande…………………………….p. 535.

4.2. Des résultats inégaux……………………………………………………….…p. 540.
4.2.1. Selon les pays…………………………………………………………………….p. 540.
Image positive……………………………………………………………………………p. 540.
Image négative ou indifférente…………………………………………………………..p. 544.
Image très contrastée……………………………………………………………………..p. 548.
4.2.2. Selon les groupes sociaux et idéologiques………………………………………p. 558.
Milieux coloniaux………………………………………………………………………..p. 558.
Milieux intellectuels……………………………………………………………………..p. 558.
Milieux pacifistes et idéalistes…………………………………………………………..p. 559.
Milieux éducatifs………………………………………………………………………..p. 562.
Milieux religieux…………………………………………………………………………p. 565.
Milieux communistes…………………………………………………………………….p. 571.
Milieux syndicaux……………………………………………………………………….p. 572.
Milieux d’affaires et milieux politiques américains……………………………………...p. 572.
4.2.3. Selon les périodes…………………………………………………...……………p. 573.
4.2.4. Une indifférence persistante ?..............................................................................p. 579.

Seconde partie. Réalisations……………………………………………p. 584.

Introduction…………………………………………………………………………..…p. 584.

Chap. 5. Une typologie des actions ?................................................p. 586.

5.1. Thèmes……………………………………………………………………………p. 586.
5.1.1. Education…………………………………………………………………………p. 586.
5.1.2. Science…………………………………………………………………………….p. 588.
5.1.3. Culture……………………………………………………………………………p. 590.
5.1.4. Sciences sociales………………………………………………………………….p. 591.
5.1.5. Information et communications…………………………………………………p. 592.
5.1.6. Patrimoine………………………………………………………………………..p. 593.
5.1.7. Environnement…………………………………………………………………...p. 594.
5.1.8. Programmes interdisciplinaires…………………………………………………p. 595.

5.2. Modalités…………………………………………………………………………p. 595.
5.2.1. Publications, recherches…………………………………………………………p. 595.
Une stratégie hésitante…………………………………………………………………...p. 596.
Des contraintes…………………………………………………………………………...p. 599.
Des résultats critiquables et critiqués…………………………………………………….p. 603.
5.2.2. Réunions, conférences, stages, séminaires……………………………………...p. 606.
5.2.3. Missions de conseils d’experts…………………………………………………...p. 611.
5.2.4. Action normative…………………………………………………………………p. 618.
5.2.5. Création ou soutien à des institutions………………………………..…………p. 622.
5.2.6. Action opérationnelle…………………………………………………………….p. 630.
5.2.7. Subventions et encouragement à des actions extérieures…………...…………p. 635.
5.2.8. Collaboration avec des ONG et institutions privées…………………………...p. 637.
5.2.9. Programmes comportant plusieurs modalités……………………………...…..p. 640.

Chap. 6. Des valeurs pacifiques communes. …...…………….p. 643.

6.1. Promotion de la paix et de ses corollaires………………………….…….p. 645.
Développer des idées pacifiques et en faire la propagande………………………………p. 645.
Promouvoir la « Déclaration universelle des droits de l’homme »………………………p. 651.
Inculquer la « compréhension internationale »………………………………………….p. 653.

6.2. Encouragement au respect entre les différents groupes humains…p. 659.
6.2.1. Rapprocher les hommes de toutes origines ethniques………………………....p. 659.
L’action normative contre le racisme……………………………………………………p. 662.
Les publications sur les races……………………………………………………………p. 667.
Des enquêtes sur des situations « positives » dans les relations raciales………………..p. 682.
Des efforts pour une modification des attitudes…………………………………………p. 683.
Des efforts de documentation bibliographique…………………………………………..p. 684.
Des efforts pour toucher le grand public…………………………………………………p. 685.
Une réception critique……………………………………………………………………p. 687.
6.2.2. Réduire les tensions entre hommes et femmes…………………………………p. 691.
6.2.3. Œuvrer au respect réciproque malgré les différences entre capacités physiques et mentales……………………………………………………………………………….…p. 695.
Les personnes handicapées……………………………………………………………....p. 696.
Le problème des aveugles : les efforts de l’Unesco pour unifier l’écriture Braille…...…p. 697.
6.2.4. Contribuer à une cohabitation harmonieuse entre groupes d’âge……………p. 700.
Les enfants et les jeunes………………………………………………………………….p. 700.
Les personnes âgées…………………………………………………………………...…p. 704.
6.2.5. Eliminer l’obstacle de la langue…………………………………………………p. 705.

6.3. Des efforts pour éliminer les facteurs de conflit…………………..……p. 709.
6.3.1. Une « rééducation » des anciens nazis et des victimes de la guerre…………..p. 709.
Rééduquer à la démocratie les responsables de la guerre……………………………….p. 710.
Etudier le nazisme et le fascisme………………………………………………………..p. 714.
Assister les victimes de la guerre………………………………………………………...p. 717.
6.3.2. Une évolution des idées sur la question des colonies…………………………...p. 721.
6.3.3. Des efforts pour réduire les tensions émanant de la civilisation………..……..p. 726.
L’industrialisation et les transformations technologiques, facteurs de paix ou de conflit ?..............................................................................................................................p. 726.
Les tensions entre groupes et nationalités………………………………………………..p. 730.
Des efforts de révision des manuels scolaires……………………………………………p. 738.
Le désarmement………………………………………………………………………….p. 743.

Chap. 7. Entre universalisme et préservation des particularités culturelles………………………………………………….p. 747.

7.1. Un effort de rapprochement des courants de pensée………………….p. 747.
7.1.1. Donner aux savants et aux intellectuels la possibilité de coopérer……………p. 747.
7.1.2. Répertorier les produits culturels et faciliter leur circulation………………...p. 755.
7.1.3. Influencer les politiques culturelles et scientifiques nationales……………….p. 759.
7.1.4. Rapprocher Orient et Occident…………………………………………………p. 761.

7.2. Une culture commune ? ……………………………………………………..p. 764.
L’orchestration de la reconstruction éducative des pays dévastés par la seconde guerre mondiale………………………………………………………………………………….p. 766.
Des efforts pour donner une éducation aux enfants réfugiés palestiniens……………….p. 768.
L’amélioration des systèmes scolaires…………………………………………………...p. 770.
Une éducation pour tous les âges………………………………………………………...p. 771.
Une éducation même pour les peuples « sous-développés » : l’« éducation de base »….p. 774.
La lutte contre l’analphabétisme…………………………………………………………p. 777.
Le projet majeur pour l’extension de l’éducation primaire en Amérique latine (1957-66)……………………………………………………………………………………….p. 781.
La diffusion de la science dans les masses………………………………………………p. 785.
La diffusion de la culture dans les masses……………………………………………….p. 789.
La promotion de la lecture, notamment par les bibliothèques…………………………...p. 791.
Les mass media et les innovations technologiques au service de la culture……………..p. 795.
Le droit à l’information et la libre circulation de l’information………………………….p. 804.

7.3. Un patrimoine culturel mondial ? …………………………………………p. 806.
7.3.1. Collecter et reconstituer…………………………………………………………p. 807.
7.3.2. Protéger et préserver…………………………………………………………….p. 808.
La convention sur le patrimoine mondial (1972)………………………………………...p. 812.
7.3.3. Sauver……………………………………………………………………………..p. 817.
7.3.4. Promouvoir……………………………………………………………………….p. 830.

7.4. Un certain essoufflement de l’idéal universaliste………………………p. 834.
Quelle conception de l’éducation ?....................................................................................p. 834.
Quelle conception de la science ?......................................................................................p. 837.
Quelle conception de la culture ?.......................................................................................p. 840.
Quelle place donner à la religion ?.....................................................................................p. 846.
Un essoufflement de l’universalisme…………………………………………………….p. 850.

7.5. La promotion des particularités culturelles……………………………..p. 858.
7.5.1. Les premières études ethnologiques, en marge de certains projets…………...p. 858.
L’enquête ethnologique dans le projet de Marbial……………………………………….p. 863.
7.5.2. Une orientation qui s’intensifie à partir des années 1960……………………...p. 867.
7.5.3. Des efforts de préservation des particularités culturelles des peuples du Tiers Monde……………………………………………………………………………………p. 872.
7.5.4. … et notamment des identités culturelles africaines…………………………...p. 878.
7.5.5. L’enseignement dans les langues vernaculaires………………………………..p. 887.

Chap. 8. De l’action intellectuelle à l’action matérielle...p. 894.

8.1. Evolution vers des préoccupations matérielles………………………….p. 894.
8.1.1. Extension géographique des actions vers le Tiers Monde……………………..p. 894.
8.1.2. Infléchissement des actions vers l’objectif de développement économique…..p. 896.
8.1.3. Mise à profit des particularités culturelles pour le développement économique……………………………………………………………………………...p. 902.
8.1.4. Accroissement démographique et alimentation………………………………..p. 905.

8.2. Conceptualisations et expérimentations dans le domaine éducatif……………………………………………………………………………...….p. 909.
« Education de base » et « développement communautaire »…………………………...p. 909.
« Alphabétisation fonctionnelle »………………………………………………………..p. 916.
Le « Programme expérimental mondial d’alphabétisation » (PEMA)…………………...p. 924.
Une remise en question du PEMA et de l’alphabétisation fonctionnelle………………..p. 928.
Le développement au moyen de la planification éducative……………………………..p. 932.

8.3. L’information et les communications au service du développement……………………………………………………………………….p. 936.
La radio et la télévision au service de l’éducation et du développement………………...p. 940.
Le projet pilote au Sénégal de radio et de télévision éducative………………………….p. 942.
L’expérience de tribune radiophonique au Ghana………………………….…………....p. 942.
Le projet de radio-télévision éducative en Côte d’Ivoire. ……………………………….p. 943.

8.4. La science et la technologie appliquées au développement…………..p. 945.
L’énergie atomique et nucléaire au service du développement………………………….p. 946.
Des efforts intensifiés à partir des années 1960………………………………………….p. 948.

8.5. L’environnement……………………………………………………………….p. 953.
Protéger la nature contre les atteintes de l’homme, et l’homme contre les rigueurs de la nature……………………………………………………………………………………..p. 953.
De la conservation de la nature à la mise à profit des ressources naturelles……………..p. 960.
Les projets de création d’instituts internationaux de recherche en environnement…...…p. 967.
Le programme Man and Biosphere………………………………………………………p. 970.

Chap. 9. Une évaluation ? ……………………………………………….p. 974.

9.1. Des efforts d’évaluation faits par l’Unesco………………………………p. 974.
De réels efforts…………………………………………………………………………...p. 974.
Une tâche difficile………………………………………………………………………..p. 976.
9.2. Une organisation administrative des actions souvent déficiente……p. 982.
La mise en place fréquente de mécanismes administratifs lourds……………………….p. 982.
Une constante : les retards……………………………………………………………….p. 984.
Des actions souvent peu cohérentes……………………………………………………...p. 987.
9.3. Une collaboration difficile avec les Etats membres……………………p. 989.
9.3.1. Une fréquente inertie des Etats dans leur soutien aux projets……………………..p. 990.
9.3.2. Des conflits avec les Etats sur l’orientation et la responsabilité des projets………p. 997.
9.3.3. Des problèmes politiques propres aux Etats, qui se répercutent sur les projets….p. 1002.
9.3.4. Un vif soutien des Etats quand ils sont intéressés………………………………..p. 1007.
9.3.5 Une population plus ou moins adhérente………………………………………....p. 1012.
9.4. Des actions novatrices ?..................................................................................p. 1016.
9.4.1. Des actions souvent caractérisées par l’existence d’antécédents………………...p. 1016.
9.4.2. Des actions parfois novatrices……………………………………………………p. 1018.
9.4.3. Une perspective progressiste ?...............................................................................p. 1023.
9.5. Des ambitions adaptées aux moyens ? …………………………………..p. 1027.
9.5.1. Une prise de conscience insuffisante des difficultés pratiques…………………..p. 1027.
9.5.2. Un manque de prise en compte des limitations financières……………………...p. 1030.
9.5.3. Des ambitions irréalistes…………………………………………………………p. 1032.
9.5.4. Des actions plus ou moins durables……………………………………………...p. 1037.

Conclusion……………………………………………………………………………..p. 1042.


[1] 3 A 31 « Measuring the results of development Projects » : lt. d’Alva Myrdal à Samuel Hayes, 25 juin 1954 ; lt. de G. Ferguson à A. Myrdal, 30 août 1955 ; SS/39, « Rapport sur le projet d’assistance technique régional de l’Unesco sur le développement des techniques d’évaluation », 20 avril 1964, 9 p. ; W. Laves, « Unesco and the achievement of peace », art. cit. ; « Evaluation techniques », International Social Science Bulletin, 1955, 7, n°3 ; Otto Klineberg, « The role of the psychologist in international affairs », art. cit., p. 9-10 ; G. Saenger, « The effectiveness of the Unesco pamphlet series on race », art. cit.
[2] ONU, RAG-2/76, box 11 : lt. de G. Duran à Henri Laugier, 9 juin 1950.
[3] Rapport sur l’efficacité du travail de reconstruction, op. cit., 1950.
[4] Frank M. Gardner, La bibliothèque publique de Delhi, rapport d’évaluation, Manuels de l’Unesco à l’usage des bibliothèques publiques, Paris, Unesco, 1957, 104 p.
[5] De la nature des conflits ; évaluation des études sur les tensions internationales, Unesco, 1957, 346 p.
[6] S.P. Hayes, Comment mesurer les résultats des projets de développement : manuel à l’usage des missions sur le terrain, Unesco, 1959, 110 p. ; 3 A 31 Measuring the results … : « Rapport sur le projet d’assistance technique régional de l’Unesco sur le développement des techniques d’évaluation », 20 avril 1964, 9 p. ; 372(8) MP 01 A 198, I : « Bases pour l’évaluation du Projet majeur n°1 », 28 déc. 1961 ; 12C/résolutions, 1.53) ; pour le PEMA (deux évaluations) ; pour le projet de Marbial. Et par exemple, en 1959-60 est organisée par l’Unesco une mission d’évaluation du développement communautaire en Inde (RU, CO 1045/993 : report of a community development evaluation mission in India, par M.J. Coldwell, R. Dumont and M. Read, 17 août 1959, 100 p. ; rapports de Margaret Read sur le développement communautaire en Inde dans la revue Oversea Quarterly, juin 1962, p. 45 et suiv. ; J.C. Mathur et Paul Neurath, La tribune radiophonique rurale de l’Inde, Unesco, 1960, 156 p., 2de partie : « Evaluation et résultats », par Paul Neurath).
[7] Evaluation des programmes de l’Unesco à l’intention du Conseil économique et social, Paris, Unesco, 1960, 186 p.
[8] Evaluation critique du PEMA, op. cit. ; interview Deleon.
[9] L’alphabétisation fonctionnelle ; pourquoi et comment, Paris, Unesco, 1970, 39 p., p. 25-30.
[10] P. Jones, op. cit., p. 159-160.
[11] P. Jones, op. cit., p. 193-194. « supportive evaluation ».
[12] Interview Deleon.
[13] P. Jones, op. cit., p. 193.
[14] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 11 et 13.
[15] Informal report of the US Delegation to the seventh session of the general conference, doc. cit., p. 18.
[16] 372(8) MP 01 A 198, I : mémo de Maheu à Guiton, 4 juin 1963 ; memo de Jean Guiton au Conseiller juridique, 12 août 1963 ; 66 EX/35, 22 août 1963 ; 372/8/MP 01, VI : lt. de Maheu à Henry Heald, 9 août 1963 ; 372(8) MP 01 A 198, I : UNESCO/IAC- LAMP/V/4, 18 fév. 1964 ; lt. confid. de Leo Fernig à Arthur Gagliotti, 29 août 1963 ; mémo d’Adiseshiah à Betancur-Méjia, 30 sept. 1963 ; lt. de J. Guiton à Giovanni Gozzer, 9 oct. 1963 ; VI : mémo de P.H. Coeytaux à Alfonso de Silva, 22 oct. 1963 ; VII : mémo de Blat à Betancur, 13 janv. 1964.
[17] Measurement of the effectiveness of basic education, surveys of the results of Unesco’s pilot project of basic education among the rural population of the Santiago Valley, Nayarit, Mexico, par Laszlo Radvanyi, Casa editorial Las ciencias sociales, S. de R.L., Mexico, 1951, 22 p., p. 4-5, 9-14, 19-21.
[18] Jean-Luc Mathieu, op. cit., p. 218.
[19] C’est ce qu’observent les gouvernements eux-mêmes. Ex : RU, ED 157/32 : doc. non signé, nov. 1955 ; EU, box 1562 : lt. de Henry Dearborn au département d’état, 2 oct. 1957 ; Evaluation du projet Orient-Occident, op. cit., p. 73 : le projet a pris « une telle ampleur qu’il n’est pas possible d’évaluer avec précision ce qu[e les Etats membres] ont accompli » ; interview Keating.
[20] Jean-Luc Mathieu, op. cit., p. 218.
[21] RU, FO 371/107191 : lt. de F.R. Cowell à Warner, 20 août 1953.
[22] Interview Tocatlian.
[23] 8C/PRG/7, 15 juill 1954, p. 1 et 11 : « de grands progrès ont été accomplis » ; 10 C/17, 15 sept. 1958, p. 1 : « les commentaires que nous avons reçus […] témoignent de l’intérêt que nos volumes ont soulevé dans les milieux savants » ; 12 C/PRG/11, 14 août 1962, p. 2-3 : « le principe des notes s’est avéré extrêmement fécond, en permettant l’insertion de toutes les nuances de pensée et d’interprétation » ; 12 C/PRG/11, 21 sept. 1962, p. 3 ; 13 C/PRG/14 : 21 août 1964, 8 p., p. 2 : « succès » ; 12 C/PRG/11, 14 août 1962, p. 2-3 : « à l’avant-garde du mouvement de critique historique », « une documentation de base de la plus haute importance » ; « l’importance et le rayonnement de cette œuvre ne cesseront de s’accroître » ; 15 C/57, 23 août 1968, p. 4 : « l’entreprise la plus fascinante, peut-être, de l’Unesco ».
[24] MAPA/3 AC/3 p. 2 : « Au terme de deux années d’exercice, on peut considérer que cet effort a été largement couronné de sucès. Le Projet Majeur a d’ores et déjà rallié un intérêt considérable dans le monde entier et à tous les niveaux » ; CUA/108, 29 août 1961, p. 3 : « couronnée de succès » ; R. Maheu, La civilisation de l’universel, p. 266-268 : dans son rapport à la conférence générale en 1968, Maheu évoque les « conclusions fort encourageantes », « les plus heureuses répercussions » obtenues selon lui par le projet.
[25] Raoul Aglion, représentant du bureau de l’assistance technique des Nations Unies, fait l’éloge de Lucien Bernot : « M. Bernot est un sociologue qui me paraît très consciencieux, s’entoure de tous les renseignements nécessaires en ce qui concerne l’historique du projet. Il a déjà visité le centre de formation de Lafond et a vécu, pendant tout le temps de son séjour en Haïti, chez des paysans ; il a même poussé le scrupule jusqu’à venir à pied de Marbial, en dormant dans des cabanes de paysans sur la route, comme le font les paysans de la vallée » (375 (729.4) A 61, XXI : lt. de Raoul Aglion à Adiseshiah, 15 mars 1954).
[26] Journal Métraux, 27 sept. 1954.
[27] 375 (729.4) A 61, XXI : lt. de Lestage à Elvin, 11 août 1954 : le rapport de Bernot « me paraît extrêmement dense et sérieux. […] Je suis sûr que l’attitude de son auteur est de stricte justice. L’équité de Bernot me paraît aussi certaine que la robustesse de ses jugements. Il était certainement difficile de serrer de plus près à la réalité ».
[28] 375 (729.4) A 61, XVIII : mémo d’André Lestage à Bowers, 2 juill 1954.
[29] 375 (729.4) A 61, XXI : lt. de Lestage à Elvin, 11 août 1954 ; mêmes idées dans lt. d’Opper à Guiton, 5 oct. 1954.
[30] 375 (729.4) A 61, XXI : lt. confid. de Guiton à Albert Le Bel, 25 oct. 1956 ; lt. d’Albert Le Bel à Guiton, 15 nov. 1956.
[31] 02 (540) A 61 Delhi, III : lt. de John Makin à Sydney, 5 fév. 1954 : « Unfortunately, as far as I could judge, every one is determined to claim that it is a success : Unesco, the government of India, the managing committee, etc., are all deeply involved and will not admit to its being anything but a roaring success ».
[32] SCHM 52 : analyse et notes critiqus de l’article « La part du directeur » ; lt. de Carneiro à Febvre, non datée ; mémorandum de G. Metraux à Carneiro, 16 juill 1953 ; lt. manuscrite de Febvre au président Carneiro, 18 juill. 1953 (annexes) ; Febvre acceptera finalement de reprendre sa démission.
[33] DG/69, 1er déc. 1969, p 9-10 ; Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 17-28, 44-45, 180-182, 223-224.
[34] Report of the Committee on the Evaluation of Unesco Operated or Aided Regional Offices, Centres and Institutes in Africa (1968), cité dans le rapport de la table ronde d’avril 1970, doc. cit., p. 34-35.
[35] L’Unesco ne publie pas ce texte dans le Bulletin de l’IIT, comme cela aurait dû se faire ; et les pays communistes, qui sont visés par ce texte de Ionesco, ne le diffusent pas non plus (L’Aurore, mars-avril 1977, « L’Unesco censure Ionesco » : « Ionesco est victime d’une étrange mésaventure : l’Unesco l’a censuré au mépris de ses propres règlements. […] Quo vadis, Unesco ? »).
[36] MINEDECAL/5. Evaluation présentée par le directeur général à la 6e session du comité consultatif intergouvernemental, Buenos Aires, 20-22 juillet 1966.
[37] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 11 et 13.
[38] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p.147-148 ;
[39] Conseil exécutif, 66e session, sept.-oct. 1963, et comité intergouvernemental du projet majeur, 5e session, Brasilia, mars 1964 ; 13C/résolution 1.322 d (iv) ; 372(8) MP 01 A 198, I : doc. « Evaluation », 10 avril 1963 ; lt. de Blat Gimeno à Vicente Lema, 22 mars 1963 ; lt. de Leo Fernig à Maheu, 12 avril 1963.
[40] EU, box 1562 : lt. de Richard L. Jones au département d’état, 13 nov. 1957, p. 3 : il cite les paroles de M. Grantham, chef de mission de l’Unesco au Liberia ; 375 (666) TA /AMS : lt. de Rudramoorthy à Bowers, 23 janv. 1957.
[41] Editorial du journal Liberian Age, 26 mars 1956 , cité dans EU, box 1556 : lt. de Richard L. Jones au départemen d’état, 2 avril 1956 : « The experts sent out here are doing a remarkable piece of work, the impact of which is already being felt. [...] The rate of progress is outstanding » (« les experts de l’Unesco envoyés ici font un travail remarquable, dont l’impact se fait déjà sentir », « le ryhtme du progrès est extraordinaire »).
[42] EU, box 1562 : lt. de Richard L. Jones au département d’état, 13 nov 1957, p. 3.
[43] EU, box 1556 : lt. de Richard L. Jones au département d’état, 2 avril 1956 : il cite les propos de B. Leitberger.
[44] 375 (666) TA /AMS : lt. de Lestage au DG, 1er avril 1957, 5 p., p. 2.
[45] EU, box 2253 : lt. de l’ambassade américaine à Port-au-Prince au département d’état, 2 nov. 1948.
[46] 375 (729.4) A 61, III : lt. de Bonhomme à Bowers, 12 mai 1948 ; lt. de Bonhomme à Métraux, 17 mai 1948 ; lt. de Bonhomme à Bowers, 17 juin 1948 ; lt. de Bonhomme à Bowers, 15 juill. 1949, 6 p.
[47] 375 (729.4) A 61, XIV : lt. de Grenoilleau à Bowers, 30 oct. 1949.
[48] X 07.83 Jean Thomas : note pour le voyage de M. Thomas en Amérique latine, 9 septembre 1958, p. 4.
[49] EU, box 1564 : lt. confid. de l’ambassade américaine à Rio au département d’état, 4 mars 1958, 3 p., p. 2.
[50] 372 (8) MP01 A 63 (81), II : MP/BRA/ED/3 : rapport de Hilda Taba, janv. 1959 ; lt. de C.Cueto à Hilda Taba, 20 janv. 1959 ; rapport de Deborah Elkins, 20 juill 1959 ; III : lt. de Vera à Elkins, 4 sept. 1959.
[51] Rapports de Maria Graciela Ortiz, Rolando Miranda Sanchez, Gonzalez Latuf, docs. cit.
[52] Rapport du DG sur 1959, p. 61-68 ; EU, box 3225 : airgram de l’ambassade américaine au département d’état, 24 déc. 1970, p. 1-2 ; congrès, vol. 119, 93e congrès, 1e session, 3 janv.-22 déc. 1973 : 29 nov. 1973, House, « shame of illiteracy », an editorial on an address by René Maheu of Unesco, p. 38713-38714 ; interviews Blat Gimeno et Lestage ; 87 EX/SR.15, p. 183 ; 372/8/MP 01, VII : lt. de Vera à Guiton, 8 mars 1967 ; A. Monclus, op. cit., p. 67 ; M. Soler Roca, « Le projet majeur d’éducation en Amérique latine », art. cit.
[53] Esther Dartigue, op. cit., p. 119 : « quelques buts furent atteints », mais beaucoup ne l’ont pas été, car le projet était « très ambitieux », et « il aurait fallu des ressources suffisantes pour qu’il réussisse » ; p. 122 : ses résultats sont « très difficiles à évaluer ».
[54] 372/8/MP 01, VII : « Unesco educational policy in Latin America » par J. Blat Gimeno, 1er fév. 1965 ; interview Blat Gimeno.
[55] Interviews Lestage et Pauvert.
[56] E.R., « De Bucarest à Abidjan : un itinéraire atypique », art. cit.
[57] Esther Dartigue, op. cit., p. 201.
[58] Pour P. Jones (P. Jones, op. cit., p. 159-160) et pour A. Deleon (interview Deleon), le PEMA a été un grand succès, alors que pour Lorenzetto (Anna Lorenzetto, op. cit., p. 316), pour les auteurs de l’Evaluation critique du PEMA, et pour Mme Keating (interview Mme Keating), cela a été un échec.
[59] Bilan positif dressé par Maria Tabellini (Maria Tabellini, « Souvenirs toujours vivants … », art. cit.).
[60] Jugement positif porté par Adiseshiah (mémorandum de M. Adiseshiah, 1er juin 1953, doc. cit., p. 6-7) et par la presse irakienne (RU, FO 371/107191 : The Iraq Times, 10 juill. 1953, p. 8 : « Iraq builds its future », par A.B. Trowbridge ; The Iraq Times, 17 juill. 1953, p. 8 : « Iraq builds its future », suite, par Queta Lopez et Jac Rousseau) ; jugement négatif porté par l’ONU, la FAO, et l’OMS (rapport de R. Habbab à T. Nasr, 2 juill. 1953, doc. cit., p. 2), et par la commission nationale britannique (lt. de J.L. Nevinson à E.R. Warner, 30 juin 1953, doc. cit.).
[61] Chikh Bekri, op. cit., p. 10 ; Antonio Monclus, op. cit., p. 357.
[62] EU, box 1562 : lt. de Henry Dearborn, de l’ambassade américaine au Pérou, au département d’état, 2 oct. 1957 ; lt. de Douglas McLain, de l’ambassade américaine à San Salvador, au département d’état, 8 nov 1957 ; lt. de Robert A. Hurwitch, au département d’état, 31 oct. 1957 ; EU, box 1563 : lt. de Harlan B. Clark, de l’ambassade américaine à Tokyo, au département d’état, 15 nov. 1957 ; lt. de l’ambassade américaine à Port-au-Prince au département d’état, 15 nov. 1957.
[63] EU, box 1562 : lt. de Clarence T. Breaux, de l’ambassade américaine à La Paz, au département d’état, 7 nov. 1957.
[64] M. Batisse, « La coopération intergouvernementale », art. cit., p. 153.
[65] Knud Mortensen, K.D. Wagner, p. 65 ; 37 : 362 .92 (5-011) « -66 », IIIa : lt. de Walter à van Vliet, 1er mars 1958.
[66] Rapport sur l’efficacité du travail de reconstruction, Paris, Unesco, 1950, p. 35-37 ; même jugement la même année par Torres Bodet (DG/73, p. 4) ; télégr. confid. de K. Holland au secrétaire d’état, doc. cit., 21 fév. 1950 ; rapport de K. Holland au département d’état, 21 avril 1950, doc. cit., p. 2.
[67] A. Monclus, op. cit., p. 59 ; 11C/PRG/6, 23 sept. 1960, p. 1-3 ; NS/165, 22 juill. 1960 ; rapport de H.J. Kellermann au département d’état, 23 mars 1960, doc. cit. ; EU, box 821 : USDEL 11 C/17.2 A, 6 oct. 1960.
[68] Interview Tocatlian: « ça n’a jamais été un système opérationnel, c’est toujours resté une idée » ; interview Deleon : « échec » ; Harold Dierickx, « The Unisist reference manual and UNIBID. Standardisation for development », Program, vol. 17, n°2, 1983, p. 68-85, cité par A. Fleury, op. cit., p. 89-90 ; rapport Jackson ; Antoine Lefebure et Maurice Ronai, « Un nouvel ordre de la documentation : les limites de la coopération internationale », Le Monde Diplomatique, nov. 1979, p. 16-17 ; cité par A. Fleury, op. cit., p. 89-90. Cependant il y a eu un résultat concret avec l’apparition du n° ISSN (PGI/UNISIST II/4, p. 19).
[69] Lt. de David Stratmon au département d’état, 14 nov. 1957, doc. cit., p. 3 : « largely inoperative ».
[70] EU, box 1554 : lt. du département d’état à l’ambassade américaine à Paris, 9 déc. 1955 ; EU, box 826 : airgram de Perry Ellis au département d’état, 1er août 1962, p. 3 ; L. Evans, article dans Le Courrier de l’Unesco, fév. 1956, p. 12-14.
[71] 375 (729.4) A 61, XXI : rapport confid. de Lestage au DG, 17 avril 1959.
[72] Journal Métraux, 31 janv. 1952, p. 353 : il évoque une « interminable réunion chez Mme Myrdal », directrice du département des sciences sociales. Elle informe les membres du département que désormais, « chaque fois que nous inviterons un expert à entreprendre quelque projet ou à venir ici, il faudra en informer les gouvernements ou les commissions nationales. C’est donc un redoutable torrent de papier qui va s’abattre sur nous, car chaque lettre aux commissions nationales doit être reproduite au moins quinze fois ».
[73] Hélène Trintignant, op. cit., p. 136-138.
[74] Rapport du directeur général sur 1957, p. 133-136 ; NS/117, 28 juin 1954, 6 p. ; M. Batisse, « La coopération intergouvernementale », art. cit., p. 156 ; interview Batisse ; Sorin Dumitrescu, « Un domaine pionnier : l’environnement », art. cit. ; en 1955, l’Unesco crée un comité consultatif international des sciences de la mer ; puis en 1960 est établie la Commission océanographique intergouvernementale (COI), semi-autonome au sein de l’Unesco ; tous les Etats membres de l’Unesco ou des Nations Unies peuvent y participer ; le Comité scientifique de la recherche océanique (SCOR) du CIUS devient l’organe consultatif de la COI (Daniel Behrman, Science, technique …, op. cit., p. 43-44 ; 11C/ résol. 2.31 ; 12 C/PRG/6, 6 juill. 1962). De même, plus de 70 comités nationaux du MAB sont créés entre 1970 et 1974 (18C/79, 28 oct. 1974, p. 1). Dans le cadre du projet majeur des zones arides, l’Unesco encourage la mise en place par les Etats membres concernés de comités nationaux ou locaux de coopération (Rapport du directeur général sur 1957, p. 133-136). La DHI, premier programme intergouvernemental de l’Unesco, est organisée par un conseil intergouvernemental (plus léger qu’une commission), qui élabore le programme ; au niveau national, il y a des comités nationaux pour la DHI, dont le nombre a augmenté peu à peu. Il y avait aussi un niveau régional, mais pas de structure rigide ; c’était un mécanisme efficace selon Batisse et Dumitrescu (interview Dumitrescu ; M. Batisse, « La coopération intergouvernementale », art. cit., p. 152-161, p. 156). La structure administrative du MAB, de même que pour la DHI, consiste en un conseil intergouvernemental de coordination, où sont représentés les Etats et les organisations, gouvernementales et non gouvernementales, ainsi qu’en un réseau de comités nationaux et en un Secrétariat central situé à l’Unesco. Le programme MAB est doté d’un Secrétariat central à l’Unesco (A. Bioum Ihana, op. cit., p. 135) ; cela correspond à ce que souhaitait le gouvernement français, un « mécanisme léger et peu coûteux » (FR, Nantes, carton 78 : Observations du gouvernement français sur le programme de l’Unesco « L’homme et la biosphère », 14 aout 1969 ; NS/AZ/97, 4 sept. 1952 ; Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 61 ; FR, Nantes, carton 78 : comité consultatif de recherches sur les ressources naturelles, 2e session, 16 août 1967, rapport final, 14 p. ; 3e session, 6 août 1969, rapport final, 20 p. ; 4e session, 29 oct. 1971, rapport final, 10 p. ; compte rendu de la réunion du comité consultatif de l’Unesco sur les resssources naturelles, Canberra, 23-27 août 1971, par Georges Aubert, membre de la commission française pour l’Unesco ; M. Conil Lacoste, op. cit., p. 131.
[75] EU, box 1600 : observations of the government of the US on the report of the committee of experts on the international institute for the arid zone, mai 1950 ; Conseil économique et social, procès-verbaux officiels, annexe XI 31- E/1694 ; 4C/resol. 3.6 ; 5C/Resol. 2.23 ; 6C/Resol. 2.25 ; NS/AZ/114 ; 25 EX/11 ; 25 EX/Décisions 7.2 ; Daniel Behrman, Science, technique … , op. cit., p. 37-38 ; 11C/PRG/6, 23 sept. 1960, p. 1 ; ce comité se réunit deux fois par an (NS/AZ/66, 19 fév. 1952 ; Impact, vol. IV, n°4, p. 232-243 : « Les régions arides appellent une action internationale », par James Swarbricknh). De même pour l’échec du projet d’IIHA (330.19 (8) A 01 IIHA, V : rapport d’A. Cortesao à A. de Blonay, 3 juill. 1949 : souligne les énormes difficultés apportées au projet par « la centralisation excessive exercée par l’Unesco »).
[76] NS/154, 10 nov. 1958, 8 p. ; NS/159, 16 nov. 1959, 8 p. ; NS/164, 27 juin 1960 ; NS/164, 20 déc. 1961 ; M. Batisse, « La coopération intergouvernementale », p. 155 ; interview Batisse.
[77] 347.78 A 102 « -66 », IV : lt. de Bogsch à John Schulman, 11 oct 1951 ; lt. confid. de Hepp à Schulman, 11 oct. 1951; lt. de Hepp à John Schulman, 14 déc. 1951.
[78] Le comité de contrôle est composé d’ingénieurs de diverses nationalités, nommés par l’Unesco et le gouvernement égyptien ; 069(62)N/Abu Simbel/A 02, I : Nubie BC : rapport du comité de contrôle du projet de surélévation des temples d’Abou Simbel, 1e session, 9-13 oct. 1961 ; El Ahram, 8 déc. 1961 : « Un haut comité international présidé par Hassan Zaki pour superviser les opérations de sauvegarde d’Abou Simbel » ; II : lt. de Vrioni à Maheu, 24 mai 1962 : Vrioni observe que, lors de la réunion du comité de contrôle, des tensions se sont produites, l’atmosphère a été « assez orageuse », à cause des justifications spécieuses presentées par Abdel Mohti Abdel Wahab Amer, directeur du bureau technique pour la sauvegarde d’Abou Simbel auprès du ministère de la culture, pour justifier les retards en réalité « inexplicables » apportés a l’opération, justifications qui « ont indisposé plusieurs membres du comité ».
[79] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 171 ; cf. 13 C/PRG/4, paragr. 59-61 ; 15 C/52, 12 sept. 1968, paragr. 34. P. Jones, op. cit., p. 165-166 ; ED/MD/6, 27 déc. 1968 ; ED/MD/24, 30 juin 1972 ; ED/73/CONF.502.6, 29 mars 1974 ; ED/229, 18 juillet 1967 ; Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 37-46.
[80] DG/69/7, 2 sept. 1969, p. 3 ; Michael Brenner, « The Intergovernmental Oceanographic Commission and the Stockholm Conference : A Case of Institutional Non-Adaptation », International Organization, vol. 29, n°3, été 1975, p. 771-804.
[81] EU, box 3229 : report of the US delegation to the 17th session of the general conference, p. 12 : « bogged down under its own weight through the proliferation of sub-groups ».
[82] Rapport n°27 du MAB ; Sciences/MD/47, p. 11.
[83] En 1952, l’Unesco demande à 150 experts extérieurs des suggestions sur le projet de manuel sur la zone aride. Seules 50 réponses sont reçues (NS/AZ/97, 4 sept. 1952).
[84] 069 (62) N/Abu Simbel/A 02. II : lt. de van der Haagen à Hathaway, 10 août 1962 ; Le Monde, 28 juill. 1962.
[85] 307 ( 666.8) TA : lt. de Th. Diffré à Maheu, 21 fév. 1962 : le gouvernement de Côte d’Ivoire relance l’Unesco sur sa demande d’experts en matière d’information.
[86] Les trois premières années se passent à recruter du personnel, à chercher des locaux provisoires, à apprêter le nouveau bâtiment ; les gros problèmes d’organisation administrative que connaît cet institut, notamment au niveau du conseil de direction, entraînent d’importants retards dans sa mise en fonctionnement (RFA, carton 256 : rapport de During, Nuesse et Verniers, 22 juill. 1955, p. 21 ; lt. de Salat à Trutzschler, 26 déc. 1957.)
[87] Journal Métraux, 1er oct. 1953, p. 528 ; 14 oct. 1953.
[88] Ceux qui ne peuvent attendre, …, op. cit., p. 11-15 et 19.
[89] M. Prévost, op. cit., p. 195. Prévost, chef de mission en Malaisie, évoque le gros retard dans l’édification des ateliers, qui oblige à l’annulation de cours.
[90] Daniel Behrman, Réseaux du progrès…, op. cit., p. 12-29. L’institut est créé en 1958 à Powai, près de Bombay. Il commence temporairement à fonctionner à Worli, dans la banlieue de Bombay, dans des locaux provisoires, pendant que les travaux de construction se poursuivent à Powai. Mais ces travaux connaissent des problèmes et prennent beaucoup de retard. Ils ne sont toujours pas terminés en 1964.
[91] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 198-199 ; notamment pour le projet d’Algérie (p. 17-28) et celui d’Ethiopie (p. 37-46) : en Ethiopie, le projet commence en 1968, il est prévu pour cinq ans. Du retard est pris : les opérations de terrain ne commencent vraiment que début 1970 ; en 1972, aucun élève n’a terminé la 2de ni la 3e phase du cursus d’alphabétisation fonctionnelle, contrairement aux prévisions. 13C/PRG/4, paragr. 64, cité par P. Jones, op. cit., p. 161-162 : il était prévu que trois projets expérimentaux commenceraient en 1966, trois autres en 1967, et deux autres en 1968, chacun devant durer au moins trois ans ; il est prévu qu’ils exerceront rapidement une influence dans toute la région ; certains projets pilotes, au bout de deux ans, ont dû quasiment repartir de zéro, tels ceux d’Algérie et d’Equateur (Anna Lorenzetto, op. cit., p. 204-205). L’Evaluation critique souligne que l’aspect logistique du PEMA a été « un casse-tête permanent ». Le PEMA avait une structure logistique à deux échelons : l’équipement et les fournitures étaient commandés à l’étranger, dans les pays industrialisés, et cela donnait lieu à de nombreux retards de livraison, parfois de plus d’un an. Le second échelon logistique était intérieur aux pays des projets : là aussi il y avait des retards (Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 166-167).
[92] EU, box 3225 : airgram de Watson au département d’état, 13 mai 1971, p. 6-7 : il n’a vu aucun récepteur encore dans les classes, et aucun programme de télévision n’est encore prêt.
[93] Chantal Morelle et Pierre Jacob, Henri Laugier,..., op. cit., p. 295.
[94] ONU, RAG-2/330, box 107 : lt. de Rifat Habbab à Taghi Nasr, 27 août 1953, p. 1 ; box 108 : lt. de Theodorovic à Perez-Guerero, 9 mars 1955 : Theodorovic, expert de l’ONU, déplore l’extrême lenteur de l’administration de l’ASFEC, son esprit de « routine », les retards excessifs dans la mise à disposition des fonds, et la mauvaise transmision des informations ; « Notes Egypt community development », par C de … (illisible).
[95] SCHM 10 : mémorandum d’interview, de Jean Thomas, 24 juin 1953 ; SCHM 52 : lt. de Febvre à Carneiro, 22 mars 1953 ; lt. de G. Métraux à Carneiro, 31 oct. 1961 : la parution des Cahiers d’histoire mondiale continue à susciter d’« innombrables difficultés » et à subir un « retard considérable » ; lt. de Guy Métraux à H. Hauser, 25 mars 1963 ; lt. de G. Métraux à François Crouzet, 1er aout 1966 ; SCHM 53 : très nombreuses lettres de l’éditeur (H. Hauser) à G. Métraux, se plaignant du grand retard pris : la situation est « catastrophique du fait que notre retard s’aggrave constamment », ecrit Hauser à G. Métraux le 21 sept. 1961 ; lt. de Hauser à G. Métraux, 21 fév. 1963 ; SCHM 52 : lt. de G. Métraux à Crouzet, 16 mars 1967 ; lt. de G. Métraux à Crouzet, 4 mars 1968.
[96] ED/91, 28 fév. 1951, 17 p., p. 13.
[97] EU, box 1562 : rapport confid. de Sam Moskowitz, de l’ambassade américaine à Caracas, au département d’état, 12 nov 1957, 6 p., p. 3.
[98] E. Delavenay, op. cit., p. 355.
[99] Mémorandum on fundamental education in Liberia, par Nathaniel V. Massaquoi, doc. cit.
[100] En 1960, Veronese reconnaît dans un discours que son « démarrage a pour diverses raisons été plus lent que celui des deux autres », et admet l’existence de « certains tâtonnements » (discours de Veronese, 29 janv. 1960, p. 4-5) ; l’Unesco reconnaît que, le projet étant très ambitieux, « les dix années d’exécution du projet majeur ont constitué une période d’exploration pendant laquelle on n’a fait qu’aborder, sans plus, un problème très complexe » (Evaluation du projet majeur Orient-Occident, op. cit., p. 2.). Kirpal observe lui aussi cette lenteur (Prem Kirpal, art. cité, p. 71-73).
[101] Collectif, Histoire de l’Afrique, Paris, éditions Jeune Afrique/Stock/Unesco, 1981.
[102] X 07.83 Maheu, VI : rapport de mission de R. Habachi au Liban, 29 déc. 1972, p. 3.
[103] A cause de problèmes administratifs, en 1957, sa construction n’est toujours pas achevée (CUA/84, 17 déc. 1957, 2 p.).
[104] C’est le cas notamment dans le projet pilote d’éducation de base de Chine en 1949 : cf. La santé au village, op. cit., p. 15-16.
[105] 375 (86) A 63 VP : lt. de F. Porta à Hughes, 24 nov 1951.
[106] 375 (729.4) A 61, III : lt. de Métraux à Bowers, 9 juin 1948 ; IX : lt. de Métraux à Bowers, 27 mai 1949 ; V : lt. de Bowers à Bonhomme, 18 sept. 1948 : Bowers reconnaît avec lucidité : « il nous est très difficile de nous rendre compte par correspondance et à si longue distance » de la situation ; XVII : lt. de Bowers à Opper, 29 sept. 1950 : Bowers se dit « conscient des frustrations » qu’Opper connaît en Haïti, notamment des gros retards dans le versement des fonds. Il défend le siège des accusations d’« inertie » et d’« inefficacité », et proteste qu’au contraire le siège fait tout ce qu’il peut, et il l’engage à « patienter encore un peu » (« inertia », « inefficiency », « if you could be patient a very little longer »).
[107] Ce problème se pose ainsi pour l’ASFEC (ONU, RAG-2/330, box 107 : lt. de Rifat Habbab à Taghi Nasr, 27 août 1953, p. 2) ; il se pose aussi avec beaucoup d’acuité à Marbial ; ainsi en octobre 1949, Grenoilleau dit qu’il réclame depuis des semaines en vain un moyen de transport à l’Unesco ; la jeep de l’Unesco est démolie (375 (729.4) A 61, XVII : lt. de Grenoilleau à Bowers, 10 oct. 1949) ; en nov. 1950, l’état très mauvais de la route Jacmel-Marbial, souvent inondée, pose de graves problèmes (XVIII : lt. d’Opper à R. Nicolas, 28 nov. 1950).
[108] 329.18 A 53 CIPSH , VI : lt. de Thomas à Bosh-Gimpera, 8 nov 1949, note.
[109] 3 A 31 Register of legal documentation in the world : mémo de T. Ilosvay à K. Szczerba-Likiernik, 20 janv. 1954, 5 p., p. 1 ; lt. de K. Szcezrba-Likiernik à J. Meyriat, 17 avril 1952.
[110] 3 A 31 Register of legal … : mémo du chef de la division des impressions au directeur adjoint du département des sciences sociales, 5 mai 1953 ; RP, 19 nov. 1954 : Le Monde, 4 nov. 1954.
[111] 3 A 54/53 Social and Human…, Ia : rapport sur l’objet, la portée et la méthodologie d’une étude consacrée aux tendances principales de la recherche dans le domaine des sciences sociales et humaines, par P. Auger, 13 mars 1964, 10 p., p. 10.
[112] P. Lengyel, op. cit., p. 44-46 ; 13 C/PRG/12, 13 p. ; 13 C/PRG/40, 12 nov. 1964, 2 p. ; 13 C/PRG/DR.9, 6 nov. 1964, 1 p. ; 13 C/PRG/DR.10, 6 nov. 1964, 1 p. ; 3 A 54/53 Social and Human... Ia : lt. de Hochfeld à Bertrand, 27 janv. 1964 ; II : lt. de Hochfeld à Bertrand, 24 nov 1964 ; Ia : rapport d’Auger, 13 mars 1964, doc. cit., p. 10.
[113] SCHM 7 : contrat entre l’Unesco et la commission internationale pour une histoire scientifique et culturelle de l’humanité : 21 janv. 1952. Cf. art. 4 ; 6C/PRG/12, 25 mai 1951, 15 p., p. 9.
[114] 8C/PRG/7, 15 juill. 1954, p. 8.
[115] SCHM 7 : rapport de Carneiro au DG à la 11e conférence générale, 1er sept. 1960, 6 p., p. 1.
[116] SCHM 17 : « Notes on the history of mankind : cultural and scientific development », par Julian Huxley, 1950, 13 p., p. 4-5; 12 C/PRG/11, 14 août 1962, p. 1.
[117] SCHM 9 : lt. de Maheu à Guy Métraux, 28 fév. 1962 ; SCHM 17 : lt. de G. Métraux au DG, 1er sept. 1962 : il se désespère que la publication soit « remise aux calendes grecques ».
[118] SCHM 24 : 4 GA/Doc.N°II, p. 6, 12-13 ; SCHM 9 : lettre d’Evans à Carneiro, 16 sept. 1955 ; 9C/PRG/9, 20 août 1956, p. 6 ; 10 C/17, 15 sept. 1958, p. 1 ; SCHM 9 : lt. de Guy Métraux à Carneiro, 25 sept. 1956 ; J. Huxley, Memories II, op. cit., p. 69-70 ; Lien-Link n°73 : nécrologie de Guy Métraux par Witold Zyss ; SCHM 17 : « Notes on the history of mankind : cultural and scientific development », par Julian Huxley, p. 4 ; lt. de Carneiro à Huxley, 27 août 1959 ; lt. de G. Métraux à Huxley, 10 fév. 1960 ; SCHM 7 : 55 EX/SR.3 (prov.), 26 nov. 1959, p. 6-7 ; SCHM 66 : lt. de G. Métraux à François Crouzet, 25 sept 1969.
[119] Rapport de la table ronde d’avril 1970, doc. cit., p. 34.
[120] Jean-Luc Mathieu, Les institutions spécialisées des Nations Unies, Paris, Masson, 1977, p. 217.
[121] G. Fradier, « Orient Occident. Une analyse de l’ignorance », article cité.
[122] XO7.21(44)NC, IV : doc. CN 27 sur le projet majeur Orient-Occident, par Y. Brunsvick, 22 mai 1962 ; EU, box 819 : program committee meeting, 8-9 janv. 1960, a summary report, US national commission, p. 10.
[123] 14C/69, 14 oct. 1966, annexe I, 11 p., p. 3.
[124] Report of the US delegation to the 17th session of the general conference, doc. cit., p. 12 : « a melange » ; « no central focus » ; « bogged down under its own weight through the proliferation of sub-groups » ; « appears to have been lost sight of ».
[125] Rapport n°27 du MAB, 58 p. ; Sciences/MD/47, p. 7 ; 18C/79, 28 oct. 1974, 3 p., p. 2.
[126] 375 (729.4) A 61, XVIII : lt. de Métraux à J. Comhaire, 16 oct. 1950 ; lt. de Métraux à Akrawi, 15 mars 1951 ; XIX : lt. de Métraux à Walter Goldschmidt, 25 avril 1952.
[127] Rapport n° 27 du MAB ; Sciences/MD/47, p. 7 ; 18C/79, 28 oct. 1974, 3 p., p. 2.
[128] RU, FCO 55/ 448 : note confid. de M.W. Holdgate, non datée : « no clear aim ».
[129] Télégramme de Francfort à Poujade, 13 juin 1972, doc. cit.
[130] 3 A 54/53 Social and Human…, I : lt. de J. Hochfeld à Friedman et Bertrand, 18 mars 1963.
[131] 3 A 54/53 Social and Human…, I : lt. confid. de N. Bammate à Gomes Machado, 20 mars 1963.
[132] 3 A 54/53 Social and Human..., Ia : « Comments by UK National Commission on the Unesco preliminary note on the object, scope and methods of a study on the main trends of research in the social and human sciences », doc. non daté.
[133] 3 A 54/53 Social and Human ..., I a : mémo de B. Monsour à Machado, 24 avril 1963.
[134] 3 A 54/53 Social and Human ..., I a : SS/CUA/Trends/3, 13 mars 1964, par Auger, p. 1 ; II : mémo de Bertrand à Maheu, 2 juill. 1964.
[135] cité dans 3 A 54/53 Social and Human ..., I a : lt. de Maheu à Bertrand, 4 juin 1963.
[136] 3 A 54/53 Social and Human ..., I a : comments by UK National Commission..., doc. cit. : « it fails to make clear the exact purpose of the proposed study and its form is confused. Some passages seem to contradict others ».
[137] 3 A 54/53 Social and Human ..., I a : lt. de J. d’Ormesson à Machado, 26 août 1963.
[138] 3 A 54/53 Social and Human ..., I a : lt. de Maheu à Bertrand, 4 juin 1963.
[139] 3 A 54/53 Social and Human …, IV : lt. de A.J. van Vliet à Friedman, 6 nov. 1969 ; note de J. Havet à M. Elmandjra, 19 nov. 1969 ; Lengyel observe que le vol. 2, paru en 1978, long de 1600 p., divisé en 2 vol., est « assez indigeste et clairement déséquilibré » (P. Lengyel, op. cit., p. 44-46 : « quite indigestible and notably unbalanced »).
[140] P. Lengyel, op. cit., p. 22.
[141] Comme le comité consultatif sur l’éducation des adultes en 1951 (ED/91, 28 fév. 1951, 17 p., p. 16).
[142] Comme la délégation allemande en 1974 (RFA, Bestand B30, Band 544 : remarques générales de la délégation allemande sur le projet de programme et de budget pour 1969-70, chap. 3).
[143] 330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. de Corner à Purnell, 3 sept. 1947, p. 2. ; ICIIHA/4, 14 mai 1948 ; lt. de Corner à Purnell, 19 déc. 1947 ; lt. de Huxley à Walter Laves, 22 sept. 1947 ; Unesco/NS/IIHA/16, 10 juin 1948 ; III a : lt. de K. Holland à Huxley, 17 mars 1948 ; note de Corner, 30 mai 1948, 9 p., p. 1-3 ; IV : rapport confid. de Corner à Auger, 15 oct. 1948, p. 3-4 ; lt. de Corner à Auger, 27 nov. 1948 ; rapport de Celia Neves au DG, 6 nov. 1948, 8 p., p. 7 ; lt. de Corner à Huxley, 19 nov. 1948. L’Éducation nationale, 1er juill. 1948, article de Paul Rivet, art. cit.
[144] Michel Batisse, « Les réserves de la biosphère : élaboration et mise au point du concept », Nature et ressources, vol. XXII, n°3, juill.-sept. 1986, p. 2-11, p. 2-4.
[145] L’administration nationale dans ses relations avec les organisations internationales, conclusions d’une enquête effectuée dans 14 Etats, Bruxelles, IISA, 1951, 92 p. ; Roger Grégoire, Administrations nationales et organisations internationales ; les problèmes administratifs qui se posent aux nouveaux Etats du fait de leur participation à l’ONU et aux institutions spécialisées, Unesco, 1955, 88 p.
[146] W. Laves et Ch. Thomson, op. cit., cité par G. Archibald, op. cit., p. 250 ; International Organization, automne 1976, vol. 30, n°4, Edward H. Buehrig, « The tribulations of Unesco », p. 680.
[147] X 07.83 Torres Bodet, I : lt. de Torres Bodet à Ernest O. Melby, 28 fév. 1949 : « If the countries of the world think that it is enough to have founded an organisation like Unesco and to continue subscribing the scanty budget at its disposal, they deceive themselves profoundly, like the father who assumes that, by paying the school fees of his sons, he has done all that was necessary towards their education. [...] If the governements state, within Unesco’s walls, that they will strive to secure a system of education designed for peace, but, outside Unesco, arrange their whole lives for war, which of the two will the listening peoples believe - the mild official of Unesco who visits them from time to time, primer in hand, or the statesman who proclaims to them that peace can be preserved only with artillery ? »
[148] ONU, RAG-2/76, box 11 : rapport de Louis Gros, 7 nov. 1949, p. 13-14 ; rapport de Gustavo Duran, 21 juill. 1950, 16 p., p. 7.
[149] Ceux qui ne peuvent attendre, …, op. cit., p. 8.
[150] En 1951, l’Unesco travaille à la question de l’alphabet kannada, à Mysore. Mais cela n’aboutit à rien, car finalement, les autorités de Mysore renoncent à lui adresser une demande officielle à ce sujet (408.1 : lt. de Bowers à Elvin, 1er juin 1951 ; lt. de Maheu à Elvin, 18 juin 1951). Exemples analogues sur les projets d’alphabétisation en Afrique dans les années 1960 (N. Gaudant, op. cit., p182.) ; et en Turquie (EU, box 1552 : article du journal turc Yeni Sabah, 17 fév. 1955, par S.E. Siyavusgil, « The Unesco Story »).
[151] 37 A 31 Éducation de base, fonds commun …, I : « Meeting of heads of sections to discuss the fifth chapter of the report on fundamental education », 3 p., 30 août 1946 ; Educ./6/1947, 13 mars 1947, 10 p., p. 2-3 ; Tzentzenhuaro…, op. cit., p. 35.
[152] Bulletin trimestriel d’éducation de base, août 1949 et avril 1950.
[153] EU, box 2246 : FE/Conf./17, 15 nov. 1947 : memorandum by the venezuelian government on fundamental education.
[154] Unesco, Aims and activities, op. cit., p. 12.
[155] Rapport du DG sur 1955, p. 54-55 ; cité dans P. Jones, op. cit., p. 80-81 ; 375 (520) : lt. de J.W. Taylor au ministre des affaires étrangères du Japon, 24 janv. 1952 ; lt. de Torres Bodet au ministre des affaires étrangères du Japon, 30 juin 1952 ; lt. de R. Naidu à Tadakatsu Suzuki, 9 mars 1953 ; lt. d’Ichiro Kawasaki à Evans, 5 août 1955.
[156] ONU, RAG-2/330, box 107 : rapport de R. Habbab à T. Nasr, juill. 1953, p. 2 ; RU, FO 371/107191 : lt. de J.L. Nevinson à E.R. Warner, 30 juin 1953.
[157] 375 (86) A 63 VP : lt. de ? (illisible) à Bowers, 17 sept. 1948 ; rapport de Sanchez au DG, 15 mars 1949, p. 3.
[158] EU, box 1563 : lt. de l’ambassade américaine de Phnom Penh au département d’état, 18 nov 1957, p. 2-4 ; ONU, RAG-2/330, box 107 : lt. d’Evelyn Rauch à Eleanor M. Hinder, 25 fév. 1955.
[159] RU, FO 371/97165 : lt. de Chancery, British legation, Monrovia, au Foreign Office, 15 avril 1952 ; lt. de F.R. Cowell à A.A. Dudley, 8 mai 1952 : « ginger up the Monrovian Bureaucrats » ; lt. confid. de R. Allen à C.F. Capper, 28 juin 1952 : « they should ginger up the Liberians » (les agents de l’Unesco « devraient secouer les bureaucrates de Monrovia »).
[160] RU, FO 371/107191 : lt. de Cowell à Adiseshiah, 29 juin 1953.
[161] RFA, Bestand B 91, Referat 601, Band 16 : rapport de K. Pfauter, 24 fév. 1956 ; Le Monde, 26 déc. 1957, p. 6 : « L’appréciation mutuelle des cultures de l’Occident et de l’Orient par l’Unesco » ; Unesco activities in Japan, fév. 1956, par la Japanese national commission for Unesco, 62 p., p. 26-31 ; EU, box 1560 : télégramme confid. de Dulles à l’ambassade américaine, 14 mai 1957 ; EU, box 1563 : lt. de Harlan B. Clark au département d’état, 15 nov. 1957, p. 2-3 ; discours de Veronese, 29 janv. 1960, p. 4-5.
[162] X 07.83 Maheu, IIb : notes pour le voyage du DG aux Etats-Unis, 26 fév. 1963, p. 1-2.
[163] Le Monde, 26 nov. 1960, p 2 : « La délégation française à l’Unesco organise diverses manifestations sur le thème : rapprochement de l’Orient et de l’Occident » ; La France contribue au projet par le lancement en 1959 d’un enseignement expérimental du chinois au lycée de Montgeron (« Le projet majeur Orient-Occident », par Etienne Brunswic, art. cit.)
[164] « Le projet majeur Orient-Occident » par Etienne Brunswic, art. cit. ; RFA, Bestand B 91, Band 252 : lt. de Wilhelm Platz au ministère de l’intérieur de RFA, 14 déc. 1957.
[165] Notamment au sujet de la signature des contrats (malentendus et désaccords, problèmes juridiques) ; 069(62)N/Abu Simbel/A 02, I : lt. de S. Okacha au DG, 3 août 1961 ; lt. de S. Okacha au DG, 16 sept. 1961 ; lt. de Maheu à Okacha, 22 sept. 1961.
[166] 375 A 031 CREFAL confidential : mémo confid. de M. de Clerck à J. Knapp, 21 fév. 1974.
[167] OHRO, interview d’Evans, p. 624: « that my international organization was in no position to fight governments, even when they broke their agreements ».
[168] Interview Tocatlian.
[169] 379.2 (675.571) : mémo de J. Auerhan, 19 sept. 1974.
[170] Ainsi, l’Unesco décide de contacter le British Colonial Office et les services coloniaux français au sujet du projet d’Haïti ; (EU, box 2241 : télégramme de Caffery au secrétaire d’état américain, 4 mai 1947) ; de plus, en août 1951, sur la demande de l’Unesco, la commission nationale française organise une réunion officieuse au Quai d’Orsay, pour présenter le rapport de l’Unesco sur l’usage des langues vernaculaires dans l’éducation aux fonctionnaires français intéressés et obtenir leur avis officieux. De même, une réunion officieuse est organisée en août 1951, sur demande de l’Unesco, par la commission nationale britannique au Colonial Office à Londres, pour obtenir l’avis officieux des fonctionnaires coloniaux britanniques sur ce rapport. Marcel Destombes se rend également à Bruxelles, pour obtenir l’avis officieux du ministère des colonies sur le rapport de l’Unesco (408.1 : lt. confid. de Marcel Destombes au DG, 29 août 1951 ; lt. confid. de M. Destombes au DG, 6 sept. 1951) ; Maheu dénonce le fait que le rapport ait été soumis à l’examen préalable de trois Etats membres, « qui se trouvent être les trois principales puissances coloniales » ; il évoque « les justes critiques qu’un pareil traitement préférentiel peut nous valoir de la part des autres Etats membres » (408.1 : lt. confid. de Maheu à Blonay et Guiton, 10 sept. 1951, p. 4).
[171] RU, CO 1045/1266 : plusieurs docs. ; 375 (41-5) A 06 ; N. Gaudant, op. cit., p. 135 ; Éducation de base et éducation des adultes, vol. VII, n°2, avril 1955, p. 77, « Faites-en l’expérience », par Norman F. Spurr ; Educ/23/1947 ; Educ/28/1947, 24 avril 1947, p. 13 ; EU, box 2241 : télégramme de Caffery au secrétaire d’état, 4 mai 1947 ; box 2246 : Fundamental education progress report, FE.Conf./5, 22 oct. 1947, p. 5 ; RU, FO 371/88915 : lt. de H. Dorman à Miss Salt, 20 mars 1950 ; RU, ED 157/32 : A brief appraisal of the education programme of Unesco, fév. 1955, 13 p. ; les administrateurs coloniaux britanniques s’intéressent particulièrement au Crefal, et le font visiter en août 1952 par un de leurs agents pour déterminer quelles expériences développées à Patzcuaro pourraient être appliquées avec profit en Côte-d’Or britannique, et si la création d’un centre sur le modèle du Crefal serait utile en Afrique de l’ouest britannique ; mais l’agent conclut que cela n’est pas souhaitable (RU, FO 371 /107231 : rapport confid. de W. Lloyd Shirer au Director of social welfare and community development, Accra, août 1953).
[172] N. Gaudant, op. cit., p. 147, 164, 166 ; EU, box 1600 : télégramme confid. de K. Holland au département d’état, 6 fév. 1950 ; G.H. Camerlynck, L’éducation de base dans les territoires d’outre-mer. Problème politique, économique, technique et financier, service fédéral de l’éducation de base de l’AOF, 1953, 27 p., p. 5-6, 12 ; en 1955, le gouvernement français crée le « Conseil supérieur de l’éducation de base outre-mer » (XO7.21(44)NC, II : sous-comité de l’éducation de base, essai de définition d’une doctrine française en matière d’éduc de base, rapport de M. Pauvert, 10 janv 1955 ; EU, box 1562 : lt. de J. Graham Parsons au département d’état, 14 nov. 1957.
[173] E. Dartigue, op. cit., p. 201.
[174] DG/69, 1er déc. 1969, p. 7 ; interview Deleon ; P. Jones, op. cit., p. 163.
[175] ED-75/WS/47, p. 30-31, juill. 1975, cité par D. Sioen, op. cit., p. 92-94 ; Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 35-36, 77-78.
[176] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 206.
[177] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 222.
[178] Ex: Corner observe, suite à un entretien avec le ministre des affaires étrangères de Bolivie, que « la Bolivie n’est pratiquement pas informée du projet amazonien » (330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. de Corner à Purnell, 19 déc. 1947 (« Bolivia is practically uninformed about the Amazon project ») ; le Brésil tergiverse pour ratifier la constitution de l’IIHA (II : lt. de Corner à Malina, 9 fév. 1948 ; I : lt. de Torres Bodet au ministre des affaires étrangères du Brésil, 15 avril 1947) ; en octobre 1948, Corner déplore que le soutien des pays amazoniens soit peu fiable : il observe qu’« il y a un grand fossé entre les promesses florissantes des conférences et la réalisation des obligations ». Les promesses faites par ces Etats de ratifier la convention de l’IIHA et de trouver des fonds pour la commission intérimaire en 1949 n’ont toujours pas été réalisées, et leur réalisation semble être « au point mort » (IV : rapport confid. de Corner à Auger, 15 oct. 1948, 4 p. ; « there is a great gap between the flowing promises of conferences and the solid performance of obligations » ; « at a standstill »).
[179] ONU, RAG-2/330, box 108 : « Notes Egypt Community Development » ; interview Lestage ; 37 : 362 .92 (5-011) « -66 » IIIa : lt. de Fernig à Labouisse, 20 nov. 1956.
[180] Ex : réticence des Etats amazoniens à financer l’IIHA (330.19 (8) A 01 IIHA, IV : lt. de Corner à Auger, 27 nov. 1948 ; III a : lt. d’Establier à Malina, 27 avril 1948 ) ; l’expérience d’Haïti est handicapée par la rétractation du gouvernement haïtien en 1947 au sujet de la responsabilité financière, et par les fluctuations du gouvernement haïtien à ce sujet dans les années suivantes (mémorandum de Bowers, 7 janvier 1947, doc. cit., p. 6-7).
[181] RU, FO 371/97165 : rapport de Baxter, 1952 ; lt. de Capper à R. Allen, 25 mars 1952 ; lt. de Capper à A. Eden, 7 juin 1952.
[182] EU, box 1568 : rapport confid. de Kellermann au département d’état, 6 juill. 1959, 11 p., p. 6.
[183] 371.67 (666.8) TA : lt. de Jean Meyer à Henry Cassirer, 21 juin 1965.
[184] EU, box 3225 : airgram de Watson au département d’état, 13 mai 1971, p. 9.
[185] ONU, RAG-2/330, box 107 : rapport de J.J.A. Frans, 15 août 1954, p. 1-8 ; lt. de Paul Everett à Frans, 20 août 1954 ; rapport d’Evelyn Rauch à Eleanor Hinder, 25 fév. 1955, 7 p.
[186] 375 (86) A 63 VP : lt. de F. Porta à Hughes, 24 nov. 1951 ; lt. de G. Francovich à Blonay, 4 avril 1952.
[187] 372/8/MP 01, V : lt. de R. Diez Hochleitner à J. Guiton, 1er déc. 1960.
[188] 375 (86) A 63 VP : lt. de ? (illisible) à Bowers, 17 sept. 1948 : déplore le désintérêt des Etats d’Amérique latine pour le projet de Marbial.
[189] Exemples : enquête sur les ressources naturelles du continent africain (5 A 31 Review of the natural resources of the African continent, I : CL (59) 90, 4 juin 1959 ; cette lettre circulaire obtient des réponses souvent critiques ou une absence de réponse) ; enquête sur les besoins éducatifs en Afrique, 1959-60 : sur les 22 pays et territoires sur lesquels porte l’enquête, 11 seulement répondent au questionnaire, et souvent sans enthousiasme (ED/Africa/2, 15 janv. 1960, p. 3-4) ; projet majeur des zones arides (9C/Résol. 2.61; 372/8/MP 01, II : communiqué de presse n°1499, 23 juill. 1956 ; 11C/PRG/6, 23 sept. 1960, p. 1 ; FR, Nantes, carton 136 : CL/1999, 26 mars 1969 ; CUA/97, 31 août 1959, p. 6) ; J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 59.
[190] CUA/92, 27 fév. 1959.
[191] 375 (666) TA /AMS : rapport d’André Lestage au DG, 1er avril 1957, p. 1-4 : au sujet du Liberia : « il était clair que personne n’avait rien préparé et nul ne semblait se soucier de répondre ». En revanche, pour le rapport Les Services bibliographiques dans le monde, le Britannique Robert Collison, qui se charge de la mise au point de ce rapport à partir de 1955, se réjouit de la « bonne volonté » et du « zèle » avec lequel 60 des 70 Etats consultés ont répondu (CUA/72, 30 janv. 1956, p. 3).
[192] ED/Africa/2, 15 janv. 1960, 28 p., p. 3-4.
[193] Ex : X 07.83 Jean Thomas : notes à l’occasion du voyage de M. Thomas en Amérique latine, 26 août 1958 : « les autorités argentines nous ont fait savoir en février 1958 par la voie de l’ambassade que des difficultés insurmontables les empêchaient de collaborer à l’Index » ; CUA/3, 28 sept. 1950 ; CUA/5, 15 déc. 1950 : l’Unesco recommande à chaque Etat membre de créer un organisme national qui établirait un plan en matière de services bibliographiques, de publier des bibliographies nationales thématiques, d’instaurer le dépôt légal, de créer des centres nationaux d’information bibliographique, et un comité international consultatif permanent de bibliographie ; mais les Etats y répondent très inégalement.
[194] Ex. : en 1964, l’Unesco organise un stage régional d’études sur « le rôle des musées dans l’Afrique contemporaine », à Jos-Lagos (Nigeria) ; c’est le premier stage consacré au problème du développement des musées en Afrique. Tous les Etats africains membres de l’Unesco y sont invités. Mais seuls 17 y participent, au regret de l’Unesco (CUA/128, 7 mai 1965).
[195] Ex. : conférence de Belem, 1947 (EU, box 2242 : lt. de George H. Zentz au secrétaire d’état, 6 sept. 1947, 7 p., p. 2-4 ; 330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. de Corner à Purnell, 3 sept. 1947, 5 p., p. 1 et 4) ; conférence d’Iquitos, 1948 (330.19 (8) A 01 IIHA, IV : rapport confid. de Corner à Auger, 15 oct. 1948).
[196] Ex. : convention sur le droit d’auteur : 347.78 A 102 « -66 », IV : lt. de Hepp à Arthur Fischer, 14 déc. 1951 ; 347.78 A 102/064 (44) « 51 » : CL/468, 23 janv. 1951 : le DG relance les gouvernements pour qu’ils envoient des commentaires au projet de convention, car ils négligent de le faire ; lt. de Hepp à André de Blonay, 26 avril 1951 : « peu de gouvernements nous ont fait parvenir une réponse à ce jour » ; 347.78 A 102 « -66 », IV : note d’Arpad Bogsch à J. Thomas, 5 oct 1951 : l’Unesco doit encore relancer les Etats retardataires, comme le Brésil ; le problème se poursuit au fil des années (X 07. 83 Thomas, II : compte rendu de mission en Thaïlande, au Japon et en Chine, octobre 1960, p. 22). Autres ex. : convention du patrimoine mondial (T. Postel, p. 50-51 et 79) ; convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé : certains pays comme les Etats-Unis y sont hostiles (SCX/PRIV.2, 3 nov. 1956, par J. Thomas ; EU, box 820 : lt. confid. de James H. Douglas au secrétaire d’état, 1er juill. 1960 ; box 826 : rapport confid. de la délégation américaine à la 1e conférence des hautes parties contractantes à cette convention, juill. 1962, 3 p. ; EU, box 819 : lt. confid. de Donald A. Quarles au secrétaire de la défense, 25 août 1958).
[197] X 07.83 Maheu, I : rapport de Maheu au DG, 22 juin 1956, p. 10.
[198] EU, box 1562 : lt. de William Owen au département d’état, 6 nov. 1957, p. 2 : « nepotism ».
[199] Ex. : pour l’IIHA : 330.19 (8) A 01 IIHA, IV : lt. confid. de Celia Neves au DG, 6 nov. 1948 ; lt. de Corner à Huxley, 19 nov. 1948 ; lt. de Corner à Auger, 19 nov. 1948 ; lt. de Corner à Auger, 27 nov. 1948 ; V : lt. de Torres Bodet au ministre des affaires étrangères du Brésil, 10 mars 1949 ; lt. de Torres Bodet au ministre des affaires étrangères du Venezuela, 14 mars 1949 ; rapport de Cortesao à Blonay, 3 juill. 1949 ; article du Journal of commerce, Rio, 6-7 mars 1950.
[200] Il est en effet prévu que le centre devienne effectif lorsque dix Etats membres auront ratifié sa convention ; en 1961, seuls huit Etats l’ont fait (M. Conil Lacoste, op. cit., p. 108 ; M. Batisse, « La coopération intergouvernementale », art. cit., p. 157 ; EU, box 822 : CIPC/44, 31 mars 1961, Prospects of the International Computation Centre, p. 1-2).
[201] P. Lengyel, op. cit., p. 24-25.
[202] CUA/92, 27 fév. 1959 ; SHC/CS/188/19, 7 mai 1968, 45 p. ; SHC/MD/13, 26 oct. 1970, 76 p. ; film n°258, 1970 ; SHC/EUROCULT/1 à 8, oct. 1969 ; film n°295, 1972.
[203] FR, Nantes, carton 123 : communication au conseil des ministres de M. Edmond Michelet, sur la conférence de Venise, non datée ; RU, FCO 13/443 : correspondances ; RP, 9 sept. 1970 : Le Monde, 29 août 1970, et 6-7 sept. 1970 : Isabelle Vichniac, « Prise de conscience » ; L’Express, 7 sept. 1970 : « Les pélerins de la culture ». L’Humanité ; RU, FCO 13/443 : rapport confid. sur une réunion avec R. Hoggart, 25 nov. 1971 ; confid. note for Mr. Mathieson’s meeting with Mr. Hoggart, 25 nov. 1971.
[204] EU, box 3223 : report of the US observer delegation to the conference of ministers of European member states responsible for science policies, juin 1970, p. 6-7.
[205] X 07.83 Maheu, VI : note de synthèse sur la visite du DG en Egypte, 16 mars 1973, 6 p., p. 1-3.
[206] OHRO, interview d’Evans, p. 626.
[207] Evelyn Gagné, Stratégies de développement en éducation proposées par l’Unesco pour le Bangladesh. Recherche des implications pour l’éducation de la femme bengale, PhD en éducation, Ottawa, Canada, 1977, Ecole des Etudes Supérieures, p. 214-215.
[208] 347.78 A 102 « -66 », IV : lt. de Hepp à John Schulman, 14 déc. 1951.
[209] Journal Métraux, 20 janv. 1955 ; EU, box 1556 : « World Currency », par Robert LeFevre, in Gazette Telegraph, 14 mars 1956. Cependant le département d’état soutient ce système et le défend contre les attaques dont il est l’objet dans la presse américaine et au congrès (EU, box 1556 : lt. de Robert C. Hill, assistant secrétaire d’état, au sénateur John Marshall Butler, 3 mai 1956).
[210] ONU, RAG 2/76 box 7 : lt. de L.B. Ges à Tor Gjesdal, 9 avril 1952.
[211] Actes de la première conférence des commissions nationales européennes, doc. cit., p. 6-7.
[212] Veronese, carton 33 : note non datée non signée.
[213] Roger Heacock, Unesco and the media, HEI, études et travaux, n°15, Genève, 1977, Institut universitaire des Hautes Etudes Internationales, 62 p., p. 37-54 et 62 ; Christian Science Monitor, Boston, 25 mai 1976, « A Russian Threat to the International Press » ; interview Pauvert.
[214] EU, box 3225 : airgram de Watson au département d’état, 13 mai 1971, p. 6-7 ; I. Marcais, op. cit., p. 93-99.
[215] 330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. de Carneiro à Huxley, 16 avril 1947 ; lt. de Huxley à Carneiro, 12 mai 1947 ; II : lt. de Corner à Malina, 18 fév. 1948 ; « a foreign intrusion » ; IV : rapport confid. de Corner à Auger, 15 oct. 1948.
[216] 375 (666) TA : lt. de Jablow à Adiseshiah, 8 mai 1951.
[217] Rapport de mission de W. Rankin au Liberia, 1952, cité par N. Gaudant, p. 170-171.
[218] 375 (666) TA /AMS : extrait d’un rapport non signé, 1er janv. 1956, p. 2 ; lt. d’André Lestage au DG, 1er avril 1957, p.2 ; EU, box 1556 : lt. de Richard L. Jones au département d’état, 2 avril 1956.
[219] Claude Auroi, « Métraux et les Andes », art. cit., p. 17-18, 21, 28 ; 330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. de Bernard Mishkin à Bowers, 22 sept. 1947 ; André-Marcel d’Ans, « Le contenu d’Itinéraires 2 », in Présence d’Alfred Métraux, Paris, Unesco, 1992, p. 5-28, p. 9-10 et 19 ; Le pied à l’étrier, op. cit., lt. de Métraux à Verger, 26 fév. 1954 : « La Bolivie est en pleine révolution. […] Le nouveau président Paz Estenssoro est un type très sympathique qui m’a conquis à ses idées » ; Journal Métraux, 19 nov. 1953 ; 23 nov. 1953.
[220] X 07.83 Torres Bodet, III : compte rendu de la visite du DG à Genève, par Maheu, avril 1949, 8 p., p. 5-6.
[221] 375 (729.4) A 61, VIII : lt. de Métraux à Bowers, 2 avril 1949.
[222] Educ/59, 26 fév. 1948, p. 5,7 ; Educ/64, 5 avril 1948, p. 3 ; 375 (729.4) A 61, XIX : lt. de Paul Jaume à Adiseshiah, 20 mars 1952 ; Monographie sur l’éducation de base n°4, op. cit., p. 53.
[223] Interviews Lestage, Pauvert ; M. Prévost, op. cit., p. 27.
[224] 02 (540) A 61 Delhi, I : lt. de S.R. Ranganathan à E.J. Carter, 10 oct. 1950 : « tragedy », « failure » ; lt. de S.R. Ranganathan à E.J. Carter, 9 fév. 1951 ; lt. de Petersen à Kalia, 8 déc. 1950 ; lt. de Ranganathan à Carter, 26 janv. 1951 : « slowness », « incompetence », « my worst fears are happening to have been true in regard to the Delhi pilot project. Procrastination is not the least of them. Poor Mr. Sydney has to vegetate. Inertia is so global » ; lt. de Ranganathan à Carter, 9 fév. 1951 : « the dead weight of local bureaucracy » ; lt. de Ranganathan à Carter, 7 mars 1951 ; lt. de Carter à Petersen, 15 mars 1951 ; lt. de Carter à Lu Gwei-Djen, 27 mars 1951; lt. de Kalia à Carter, 6 juin 1951 : « sitting at the mouth of a volcano which could burst out any moment » ; lt. de Ranganathan à Carter, 16 oct. 1951 ; lt. de DasGupta à Sydney, 2 nov. 1951.
[225] 02 (540) A 61 Delhi/101 : mémorandum concernant le projet d’accord entre l’Unesco et le gouvernement des Indes sur l’expérience témoin « Bibliothèque publique ‘Unesco-Delhi’ », 10 p., non daté, p. 2-5, 7-10 ; lt. d’Ashfaque Husain, ministère de l’éducation de l’Inde, à Torres Bodet, 17 avril 1951, 4 p., p. 3 ; projet d’accord, non daté, 4 p., article II.2 ; doc. strictement confid., non daté : « Bibliothèque publique ‘Unesco-Delhi’ : variantes possibles aux clauses de l’accord », 2 p.
[226] Quelques exemples parmi d’autres : 307 :384.4 (540) A 01 AIR/AMS : rapport de M. Flores, 24 mai 1960 ; lt. de Cassirer à Tor Gjesdal, 21 déc. 1959 : Cassirer déplore que, dans le projet All India Radio, le gouvernement indien considère l’Unesco comme « une source utile de financement », mais ne veut pas considérer le projet comme un projet de l’Unesco ou comme un projet commun ; il déplore que cette attitude négative du gouvernement indien « a beaucoup réduit la valeur que l’expérience indienne présente pour l’Unesco (« as a useful source of funds » ; « has greatly reduced the value which the Indian experiment has for Unesco ») ; lt. de Gjesdal à Kirpal, 24 mars 1960 ; 375 (666) TA /AMS : lt. de Joseph Jablow à Adiseshiah, 2 avril 1952 ; lt. de John B. Henry à Byron S. Hollinshead, 11 juin 1957.
[227] 062(62) Nubie, I : mémorandum de van der Haagen au DG, 30 juill. 1959.
[228] Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade, op. cit., p. 330-331.
[229] S. Sagnard, op. cit., p. 37 ; E. Dartigue, op. cit., p. 135 ; résolution du conseil de sécurité de l’ONU sur le Congo, 14 juill. 1960, citée dans Jacques Dalloz, Textes sur la décolonisation, Paris, PUF, Que sais-je, 1989 ; Public Papers …, vol. V, p. 93 ; M. Prévost, op. cit., p. 83 ; André Varchaver, « Maheu et le système des Nations Unies », art. cit. ; G. Bourreau, op. cit., p. 51-52 ; Lien-Link n°78, « Au « beach » de Léopoldville », par Nino Chiappano ; « Souvenirs toujours vivants de mes missions au Cambodge » par Mariella Tabellini, art. cit. ; Mbuyu Mujinga Kimpesa, L’opération de l’Unesco au Congo-Léopoldville et le diagnostic des réalités éducatives congolaises : 1960-64, thèse de doctorat, sciences de l’éducation, Genève, 1983, p. 10 : « l’enjeu principal de l’intervention des Nations Unies au Congo était l’immensité des richesses du sol et du sous-sol congolais en général et katangais en particulier », p. 669-670, 682-683 ; selon Kimpesa, le problème du manque de cadres nationaux au Congo au lendemain de l’indépendance n’était pas criant au point de justifier une assistance d’urgence de l’Unesco. Pour lui, cette opération s’est en fait expliquée par des raisons économiques, à savoir la peur des Occidentaux de perdre leurs capitaux humains et matériels investis au Congo (entreprises agro-minières, notamment au Katanga), si l’URSS mettait la main sur ce pays.
[230] Mbuyu Mujinga Kimpesa, op. cit., p. 631-637, 645.
[231] Rapport de Mary Smieton, juill. 1965, doc. cit., p. 6.
[232] 371.67 (666.8) TA : lt. de Jean Meyer à Henry Cassirer, 21 juin 1965 ; lt. de Cassirer à Meyer, 19 août 1965 ; rapport de mission final de Vignes, 24 juin 1963.
[233] ONU, box 77 : deux câbles de John Fobes à Masmoudi, ministre des affaires étrangères de Tunisie, 4 juill. 1973 ; lt. confid. de Maheu à Rudolph A. Peterson, 30 juillet 1973 ; lt. de Maheu à Hedi Nouira, premier ministre de Tunisie, 7 juill. 1973 : il demande que des négociations secrètes soient mises en place afin de libérer ces experts, « le plus discrètement possible » ; l’un des trois experts arrêtés, Michel Cantal-Dupart, est un ancien dirigeant de l’UNEF et ancien participant aux événements de 1968 ; lt. confid. de Maheu à Mohamed Masmoudi, 23 juill. 1973 ; télégramme de Brendow à Waldheim, non daté : Cantal Dupart a été arrêté le 2 juill., « emprisonné par les autorités tunisiennes » et « torturé » ; l’ONU doit intervenir car les démarches entreprises par l’Unesco n’ont rien donné ; interview Roux. Interview Cantal-Dupart.
[234] Projet lancé en 1969, visant à aider le gouvernement indien à la sélection de graines à haut rendement, au moyen de l’alphabétisation fonctionnelle et de la diffusion d’une radio paysanne ; EU, box 3225 : airgram de Culley au département d’état, 23 août 1971, p. 7-8.
[235] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 204-205.
[236] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 17-28. En outre, ce projet pilote, placé sous l’autorité du ministère de l’enseignement primaire et secondaire, a souffert de l’absence de coordination réeelle entre les divers ministères.
[237] Evaluation critique du PEMA, op. cit. : Ethiopie, p. 37-46 ; Guinée, p 52-53 ; Inde, p. 62 : le projet s’y est heurté à l’hostilité des « nombreuses couches de bureaucratie de l’Inde » ; Madagascar, p. 86-87 : après s’être opposé à l’idée d’un projet expérimental modeste et limité à trois régions géographiques, le gouvernement s’est finalement rallié au plan de l’Unesco, mais a continué à en combattre l’exécution par des moyens directs et indirects, jusqu’à la fin prématurée du projet.
[238] Rapport de mission de C. Beeby, 31 janv. 1969, p. 3, cité dans P. Jones, op. cit., p. 176-177.
[239] EU, box 3225 : airgram de Culley au département d’état, 23 août 1971, p. 12-13 : « a threat to the vested interests of the older regular literacy program ».
[240] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 52-53, 100-101, 111, 152, 167-169.
[241] EU, box 823 : « Lest We Forget… », par Joe Price, sept. 1961, p. 1 ; box 824 : lt. de Frederick G. Dutton, assistant secrétaire d’état, au sénateur Morse, 22 mars 1962, 3 p. ; box 819 : lt. de Temple Wanamaker à Miss Katherine C. Reed, 1er mars 1960, 4 p. ; American Mercury, oct. 1959 : « Unesco invades our schools », par John T. Flynn.
[242] Veronese, carton 32 : lt. de J. Thomas à Veronese, 1er sept. 1960.
[243] EU, box 2242 : lt. de George H. Zentz au secrétaire d’état, 6 sept. 1947, p. 5-6.
[244] Rapport cité, p. 16.
[245] 347.78 A 102/064(44) « 47 » : press release n°323, 23 sept. 1947 ; rapport du 27 août 1947, DA/1, p. 3 ; rapport introductif aux travaux de la commission provisoire d’experts en droit d’auteur, sept. 1947, par François Hepp, p. 7 ; note confid. de Huxley, 1947 ; NC/Copyr/WP/1, 27 fév. 1948 ; EU, box 1603 : lt. confid. de l’ambassade américaine à Berne au département d’état, 15 mai 1950 ; J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 330, 332-333 ; 347.78 A 102/064 (44) « 49 » : DA/26, 3 août 1949 : comité d’experts sur le droit d’auteur, propositions et remarques soumises par des experts, 8 p., projet du juge Wysanski, p. 5-8 ; lt. de Francois Hepp à Wenzel Goldbaum, 3 oct. 1949 ; RFA, Bestand B 91, Band 53 : lt. d’Eugen Ulmer au Bundeskanzler, 20 juill 1951 ; FR, Relations culturelles 1951-52, carton n°242 : lt. du ministère des affaires étrangères au secrétaire d’état à l’éducation nationale, 26 déc. 1952 ; lt. du secrétaire d’état à l’éducation nationale au ministère des affaires étrangères, 4 déc. 1952 ; 347.78 A 102 « -66 », IV : lt. d’Arpad Bogsch à Arthur Fischer, 9 oct. 1951 ; RFA, Bestand B 91, Band 53 : rapport d’Eugen Ulmer, sept. 1952 ; Die Neue Zeitung, 7 nov. 1952 ; Die Welt, 1er sept. 1952 : « Deutsche Schrifsteller protestieren » ; Neue Zürcher Zeitung, 22 nov. 1951, « Eine urheberrechtliche Weltkonvention der Unesco », par A. Troller.
[246] 372 (8) MP01 A 63 (81), III : lt. de Stanley Applegate à Oscar Vera, 12 nov. 1960, p. 1, 6-7 ; V : rapport de Pierre Henquet à Blat Gimeno, non daté, p. 1-4 ; lt. d’Angel Oliveros, 10 août 1964 ; rapport semestriel d’Angel Oliveros, janv.-juin 1964 ; VIa : rapport semestriel d’Angel Oliveros, juill.-déc. 1964, 4 p. ; 372/8/MP 01 A 136, II : lt. de Moreira à Covarrubias, 25 juin 1964 ; 372 (8) MP01 A 63 (81), VIa : rapport semestriel de Marquez, janv.-juin 1965, p. 1-5 ; lt. confid. de Henquet, 22 juin 1965 ; IV : rapport de mission au Brésil par Jean Chevalier au DG p.i., 15 mai 1962, p. 3 ; V : rapports de Maria Graciela Ortiz E., de Rolando Miranda Sanchez, de Gonzalez Latuf, docs. cit. ; lt. d’Applegate à Oscar Loubriel, 20 mai 1964 ; VIa : rapport de l’expert Angel Diego Marquez, mars 1965 ; rapport de Pierre Henquet à Blat Gimeno, 13 juill. 1964, p. 1-4.
[247] RU, FO 371 /107231 : rapport confid. de W. Lloyd Shirer, août 1953, 9 p., p. 1-2, 7-9 ; P. Jones, op. cit., p. 83.
[248] 375 A 031 CREFAL confidential : note confid. sur la situation interne du Crefal, 3 avril 1974.
[249] Querelles entre l’Italie et l’Espagne pour la concession des fouilles à Sabagoura, en 1960 ; querelles entre Américains, Allemands et Polonais au sujet du Soudan en 1961. Ces conflits sont arbitrés par Louis Christophe et van der Haagen (069 (62) Nubie IV : lt. de Christophe à van der Haagen, 31 mai 1962 ; lt. de Bersu à van der Haagen, 4 juin 1962). Christophe s’occupe aussi en 1962 de régler le problème de la réclamation de la mission archéologique de Turin d’obtenir une extension de sa concession ; il lui donne à fouiller la forteresse de Kalabcha (dossier : Turin CA 120/37) ; en 1961 se produisent des conflits entre la mission américaine Simpson et la mission de Milan sur la répartition des concessions (069 (62)N/A 114/113 (73) : lt. de Christophe à van der Haagen, 8 juin 1961). En 1962, l’expédition archéologique Yale-Pennsylvania demande une concession dans le Nord de l’Egypte (lt. de Vrioni à Maheu, 16 janv. 1962).
[250] Educ/23/1947 ; Educ/28/1947, 24 avril 1947, p. 13 ; Educ./6/1947, 13 mars 1947, 10 p., p. 9.
[251] Educ./62, 7 avril 1948 ; La santé au village, op. cit., p. 9-12 ; 375 (51) ; Leo Fernig, « Some Unesco Memories », 3 p. , p. 2 ; Unesco, 50 années …, op. cit., p. 90 ; 375 (729.4) A 61, VII : lt. de Bowers à Fyfe Robertson, du Picture Post, Londres, 3 mars 1949.
[252] 375 (729.4) A 61, II : lt. de Métraux à Bowers, 8 avril 1948 ; XIV : lt. de Ballesteros à Bowers, 7 nov 1949 ; journal Métraux, 9 juin 1948, p. 269.
[253] Journal Métraux 13 fév. 1953 ; 20 mai 1953.
[254] Journal Métraux, 8 juill. 1957.
[255] Journal Métraux, 16 fév. 1954.
[256] X 07.83 Maheu, I : rapport confid. de mission au Pérou, de Maheu au DG, mai 1956, p. 20-27.
[257] Miguel Soler Roca, « Le projet majeur d’éducation en Amérique latine », art. cit.
[258] 372/8/MP 01 A 136, II : lt. d’Alejandro Covarrubias à José Blat Gimeno, 10 mai 1964.
[259] 372/8/MP 01, V : lt. de Diez Hochleitner à Guiton, 1er déc. 1960 ; lt. de Vera à Ricardo, 3 mai 1961 ; note confid. non signée, 1961 ; lt. de Vera à Diez Hochleitner, 2 mai 1961 ; lt. de Jonquières à Thorp, 15 juin 1962.
[260] 372/8/MP 01, V : lt. de Vera à Ricardo, Santiago, 3 mai 1961 ; note de Vera, 28 juin 1961 ; lt. de Vera à Hochleitner, 7 sept. 1961 ; lt. de Vera à Oscar Fuentes Pantoja, 22 nov 1961 ; VI : rapport non signé du 19 déc. 1962.
[261] 372/8/MP 01, I : rapport d’Oscar Vera à M. Akrawi, 26 déc. 1956, p. 4-5.
[262] 372/8/MP 01, IV : lt. confid. d’A. de la Guardia à Diez-Hochleitner, 3 août 1959.
[263] 372 (8) MP01 A 63 (81), III : lt. de Stanley Applegate à Oscar Vera, 12 nov. 1960, p. 1, 6-7 ; V : rapport de Pierre Henquet à Blat Gimeno, p. 1-4 ; lt. d’Oliveros, 10 août 1964 ; rapport semestriel d’Angel Oliveros, janv.-juin 1964 ; VIa : rapport semestriel d’Angel Oliveros, juill.-déc. 1964, 4 p. ; rapport semestriel de Marquez, janv.-juin 1965, p. 1-5 ; 22 juin 65 : lt. confid. de Henquet ; 372/8/MP 01 A 136, II : lt. de Moreira à Covarrubias, 25 juin 1964.
[264] Tendances principales …, op. cit., p. 153 ; 3 A 54/53 Social and Human …, IV : lt. de D.C. Velissaropoulos, délégué permanent de Grèce, à Maheu, 23 oct. 1970, 4 p.
[264] P. Lengyel, op. cit., p. 46.
[265] Interview Larnaud ; Lien-Link n°77 : « La machine à enseigner », par Paul Perrot, et « Les voleurs (Léopoldville, 1964) » par Paul Perrot (« désillusions », « triste bilan ») ; M. Prévost, op. cit., p. 82-84 ; E. Dartigue, op. cit., p. 135, 139-144, 146, 148, 157 ; EU, box 821 : télégramme de l’ambassade américaine de Paris au département d’état, 12 sept. 1960 ; M. Kimpesa, op. cit., p. 3-4, 10-11 ; « Au « beach » de Léopoldville », par Nino Chiappano, art. cit. L’Unesco se heurte au tout puissant Bureau de l'Enseignement Catholique (BEC), dirigé par des Jésuites, qui avait eu pendant un demi-siècle de domination coloniale la mainmise sur l’éducation au Congo belge, et qui voit l’Unesco comme une concurrente ; l’hostilité du BEC se focalise sur le Yougoslave Dragi Najman, le chef de la mission Unescongo à partir de 1963 ; sur la pression du BEC et du gouvernement, il est rappelé au siège en fév. 1965 ; Lien-Link n°77 : « L'affaire (Léopoldville, 1965) », par Paul Perrot : « Suppôts de Satan ou de l'impérialisme américain, peut-être même agents de Moscou, nous étions un danger pour l'hégémonie belge, nos utopies modernistes écartaient les jeunes Congolais de la voie royale des humanités gréco-latines et flamandes. Surtout nous menacions la mainmise de l'Église sur l’enseignement. Nous disposions quant à nous d'un argument souvent décisif : à l’Hôtel Royal, à l'abri dans un coffre-fort des Nations Unies, un lourd dossier renfermait les pièces irréfutables d’une « affaire » mettant en cause les plus coriaces de nos adversaires et qui aurait fait scandale même dans le chaos nauséabond du moment. La consigne était de n'en point parler, de se limiter au besoin, si un point clé de la Réforme risquait d'être remis en question, à quelque allusion discrète, au dossier dont chacun connaissait ou soupçonnait l'existence ».
[266] EU, box 3225 : airgram de Watson, 13 mai 1971, 9 p., p. 9.
[267] Educ/23/1947.
[268] Mémorandum de J. Bowers, 7 janvier 1947, doc. cit., p. 6-7 ; EU, box 2241 : télégramme de Caffery au secrétaire d’état américain, 4 mai 1947 ; EU, box 2246 : FE.Conf./5, p. 5, 22 oct. 1947.
[269] Henry Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 134-135.
[270] Rapport sur le projet du Cambodge, par J.J.A. Frans, 15 août 1954, 8 p., p. 1.
[271] RU, FO 371/107191 : lt. de F.R. Cowell à Warner, 20 août 1953 : « political intrigue ».
[272] Interview Keating (Keating a fait une mission de trois mois en Libye pour préparer la mise en place de ce projet).
[273] H. Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 136-137, 207.
[274] 307 (666.8) TA : rapport de H. Vignes à Navaux, 14 nov. 1962 ; lt. de E. Andriantsilaniarivo au directeur du BMS, 1er mars 1963 ; rapport semestriel de H. Vignes, non daté ; rapport de mission final de H. Vignes, juin 1963 ; lt. de Vignes à Navaux, 4 mars 1963 ; lt. de Vignes à Navaux, 5 déc. 1965 ; lt. de Vignes à Navaux, 30 mars 1963 ; lt. de Vignes à Navaux, 20 août 1965 ; lt. de Vignes à Navaux, 21 juill. 1962 ; lt. de Jean Meyer à Henry Cassirer, 21 juin 1965 ; lt. de Vignes à Navaux, 3 oct. 1965 ; lt. de Cassirer à Meyer, 19 août 1965 ; rapport de Vignes à Navaux, 8 sept 1962 ; rapport de Vignes à Navaux, 14 nov. 1962 ; lt. de Francis Bebey à Henry de Jong, 22 nov. 1962 ; interview Pauvert ; André-Jean Tudesq, op. cit., p. 168.
[275] Interview Larnaud ; Monographie sur l’éducation de base n°4, p. 44, 50 ; W. Laves et Ch. Thomson, op. cit., p. 143-144 ; M. Marshall, op. cit., p. 146 ; J. Opocensky, op. cit., chap. 5 ; 18 EX/9, 29 nov. 1949, p. 1-2 ; cité dans P. Jones, op. cit., p. 69-70 ; Journal Métraux, 21 avril 1948 ; 22 avril 1948 ; 7 mai 1948 ; 375 (729.4) A 61, II : lt. de Metraux à Bowers, 12 avril 1948 ; III : lt. de Laves à Beeby, 11 mai 1948 ; lt. confid. de Métraux à Bowers, 7 mai 1948 ; EU, box 2248 : lt. de l’ambassade américaine à Port-au-Prince au département d’état, 17 avril 1948 ; lt. confid. de l’ambassade américaine à Port-au-Prince au département d’état, 28 avril 1948 ; 375 (729.4) A 61, III : lt. de Marshall à Bowers, 11 mai 1948; II : lt. de Métraux à Bowers, 8 avril 1948 ; III : Haiti Journal, 8 mai 1948 : « Quelle tristesse ! » ; lt. de Métraux à Bowers, 10 mai 1948 ; Haiti-Journal, 11 mai 1948 : « Une lettre de M. Arthur Bonhomme » ; lt. de Bonhomme à Bowers, 12 mai 1948 ; III : lt. de Bonhomme à Métraux, 17 mai 1948 ; lt. de Bonhomme à Bowers, 17 juin 1948 ; IV : lt. de Métraux à Bowers, 5 juill. 1948 ; V : lt. de Rex à Bowers, 20 oct. 1948 ; lt. de Rex à Bowers, 30 oct. 1948 ; EU, box 2253 : lt. de l’ambassade américaine à Port-au-Prince au département d’état, 2 nov. 1948 ; box 1602 : rapport de John H. Burns, 23 mars 1950 ; 375 (729.4) A 61, VI : lt. de Métraux à Bowers, 9 nov. 1948 ; VIII : lt. de Métraux à Bowers, 10 avril 1949 ; XII : rapport de Bowers, 27 août 1949 ; XIII : lt. de Bowers à ADG éducation, 19 sept. 1949 ; Monographie sur l’éducation base n°4, op. cit., p. 59 ; Unesco and catholic collaboration, op. cit., p. 38-46, 63 ; XX : lt. d’Akrawi au DG, 15 sept. 1952 ; XXI : lt. de Bernot à Lestage, 6 fév. 1954 ; H.W. Howes, « Education des adultes, … », art. cit., p. 47 ; journal Métraux, 20 juin 1948.
[276] 375 (86) A 63 VP : lt. non signée adressée à Bowers, 17 sept. 1948.
[277] Ceux qui ne peuvent attendre, …, op. cit., p. 11-15 et 19.
[278] Interview Cassirer ; Henry Cassirer, Un siècle de combat …, op. cit., p. 136-137. En revanche, le projet de radio rurale éducative, en langue vernaculaire, a mieux fonctionné, car il n’y a pas eu d’opposition de la part des Français et des élites urbaines : en effet la radio était beaucoup moins chargée d’enjeux politiques que la télévision.
[279] EU, box 3225 : airgram de Culley au département d’état, 23 août 1971, p. 1-3 ; M. Prévost, op. cit., p. 195.
[280] Ex. : le projet d’éducation de base en Libye (mémorandum d’Adiseshiah, 1er juin 1953, doc. cit., p. 8) ; la mission de l’Unesco à Cuzco en 1951 (Cuzco, la reconstruction de la ville …, op. cit., p. 3).
[281] RP 10, 6 janv. 1948 : Le Figaro, 30 déc. 1947 : « La session de l’Unesco à Mexico représente un tournant dans son activité » ; RP 9, 13 janv. 1948 : Arts, 18 déc. 1947 ; XO7.21(44)NC, I : L’Aube, 5 mars 1948 : « La Commission nationale pour l’éducation, la science et la culture s’est installée hier au Quai d’Orsay » ; Le Figaro, 5 mars 1948 : « la Commission nationale de l’Unesco s’installe à Paris » ; Le Populaire, 5 mars 1948 : « Edouard Depreux a installé hier la Commission nationale de l’Unesco » ; Le Figaro, 5 mars 1948, « La France à l’Unesco », par André Siegfried.
[282] X07.21(44)NC, I : Le Figaro, 5 mars 1948, p. 1 et 6 : « La France à l’Unesco », par André Siegfried.
[283] FR, Relations culturelles 1951-52, Oeuvres diverses, 2.91 Unesco, carton 242 : lt. du ministre des affaires étrangères au ministre de l’intérieur, 27 août 1951.
[284] Educ/28/1947, 24 avril 1947, p. 8 ; K.N. Marshall, « The fundamental education program of Unesco », Harvard Educational Review, 20, 30, 1950, p. 139-148, p. 144 ; cité dans P. Jones, op. cit., p. 65-66 ; Monographie n°4 sur l’éducation de base, p. 7 et 11 ; 375 (729.4) A 61, III : lt. de Marshall à Bowers, 11 mai 1948 ; lt. de Love O. Leger à Huxley, 26 juin 1948 ; VII : lt. de Métraux à Bowers, 24 janv. 1949 ; lt. de Métraux à Bowers, 1er fév. 1949 ; XO7.21(44)NC, I : rapport sur les activités de la division d’éducation de base pour la commission nationale française, 11 juin 1949 ; 375 (729.4) A 61, VII : lt. de Bowers à Métraux, 11 fév. 1949 ; XVIII : lt. de Camille Lhérisson, secrétaire d’état de l’éducation nationale d’Haïti, au DG, 12 janv. 1951 ; lt. d’Adiseshiah à Lhérisson, 8 fév. 1950.
[285] Mémo confid. de Josiah Bennett, 18 sept. 1947, doc. cit. ; 375 (51) : lt. de Chu Chia-hua à Huxley, 30 oct. 1947.
[286] N. Gaudant, op. cit., p. 169-170, 176 ; 36 A 653 (666) 278 : doc. du 18 mai 1957 ; interview Lestage.
[287] Cuzco, la reconstruction …, op. cit., p. 3.
[288] EU, box 1562 : lt. d’A. Guayaquil au département d’état, 12 nov. 1957.
[289] Une expérience africaine de tribune radiophonique au service du développement rural, Ghana, 1964-1965, Paris, Unesco, 1968, 75 p. ; interview Cassirer ; H. Cassirer, Un siècle de combat …, op. cit., p. 136-137 et 140-143.
[290] Projet de télévision éducative mené au Niger de 1964 à 1978, conjointement par le ministère de l’éducation nationale nigérien et le ministère français de la coopération et du développement (I. Marçais, op. cit., p. 99-100 ; film n°1686, 1973).
[291] 307 ( 666.8) TA : lt. de Henri Vignes à Pierre Navaux, 21 juill. 1962 ; doc. « 1963-64 programme long-term project data sheet » ; doc. IVOREM 1 (Rev.), 11 mars 1964.
[292] Rapport du DG sur 1962, p. 25.
[293] 372 (8) MP01 A 22, I : rapport de R. Maheu, non daté, p. 29.
[294] 372(8)MP 01 A 197 : en 1956, à la suite de la conférence des ministres de l’éducation à Lima, des lettres enthousiastes sont envoyées à l’Unesco par des ministres de l’éducation ; 372/8/MP 01, I : rapport de Adiseshiah au DG, 22 sept. 1956 ; lt. d’Arthur Gagliotti à Adiseshiah, 9 avril 1957 ; rapport du DG sur 1957, p. 109 ; 372 (8) MP01 A 22, III : 2e session du comité consultatif intergouvernemental pour l’extension de l’enseignement primaire en Amérique latine, rapport provisoire, 4 mars 1958, p. 7 ; 372/8/MP 01, III : « Actes de la réunion célébrée à l’Unesco entre les membres du Secrétariat et les délégations latino-américaines, en relation avec le projet majeur », 3 déc. 1958, p. 5-10 ; EU, box 820 : report of the US delegation to the 3rd meeting of the Unesco intergovernmental advisory committee of the extension of primary education in Latin America, Mexico, 14-19 mars 1960, p. 6 et 8 ; 372/8/MP 01, VII : doc. 50/25, signé Blat Gimeno, 31 août 1966.
[295] Dans les années 1960, le shah entreprend la « révolution blanche » en Iran, qui consiste en 19 principes visant au développement économique du pays. Cette entreprise comporte notamment un aspect éducatif, avec la proclamation de l’éducation gratuite et obligatoire pendant huit ans, et la création d’une « armée du savoir » : les conscrits bacheliers font un service civil en répandant l’enseignement dans les villages ; un plan national d’alphabétisation est lancé ; le gouvernement iranien demande à l’Unesco de le soutenir dans cette action, et obtient un soutien important de l’Unesco et de l’Unicef, indépendamment même du PEMA ; le shah établit le Comité national d’alphabétisation en 1965, et promulgue la Charte de la révolution éducative en 1968. Mohammad Reza Pahlavi, Réponse à l’histoire, Paris, Le livre de poche, 1981, 381 p., p. 118, 143-144, 219 ; P. Jones, op. cit., p. 176-177 ; 379.2 (55) A 6 Army of knowledge : lt. de G.A. Raadi à Maheu, 19 oct. 1962 ; lt. de Maheu à Raadi, 5 nov. 1962 ; avant-projet d’aide conjointe Unicef-Unesco à l’Iran pour la formation des cadres de l’Armée du Savoir et son équipement en matériel d’enseignement, doc. non daté ; lt. d’Adiseshiah à Eghbal, sans date ; lt. de Maheu à P.N. Khanlari, 26 déc. 1962 ; lt. de A.A. Hekmat à Maheu, 19 fév. 1963 ; rapport de M. Eghbal, 19 avril 1963 ; lt. de Jean Guiton à C.J. Opper, 16 janv. 1963.
[296] 379.2 (675.571) : mission du 7 au 20 déc. 1974, rapport de mission ESM/FDC, 8 p., étudiant la réalisation du « Projet d’éducation extra-scolaire financé par le PNUD, visant à inculquer aux jeunes les connaissances nécessaires à l’amélioration de leur niveau de vie par les moyens d’information de masse (presse rurale, radio éducative), début en 1973, durée 2 ans ». Le rapport fait référence à l’étude de Théodore Hanf et alii, Éducation et développement au Rwanda, problèmes, apories, perspectives, Weltforum Verlag, Munich, 1974, et à l’article « Le développement national », contribution du gouvernement rwandais au séminaire sur l’éducation de base, Unicef, Nairobi, 22-26 oct. 1974.
[297] 3 A 31 : Equality of rights ... : « Activities and Procedures of Unesco », « Hearing before a subcommittee of the Committee on foreign relations of the United States Senate », 88e congres, 1e session, 4 mars 1963, p. 19-20.
[298] Veronese, carton 25 : lt. de P. Arpesani, de l’ambassade d’Italie à Mexico, à Veronese, 12 août 1957 : « concorre a formare l’orientamento e la mentalità dei futuri insegnanti di questi paesi che è nostro interesse politico e morale di aiutare a fiorire seconde la comune radice latina ».
[299] MAPA/5 AC/7, 9-13 septembre 1963.
[300] A. Fleury, op. cit., p. 77 ; interview Tocatlian.
[300] Rapport du DG sur 1971, p. 106-107 ; rapport du DG sur 1972, p. 110-111 ; interview Tocatlian ; EU, box 3225 : airgram de l’ambassade américaine au département d’état, 24 déc. 1970, p. 14 ; airgram de l’ambassade américaine à Paris au département d’état, 16 avril 1970, p. 4-5 ; report of the US delegation to the 17th session of the general conference, p. 12-13.
[301] OHRO, interview d’Evans, p. 236-237 ; EU, box 2243 : US National Commission, 3rd meeting, 22 sept. 1947 ; 347.78 A 102/064(44) « 47 » : lt. non signée adressée à Waldo Leland, 18 sept. 1947 ; ONU, RAG-2/76, box 14 : DA/Conf.3/34, rapport du comité d’experts en matière de droit d’auteur, 23 oct.-4 nov. 1950, p. 23.
[302] Le gouvernement américain participe activement à la DHI, entre autres en créant au sein du département d’état un Bureau de l’eau pour la paix, et organisant en 1967 à Washington une conférence internationale sur le thème « L’eau pour la paix », suivie par plus de 6000 scientifiques de 96 nations (X 07.83 Maheu, V : visite du DG à Washington, oct. 1967, p. 23-28).
[303] A. Fleury, op. cit., p. 77 ; interview Tocatlian ; rapport du DG sur 1971, p. 106-107 ; rapport du DG sur 1972, p. 110-111 ; interview Tocatlian ; EU, box 3225 : airgram de l’ambassade américaine au département d’état, 24 déc. 1970, p. 14 ; report of the US delegation to the 17th session …, doc. cit., p. 12-13 ; EU, box 3225 : airgram de l’ambassade américaine de Paris au département d’état, 16 avril 1970, p. 4-5.
[304] Ils veulent en particulier faire jouer un rôle actif à la NASA. EU, box 3224 : report of the US delegation to the 89th session of the Unesco executive board, juin 1972 ; RU, FCO 55/448 : note confid. de M.W. Holdgate ; X07.21/43-15 A562 : Germany. Briefing for DG : longue note sans titre ni date ; FR, Nantes, carton 78 : note confid. pour le président du comité des sciences de la commission nationale, 1er fév. 1971.
[305] XO7.21(44)NC, I : rapport sur les travaux de la commission nationale, année 1949, par Louis François, p. 4-5.
[306] XO7.21(44)NC, I : résolution du Comité Éducation de la Commission nationale, 12 oct. 1954.
[307] 12 C/9, 8.18, 13 C/9, 15.10, cité dans G. Bourreau, op. cit., p. 30-32 ; XO7.21(44)NC, IV : commentaires et propositions du gouvernement français sur le programme et budget 1965-66, 25 juin 1963, 14 p., p. 7-8 ; FR, cabinet du ministre, carton 166a, lt. de M. Sudreau à Couve de Murville, 4 juin 1962 ; lt. de Couve de Murville à Sudreau, 12 juill. 1962 ; note de J. Basdevant pour le cabinet du ministre, 12 juill. 1962 (docs. cités dans G. Bourreau, op. cit., p. 30-32).
[308] Pierre de Senarclens, La crise des Nations Unies, op. cit., p. 95-96, cité par G. Archibald, p. 210.
[309] EU, box 2242 : lt. confid. de George H. Zontz au secrétaire d’état, 9 août 1947 ; box 2244 : USDel/16, Inter.Cul./1, Mexico City, 6 nov. 1947, US delegation, 2nd session of the general conference of the Unesco, IIHA, par Herbert J. Abraham ; EU, box 1564 : note confid. de l’ambassade américaine à Rio au département d’état, 4 mars 1948.
[310] Report of the US delegation to the 17th session ..., doc. cit., p. 11.
[311] FR, Nantes, carton 78 : note confid. pour le président du comité des sciences de la commission nationale, 1er fév. 1971.
[312] EU, box 1602 : rapport confid. de K. Holland à Ch. Thomson, 30 mars 1950, p. 9 ; RP/42, 13 sept. 1948 : « A New International Fair », New York Herald Tribune, 28 août 1948; EU, box 1602 : US delegation to the committee of experts on draft agreement of the importation of educational, scientific and cultural materials, Genève, 1-15 mars 1950 ; G. Archibald, op. cit., p. 190.
[313] Lien-Link n°82 : « Luther H. Evans, « Librarian » et directeur général », par Gérard Bolla ; Le Monde diplomatique, mars 1969 : « Unesco. Vers une révision de la convention sur le droit d’auteur » ; 16 C/20 ; RU, FCO 13/439 : télégramme confid. de Mason, 1er nov. 1971 ; télégramme confid. de Douglas, 29 oct. 1971 ; report of the US delegation to the 84th session of the executive board, doc. cit., p. 8.
[314] X 07 A 120/197 UNSA : « US Government Comments and Recommendations on Unesco’s Program and Budget for 1967-1968 », 31 mai 1965.
[315] RP/16, 19 fév. 1948 : L’Italia Socialista, 1er fév. 1948.
[316] EU, box 2242 : lt. confid. de George H. Zontz au secrétaire d’état, 9 août 1947.
[317] FR, relations culturelles 1951-52, carton 242 : lt. du ministre des affaires étrangères à plusieurs ministres et secrétaires d’état, non datée.
[318] Film n° 603, 1962 ; film n° 2329, 1962 ; MC/45, janv.-fév. 1962 ; FR, Nantes, carton 134 : note de Jean Fines du 14 fév. 1962 ; EU, box 825 : report of the US delegation to the Unesco meeting of experts on the development of information media in Africa, 24 janv.-6 fév. 1962, par Robert E. Hartland, 26 mars 1962, p. 7, 28-30; XO7.21(44)NC, IV : commentaires et propositions du gouvernement français sur le programme et budget de l’Unesco 1965-66, 25 juin 1963, p. 12.
[319] 307 (666.8) TA : lt. de Henri Vignes à Pierre Navaux, 21 juill. 1962 ; rapport de Vignes à Navaux, 8 sept. 1962 ; Henry Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 193-194, 203 ; Unesco in a decisive decade, op. cit., p. 20-27 : « The educational media and national development », par Wilbur Schramm.
[320] 330.19 (8) A 01 IIHA, IIIa : « Background notes on the Hylean Amazon Conferences, Iquitos and Manaus, par Corner, 30 mai 1948, p. 9 ; RP/16, 19 fév. 1948 : Ritchie Calder, « Science Is Unesco’s Strong Point », in Discovery.
[321] 330.19 (8) A 01 IIHA, IIIa : lt. de Corner à Malina, 12 mars 1948 ; « At all costs avoid the word exploitation and do not suggest that this IIHA is for commercial development ».
[322] Report of the US delegation to the 17th session ..., doc. cit., p. 11.
[323] DG/69, 1er déc. 1969, p. 4.
[324] Interview Pauvert.
[325] 375 (729.4) A 61, XXI : lt. de Bernot à Lestage, 19 janv. 1954.
[326] ED/131, 31 août 1953, 8 p., p. 3 ; film n° 714, 1953.
[327] Centre Unesco Rome : rapport de mission de Maria Tabellini, fév. 1962, p. 54-57.
[328] ONU, RAG-2/330, box 107 : rapport de J.J.A. Frans, 15 août 1954 ; rapport d’Evelyn Rauch, 25 fév. 1955 ; lt. d’Evelyn Rauch à Hinder, 28 fév. 1955.
[329] RU, FO 371/97165 : lt. de Capper à Allen, 25 mars 1952 : « the active and willing cooperation of local headmen and village elders » ; 375 (666) TA /AMS : rapport non signé du 1er janv. 1956, p. 10 ; lt. de B. Rudramoorthy à Bowers, 23 janv. 1957.
[329] EU, box 1562 : lt. de Richard L. Jones au département d’état, 13 nov. 1957, 5 p., p. 1.
[330] Lien-Link n°81 : « Projet Implementation Unit, Monrovia », par Pierre L. Cahen ; RP, 28 mars 1969 : Times, 27 mars 1969, « Africa’s Dilemma », par John Ardagh ; interview Lestage.
[331] Interview Cassirer ; Henry Cassirer, Un siècle de combat …, op. cit., p. 144-145 et 208-209 ; 307 ( 666.8) TA : lt. de H. Cassirer à M. Meyer, 14 mai 1965 ; lt. de Cassirer à Meyer, 19 août 1965 ; rapport de mission de Vignes, 24 juin 1963.
[332] Interview Blat Gimeno ; 372/8/MP 01, II : communiqué de presse n°1499, 23 juill. 1956 ; 372 (8) MP01 A 22, II : communiqué de presse n°1583, 15 fév. 1957 ; rapport du DG sur 1957, p. 109 ; rapport du DG sur 1959, p. 61-68 ; 372 (8) MP01 A 22, III : 2e session du comité consultatif intergouvernemental pour l’extension de l’enseignement primaire en Amérique latine, rapport provisoire, 4 mars 1958, p. 7 ; 372/8/MP 01, II : lt. de Carlos Cueto à E. Fulchignoni, 5 nov. 1957 ; RP/4, 1958 : El Mercurio (Santiago), El Diario illustrado (Santiago), El diario de hoy (San Salvador); 372 (8) MP01 A 22, I : article dans The Havana Post, 17 fév. 1957, p. 1 : « Latin American Education To Be Eyed By UNers » ; 372/8/MP 01, VI : La Capital (Mar del Plata), 23 avril 1963 : « La Unesco procura la perfeccion de la escuela » ; V : El Imparcial (Guatemala) 8 août 1961 : « Que es el proyecto principal de la UNESCO » ; 16 août 1961 : « Interesantes disertaciones en TV. Primera semana de informacion del proyecto principal Unesco » ; VI : lt. d’A. de Gamarra à T. Gjesdal, 20 mars 1964 : mentionne notamment que le journal Diarios asociados a enregistré un programme de cinéma et de télévision d’une demi-heure sur le projet majeur, et qu’A. de Gamarra, de l’Unesco, a été invité et interviewé par plusieurs journaux à Sao Paulo.
[333] 372/8/MP 01, II : lt. confid. de Carlos Lacalle à Luther Evans, 26 août 1957 ; rapport du DG sur 1958, p. 60-65 ; 10 C/5 ; 50 EX/Décisions 5.2 ; ED/159 ; 372/8/MP 01, IV : note urgente de J. Thomas, 4 sept. 1959, à M. Dartigue ; et de nombreuses autres lettres de ce dossier, notamment de Jean Thomas et d’Oscar Vera, tout au long des années.
[334] 375 (86) A 63 VP : lt. de Sanchez au DG, 15 mars 1949, p. 4 ; rapport de Patricio S. Sanchez, 15 mai 1949, p. 2-3 ; lt. de Sanchez à Bowers, 16 mai 1950.
[335] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 35-36, 77-78, 100-101, 111, 138, 188.
[336] 371.67 (666.8) TA : réponse de Meyer à Cassirer, 8 sept 1965.
[337] 307 (666.8) TA : rapport de Vignes à Navaux, 8 sept. 1962 ; rapport de Vignes à Navaux, 14 nov. 1962 ; rapport semestriel de Vignes, 24 juin 1963 ; lt. de A. Joly à Monsour, 28 mai 1965 ; lt. de Vignes à Navaux, 20 août 1965.
[338] Lt. de Métraux à Bowers, 9 nov. 1948, doc. cit.
[339] Educ/64, 5 avril 1948, p. 5 ; Educ/59, 26 fév. 1948, p. 7, 14.
[340] P. Jones, op. cit., p. 70-71 ; journal Métraux, 21 avril 1948, p. 244 ; Educ/59, 26 fév. 1948, p. 3 ; Educ/64, 5 avril 1948, p. 2 et 10 ; Monographie n°4 sur l’éducation de base, op. cit., p. 43 ; 375 (729.4) A 61, III : lt. de Marshall à Bowers, 11 mai 1948. (« has captured the imagination of the people »).
[341] Monographie n°4 …, op. cit., p. 61 ; 375 (729.4) A 61, Ia : article du journal haïtien Le Matin, 2 mars 1948 ; III : « L’expérience de Marbial », Haïti-Journal, 13 mai 1948 ; Ia : « Marbial », Sud Ouest, 5 fév. 1949 ; « Fête de charité », Sud-Ouest ; X : lt. de Bonhomme à Bowers, 27 juin 1949 ; XVIII : série de six articles « Pour comprendre Marbial », par Julien Lauture, in Le Nouvelliste, (I : 18 avril 1951 ; II : 21 avril 1951 ; III : 24 avril 1951 ; IV : 26 avril 1951 ; V : 7 mai 1951 ; VI : 10 mai 1951) ; « The change in the valley of Marbial », in Haïti Sun, Noël 1951, p. 7-9-16-18 ; XIX : « Une visite à Marbial, avec Mme Paul Magloire », par Aubelin Jolicoeur, in Le Nouvelliste, 24 déc. 1951 ; lt. d’Albert Le Bel à Guiton, 15 nov. 1956 : le projet de Marbial a « fait couler beaucoup d’encre en Haïti » ; VII : lt. de Métraux à Bowers, 1er fév. 1949 : « Newspaper comments were most friendly ».
[342] Journal Métraux, 25 août 1952, p. 382 ; 23 mars 1953, p. 485.
[343] Monographie n°4 …, op. cit., p. 43-44 ; cf. aussi H.W. Howes, « Éducation de base, … », art. cit., p. 46-47 : « beaucoup de villageois avaient tendance à voir dans l’Unesco […] une sorte d’organisation charitable ».
[344] Ibid.
[345] EU, box 1562 : rapport de C.J. Opper, 31 janv. 1950, p. 3-6 ; lt. de W. Alan Laflin à William C. Brister, 9 fév. 1950.
[346] ONU, RAG-2/330, box 107 : rapport de Rifat Habbab à Taghi Nasr, juillet 1953, p. 1 : « great enthusiasm » ; rapport de Rifat Habbab à Taghi Nasr, 27 août 1953, p. 2-4 : « enthusiastically received by the villagers » ; rapport de Rifat Habbab à Taghi Nasr, 30 nov 1953, p. 3-4 : « imposed from above » ; « the people should feel that these projects are their own and they have to be put in the position that they are the initiators of the schemes » ; rapport de Habbab à Nasr, 14 oct. 1954, p. 3-4 ; rapport annuel de Rifat Habbab, 1954, p. 39 ; rapport de Habbab à Nasr, fév. 1955, p. 6.
[347] ONU, RAG-2/330, box 107 : rapport de l’expert J.J.A. Frans, 15 août 1954, p. 1-8 ; centre Unesco Rome : rapport de mission de l’experte Maria Tabellini, fév. 1962, p. 54-57.
[348] RU, FO 371/97165 : rapport de British Legation, Monrovia, au Foreign Office, 15 avril 1952 ; 375 (666) TA/AMS : extrait d’un mémorandum confid. de B. Hollinstead, 6 mars 1957 ; 375 (666) TA/AMS : lt. d’André Lestage au DG, 1er avril 1957, 5 p., p. 1-2.
[349] EU, box 3225 : airgram de Watson au département d’état, 13 mai 1971, p. 8 (sur le Liberia) ; interview Cassirer : selon Cassirer, un des problèmes majeurs du projet All India Radio a été de trouver des animateurs locaux bénévoles pour constituer et animer des groupes d’écoute ; EU, box 1562 : lt. de David Stratmon, de l’ambassade américaine au Ghana, au département d’état, 14 nov. 1957, p. 1-2 : même problème au Ghana.
[350] RU, FO 371/97165 : lt. de Capper à Allen, 25 mars 1952 ; 375 (666) TA/AMS : rapport du 1er janv. 1956, p. 10 ; EU, box 1562 : lt. de Richard L. Jones au département d’état, 13 nov. 1957, p. 1.
[351] 375 (666) TA /AMS : lt. d’André Lestage au DG, 1er avril 1957, 5 p., p. 1-2 ; lt. de B. Rudramoorthy à Bowers, 23 janv. 1957 ; N. Gaudant, op. cit., p. 174.
[352] Ex : interview Cassirer.
[353] Rapport de Mary Smieton, juillet 1965, doc. cit., p. 2. ; RU, OD 24/041 : note de Mary Smieton, juill. 1965, p. 3.
[354] Interview Cantal Dupart.
[355] Revue internationale de l’éducation des adultes et de la jeunesse, vol. XIV (1962), n°3 : « L’éducation des femmes en Tunisie », par Rauni Turkia, p. 135-139, p. 138 ; Pierre Cahen, en poste à Monrovia au Liberia en 1975, témoigne de la difficulté de former des homologues : « La description de mon poste de comptable comprenait la formation d'un homologue africain. En fait, je dus en former trois (l’un démissionna, l'autre mourut). Ce ne fut pas chose facile pour plusieurs raisons : normes spécifiques à la Banque Mondiale, formation comptable différente de la française ». (Pierre Cahen, « Projet Implementation Unit … », art. cit.)
[356] En 1962, l’expert H. Vignes, en Côte d’Ivoire, observe : « la plus grande difficulté pour le moment, c’est d’obtenir des homologues ivoiriens. La tendance serait volontiers de laisser l’expert ‘faire le travail lui-même’. J’ai beau expliquer que je ne suis là que pour former des Ivoiriens, on me laisse dire sans autre réaction » (307 (666.8) TA : rapport confid. de Vignes à Navaux, 14 nov. 1962) ; en 1963, E. Andriantsilaniarivo observe qu’en Côte d’Ivoire, l’expert Ribeaucourt « n’a pu obtenir la désignation d’aucun homologue ivoirien qu’il formerait pour prendre sa succession à la fin de son contrat », ni l’expert Humbert (307 (666.8) TA : lt. de E. Andriantsilaniarivo au directeur du BMS, 1er mars 1963) ; en 1971, le diplomate américain Watson constate le problème de la formation des homologues locaux, dans l’ensemble des projets de l’Unesco en Afrique (EU, box 3225 : airgram de Watson au département d’état, 13 mai 1971, p. 8) ; la même année, le représentant permanent américain à l’Unesco, Blake, observe qu’un problème majeur et récurrent des projets de l’Unesco au Maroc est celui des homologues (EU, box 3225 : airgram de Blake au département d’état, 24 janv. 1971, p. 3-4, 12).
[357] Vignes écrit à l’Unesco en 1963 qu’il répète en vain aux dirigeants ivoiriens que « les experts de l’Unesco […] ont pour mission principale, non de faire eux-mêmes le travail, mais d’apprendre aux nationaux à faire le travail. Ce distinguo échappe souvent aux dirigeants ivoiriens » (307 (666.8) TA : lt. de Vignes à Navaux, 24 avril 1963).
[358] Ex. : Liberia (FR, Nantes, carton 57 : lt. de Paul Hubert Le Mire à Michel Debré, 18 fév. 1969).
[359] 307 (666.8) TA : lt. de Vignes à Navaux, 4 mars 1963 ; lt. de Vignes à Navaux, 30 mars 1963.
[360] 371.67 (666.8) TA : lt. de Cassirer à Meyer, 19 août 1965 ; réponse de Meyer à Cassirer, 8 sept. 1965.
[361] L’OIM avait publié un bulletin annuel d’informations, Mouseion (sur lequel est calquée la revue Museum publiée ensuite par l’Unesco) ; organisé des causeries radiophoniques consacrées aux musées ; publié des ouvrages de muséographie, un Répertoire des musées de certains pays européens et un Recueil de législation comparée consacré à l’art et l’archéologie ; organisé des conférences internationales sur la protection et la conservation des monuments et œuvres d’arts ; créé, en 1933, la Commission internationale des monuments historiques (J.-J. Renoliet, op. cit., p. 310) ; Torres Bodet revendique cet héritage de l’OCI dans ce domaine (DG/39, 17 oct. 1949, p. 2 ; DG/161, 7 janv. 1952, p. 11). La Convention sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé, adoptée par l’Unesco en 1954 a ses antécédents dans l’action de l’OIM qui dans l’entre-deux-guerres avait réfléchi à l’élaboration d’une législation sur la protection des biens culturels en cas de guerre, mais justement la guerre avait interrompu ces réflexions (J.-J. Renoliet, op. cit., p 310) ; CUA/97, 31 août 1959, p. 5.
[362] En 1931, la Conférence internationale d’Athènes introduit pour la première fois la notion de « patrimoine international ». En 1933, la Charte d’Athènes précise les conditions de sauvegarde du patrimoine architectural : elle préconise la sauvegarde d’édifices isolés ou d’ensembles urbains, à condition qu’ils répondent à un intérêt général et que leur conservation ne se fasse pas au détriment d’une population maintenue dans des conditions malsaines (Thibault Postel, op. cit., p. 5-6).
[363] Index Bibliographicus ; Index translationum ; Collection ibéro-américaine ; Collection japonaise (008 A 31 Index bibliographicus : lt. du secrétaire général de la Fédération internationale des associations de bibliothécaires (IFLA), à M. Moeller, 29 juin 1953 ; J.-J. Renoliet, op. cit., p. 310).
[364] En 1899 et en 1907, deux conventions avaient été adoptées visant à la protection des biens culturels en cas de bombardement naval (Thibault Postel, op. cit., p. 5-6). La Recommandation pour interdire et empêcher l’exportation, l’importation et la vente illicite des biens culturels, adoptée par l’Unesco, a ses origines dans le projet élaboré par l’IICI dès 1933 de « Convention sur le rapatriement des objets d’intérêt artistique, historique ou scientifique, perdus ou volés, ou ayant donné lieu à une aliénation ou à une exportation illicite » ; les Etats membres de la SDN en avaient refusé la ratification. L’IICI avait alors plusieurs fois remanié ce projet de convention, en 1936, 1937, et 1939, dans un sens de plus en plus restrictif, afin de le faire accepter par les Etats, mais sans succès ; la seconde guerre mondiale avait empêché l’adoption du projet de 1939, et au lendemain de la guerre, des consultations officieuses entreprises auprès des Etats ont laissé conclure que les Etats ne sont pas disposés à signer une telle convention (CUA/115., p. 2) ; la convention sur le droit d’auteur avait aussi été envisagée par l’IICI.
[365] En 1935, un « Traité sur la protection des biens meubles de valeur historique », mis au point par l’Union panaméricaine, est signé par le Chili, le Salvador, le Guatemala, le Mexique, et le Nicaragua ; mais il n’est pas très efficace (CUA/115, p. 3).
[366] C. Taillibert, op. cit., p. 273-275.
[367] Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 13-14.
[368] A partir des années 1920, des expériences ont été menées par le Brazilian Forest Service, sous le général Rondon, chef du Indian Protection Service et fameux explorateur du Brésil. Par la suite, le gouvernement brésilien a dépensé des sommes importantes pour mener des recherches sur la mise en valeur agricole de l’Amazonie, à Belem, mais cela a échoué, à cause d’un mauvais choix du site ; il a cependant réussi à construire des villes nouvelles en pleine jungle, comme Anapolis et Goiania ; parallèlement, le gouvernement péruvien a mis en place à Tingo Maria une grande station agricole expérimentale (330.19 (8) A 01 IIHA, V : « A field for international development », The World Today, vol. VIII, n°2, 14 fév. 1952, 9 p.).
[369] Le BIT avait notamment réalisé des études sur ces indigènes dès 1921, institué en 1926 une commission d’experts en matière de travail indigène, et organisé plusieurs conférences (Santiago 1936, La Havane 1939) pour attirer l’attention sur l’état social et culturel déplorable des masses prolétaires d’Amérique (Claude Auroi, « Alfred Métraux à la croisée de deux mondes…», art. cit., p. 74).
[370] Werner Buedeler, L’année géophysique internationale, Paris, Unesco, 1957, 66 p., p. 16 et 19.
[371] 375 (729.4) A 61, XIII : rapport annuel de R. Claude, 2 sept. 1949, 5 p. ; Rivallin a notamment développé de manière prospère l’élevage des porcs, d’où le nom de « Cochon-gras » donné à cette partie de la vallée ; mais « cette appelation résonnant mal aux oreilles délicates » de l’Unesco, elle a été remplacée par celle de Marbial pour désigner le projet ; Educ/59, 26 fév. 1948, p. 3.
[372] 375 (729.4) A 61, III : lt. confid. de Métraux à Bowers, 7 mai 1948 ; Journal Métraux, 9 juin 1948, p. 269 ; A.-M. d’Ans, Itinéraires I, op. cit., p. 231-232 ; Monographie sur l’éducation de base n°4, op. cit., p. 37-38 ; H.W. Howes, « Éducation de base, éducation des adultes, éducation des illettrés et éducation communautaire dans la région des Caraïbes », art. cit., p. 45-47.
[373] Interviews Pauvert, Larnaud ; Educ/59, 26 fév. 1948, p. 4 ; Monographie n°4 sur l’éducation de base, op. cit., p. 7.
[374] H. Cassirer, Un siècle de combat …, op. cit., p. 126.
[375] Interview Keating : au sujet de la conférence sur l’espace en 1957.
[376] Thomas G. Weiss, David P. Forsythe, Roger A. Coate, The United Nations and Changing World Politics, Westview Press, 1994, 292 p., p. 195-197.
[377] T. Postel, op. cit., p. 34.
[378] RP/33, 2 juill. 1948 : Spectateur, 15 juin 1948.
[379] En février 1952, Roger Caillois propose devant l’assemblée du CIPSH la création d’une revue du CIPSH ; sa proposition reçoit le soutien de Jean Thomas. Les tentatives précédentes en ce sens ont échoué. Caillois préconise que cette revue se consacre à promouvoir « les sciences diagonales », qu’elle soit à la pointe de la recherche dans chaque discipline des sciences humaines et sociales, tout en restant accessible au non-spécialiste cultivé, et qu’elle se livre à un bilan périodique de la recherche dans ces domaines. Il en devient le rédacteur en chef, assisté de Jean d’Ormesson, et le reste jusqu’à sa mort en 1978 ; dans le numéro 4, Caillois publie une lettre qu’il adresse à « Monsieur le Professeur », dans laquelle il répond aux objections qui lui sont faites et défend les orientations de sa revue : il affirme qu’elle s'adresse à plusieurs publics, qu’elle est transdisciplinaire, qu’elle s’efforce d’éviter à la fois la trop grande spécialisation et la trop grande vulgarisation, et qu’elle vise à être, selon sa propre expression, une « table d'orientation » ouverte sur plusieurs disciplines et sur les diverses cultures du monde (Lien-Link n°84, avril-juin 2003 : Patrice Vermeren, « Roger Caillois et la fondation de la revue Diogène. Une boussole mentale à l’épreuve de l’Unesco » ; O. Felgine, op. cit., p. 386) ; peu après, il publie dans la Nouvelle revue française une lettre à Jules Marouzeau, professeur de philologie latine à la Sorbonne, intitulée « lettre du rédacteur en chef sur le rôle de Diogène et les conditions d’un humanisme rénové », où il écrit : « Cette revue ne saurait être une forteresse, un monastère ou quelque acropole, encore moins une « réserve » comme on en a créé pour les Indiens : elle est forcée d’être un carrefour ou, dans le pire des cas, un bazar ; de toute façon, un lieu d’accueil, de rencontre et de haut ou de bas commerce, une table d’orientation ouverte sur plusieurs disciplines et sur les diverses cultures fraternelles dont l’homme peut également s’enorgueillir d’être l’auteur (cité dans O. Felgine, op. cit., p. 391) ; RP, 19 mai 1953 : Tribune de Genève ; RP/3/49, 17 avril 1953.
[380] Interview Bonnefoy.
[381] Educ./61, 31 mars 1948, appendice B.
[382] Journal international de l’éducation des jeunes et des adultes, vol. XII, 1960, n°4, p. 217-220 : « L’éducation des grands-mères » par Peter du Sautoy.
[383] L. Brunet et alii, Terminologie : éducation spéciale, Paris, Unesco-BIE, 1977. A. Labrégère, Adaptation et éducation spéciale en France, Paris, INRDP, 1973.
[384] Un séminaire sur la collaboration entre mathématiques et sciences humaines est organisé par Claude Lévi-Strauss en 1953 grâce à une subvention de l’Unesco (interview Lévi-Strauss) ; et de 1960 à 1968, l’Unesco organise, avec la participation du physicien Paul Lazarsfeld, des séminaires sur l’utilisation des mathématiques dans les sciences sociales (Biogr. Paul Lazarsfeld).
[385] Interview Cantal Dupart.
[386] Educ./SR.1, 17 avril 1947, 7 p., p. 2-3 ; Educ./20/1947, 17 avril 1947, p. 4 ; Educ/28/1947, 24 avril 1947, p. 8-11 et 18 ; définition de l’éducation de base proposée au groupe de travail intersecrétariats de l’ONU et des institutions spécialisées, 16-17 nov. 1950 ; 375 (86) A 63 VP : lt. de Bowers à Sanchez, 31 janv. 1949 ; W. Gray, The teaching of reading and writing, op. cit. ; André Terrisse, « Les méthodes de l’éducation de base et les auxiliaires audio-visuels en AOF », Paris, Service fédéral de l’éducation de base de l’AOF, 1954, 31 p., p. 16-31 ; Etudes et documents d’éducation, n°11, Paris, Unesco, 1955, numéro intitulé : « Quelques procédés d’impression et de reproduction ».
[387] Christian Breunig, Kommunikationspolitik ..., op. cit., p. 66-68 ; 11C/ résol. 1.1322 ; 12C/ résol. 5.112 ; 13C/résol. 4.2122.
[388] M. Conil Lacoste, op. cit., p. 108 ; M. Batisse, « La coopération intergouvernementale », art. cit., p. 157.
[389] Interview Tocatlian ; A. Fleury, op. cit., p. 91-92.
[390] H. Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 184.
[391] Interview Cassirer ; H. Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 144-145 et 208-209.
[392] Ex : La violence dans les médias, Paris, Unesco, 1967.
[393] En 1953, Rifat Habbab, expert en développement communautaire de l’ONU, observe que l’activité d’enseignement de l’ASFEC est trop scolaire, « trop académique », inadaptée au profil et aux centres d’intérêt des stagiaires (lt. de Rifat Habbab à Taghi Nasr, 27 août 1953, doc. cit., p.1 et 3-4 : « over-academic »). En 1974, M. de Clerck observe que les conceptions des responsables éducatifs du Crefal sont « encore très scolaires », ont un « caractère doctrinaire », une « directivité rigide » ; « tous les séminaires opérationnels se répètent de façon mécanique. On n’y relève aucun effort d’imagination créatrice, de renouvellement ni dans les approches, ni dans la méthodologie » ; il souligne les « formules stéréotypées » qui caractérisent cet enseignement. Il fait notamment cette critique au sujet d’un séminaire sur l’alphabétisation organisé par le Crefal au Salvador en 1973 : « La lecture du rapport du séminaire est atterrante à plusieurs points de vue. C’est indiscutablement l’exercice de formation le plus médiocre qui ait été réalisé jusqu’à ce jour du point de vue technique. Le programme des acitivités n’a même pas été réalisé en entier. L’expérimentation sur le terrain des programmes fut abandonnée sans motif plausible ». (mémo confid. de M. de Clerck à J. Knapp, 21 fév. 1974, doc. cit.).
[394] D. Sioen, op. cit., p. 96-97 ; ED-75/WS/47, p. 44 ; Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 154-155.
[395] 375 (729.4) A 61, XXI : lt. confid. de Lestage au DG, 17 avril 1959.
[396] SCHM 55 : Lucien Febvre, Annales, IX, n° 1, janv.-mars 1954, p. 1-6 : « Sur une nouvelle collection d’histoire » [annexe 63] ; G. Métraux fait remarquer à Carneiro cette « assez curieuse référence à l’Histoire de l’Humanité et aux Cahiers d’histoire mondiale » par Febvre, et son mensonge puisque Febvre était membre de la commission internationale ; G. Métraux observe que « cet article a eu un impact négatif sur l’opinion des historiens français sur l’Histoire de l’humanité » (SCHM 55 : doc. manuscrit signé G. Métraux, accompagnant l’article : « See the rather curious reference to the History of Mankind and to the Journal of World History on p. 2 in an article by Lucien Febvre who was both member of the International Commission and the editor of the Journal…This article had a negative impact on the opinion of French historians about SCHM »).
[397] SCHM 17 : lt. de G. Métraux à Huxley, 17 mars 1969 ; « I am afraid, personally, that it will be a most complex and difficult job. The year 1968 has changed in a considerable way the fundamental orientations of society in the Twentieth Century ».
[398] CUA/43, 28 avril 1952, 8 p., p. 4-6.
[399] Courrier de l’Unesco, mai 1959, p. 25 : extrait d’une conférence sur « La jeunesse face au monde d’aujourd’hui », par Veronese.
[400] ED/131, 31 août 1953, 8 p., p. 1 ; 37 : 362 .92 (5-011) « -66 », IIIa : lt. de A.J. van Vliet à B. Aleksander, 14 mars 1958 ; rapport confid. de L. Elvin, 3 oct. 1955, 6 p., p. 2.
[401] Knud Mortensen, K.D. Wagner, op. cit., p. 51 ; ED/131, 31 août 1953, p. 1-2 ; X 07 A 146 « Unesco en action » : panneau 30 de l’exposition.
[402] 37 : 362 .92 (5-011) « -66 », IIIa : rapport confid. du 3 oct. 1955 par Lionel Elvin, p. 2 ; rapport d’A.J. van Vliet, mai 1958, p. 1-2 ; lt. de van Vliet à Aleksander, 14 mars 1958 ; ED/131, 31 août 1953, p. 1.
[403] Interview Lévi-Strauss.
[404] Le Monde, 12 juill. 1970, p. 1 et 13 : Eugène Ionesco, « L’Unesco, ou la culture contre la culture » [annexe 34].
[405] SCHM 8 : plan des travaux préparatoires, non daté, p. 2 ; SCHM 17 : Tentative plan, 3 août 1964 ; mémorandum de Huxley, avril 1965, p. 3-4 ; « Comments », par Huxley, 21 avril 1959.
[406] SCHM 18, lt. de Morazé à Ralph Turner, 29 sept. 1953, p. 1-2.
[407] R. Maheu, préface à l’Histoire de l’Humanité, Paris, Unesco, 1968.
[408] 3 A 54/53 Social and Human …, I : réponses au questionnaire envoyé par l’Unesco ; Ia : lt. de Piaget à Bertrand, 22 juin 1963.
[409] Caillois est notamment, avec Ventura García Calderon, à l’origine de la publication de l’Anthologie des poètes mexicains, coordonnée par Octavio Paz et préfacée par Paul Claudel, et de l’Anthologie de la poésie ibéro-américaine, publiée par Gallimard ; Caillois introduit aussi les œuvres poétiques de deux futurs prix Nobel, le Japonais Yasunari Kawabata et le Grec Séféris (Etiemble, « Sur un cri de Jean Thomas », in Souvenir de Jean Thomas, Nice, 1984, 94 p., p. 37-43 ; O. Felgine, op. cit., p. 416-417 et 380).
[410] Interview Grinda.
[411] Des républicains espagnols réfugiés, comme Quiroga Pla et le curé Don Alberto Onaindia (E. Delavenay, op. cit., p. 355) ; Lien-Link n°84, avril-juin 2003 : nécrologie de Daniel Hauet-Mercier par Pierre Maes : Pierre Maes, Hauet-Mercier, André Lestage, Léon Bataille et Michel Prevost faisaient partie « du petit groupe de Français « progressistes » de l’Unesco ».
[412] X07.21(44) AMS, IV : lt. de Jean Sarrailh à Louis François, 27 juin 1957 ; lt. de J. Thomas à L. François, 26 sept. 1957.
[413] J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 322 : « en el fondo, unos y otros hablaban distintas lenguas ».
[414] Le Monde, 4 juillet 1970, p. 10, B. Girod de l’Ain : « Le malaise de l’Unesco. Un groupe organise une campagne contre moi, déclare M. René Maheu ».
[415] Histoire de l’humanité, vol. 5, tome 1, p. 437, 442, 1080 ; vol. 5, tome 2, p. 1067-1090 ; vol. 6, tome 2, p. 1256.
[416] 329.18 A 53 CIPSH, V : PHS/W/6, 31 mai 1949, 12 p. : « Analyse philosophique des conflits actuels d’idéologies, rapport sur le sens du mot « démocratie » », par Juan Zaragueta Bengoechea, p. 12.
[417] Répertoire international des sources pour l’étude des mouvements sociaux aux XIXe et XXe siècles, Paris, A. Colin, 1958-63, 3 vol., publié sous les auspices du Comité international des sciences historiques.
[418] Educ./6/1947, 13 mars 1947, 10 p., p. 2-3 ; Educ/26/1947, 18 avril 1947, p. 2-4.
[419] Educ/26/1947, p. 5-7 ; Educ./SR.6, 19 avril 1947, 6 p., p. 2-3.
[420] Educ/28/1947, 24 avril 1947, p. 6 ; Educ/26/1947, 18 avril 1947, p. 5-7 et 9 ; Educ./SR.6, 19 avril 1947, 6 p.,p. 2-3.
[421] Monographie sur l’éducation de base n°1, Paris, Unesco, 1952. P. Jones remarque que les conceptions ont peu évolué concernant les femmes du Tiers Monde, comme le montre le World Development Report réalisé par la Banque mondiale en 1980 (cité par P. Jones, op. cit., p. 57) ; Educ./61, 31 mars 1948, appendice B ; N. Gaudant, op. cit., p. 172-174 ; 36 A 653 (666) 278 : « Centre national d’éducation de base de Klay », 18 mai 1957 ; 375 (666) TA /AMS : extrait d’un rapport non signé, 1er janv. 1956, 12 p., p. 10.
[422] Ceux qui ne peuvent attendre,…, op. cit., p. 11-12, 16, 21-27.
[423] Chantal Morelle et Pierre Jacob, Henri Laugier…, op. cit., p. 311-312.
[424] RP, 14 déc. 1951: La Nouvelle Critique, revue française marxiste, nov. 1951 : Alain Jouve.
[425] 375 (666) TA /AMS : rapport du 1er janv. 1956, p1 : « paternalistic attitude ».
[426] 371.67 (666.8) TA : lt. de Cassirer à Meyer, 19 août 1965.
[427] Interview Cassirer.
[428] mémo confid. de M. de Clerck à J. Knapp, 21 fév. 1974, doc. cit.
[429] D. Sioen, op. cit., p. 97-99 ; Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 52-53, 77-78 ; DG/69, 1er déc. 1969. p. 8.
[430] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 174-175. Albert Meister, Alphabétisation et développement, Paris, Anthropos, 1973.
[431] André-Marcel d’Ans, « Le contenu d’Itinéraires 2 », art. cit., p. 19-21.
[432] 323.12 A 31 Comas : lt. de Métraux à Juan Comas, 2 nov. 1955, cité par Cl. Auroi, « Métraux et les Andes », art. cit., p. 17.
[433] J. Rens, Rencontres avec le siècle. Une vie au service de la justice sociale, 1987, p. 172 ; cité par Cl. Auroi, « Métraux et les Andes », art. cit., p. 19-21.
[434] H. Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 136-137, 140-143, 144-145, 199, 210. « le désaccord [des paysans avec la politique gouvernementale] se déversa à pleins bords par lettres et enregistrements interposés, quand les vannes d’accès à la radio furent ouvertes aux clubs de villages à travers toutes les régions parlant le ouolof ». C’était « une entreprise pleine de risques à laquelle […] s’opposèrent les fonctionnaires et les services de l’agriculture ».
[435] EU, box 3225 : airgram de Watson au département d’état, 13 mai 1971, p. 4-6 : sur le projet mené par l’Unesco au Ghana dans les années 1960-70 d’aide à l’université de Cape Coast, en 1971, il conclut de ses discussions avec plusieurs fonctionnaires que « le programme a commencé trop grand et trop vite », d’où ses difficultés, du fait qu’il n’a pas pu se développer de manière assez approfondie (« the prorgam started too big and too fast »).
[436] Interview Batisse.
[437] Interview Lévi-Strauss.
[438] 330.19 (8) A 01 IIHA, IV : lt. de Corner au DG, 20 oct. 1948 ; V : lt. de Cortesao à Blonay, 3 juill. 1949 ; de même, il se présente des difficultés matérielles pour l’organisation de la conférence de Belem en août 1947, et de nombreux problèmes techniques (manque d’interprètes, de logements, etc.), à cause de l’isolement de cette ville (I : lt. de Corner à Purnell, 3 sept. 1947).
[439] 551.46 (267) A 031 IOBC « -66 », I : lt. de Robert G. Snider à N.K. Pannikar, 16 mars 1962.
[440] J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 250-251 : « un valle olvidado por la civilisation ».
[441] Journal Métraux, 4 juin 1948 ; 6 juin 1948.
[442] Monographie n°4 sur l’éducation de base, op. cit., p. 12, 16-18, 23 ; cf. aussi H.W. Howes, « Éducation de base, ... », art. cit., p. 46 ; Educ/64, 5 avril 1948, p. 5 ; 375 (729.4) A 61, II : lt. de Métraux à Bowers, 12 avril 1948 : « It is indeed a sad and forgotten place ! » ; IV : lt. de Métraux à Bowers, 5 juill. 1948 : « The peasants are hungry and restless. I am literally besieged by swarms of peasants who come to beg for food and money and work. They expect Unesco to assist them and they regard the pilot project as their only salvation from their present condition. I have exhausted all the explanations to make them understand our delays. I am afraid that their impatience may turn in resentment » ; Le pied à l’étrier, op. cit., p. 104-106 : lt. de Métraux à Verger, 3 avril 1949 : « Les paysans crèvent de faim plus encore que l’année dernière » ; P. Jones, op. cit., p. 71 ; 375 (729.4) A 61, XX : lt. de Glen Lukens à Luther Evans, 21 juill. 1953 ; Bulletin d’éducation de base et des adultes, oct. 1953, article de Glen Lukens.
[443] 375 (729.4) A 61, Ia : lt. de Bowers à John Marshall, non datée ; EU, box 2248 : lt. de l’ambassade américaine à Port-au-Prince au département d’état, 17 avril 1948, p. 2 : « Considerably disturbed, angry, and disgusted with what he had encountered during his survey in the Marbial valley, M. Métraux remarked that the selection of this particuliar spot for Unesco’s pilot project in Haiti was one of the greatest errors that could have been made ». Métraux pense que « the project seemed doomed to failure before its start ». « It is a story of thirty thousand human beings living jammed together in primitive huts - primitive people with no education, with little contact with the outside world living on a land that is barren from years of erosion [...] It is a story of thirty thousand people disappearing from literally slow starvation » (« C’est l’histoire de 30 000 êtres humains vivant entassés dans des huttes primitives – des gens primitifs sans éducation, avec peu de contact avec le monde extérieur, vivant dans une région qui est aride à cause d’années d’érosion […] C’est l’histoire de 30 000 êtres humains disparaissant de lente famine ») ; lt. confid. de l’ambassade américaine à Port-au-Prince au département d’état, 28 avril 1948 ; 375 (729.4) A 61, III : lt. de Métraux à Bowers, personnel et confid., 7 mai 1948 : Métraux est indigné des descriptions « rayonnantes » faites au sujet de la vallée par R. Lemoine dans son rapport pour l’Unesco et s’indigne que ces descriptions soient complètement fausses, que Lemoine ne connaisse pas du tout le lieu, n’y ait passé que quelques heures ; il est convaincu qu’« aucun endroit en Haïti ne pourrait être plus mal choisi pour le projet », car cette vallée présente toutes les difficultés du pays « multipliées par cent », puisque les habitants sont « au bord de la famine », que les conditons sanitaires sont « désastreuses », et que cette situation nécessiterait un budget mirobolant pour en venir à bout (« no place in Haïti could be more unsuitable for Unesco’s pilot project » ; « their only hope for the future » ; « multiplied by hundred » ; « on the verge of famine » ; « disastrous ») ; 375 (729.4) A 61, Ia : article « Fête de charité », art. cit.
[444] 375 (729.4) A 61, III : lt. de Laves à Beeby, 11 mai 1948 ; lt. de Marshall à Bowers, 11 mai 1948 : « The site is ideal in one sense : you could hardly have found a spot where there is more to do » ; EU, box 1602 : rapport de John H. Burns, 23 mars 1950 : l’ambassade américaine à Port-au-Prince estime que le choix du site est une « mistake », « because of the nature of the terrain, because of the relative inaccessibiliy of the site, and because of the particular problems involving personalities and religious issues » ; 375 (729.4) A 61, IV : lt. de F. Rex à Bowers, 11 août 1948 ; EU, box 2253 : lt. de l’ambassade américaine à Port-au-Prince au département d’état, 2 nov. 1948 ; box 2252 : rapport confid. de Compton à Thomson, 1er oct. 1948, p. 3 ; 375 (729.4) A 61, Ia : mémorandum sur le projet pilote, non daté, 19 p.
[445] 375 (729.4) A 61, XXI : lt. de Lestage à Elvin, 11 août 1954.
[446] Rapport d’Evelyn Rauch à Eleanor H. Hinder, 25 fév. 1955, doc. cit. : « are some of the most depressed villages I have seen in the Far East ».
[447] Mémo de Sanchez au DG, 15 mars 1949, p. 3 ; rapport de Sanchez, 15 mai 1949, p. 2 ; rapport de Sanchez sur l’année 1949, non daté, p. 1-2 ; rapport intérimaire de Sanchez, 15 mai 1950 (docs. cit.)
[448] EU, box 2243 : memorandum de DuWayne G. Clark à Dawson, 16 oct. 1947 : « die a more or less natural death ».
[449] 375 (729.4) A 61, III : lt. de Métraux à Bowers, 9 juin 1948 ; IX : lt. de Métraux à Bowers, 27 mai 1949 ; V : lt. de Bowers à Bonhomme, 18 sept. 1948 ; XVII : lt. de Bowers à Opper, 29 sept. 1950.
[450] Ces problèmes se posent dans des endroits où des pièces de rechange qui en Occident sont faciles à trouver sont introuvables. Ainsi, en Afrique se posent des problèmes de maintenance et de fonctionnement des récepteurs radio pour les projets de radio éducative (H. Cassirer, Un siècle de combat …, op. cit., p. 208-209 ; André-Jean Tudesq, op. cit., p. 168). A Marbial, en 1951, des problèmes matériels empêchent la continuation de la production de manuels scolaires, à cause du fait que l’unique machine Multigraph a des pièces cassées, ce qui empêche d’imprimer (375 (729.4) A 61, XVIII : lt. de J.-F. Gabriel à Lily Tsien, 22 nov. 1951) ; interview Keating ; rapport de la conférence annuelle de la commission nationale américaine, 26-28 avril 1962, intitulé « US Support for Unesco Pledged », cité dans Congrès, Vol. 108, 87e congrès, 2e session, 10 janv.-13 oct. 1962 : 17 mai 62, Senate, « Tribute to Unesco », par Frank Thompson du New Jersey, p. 8729-8730.
[451] Rapport de la 22e session de la commission nationale allemande, 19 mai 1958, doc. cit., p. 9-10 ; 41 EX/6, 28 fév. 1955.
[452] 551.45 A 022/06, ZA, -XIV-XVIII : lt. de Batisse au DG, 13 oct. 1959, 6 p., p. 1.
[453] Informal report of the US Delegation to the seventh session..., doc. cit., p. 19-20 ; SCHM 8 : lt. de Pelseneer à Gaston Ossa, président du Rotary International, 12 avril 1948 ; lt. de G. Ossa à Huxley, 11 fév. 1948 ; lt. de Berkeley à Ossa, 18 mars 1948 ; lt. de J. Peleneer à Berkeley, 22 mars 1948 ; SCHM 10 : mémorandum d’interview, de Jean Thomas, 24 juin 1953 ; SCHM 17 : lt. de Huxley à Carneiro, 27 nov. 1953 ; SCHM 9 : plusieurs lettres de Berredo Carneiro à Evans pour demander de l’argent ; ex : lt. du 8 mars 1954.
[454] X 07.83 Maheu, IV : lt. de Maheu à Guiton, 2 fév. 1967 ; 37 : 362 .92 (5-011) « -66 », IVa : rapport confid. de van Vliet au DG, 6 nov. 1962 ; Knud Mortensen, K.D. Wagner, op. cit., p. 65-67 ; DG/71, 1er janv. 1971 ; RU, OD 24/145 : lt. de Smith à Mac Innes, 29 janv. 1971 ; CL/2106 ; RU, FCO 61/585 : instructions confid. à la délégation britannique pour le conseil exécutif 83e session, sept.-oct. 1969 ; 83 EX/8, item 4.2 ; 82 EX/8, 4 avril 1969, item 4.2.5 ; rapport du DG sur 1971, p. 45 ; rapport du DG sur 1972, p. 46-47 ; X 07.83 Maheu, VI : mémorandum au DG par le ministre de l’éducation de Jordanie ; rapport du DG sur 1973, p. 48 ; ED/131, 31 août 1953, p. 4 ; 37 : 362 .92 (5-011) « -66 », IIIa : lt. de A.J. Halls à Guiton, 10 mai 1957 ; rapport de van Vliet sur sa mission au Moyen-Orient, mai 1958 ; notes on a discussion of project 1711, 27 juin 1958.
[455] 5 A 54/51 Survey of the Main Trends..., V : memo de P.C. Terenzio à Maheu, 5 janv. 1960.
[456] Rapport du DG sur 1971, p. 83-84 ; rapport du DG sur 1972, p. 85-86 ; rapport du DG sur 1973, p. 40-42 ; rapport du DG sur 1974, p. 15-17.
[457] Interview Foecke.
[458] 375 (729.4) A 61, VII : lt. de Métraux à Bowers, 17 janv. 1949 ; lt. de Métraux à Bowers, 24 janv. 1949 ; lt. de Métraux à Bowers, 1er fév. 1949 ; III : lt. de Huxley a Estimé Dumarsais, 9 juin 1948 ; VIII : lt. de Métraux à Bowers, 2 avril 1949 ; P. Jones, op. cit., p. 66-68 et 70 ; Educ/59, 26 fév. 1948, p. 1-2, 17, et appendice A ; Educ/64, 5 avril 1948, p. 1, 3, 11 ; 375 (729.4) A 61, I : lt. d’Estimé Dumarsais à Huxley, 20 fév. 1948 ; Ia : lt. de Huxley à Estimé Dumarsais, non datée ; II : rapport de R. Lemoine au DG, 5 avril 1948 ; III : lt. de Laves à C. Beeby, 11 mai 1948 ; Courrier de l’Unesco, juin 1949, p. 1-3 et 8 : « Une vallée qui renaît » [annexe 79] ; Monographie n°4 sur l’éducation de base, p. 51, 56, 61 ; 375 (729.4) A 61, VII : lt. de Métraux à Bowers, 17 janv. 1949 ; EU, box 2248 : lt. de l’ambassade américaine à Port-au-Prince au département d’état, 17 avril 1948, p. 1-2 ; 375 (729.4) A 61, XV : lt. de Torres Bodet à Raymond Doré, 22 nov. 1949 ; 18 EX/9, 26 nov. 1949 ; EU, box 2243 : rapport de C.J. Opper, 31 janv. 1950 ; Journal Métraux, 25 août 1952, p. 382 ; 375 (729.4) A 61, VI : lt. d’A. Gagliotti à Bowers, 21 déc. 1948 ; XX : lt. d’Akrawi au DG, 15 sept. 1952 ; XVI : lt. de Grenoilleau à George Miller, 26 janv. 1950 ; rapport d’Opper, 18 avril 1950 ; XVII : rapport d’Opper, 15 juillet 1950 ; XIX : lt. de Paul Jaume à Bowers, 16 fév. 1951 ; télégramme de Jaume à Bowers, 18 fév. 1952 ; lt. de Roger Garraud à Bowers, 18 fév. 1952 ; lt. de Gabriel à L. Elvin, 26 mai 1952 ; lt. de Gabriel à Bowers, 12 mai 1952 ; Ia : lt. de Huxley à Louis Joxe, non datée.
[459] 330.19 (8) A 01 IIHA, V : rapport de Cortesao à Blonay, 3 juill. 1949, 2 p.
[460] 330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. de Bernard Mishkin à Bowers, 22 sept. 1947 ; journal Métraux, 29 juin 1953.
[461] 372/8/MP 01, I : lt. de Guiton à ODG, 24 août 1955 ; 372 (8) MP01 A 63 (81), III : lt. de Stanley Applegate à Oscar Vera, 12 nov. 1960, p. 4 ; rapport de Clément Feraud, 25 juin 1960 ; VIa : rapport d’Angel Oliveros, juill.-déc. 1964 ; rapport semestriel de Marquez, janv.-juin 1965, p. 1-5.
[462] ONU, RAG-2/330, box 107 : lt. de Rifat Habbab à Taghi Nasr, 27 août 1953, 4 p., p. 2.
[463] ED/86, 16 nov. 1950, 2 p.
[464] Veronese, carton 32 : mémorandum de J. Thomas à Veronese, 14 avril 1959 ; 11 C/PRG/2, 12 août 1960.
[465] Interview Pauvert ; 371.674.5 (666.8) SF : briefing de la 19e session du groupe consultatif de coordination du programme d’éducation télévisuelle, 23 mars 1976 ; Programme d’éducation télévisuelle 1968-80, p. 257-263, cité dans H.P. Sagbohan, op. cit., p. 229-231 ; I. Marçais, op. cit., p. 93-99 ; EU, box 3225 : airgram de Watson au département d’état, 13 mai 1971, p. 6-7.
[466] 069(62)N/Abu Simebl/A 02, I : lt. de Maheu à Okacha, 27 avril 1962 ; II : lt. de Vrioni à Maheu, 24 mai 1962.
[467] 379.2 (675.571) : lt. du ministre de l’information du Rwanda au représentant-résident du PNUD, Zaude Gabre-Madhin, 11 juill. 1974 ; lt. de Gabre-Madhin à l’Unesco, 18 juill. 1974 ; mémo de M. Soler Roca, 30 juill. 1974 ; lt. de Manuel Jimenez à Gabre-Madhin, 14 août 1974.
[468] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 500-501 ; EU, box 827 : report of the US delegation to the Unesco meeting of experts on general secondary education in Arab states, 17 sept. 1962 ; H.P. Sagbohan, op. cit., p. 81.
[469] Ex : projet d’éducation de base du Liberia (N. Gaudant, op. cit., p. 172), du Cambodge (M. Tabellini, EPTA/CAM/1, p. 10), de radio en Inde (interview Cassirer), études de l’Unesco sur l’éducation de base (Educ./SR.6, 19 avril 1947, p. 5), études de l’IBRO et de l’ICRO (airgram de l’ambassade américaine au département d’état, 24 déc. 1970, doc. cit., p. 13).
[470] J. Torres Bodet, Memorias, III, op. cit., p. 166 : « Lo felicité por sus intenciones. Pero temi que tambien alla, por escasez de recursos, resultase la actividad de la Unesco un ensayo anemico ».
[471] E. Brunswic, « Le projet majeur Orient-Occident », art. cit. : il souligne « l’extrême modicité » du budget de ce projet majeur : un peu plus de 5 millions de dollars.
[472] Ex: dans le domaine des sciences sociales (OHRO, interview d’Evans, p. 617-618) ; dans le domaine des études sur les langues vernaculaires (408.1 : mémo de Maheu à Guiton, 13 sept. 1951 ; lt. de C.M. Berkeley à André de Blonay, 11 sept. 1951 ; lt. de Destombes à Blonay, 12 sept. 1951 ; EDCH/Meeting Vern./4, 5 oct. 1951).
[473] Rapport confid. de W. Lloyd Shirer, août 1953, doc. cit., p. 1-2.
[474] Mémo confid. de M. de Clerck à J. Knapp, 21 fév. 1974, doc. cit.
[475] RP, 22 avril 1955 : Al Akhbar, Le Caire, 16 mars 1955 : article de Mustafa Cherif.
[476] J.-C. Clorennec, op. cit., p. 92 ; rapport de la table ronde du personnel d’avril 1970, doc. cit., p. 141, passage cité dans Jean-Luc Mathieu, op. cit., p. 219 : la table ronde souligne « la disproportion entre les objectifs nobles et grandioses proclamés par l’Unesco et la médiocrité des moyens dont elle dispose ».
[477] 330.19 (8) A 01 IIHA, IIIb : NS/IIHA/15, 25 novembre 1948, 7 p., p. 4-5. Cf. aussi : V : NS/IIHA/19, 14 janv. 1949, 13 p. ; IIIb : NS/IIHA/13, 20 oct. 1948, 7 p., p. 5.
[478] 330.19 (8) A 01 IIHA, IV : NS/IIHA/15 A, 7 janv. 1949, 34 p., p. 31.
[479] Memorandum de J. Bowers, 7 janvier 1947, doc. cit. ; Educ./SR.1, 17 avril 1947, p. 2 ; 375 (51) : lt. de Huxley à Chu Chia-hua, 23 janv. 1948 ; lt. de Kuo Yu-shou à Ren Chi Tung, 19 mai 1948 ; Educ./61, 31 mars 1948 ; DG/161, 7 janv. 1952, p. 8 ; DG/165, 28 janv. 1952, p. 7 ; Informal report of the US Delegation to the seventh session..., doc. cit., p. 13 ; 37 A 31 Éducation de base, fonds commun…, I : rapport de Zimmern, 30 août 1946.
[480] Educ/27/1947, 18 avril 1947, p. 1-2.
[481] Ceux qui ne peuvent attendre,…, op. cit., p. 21-27.
[482] Monographie n°4 sur l’éducation de base, op. cit., p. 66-81 ; Educ/59, 26 fév. 1948, 17 p., p. 4, 14-15, 17 : idée que le petit centre qui fait musée et bibliothèque aura une action qui « rayonnera dans toute la région », grâce à des « camions qui rayonneront autour du centre en transportant des livres, des expositions, des installations cinématographiques et radiophoniques ».
[483] T. Mende, « Patzcuaro : huit mois … », art. cit. ; Tzentzenhuaro …, op. cit., p. 12 et 33 ; ED/96, 22 fév. 1951, 6 p.
[484] DG/168, 6 fév. 1952, p. 7 ; discours de J. Torres Bodet devant la commission nationale française, janv. 1952.
[485] T. Mende, « Patzcuaro : huit mois … », art. cit. : il affirme qu’un des directeurs du centre se serait écrié, impressionné devant des résultats si prodigieux : « ils vont presque trop vite ».
[486] Film Patzcuaro (1951, n°483) qui présente le centre ; film Save your corn (1952, n°1578), qui présente l’introduction par le Crefal de silos à maïs surélevés pour préserver des rats les récoltes de maïs ; film Nouveaux horizons (1952, n°162), qui présente les techniques d'éducation de base développées par les étudiants du Crefal auprès des villageois ; film Introduction au Crefal (1952, n°154) ; film Monde sans fin (1953, n°366) ; film Crefal : autour de Patzcuaro (n°154), et film Je suis un homme (n°366).
[487] ED/Occ./1, 15 mai 1950, 35 p., introduction.
[488] J. Torres Bodet, Memorias, III, op. cit., p. 159-160, 213, 254-255 ; 6C/PRG/3, 30 mars 1951; 26/EX/3, 1951 ; ED/96, 22 fév. 1951, 6 p., p. 1 ; ED/86, 16 nov. 1950, 2 p. ; DG/166, 26 janv. 1952, p. 7 ; DG/165, 28 janv. 1952, p. 7.
[489] Journal Métraux, 6 fév. 1954 ; 4 août 1954 ; 26 juill. 1955 ; Claude Auroi, « Métraux et les Andes », art. cit., p 14 : « rétrospectivement cette volonté de forcer les migrations vers l’est apparaît comme une entreprise vaine ».
[490] 330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. de Bernard Mishkin à Bowers, 22 sept. 1947 : « the most important thing ever tried in the Americas ».
[491] SCHM 18, 25 EX//SR.1-15, 28 fév. 1951, p. 60 ; 25 EX/41, annexe I, 17 janv. 1951, p. 5.
[492] MC/Conf.9/4, 10 déc. 1950.
[493] 02 (540) A 61 Delhi, III : lt. de Petersen au chef de la division des bibliothèques, 17 déc. 1956 : « not very realistic » ; « grandiose scheme » ; lt. de Carter au DG, 19 déc. 1956.
[494] ED/177, 17 nov. 1960. Cité dans P. Jones, op. cit., p. 112.
[495] ED/173, 29 fév. 1960, 57 p., p. 1 et 5-10.
[496] 371.67 (666.8) TA : lettre de B. Monsour à P.C. Terenzio, 27 janv. 1965.
[497] film n° 7, 1972.
[498] Film n°129, Ces dames de Camélia, coproduction Unesco/ORTF, 1970, réalisé par René Blanchard, Papa Tafsir Thiam, et Seydou Diagne.
[499] Titre du numéro du Courrier de l’Unesco de janvier 1974, consacré à l’énergie solaire.
[500] Courrier de l’Unesco, sept. 1956 : « Le monde merveilleux des musées ».
[501] Courrier de l’Unesco, mai 1970, p. 3 : ce numéro consacré au cancer contient une note de la rédaction affirmant : « La documentation réunie sur le cancer et les cigarettes, pour la préparation de ce numéro, a paru si saisissante à notre rédaction parisienne que six rédacteurs, y compris le rédacteur en chef et le rédacteur en chef adjoint, ont immédiatement cessé de fumer ».
[502] E. Delavenay, La machine à traduire, Paris, PUF, que sais-je, 1959. E. Delavenay, op. cit., p. 396-398 : « plus optimiste que de raison ». Delavenay a aussi fondé à cette époque une « association pour l’étude de la traduction automatique et de la linguistique appliquée » (ATALA) qui tient ses réunions à l’Unesco.
[503] RP, 24 août 1956 : Le Monde.
[504] NUBIE/6 : annexe V, p. 2 ; cité par H. Nafaa, op. cit., p. 590.
[505] 069 (62) N/A 02 (73) : lt. de Lassalle à van der Haagen, 8 janv. 1962 ; lt. De Lassalle à van der Haagen, 2 fév. 1962.
[506] RU, ED 157/32 : fév. 1955 : « A brief appraisal of the education programme of Unesco », 13 p. : « grandiose » ; « The Tensions that Cause Wars » ; « It is doubtful whether much of value has resulted from this work ».
[507] EU, box 2242 : lt. confid. de George H. Zontz au secrétaire d’état, 9 août 1947 ; lt. confid. d’Allan Dawson à Zentz, 18 août 1947 ; lt. de George H. Zentz au secrétaire d’état, 6 sept. 1947, p. 6-7.
[508] EU, box 1563 : lt. de l’ambassade américaine de Phnom Penh au département d’état, 18 nov 1957, p. 2-4.
[509] RU, FCO 55/450 : télégramme de Stanley, 17 nov. 1970 ; lt. confid. de Holdgate à Ronald, 26 oct. 1970.
[510] 372/8/MP 01, III : « Actes de la réunion célébrée à l’Unesco entre les membres du Secrétariat et les délégations latino-américaines », 3 déc. 1958, p. 5-7 : « à moins qu’on ne fasse dans les années qui viennent des efforts vraiment exceptionnels, il est nécessaire de le dire maintenant en toute franchise, à la fin de la période du projet nous serons loin d’avoir accompli les fins que nous nous sommes proposées ».
[511] Journal de la conférence générale de 1947, vol. I, 10 nov. 1947, p. 87 ; de même, le délégué de l’Egypte, ibid., p. 111 ; Educ./SR.5, 19 avril 1947, p. 3 ; EU, box 1600 : télégramme confid. de Kenneth Holland au département d’état, 27 janv. 1950 ; 330.19 (8) A 01 IIHA, I : Educ/46, 11 août 1947, strictly confidential, Interim report on fundamental education in the Hylean Amazon, by Mr. Bernard Mishkin, 4 p. ; en 1952, la légation britannique à Monrovia souligne le caractère ingrat et difficile du projet dans lequel s’est lancé l’Unesco au Liberia : les équipements éducatifs sont très pauvres, les enseignants très peu qualifiés, le niveau des élèves très faible. Selon Piehl, l’expert danois de l’Unesco envoyé sur place, l’Unesco s’est lancée dans « une bataille perdue » (RU, FO 371/97165 : lt. de British legation, Monrovia, au Foreign Office, 15 avril 1952 : « a losing battle »).
[512] J. Torres Bodet, Memorias, III, op. cit., p. 200.
[513] « Problèmes d’une télévision raisonnée », par Henri Dieuzeide, p. 27-28, et « Quelques problèmes psychopédagogiques posés par les émissions de télévision scolaire », par Michel Tardy, p. 29-33, in Où en est l’enseignement audio-visuel ?, Paris, Unesco, 1963, 59 p. ; W. Schramm, Ph. H. Coombs, F. Kahnert, J. Lyle, Techniques modernes au service de l’éducation planifiée, Paris, Unesco, IIPE, 1970, p. 101 ; cité dans H. P. Sagbohan, op. cit., p. 233.
[514] J. Thomas observe en 1975 que le modèle de la planifiation de l’éducation, promu par l’ONU et l’Unesco, a suscité d’abord l’enthousiasme des pays en voie de développement, puis vers 1975 le « désenchantement », car il apparaît alors clairement que les plans élaborés dans les années 1960 sont « irréalisables », et il y a une remise en cause de l’idée que « l’éducation planifiée soit nécessairement une éducation adaptée aux besoins de la société ». (Jean Thomas, Les grands problèmes de l’éducation dans le monde, essai d’analyse et de synthèse, Paris, Unesco, PUF, collection Sup, 1975, 172 p., p. 31-32).
[515] Daniel Behrman, Science, technique …, op. cit., p. 5.
[516] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 222 ; DG/68/10, 22 juill. 1968.
[517] SCHM 53 : « Les 75 », in Vers l’avenir, Namur, 27 déc. 1951 ; RFA, Bestand B91, Band 254 : rapport d’activité de la commission nationale allemande, sept. 1958 ; SCHM 18 : lt. confid. de Morazé à Carneiro, 29 sept. 1953, 12 p., p. 7-11 ; lt. confid. de Morazé à Ralph Turner, 29 sept. 1953.
[518] 3 A 54/53 Social and Human …, I : mémo d’André Bertrand à Adiseshiah, 17 mai 1962 ; lt. de Jean d’Ormesson à Yves Brunsvick, 3 oct. 1962 ; mémo du directeur du département des activités culturelles au bureau du programme et du budget, non datée ; réponses au questionnaire de l’Unesco ; Ia : lt. de Piaget à Bertrand, 22 juin 1963 ; P. Lengyel, op. cit., p. 44-46.
[519] Interview Bonnefoy.
[520] Dès 1969, Maheu reconnaît que la mise en œuvre du PEMA « s’est révélée beaucoup plus lente qu’on ne l’avait prévu et se heurte à des difficultés nombreuses, sérieuses et variées », et que « l’état présent du Programme laisse nettement à désirer » ; il reconnaît « l’écart […] flagrant » entre les objectifs et les résultats, et appelle « des mesures énergiques » pour « rectifier » l’« erreur de planification » commise dès le départ. Il reconnaît que les prévisions ont été trop optimises et ont manqué de réalisme, et que les objectifs quantitatifs doivent être réduits (DG/69, 1er déc. 1969).
[521] 375 (729.4) A 61, II : lt. de Bowers à T. Hopkinson Esq., 30 mars 1948 : « complete chaos ».
[522] 375 (729.4) A 61, III : lt. de Beeby au DG, 19 mai 1948 : « I do not think the chances of a successful conclusion to this whole Haïti project are very great » ; mémo de Bowers à Beeby, 1er mai 1948.
[523] 375 (729.4) A 61, III : lt. de Laves à Beeby, 11 mai 1948 : « very nebulous undertaking » en Haïti ; « prove impossible to produce any real results ».
[524] 375 (729.4) A 61, III : lt. de Marshall à Bowers, 11 mai 1948.
[525] 375 (729.4) A 61, V : lt. de Bowers à Métraux, 16 août 1948.
[526] J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 250-251 : « muy desalentadores ».
[527] 375 (729.4) A 61, XVI : lt. d’Opper à Fraser, 23 janv. 1950 : « practically nothing to show in the way of tangible achievements ».
[528] 375 (729.4) A 61, VIII : lt. de Métraux à Bowers, 10 avril 1949 ; IX : lt. de Métraux à Bowers, 27 mai 1949 ; XX : rapport d’Akrawi au DG, 15 sept. 1952 ; lt. de Glen Lukens à Luther Evans, 21 juill. 1953 ; XXI : rapport d’André Montessuit à Lestage, 21 janv. 1954 ; Bulletin d’éducation de base et des adultes, oct. 1953, article de Glen Lukens.
[529] 5 avril 48, Educ/64, p. 3-4 ; Monographie n°4 sur l’éducation de base, op. cit., p. 7.
[530] 375 (94) A 63 MRPSP : notes on Mekeo rural progress society, par Bowers, 29 oct. 1951.
[531] 375 (94) A 63 MRPSP : lt. de Richard Attygalle à Cottrell-Dormer, 25 mars 1955 ; lt. de Cottrell-Dormer à Attygale, 12 juill. 1955 ; lt. de R.E.P. Dwyer à Attygale, 5 oct. 1955.
[532] RFA, Bestand B91, Band 54 : rapport du Dr. Berger, Deutsche Delegation für die Haager Konferenz, 11 mai 1954.
[533] A Dictionary of the Social Sciences, 1964, éd. Julius Gould and William L. Kolb, Free Press of Glencoe.
[534] P. Lengyel, op. cit., p. 44-46.
[535] Auroville, un rêve qui prend forme, Auroville International France, 1992, p. 4.
[536] Table ronde du personnel d’avril 1970, doc. cit., p. 31.
[537] Unesco, 50 années …, op. cit., p. 98 ; « Le projet majeur d’éducation…», par Miguel Soler Roca, art. cit.
[538] P. Jones, op. cit., p. 81-82 ; interview Lestage.
[539] Plusieurs sources témoignent de la difficulté des boursiers à trouver un poste après leur formation (RU, FO 371/107231 : rapport confid. de W. Lloyd Shirer, août 1953, doc. cit., p. 7-9 ; lt. de H.F. Bartlett à J.S. Arthur, 17 sept. 1953 ; interview orale de Lloyd Hughes, directeur-adjoint du Crefal à partir de 1953, par P. Jones, citée dans P. Jones, op. cit., p. 83) ; en revanche, Laves et Thomson affirment en 1957 qu’une importante proportion des diplômés de l’Asfec, à leur retour dans leur pays, auraient été nommés à des postes directement liés avec l’éducation de base, mais ce jugement ne semble pas très objectif (W. Laves et Ch. Thomson, op. cit., p. 158-159 ; cité dans P. Jones, op. cit., p. 82-83.)
[540] 375 A 031 ASFEC/CREFAL 191, IV bis : mémo de John Fobes au DG, 3 août 1977 ; rapport de S. Tanguiane au DG, 6 déc. 1977.
[541] Art et éducation, n°1 et 2, Paris, Unesco, 1949.
[542] Educ/59, 26 fév. 1948, 17 p., p. 5.
[543] M. Prévost, op. cit., p. 27.
[544] Interview Pauvert,
[545] Emile Delavenay, op. cit., p. 367.
[546] Site www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/comhaire-sylvain_hommage.html : « Hommage à ma femme », par Jean Comhaire.
[547] Julian Huxley, Memories II, op. cit., p. 23 : « in the light of later trends our efforts accomplished very little » ; cf. aussi P. Jones, op. cit., p. 65-66.
[548] Interview Lestage.
[549] 375 (729.4) A 61, XVIII : lt. d’André Lestage à Bowers, 2 juill. 1951.
[550] 375 (729.4) A 61, XXI : lt. de Lestage à Elvin, 11 août 1954.
[551] 375 (729.4) A 61, XXI : rapport confid. de Lestage au DG, 17 avril 1959.
[552] Ex. : EU, box 1562 : lt. de J. Graham Parsons au département d’état, 14 nov. 1957 ; FR., Nantes, carton 57 : lt. de Henri Costilhes, ambassadeur de France au Soudan, à R. Schuman, 6 mars 1971 : le projet d’alphabétisation fonctionnelle lancé depuis un an par l’Unesco « se déroule dans de si mauvaises conditions qu’il sera vraisemblablement abandonné » sous peu.
[553] 375 (666) TA /AMS : lt. d’André Lestage au DG, 1er avril 1957, 5 p., doc. cit.
[554] Unesco/CUA/69, 11 août 1955, 4 p., p. 1.
[555] Henry Cassirer, Un siècle de combat …, op. cit., p. 208-209.
[556] Interview Pauvert. Pour André-Jean Tudesq, ce programme a davantage contribué au développement rapide de la télévision que de l’éducation en Côte d’Ivoire (André-Jean Tudesq, op. cit., p. 168).
[557] I. Marçais, op. cit., p. 99-100. Expériences d’éducation télévisuelle : au Mali à partir de 1971 ; en Haute-Volta à partir de 1976 ; au Bénin et au Sénégal à partir de 1978 ; en Guinée à partir de 1980.
[558] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 222.
[559] NS/165, 22 juill. 1960, p. 1-2 : « a great success » ; « very satifactory » ; « paved the way to important new developments in fundamental and applied research » ; « considerable awakening of public awareness for arid zone problems ».
[560] Report of the US delegation to the 17th session ..., doc. cit., p. 11-12 ; interview Batisse ; Daniel Behrman, Science, technique …, op. cit., p. 45-48 ; M. Conil Lacoste, op. cit., p. 122.
[561] Le Monde diplomatique, mars 1969, « Unesco. Vers une révision de la convention sur le droit d’auteur » ; 16 C/20 ; report of the US delegation to the 84th session of the executive board, doc. cit., p. 8.
[562] OHRO, interview de Luther Evans, p. 237 : « I think that was one of our great achievements » ; Chris Osakwe, op. cit., p. 135 ; M. Prévost, op. cit., p. 45.
[563] Airgram de l’ambassade américaine au département d’état, 24 déc. 1970, doc. cit., p. 13 ; interview Batisse ; M. Conil Lacoste, op. cit., p. 108 ; « La coopération intergouvernementale », par M. Batisse, doc. cit., p. 157 ; Prospects of the International Computation Centre, 31 mars 1961, doc. cit., p. 2 et 7.
[564] 061 A 01 Unesco (43-15), II :lt. de Maheu à Verniers, 1er août 1955 ; lt. de Maheu au DG, 2 nov. 1955 ; lt. de R.W. Jones à Marcel Hicter, 16 oct. 1962 ; EU, box 1552 : lt. de Trueblood au département d’état, 2 mars 1955.
[565] Hemptinne : dossier « science et technologie. Yvan de Hemptinne ».
[566] 50 EX/33, 22 mai 1958, p. 34 ; SCHM 7 : rapport de Carneiro au DG à la 11e conférence générale, 1er sept. 1960, p. 4-5 ; 55 EX/SR.3 (prov.), 26 nov. 1959, p. 6-7 ; SCHM 9 : lt. du DG au président du CIPSH, 13 mars 1957.
[567] G. Archibald, op. cit., p. 188.
[568] « La coopération intergouvernementale », par M. Batisse, p. 153 : les « Années internationales du soleil calme » (1964-65) pour l’étude du soleil ; le « projet de recherches sur le manteau supérieur » (1962-70) ; le « projet international de géodynamique » (1970-80) pour l’étude de l’écorce terrestre ; et le « programme de recherches sur l’atmosphère globale » (1967-70) ; OHRO, interview de Luther Evans, p. 483.
[569] Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 55-56; J.S. Weiner, « The Biology of Man in the International Biological Programme : The Human Adaptability Project », Current Anthropology, vol. 5, n°3, juin 1964, p. 191-195.
[570] Unisist, Conférence intergouvernementale pour l’établissement d’un système mondial d’information scientifique, rapport final, 4-8 octobre 1971, Unesco (SC/MD/25), p. 10 ; Unisist, Comité directeur, deuxième session, rapport final, 13-17 octobre 1975, Unesco (SC/MD/51), p. 7-8 ; doc. SC/Unisist/St.Com.II/4 ; Unisist, Comité directeur de l’Unisist, première session, rapport final, 5-9 novembre 1973, Unesco (SC/MD/38), p. 18-19 : résolutions adoptées pendant ce Comité : Rés. 1 ; UNISIST, étude sur la réalisation…, op. cit., p. 98.
[570] Interview Tocatlian.
[571] Report of the US delegation to the 17th session ..., doc. cit., p. 11-12 ; interview Batisse. Daniel Behrman, Science, technique …, op. cit., p. 45-48 ; M. Conil Lacoste, op. cit., p. 122.
[572] 372(8) MP 01 A 198, I : lt. de Gozzer à Betancur, 28 janv 1964 ; 372 (8) MP01 A 22, VIII : rapport de la 6e session du comité consultatif intergouvernemental, IAC-LAMP/VI/5/Rev., 22 juin 1966, p. 1-5 ; mémo de Betancur au DG, 20 avril 1964, p. 4 ; interview Blat Gimeno ; 551.45 A 022/06, ZA, -XIV-XVIII : NS/165, 22 juillet 1960, p. 1-2 : « to crumble ».
[573] Certains des participants à celui de 1957-66 y sont associés, comme Soler Roca (« Le projet majeur d’éducation … », par Miguel Soler Roca, art. cit.).
[574] Interview Tocatlian.
[575] Discours de François Mitterrand à l’ouverture de la 22e conférence générale.
[576] K. Mofadel Khamsi, op. cit., p. 579. Interview Pauvert.
[577] Chikh Bekri, op. cit., p. 74 et 112.