CHAPITRE 5 : une typologie des actions?

Seconde partie. Réalisations.






Selon Elhem Chniti, « les activités d’ordre général de l’Organisation sont sous maints aspects moins intéressants que l’étude du retentissement des événements politiques [...] sur les travaux de la conférence générale »[1]. Il peut apparaître au contraire extrêmement intéressant d’analyser les actions de l’Unesco. Mais quelle classification opérer ? Education, sciences et culture, cette tripartition qui correspond au sigle de l’Unesco et à ses attributions officielles, se révèle rapidement insatisfaisante. En effet, d’une part, la culture est un terme vaste qui semble recouvrir aussi l’éducation et la science. D’autre part, l’Unesco a rapidement excédé le champ de ces trois thèmes, puisqu’elle a aussi agi dans le domaine des droits de l’homme, des communications, du patrimoine, de l’environnement, de l’agriculture, de l’action sanitaire, et de l’aide au développement économique. Comme l’observe Seth Spaulding, avec ces thèmes si divers et variés, « l’Unesco est, en un sens, plusieurs organisations en une »[2]. L’organigramme du secrétariat distingue des disciplines et des sous-disciplines distinctes [annexe 31]. Il n’est pas apparu pertinent de plaquer la structure de cet organigramme comme plan sur la matière de cette partie et d’analyser chacun de ces nombreux domaines les uns après les autres, séparément, en reprenant la classification élaborée par l’Unesco. Une telle démarche lui donnerait trop l’allure d’un catalogue, et entraînerait inévitablement des pesanteurs, des redondances, des répétitions. En outre, plusieurs actions de l’Unesco s’inscrivent en réalité dans une perspective interdisciplinaire, ce que l’adoption d’une telle classification rigide par discipline empêcherait de saisir. Plusieurs tentatives ont été faites d’élaborer des classications des actions de l’Unesco, à la fois par d’anciens acteurs importants de l’organisation[3] et par des personnes extérieures. Ainsi, pour Yves-Marie Laulan, ses trois axes d’action principaux seraient : agir pour la liberté d’expression (communication), lutter contre l’analphabétisme (éducation), et « être la mémoire du futur » (préservation du patrimoine de l’humanité).[4] Cependant, à y bien regarder, cette classification tout comme les autres qui ont été proposées paraît plutôt arbitraire et bancale.
On a ainsi élaboré un autre classement de ces actions, qui s’efforce de faire apparaître nettement leur dimension dynamique, évolutive dans le temps, ainsi que leur dimension problématique. On s’est efforcé d’élaborer une typologie de ces actions, tenant compte à la fois de ses domaines d’action, de ses modalités d’actions, et des types de difficultés rencontrés (chap. 5).
Il a été décidé de ne pas traiter chaque projet de l’Unesco de manière juxtaposée, l’un après l’autre, de manière individuelle et close, de ne pas en présenter le récit détaillé simplement comme un but en soi. En effet, on a été confronté à une masse énorme de documentation, de renseignements, et, étant donné l’ampleur du domaine d’étude, il est apparu vain de se livrer à des récits du déroulement des différents projets de l’Unesco, cela ferait au contraire perdre le fil de la véritable réflexion, cela détournerait des enjeux importants, et de toute façon cela ne serait matériellement pas possible dans le cadre d’un travail dont le volume est limité. Ainsi, le déroulement des actions de l’Unesco est évoqué seulement pour certains aspects qui prennent un sens particulier associés à d’autres, par rapport aux axes de réflexion. Certains projets sont ainsi évoqués à différentes reprises, pris sous différents angles, dans le cadre de différentes problématiques.
Il convient en premier lieu d’analyser les actions de l’Unesco liées à l’objectif de paix, puisque c’est son objectif ultime. L’analyse des efforts de l’organisation visant à définir et à promouvoir des valeurs pacifiques communes fait donc l’objet du chapitre 6. L’Unesco n’ayant pas de moyens matériels ni de pouvoir juridique ou autres pour faire respecter la paix, ses efforts en ce sens se sont souvent caractérisés par la promotion de l’universalisme. Cet universalisme caractérise de très nombreux projets, et même des projets qui ne sont pas liés directement à la paix. L’étude des efforts de l’Unesco pour contribuer à la promotion d’une culture universelle fait l’objet du chapitre 7. Ensuite est analysée la préoccupation croissante de l’Unesco au fil de la période pour l’objectif de préservation des identités culturelles (chap. 8). Enfin est étudié le déplacement de ses centres d’intérêt d’une action intellectuelle vers une action matérielle (chap. 9).
Le plan adopté pour l’analyse des réalisations n’est pas chronologique, car d’une part cette dimension a déjà été clairement mise en place dans la première partie, et d’autre part, les actions de l’Unesco s’étendant souvent sur plusieurs années et leurs effets étant souvent diffus, il est difficile d’en établir des limites chronologiques claires et précisément datées.











5. Une typologie des actions ?









Les actions de l’Unesco sont tellement variées, par leur nature, leurs modalités, leurs thèmes, qu’il apparaît nécessaire d’en présenter une classification. De nombreuses tentatives différentes en ce sens ont été faites par des fonctionnaires de l’Unesco ou des chercheurs ; aucune ne s’est révélée totalement cohérente[5]. La structure de son organigramme en secteurs et départements du programme, séparant les activités par disciplines, a en fait largement déterminé la perception par ses fonctionnaires de leur structuration [annexe 31]. Il a paru utile, non pas de tenter une énième classification des programmes selon leurs buts, mais de présenter d’une part une typologie des différents thèmes d’action de l’Unesco (éducation, science, culture, sciences sociales, information et communications, patrimoine, environnement) ; d’autre part une typologie de ses différentes modalités d’action (études ; réunions ; rassemblement et diffusion de documentation ; campagnes auprès du public ; missions de conseil d’experts ; subventions et incitation ; création d’institutions ; action normative ; action opérationnelle).

5.1. Thèmes.

L’Unesco mène des actions dans des domaines très variés[6] : éducation, science, culture, sciences sociales, information-communication, patrimoine, environnement.

5.1.1. Education.

Pour de nombreux anciens fonctionnaires[7], comme pour le grand public, l’Unesco a accompli une action importante et de valeur dans le domaine éducatif. L’éducation semble dès les premières années être le thème d’action privilégié de l’Unesco[8]. à partir des années 1960, sur l’insistance de plusieurs États membres, l’Unesco donne la « priorité absolue » à l’éducation dans son programme[9] ; à la fin de la période elle est comparée à « un ministère international de l’éducation »[10], elle est « identifiée avec l’alphabétisation »[11]. L’objectif de l’action éducative de l’Unesco a évolué au fil du temps et a varié selon les actions : épanouissement personnel de l’individu, cohésion de la communauté, développement économique[12]. Les importantes évolutions conceptuelles qu’a connues l’Unesco sont illustrées par la succession des concepts : « éducation des adultes », « éducation de base », « développement communautaire », « alphabétisation fonctionnelle », « éducation permanente ».
L’action éducative de l’Unesco se traduit par différentes activités : recherche pédagogique, collecte et diffusion d’informations pédagogiques, formation, création de matériel pédagogique, et projets directs d’éducation. Ce sont souvent les mêmes structures qui sont chargées de toutes ces activités : ainsi, des centres comme le Crefal, l’Asfec et l’Institut international de planification de l’éducation (IIPE) sont chargés à la fois de mener des études pédagogiques, d’assurer une formation pédagogique, et de créer du matériel d’enseignement.
L’Unesco entreprend de nombreuses expériences pédagogiques qui se veulent novatrices, comme le projet pilote au Sichuan (Chine, 1949) où il s’agit d’inculquer à des villageois misérables et illettrés des notions d’hygiène au moyen de dessins animés ; ou comme l’école normale rurale associée de Pamplona (Colombie), qui se veut « un véritable laboratoire d’expériences pédagogiques pratiques »[13]. Tout au long de la période, l’action éducative de l’Unesco reste attachée à la dimension d’innovation pédagogique.
Dans les années 1960, l’Unesco se consacre de plus en plus à l’éducation dans les pays en voie de développement ; elle multiplie les créations de centres éducatifs en Afrique : écoles normales supérieures, « écoles normales à vocation rurale », « centres à orientation pratique », « instituts régionaux de recherche et de formation pour administrateurs et planificateurs »[14] ; et l’IIPE, créé à Paris en 1963, œuvre à la formation de cadres de l’éducation dans ces pays[15].
L’action éducative de l’Unesco a souvent manqué d’efficacité à cause de son caractère inadapté. Ainsi par exemple, la formation fournie dans le cadre des écoles normales associées et des universités associées du projet majeur d’éducation primaire en Amérique latine, si elle est considérée comme un succès par les rapports officiels de l’Unesco, n’est en réalité pas vraiment réussie, comme le révèlent les correspondances confidentielles[16]. De nombreux boursiers de l’université associée de Sao Paulo se plaignent de la mauvaise qualité, de l’inutilité, et de la mauvaise organisation des cours de pédagogie qui leur sont dispensés par les professeurs fournis par l’Unesco, et du manque de disponibilité et de conscience professionnelle de ceux-ci ; les experts de l’Unesco eux-mêmes reconnaissent dans leur correspondance interne le bien fondé de ces critiques[17]. Les boursiers organisent même une révolte en 1964, ce qui inquiète l’Unesco[18]. En outre, l’efficacité de ces cours est gravement entravée par la mauvaise sélection des boursiers, qui sont souvent choisis sur critères politiques et sur la base du favoritisme et du népotisme et non pour leurs qualités d’enseignants[19] ; de plus, le devenir des boursiers à leur retour dans leur pays n’est pas satisfaisant : la formation qu’ils ont reçue de l’Unesco n’étant pas reconnue, ils ne connaissent aucune promotion professionnelle[20].

5.1.2. Science.

Au moment où est créée l’Unesco, la coopération scientifique internationale est déjà anciennement développée, depuis le début du XIXe siècle, de nombreuses structures existant deja, chapeautées par le « conseil international des unions scientifiques » (CIUS), ONG créée en 1931[21]. L’action de l’Unesco dans le domaine scientifique consiste à la fois à encourager le travail des scientifiques, la diffusion des sciences dans le grand public, et l’application des sciences au bénéfice de l’humanité. En réalité, comme l’observe Michel Batisse, cette action a été beaucoup plus orientée vers la recherche que vers l’action opérationnelle[22].
Dans les premières années, c’est surtout sur l’aspect de coopération scientifique internationale que se concentre l’Unesco, entendant jouer le rôle de « centre mondial d’information et de liaison scientifique »[23], « maintenir et resserrer les relations entre chercheurs », en soutenant des organisations scientifiques, en établissant des réseaux et des institutions scientifiques, et en suscitant des études[24] ; cette action s’inscrit dans une volonté d’encourager la recherche scientifique dans les pays les moins développées, de rééquilibrer les connaissances scientifiques entre pays développés et moins développés ; comme l’affirme Torres Bodet, il s’agit de « faciliter aux chercheurs des régions que les circonstances ont tenues à l’écart du mouvement scientifique contemporain l’accès aux connaissances et aux sources d’information dont les États les plus avancés ne peuvent ni ne veulent garder le monopole »[25]. Dans cet esprit, l’Unesco encourage des actions quelquefois frappantes, comme l’expédition internationale de l’océan indien (1959-65), à laquelle prennent part 40 navires océanographiques fournis par 14 pays différents[26].
Un dilemme surgit dès les premières années : l’Unesco doit-elle mener elle-même directement des recherches scientifiques, comme le souhaitent Huxley et Needham, ou plutôt se contenter d’être un catalyseur en matière scientifique, de rapprocher les élites scientifiques et de favoriser leur travail en commun, comme le défendent notamment Métraux et Sczerba Licierniz ?[27] En 1952, l’Unesco définit son rôle plutôt comme celui d’un « catalyseur », consistant à mettre en contact les scientifiques, par l’encouragement à la création de laboratoires internationaux, ou d’organisations régionales ; ou par la création de comités consultatifs d’experts[28]. Cependant, l’ambiguïté demeure tout au long de la période. L’Unesco a aussi contribué à de véritables recherches scientifiques, à la fois de première main comme par exemple la série « Recherches sur la zone aride », et aussi, et surtout, de synthèse, comme Tendances actuelles de la recherche scientifique (1961). Plusieurs fonctionnaires du secteur des sciences, comme Dumitrescu, ont eux-mêmes remis en question la légitimité de l’Unesco à réaliser elle-même de telles recherches[29].
Un autre dilemme est apparu : les recherches scientifiques encouragées ou réalisées par l’Unesco doivent-elles être plutôt fondamentales ou appliquées ? Si certains, comme Adriano Buzzati-Traverso, ont prôné une orientation vers la recherche fondamentale, c’est finalement l’orientation vers la science appliquée qui a prédominé, l’application de la science au profit de l’humanité[30]. L’Unesco s’est consacrée en particulier à l’application de la science à la lutte contre les fléaux naturels (aridité, fléaux naturels tels que séismes) et au développement économique (recherches sur les ressources naturelles, portant en particulier sur les sols et les océans[31]).
Les études scientifiques suscitées et coordonnées par l’Unesco ont souvent bénéficié du concours de scientifiques très qualifiés ; ainsi par exemple, le colloque international sur les problèmes de salinité des terres et des eaux dans les régions arides (Téhéran, 1958) a été selon Batisse un « remarquable succès sur le plan scientifique », grâce à « la présence de la plupart des grands spécialistes mondiaux des questions de salinité », d’où des communications généralement « d’excellente qualité », ce qui a permis selon lui « pour la première fois une mise au point générale de l’état des recherches sur ces questions »[32]. Dans les années 1960 le département d’état américain juge les études scientifiques réalisées par l’Unesco de très bonne qualité[33].
L’Unesco s’est également beaucoup consacrée à la popularisation de la science auprès du grand public, notamment par des expositions scientifiques, par l’attribution du prix Kalinga, prix récompensant la vulgarisation scientifique, et par des actions de formation scientifique et technologique menées en particulier dans le Tiers Monde.
Quelle a été l’importance et l’efficacité de l’action de l’Unesco dans le domaine scientifique? Les avis divergent. Pour Louis Dollot, le cadre de l’Unesco se prête très bien à la coopération scientifique internationale, et cette action serait une réussite[34]. C’est aussi l’avis de nombreux anciens fonctionnaires de l’Unesco et du CIUS, qui estiment que l’action de l’Unesco a moins souffert dans ce domaine que dans les autres domaines de problèmes politiques, car la science serait moins politisée, et qui font valoir l’efficacité de l’approche intergouvernementale des problèmes scientifiques développée par l’Unesco ; ils estiment aussi que cette action aurait joué un rôle important dans la réduction des tensions politiques ; ils soulignent également la particulière compétence du personnel scientifique de l’Unesco[35]. En revanche, pour d’autres comme Philippe Moreau-Defarges, l’action scientifique de l’Unesco serait décevante, à cause de la lourdeur bureaucratique de l’organisation, de son inaptitude à protéger le secret scientifique, et inutile étant donné l’existence de cadres de coopération scientifique internationale satisfaisants en dehors de l’Unesco[36]. En réalité, il semble que l’Unesco ait souvent contribué à la réalisation de recherches et d’études scientifiques de bonne qualité, notamment dans le domaine de l’hydrologie et des zones arides. Cependant les divergences sur le sens de l’action scientifique de l’Unesco (simple catalyseur de la coopération scientifique internationale, ou agent d’assistance technique en vue du développement) ont tout au long des années causé des « tensions » qui ont « handicap[é] l’efficacité » du secteur des sciences, comme l’observe en 1972 la délégation américaine[37]. En outre, l’action scientifique de l’Unesco a été rendue moins efficace par le fait que les commissions nationales des pays en voie de développement, étant le plus souvent liées au ministère de l’éducation de ces pays, n’étaient pas capables de traiter avec efficacité les questions scientifiques de l’Unesco[38] ; ce problème concerne non seulement les commissions nationales mais aussi les délégués à la conférence générale et les membres du conseil exécutif, qui en général sont peu compétents dans le domaine scientifique. Enfin, il faut constater que souvent le lien entre les actions scientifiques de l’Unesco et le but théorique de l’organisation n’est pas clairement établi.

5.1.3. Culture.

Dans le domaine de la culture, l’action est multiforme, diffuse, difficile à délimiter, à la mesure du flou du terme « culture » lui-même, terme qui, selon certains, engloberait l’éducation et la science, attributions de l’Unesco qui sont pourtant présentées dans son sigle comme distinctes de la culture.
L’action dans le domaine de la culture consiste en des recherches et études ; en des créations d’institutions culturelles et en un encouragement à leur fonctionnement ; en des campagnes de diffusion auprès du grand public (expositions, distribution de brochures, conférences, spectacles) ; en des encouragements à la coopération internationale entre intellectuels, en l’organisation de rencontres ou en la réalisation d’outils comme des index (l’Index Bibliographicus, l’Index Translationum), des répertoires terminologiques, des synthèses (comme Tendances principales de la recherche dans les sciences humaines et sociales).
De même que pour le domaine scientifique, il s’est posé pour la culture le problème, non résolu, de déterminer si l’Unesco devait entreprendre elle-même des études ou si elle devait se borner à jouer un rôle de catalyseur.
L’Unesco a été confrontée dans son action culturelle à un dilemme entre deux orientations : doit-elle promouvoir la culture considérée comme quelque chose de stable, de fixé, d’établi, ou bien comme quelque chose de « vivant », en perpétuel devenir, en création constante ? C’est-à-dire doit-elle considérer la population comme un récepteur passif de culture, ou comme un créateur de culture ? Les deux conceptions ont coexisté, et des actions ont été menées dans les deux directions : à la fois pour la diffusion de la connaissance de la culture dans le public (ex : commémoration de grands hommes, diffusion d’albums d’art, …) ; et pour l’encouragement à la création artistique et intellectuelle (ex : exposition de sculptures contemporaines).
Paradoxalement, alors que l’Unesco a beaucoup mis l’accent sur sa mission culturelle, elle a obtenu le concours de relativement peu d’intellectuels et artistes, par rapport à ce qu’elle avait espéré[39]. Plusieurs réalisateurs de renom ont accompli des travaux pour l’Unesco, comme Chris Marker à la fin des années 1940 ou Jean Rouch au début des années 1950, mais c’était avant qu’ils ne deviennent vraiment connus. De même, lorsque Claude Lévi-Strauss et Michel Leiris rédigent pour l’Unesco des publications pour l’Unesco au début des années 1950, ils ne sont pas encore très connus.

5.1.4. Sciences sociales.

Daniel Colard estime que le domaine des sciences sociales a toujours été « par la faiblesse de ses moyens le parent pauvre de l’Unesco »[40] ; de même, J. Sewell estime que c’est l’un des domaines où l’action de l’Unesco a eu les résultats les plus décevants[41]. Pourtant l’action de l’Unesco en sciences sociales a été ambitieuse et à certains moments novatrice. La commission préparatoire, en 1946, insiste sur l’importance que l’Unesco mène une action dans le domaine des sciences sociales.[42] Peter Lengyel, fonctionnaire du département des sciences sociales de l’Unesco à partir de 1953, estime que dans les années 1950, l’évolution de ce département a reflété dans une certaine mesure celle de cette discipline dans le monde, et que ce département, grâce à l’action de sa directrice la sociologue suédoise Alva Myrdal, a dans ces années joué un rôle important de légitimation des sciences sociales, alors discipline neuve et peu reconnue sur le plan universitaire, et réussi à attirer des sociologues importants. Les sciences sociales sont dans ces années considérées comme importantes par les directeurs généraux, comme Torres Bodet, qui au moment de sa démission insiste auprès de Métraux sur « l’importance du département des sciences sociales, et [sur] le rôle qu’il doit jouer à l’Unesco », et affirme que « de son importance et de l’influence qu’il exercera dépendra le sort final de l’Unesco »[43], et surtout Evans, qui donne une forte impulsion à cette action[44].
L’action de l’Unesco en sciences sociales, après avoir été intense dans les années 1950, aurait décliné et serait demeurée marginale dans les années 1960-70, à cause notamment du peu d’intérêt de Maheu pour cette discipline, qui pourtant au cours de ces années se développe beaucoup dans le monde. En réalité, même dans les années 1950, période où il était le plus dynamique, le département des sciences sociales de l’Unesco n’a jamais réussi à occuper une place primordiale sur la scène sociologique internationale, et a toujours tenu une place marginale au sein de l’organigramme de l’Unesco ; discipline jeune et moins prestigieuse que les sciences humaines, les sciences sociales n’étaient pas une discipline prioritaire pour l’Unesco [45]. L’action de l’Unesco en sciences sociales a consisté à encourager d’une part l’enseignement des sciences sociales, notamment par la création d’institutions d’enseignement et de recherche en sciences sociales, et d’autre part et surtout des recherches et études[46]. Cependant, la réalisation d’études dans le domaine des sciences sociales par l’Unesco a souvent été affaiblie par les pressions politiques qui pesaient sur le contenu, et le fait qu’elles ont été souvent censurées et édulcorées pour des raisons politiques ; un autre facteur de faiblesse a été leur échec à cerner un niveau et un public précis, restant dans une demi-mesure entre le niveau grand public et le niveau du public spécialisé[47].

5.1.5. Information et communications.

L’information et les communications ne sont pas incluses dans l’intitulé de l’Unesco. Pourtant, la tâche de faciliter « la libre circulation des idées par le mot et par l’image » a été inscrite dans l’Acte constitutif de l’Unesco, sous l’influence des États-Unis, qui y voient des intérêts économiques. L’Unesco s’efforce de contribuer à l’unification des réseaux d’information, et de lutter contre le déséquilibre entre pays développés et pays du Tiers Monde dans la maîtrise des moyens d’information et dans l’accès à l’information. Les projets les plus importants dans ce domaine sont entrepris en fait seulement au début des années 1970, avec l’objectif d’un « Nouvel Ordre Mondial de l’Information et de la Communication » (NOMIC), sous l’impulsion des pays en voie de développement[48] ; ce sujet fait immédiatement l’objet de controverses entre les États membres, et a contribué au retrait des États-Unis de l’Unesco en 1984.

5.1.6. Patrimoine.

Le patrimoine (naturel et culturel), s’il ne constitue pas, lui non plus, une des attributions officielles de l’Unesco, a cependant acquis au fil du temps une place essentielle dans son action, et est peu à peu devenu un de ses domaines d’action considérés comme les plus réussis, notamment grâce à la campagne de Nubie, qui reste l’opération la plus spectaculaire de l’Unesco[49]. L’organisation s’efforce de protéger un patrimoine menacé, de le restaurer, de l’étudier, et de le promouvoir dans le public. Cela se traduit par des études (comme les relevés archéologiques et les fouilles effectués par les différentes missions en Nubie, sous la supervision de l’Unesco, les études menées à Cuzco en 1951 à la suite d’un tremblement de terre, ou celles menées par des institutions que l’Unesco contribue à créer, comme le Centre international pour l’étude de la préservation et la restauration de la propriété culturelle), des opérations matérielles (comme la sauvegarde des monuments de Nubie, de Venise, Florence, Moendjodaro et Borobudur), une action normative (l’instrument le plus connu adopté par l’Unesco en la matière étant la convention sur le patrimoine mondial, en 1972), et des actions de promotion en direction du public (expositions, diffusions d’albums d’art, conférences…).
L’action opérationnelle dans le domaine du patrimoine a été difficile, à cause de nombreux problèmes politiques, administratifs, matériels, et des délais très serrés requis par ces opérations de sauvetage, souvent menées dans l’urgence[50]. Dans le domaine normatif, l’action a été importante avec la mise au point et l’adoption de plusieurs instruments : « recommandation pour interdire et empêcher l’exportation, l’importation et la vente illicite des biens culturels » (1950) ; convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé (1950) ; recommandation définissant les principes internationaux à appliquer en matière de fouilles archéologiques (1956) ; convention sur le patrimoine mondial (1972). L’élaboration de cette dernière convention a amené l’Unesco à développer des conceptions novatrices, mais floues et ambiguës, et difficiles à mettre en oeuvre[51].
On observe au fil de la période une évolution dans l’action de l’Unesco, qui se traduit par une préoccupation croissante pour le patrimoine. De plus en plus au fil du temps, la volonté de l’Unesco de « créer » (créer un homme nouveau, une société nouvelle, une culture nouvelle) a été remplacée par la volonté de « conserver » : conserver la nature, conserver les cultures, même les cultures traditionnelles, imparfaites. Cette préoccupation croissante pour la conservation est liée à la crainte de la disparition, du dépérissement de la nature et des cultures, thème alors très répandu dans un monde en transformation et en modernisation rapides. Les évolutions, la modernité, sont conçues non plus comme quelque chose de positif, qu’il faut encourager, mais comme quelque chose de négatif, contre quoi il faut lutter. L’âge d’or semble désormais être situé non plus dans l’avenir mais dans le passé.

5.1.7. Environnement.

De même que l’action dans le domaine du patrimoine, celle dans le domaine de l’environnement n’était initialement pas prévue par l’Unesco. Elle vise à la fois la protection de l’homme contre les rigueurs et les risques de la nature, la protection de la nature, de l’environnement, contre les atteintes de l’homme, et la contribution au développement économique par l’utilisation des ressources naturelles. Elle s’est caractérisée tout au long de la période par un thème commun : l’eau, ressource vitale[52].
Les réflexions sur l’environnement se sont développées initialement sous l’impulsion de Julian Huxley, dont la protection de l’environnement constitue une préoccupation personnelle importante, à un moment où en revanche la communauté internationale n’est pas encore du tout sensibilisée à ce thème. L’Unesco joue ainsi dès le début un rôle pionnier dans ce domaine. Dès 1948, elle suscite la création de l’Union internationale de la conservation de la nature (UICN). À partir des années 1950 elle s’efforce de contribuer à la protection de l’environnement contre les atteintes de l’homme (avec par exemple des efforts de protection de la faune et de la flore des îles Galapagos) ; cette action s’intensifie dans les années 1960, notamment avec la « conférence de la biosphère » en 1968. Au début des années 1970 l’environnement devient une préoccupation de plus en plus importante de l’Unesco, qui s’efforce d’acquérir une position prépondérante sur la scène internationale dans ce domaine[53] ; le lancement du programme MAB et l’adoption de la convention du patrimoine naturel et culturel en 1972 en témoignent ; en 1972, les États-Unis estiment que l’Unesco a réussi à se tailler cette position prépondérante dans le domaine de l’environnement[54].
L’action dans ce domaine a bénéficié, comme dans le domaine scientifique, de moindres tensions politiques que dans les autres domaines[55]. Cependant certains remettent en question la légitimité de l’Unesco à agir dans ce domaine, qui leur apparaît sortir du cadre de compétence de cette organisation[56]. Et plusieurs observent, comme Daniel Behrman, que cette action n’a pas été « un succès sans mélange »[57] ; si les études et recherches menées par l’Unesco dans ce domaine ont été souvent de valeur et ont témoigné d’une avance de l’Unesco sur son temps par sa prise de conscience des problèmes de l’environnement[58], en revanche les actions opérationnelles et normatives, comme le programme MAB, la convention du patrimoine, et la désignation des réserves de biosphère, ont été des échecs, qui s’expliquent peut-être en partie par le manque d’intérêt des États[59].

5.1.8. Programmes interdisciplinaires.

En réalité cette distinction des actions en « disciplines » distinctes se révèle souvent factice, car de nombreux programmes sont interdisciplinaires ; ainsi, le projet sur la forêt amazonienne lancé à la fin des années 1940 a une dimension non seulement scientifique, mais aussi éducative et ethnologique[60] ; le projet majeur Orient-Occident concerne à la fois l’éducation, la culture, les sciences sociales, et le patrimoine ; plusieurs projets scientifiques et environnementaux comme le projet majeur sur les zones arides et le programme MAB, comportent aussi une dimension éducative, sociologique, culturelle[61].
L’interdisciplinarité est souvent difficile à mettre en œuvre. Il s’avère souvent malaisé d’établir une coopération et de maintenir un équilibre équitable entre spécialistes de différentes disciplines. Cette difficulté est aggravée par la structure administrative rigide du secrétariat, divisée en secteurs et départements définis par disciplines[62]. Ainsi, des discordances s’expriment sur le champ de l’application du programme Unisist : doit-il couvrir seulement les sciences fondamentales comme cela était prévu initialement, ou bien intégrer aussi les sciences appliquées et la technologie, voire les sciences sociales et humaines, comme le souhaitent plusieurs gouvernements ? Cette seconde option est adoptée, sous l’influence de plusieurs gouvernements, de Maheu, et de la Fédération mondiale des organisations d’ingénieurs, et bien que le CIUS y soit opposé[63]. Des difficultés analogues se produisent dans le cas du programme MAB, qui s’efforce d’associer sciences naturelles et sciences sociales[64].

5.2. Modalités.

5.2.1. Publications, recherches.

Les publications de l’Unesco constituent une de ses modalités d’action majeures. Il faut distinguer deux sortes de publications : d’une part des recherches et études originales, et d’autre part des synthèses ou de la simple documentation. Plus intéressante apparaît la première catégorie. L’Unesco publie de très nombreuses enquêtes, études, recherches, sous forme de publications, de séries de publications, d’articles. Ces ouvrages portent sur des domaines variés : réflexion éthique, études scientifiques, sociologiques, ethnologiques, pédagogiques, ou encore outils de recherche (annuaires, index, synthèses). L’Unesco publie aussi de nombreuses revues spécialisées, dans chacun de ses domaines d’activités ; certaines semblent avoir été de bonne qualité, notamment celles concernant les sciences, comme le Bulletin de la zone aride[65], d’autres de moins bonne qualité, comme les Cahiers d’histoire mondiale[66].

Une stratégie hésitante.
De très nombreux comités et groupes d’experts sont mis en place par l’Unesco pour réaliser études et recherches : « comité d’experts en éducation de base » [67], « comité consultatif sur l’éducation des adultes »[68], « comité international de l’Unesco pour l’avancement de l’éducation des adultes »[69], « comité consultatif international pour le projet majeur Orient-Occident », « comité consultatif international de bibliographie »[70], « comité consultatif international de la recherche pour le programme des sciences exactes et naturelles »[71], sont quelques exemples de ces très nombreuses structures. Leurs fréquentes réunions, donnant lieu à des rapports préparatoires, des rapports intérimaires, et des rapports finaux, ralentissent l’action, souvent sans rien apporter de constructif ; de très nombreux passages des correspondances internes de l’Unesco le reconnaissent et le déplorent. Ainsi par exemple, dans le projet d’Histoire de l’Humanité, l’extrême lourdeur du mécanisme administratif mis en place (commission internationale, membres correspondants, comité de rédaction, envoi de chaque texte à tous les membres de ces organismes et aux commissions nationales…) nuit à l’efficacité de la rédaction, causant des pesanteurs, des dysfonctionnements, des retards, qui sont déplorés de manière interne par les participants[72]. Ainsi, en 1953, Morazé déplore auprès de Carneiro « les lenteurs et les incertitudes du travail par correspondance », et observe que « trois heures de discussion directe profitent plus que six mois de correspondance ». Il déplore l’absence de réponse aux lettres qu’il envoie, et regrette : « dans la solitude de notre éparpillement à travers le monde, chacun marche dans son sens à l’aveuglette […], dans une caricature de ce que devrait être notre travail d’équipe. Je crois que la preuve n’est plus à faire de l’échec de cette méthode ». Il observe avec amertume que la commission n’a pas réussi à surmonter « les difficultés que nous oppose l’espace », ni « les difficultés que nous offre le temps »[73] ; il décide alors de démissionner de la commission, exaspéré et découragé par les « délais » et retards importants, par cette « machinerie administrative énorme, pesante, qui ralentit tout, asphyxie tout, entrave les contacts directs entre savants, contacts directs qui seuls pouvaient conduire à bon port notre audacieuse entreprise »[74]. La commission reconnaît, dans un rapport interne, qu’il y a « de graves problèmes à résoudre », que le « mécanisme intérieur doit être soigneusement révisé », que « la commission manque de cohésion et de contacts directs avec l’œuvre qu’elle est chargée d’accomplir, [que] ses responsabilités se dispersent et [que] son élan se ralentit »[75]. Les importantes révisions de l’ouvrage dues aux très nombreuses critiques reçues contribuent également beaucoup à ralentir l’avancement du projet[76].
Les études entreprises par l’Unesco dans le domaine des langues vernaculaires au début des années 1950 se caractérisent par beaucoup de lenteur, de pesanteurs administratives et des retards de plusieurs mois, ce que déplorent dans des notes internes les membres du secrétariat et notamment Maheu, critiquant l’hypocrisie du secrétariat, qui s’efforce de masquer cette inaction par une grande production de papiers[77].
La procédure administrative mise en place pour la rédaction de l’Histoire de l’Afrique (1965-1981), malgré ses efforts pour éviter la lourdeur qui avait caractérisé celle de l’Histoire de l’Humanité, est cependant elle aussi relativement lourde. Un comité d’experts est mis en place, qui planifie le travail au cours de réunions périodiques (travaux de documentation, campagnes de collecte des traditions orales, création de centres régionaux de documentation pour la tradition orale, rencontres entre spécialistes), puis l’ouvrage est rédigé par différents auteurs sous la responsabilité d’un comité scientifique international, qui relit, critique et révise chaque texte ; des contrôles sont également exercés ensuite par le comité de lecture et par le bureau. C’est donc au terme d’une procédure longue et complexe qu’est obtenu le texte final[78].
Pour Tendances principales de la recherche dans les sciences humaines et sociales, l’Unesco hésite sur la structure administrative à mettre en place pour diriger l’étude, et de nombreux problèmes administratifs se posent, liés aux rivalités entre spécialistes de différentes disciplines[79]. Finalement, en 1965, un collège de consultants est mis en place pour en assurer la rédaction[80] ; et de nombreux spécialistes et institutions (organismes nationaux ou régionaux, conseils, fondations, instituts et centres de recherche, universités, associations professionnelles…), ainsi que les commissions nationales, sont consultés par questionnaire, ce qui constitue, comme pour l’Histoire de l’humanité, un mécanisme très lourd et complexe ; l’ouvrage a d’ailleurs mis dix ans à être écrit, et a donné lieu à la consultation de plus de 560 spécialistes[81]. Des retards se produisent, puisque la première partie aurait dû théoriquement être publiée en 1968[82], et qu’elle paraît seulement en 1970. Les questionnaires envoyés sont très lourds et confus[83].

Faire des études « directes » ou « indirectes » ?
Il y a tout au long de la période une ambiguïté sur la question de savoir s’il relève vraiment des attributions de l’Unesco de mener des études, ou si elle doit seulement les subventionner et les encourager[84]. Cette ambiguïté persiste, et se traduit par la coexistence de différents statuts pour les études faites sous son égide : certaines sont rédigées par des fonctionnaires de l’Unesco, d’autres par des consultants employés par l’Unesco, d’autres encore par des personnes extérieures et simplement subventionnées par l’Unesco. Selon ces différents cas, l’influence de l’Unesco sur le contenu des ouvrages est très variable.
Peter Lengyel observe que les recherches entreprises par l’Unesco elle-même constituent les activités « les plus imparfaites » de l’Unesco. Il observe aussi qu’il a été clair depuis le début que l’Unesco n’entreprendrait pas beaucoup de recherches par elle-même, car un secrétariat international structuré de façon bureaucratique convient mal à ce genre d’activités. De plus, même quand l’Unesco délègue des recherches à des personnes extérieures, cela pose dans tous les cas des problèmes, car une recherche d’ampleur importante prend généralement plus d’un an ; or jusqu’en 1952 le programme de l’Unesco est voté pour un an seulement. Ainsi, l’Unesco a un horizon à trop court terme pour pouvoir se lancer dans des recherches sérieuses. Le moyen trouvé pour contrebalancer cet obstacle a été de faire réaliser successivement plusieurs études ponctuelles, limitées, et donc réalisables dans le délai d’un an. Ainsi, le projet Tensions, qui s’est étendu sur plusieurs années, a consisté en la réalisation de nombreuses études ponctuelles. Mais Lengyel observe que cette manière de faire a nui à la cohérence et à la qualité des travaux. Finalement, l’Unesco a renoncé presque dès le début à mener des recherches elle-même. Elle a surtout mené une politique de publications indirectes (« sous les auspices de l’Unesco », « sous l’égide de l’Unesco ») ou de publications en collaboration[85].

Le problème du choix des auteurs.
Sur la sollicitation de l’Unesco[86], de nombreux intellectuels de renom ont au cours de la période participé à la rédaction de ces études, comme Georges Balandier[87], Jean Malaurie[88], Jean-Paul Sartre, Lucien Goldmann, Martin Heidegger, Karl Jaspers, Jeanne Herrsch, Roman Jacobson[89], Georges Sadoul[90], Lucien Febvre, Charles Morazé, René Grousset, Mario Praz, Arnold Toynbee[91], Jean Piaget[92], Jean-Baptiste Duroselle[93], Pierre Mendès France[94]. Des scientifiques de renom y ont aussi participé, comme le physicien Paul Lazarsfeld[95]. Cependant, d’une manière générale, les grands noms ont été beaucoup plus rares que ne l’espérait l’Unesco à participer à la rédaction de ces études. En réalité, le plus souvent, elles sont confiées par les fonctionnaires de l’Unesco de manière arbitraire à leurs relations et leurs amis, ce qui est leur rendre un service puisque ces études sont très bien payées, mais ce qui ne contribue pas à favoriser leur qualité.
Si plusieurs des études de l’Unesco apparaissent comme des recherches de première main de valeur[96], en bien des cas leur valeur est faible, comme le reconnaissent des fonctionnaires de l’Unesco dans leurs correspondances internes (comme par exemple pour l’ouvrage Conflit et guerre, en 1955)[97]. Cette faiblesse s’explique par plusieurs facteurs : la limitation de la liberté d’expression imposée par l’Unesco, pour ne pas offenser tel ou tel État membre et ne pas critiquer l’Unesco[98], les délais souvent très brefs imposés par l’organisation[99], le fréquent recours, pour les rédiger, à des personnes peu qualifiées sur le sujet, et les contingences politiques. Quelques exemples sont nécessaires.

Des contraintes.
Le manque de liberté d’écriture.
Le manque de liberté d’écriture pèse sur les auteurs employés par l’Unesco, comme le déplorent notamment Roger Caillois[100] et Alfred Métraux ; ce dernier est consterné par « la difficulté de faire de la science dans une organisation aussi rigide et aussi peu faite pour entreprendre des recherches »[101]. L’Unesco censure, pour des raisons politiques, certaines études dont elle a commandé la réalisation. Ainsi, en décembre 1951, elle décide que l’étude réalisée par le juriste Bogsch en vue de la convention du droit d’auteur, bien qu’« excellente » et « très intéressante », ne doit pas être distribuée ; « il faut toujours, lorsqu’on rédige un texte, penser à ses conséquences concrètes ; nous ne vivons pas de mots, mais de réalités », observe-t-il, soucieux des possibles conséquences politiques[102]. En 1951, le texte rédigé par Einstein sur commande de l’Unesco pour paraître dans le Courrier de l’Unesco à l’occasion du 3e anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme n’agrée pas à l’Unesco, car les idées développées par le savant ne sont pas dans la droite ligne de l’esprit de la Déclaration des droits de l’homme de l’ONU. Ce texte est jugé « présent[er] des dangers pour l’Unesco par rapport aux Nations Unies » ; l’Unesco décide donc d’y faire de nombreuses coupes[103]. Pour certains travaux, l’Unesco fait exception : ainsi, Maheu se prévaut de laisser entière liberté aux membres de la commission Faure pour la rédaction du rapport Apprendre à être[104] ; mais en réalité, comme l’observe Seth Spaulding, ce rapport a été rédigé en grande partie par le secrétariat de l’Unesco bien plus que par les experts de la commission Faure ; c’est ce qui se produit pour de nombreux travaux et rapports commandés par l’Unesco[105]. En 1970, Maheu reconnaît à demi-mot l’absence de liberté d’écriture pour les publications de l’Unesco, observant que la tâche de l’Unesco dans ce domaine doit être « collective et anonyme », caractérisée par l’« effacement » et l’« abnégation »[106].

La lourdeur et la lenteur des contrôles et des relectures.
Les ouvrages réalisés par l’Unesco sont souvent soumis à de très nombreux contrôles internes avant d’être publiés. C’est le cas par exemple de l’étude Tendances actuelles de la recherche scientifique, qui, une fois achevée, est soumise à l’examen d’un « collège » de cinq « savants éminents », puis du comité consultatif spécial, puis du directeur général de l’Unesco, et enfin du Conseil économique et social ; elle est ensuite envoyée pour corrections aux milieux scientifiques qui ont concouru à son élaboration[107]. Un système analogue est mis en place pour l’Histoire de l’Humanité, pour Tendances principales de la recherche dans les sciences humaines et sociales, pour l’Histoire de l’Afrique, et pour de nombreux autres ouvrages. Cependant, ces multiples contrôles, s’ils ont permis en bien des cas la rectification d’erreurs et de défauts, ne semblent pas avoir vraiment contribué à augmenter la qualité de ces études, mais au contraire avoir nui à la liberté d’expression et à l’originalité de leur contenu, instaurant une sorte d’autocensure et accentuant la langue de bois. En outre, l’existence de ce mécanisme complexe a tendu, dans le cas de l’Histoire de l’Humanité, à inciter de nombreux historiens de renom à refuser de participer à cette entreprise, voyant dans les modalités du travail prévues (travailler en commun, correspondre à l’orientation donnée, accepter des relectures et des critiques formulées par de nombreuses personnes) des freins à la liberté intellectuelle[108].

Des études qui ont souvent l’aspect d’assemblages disparates.
La qualité de nombreuses études collectives réalisées sous la direction de l’Unesco souffre de leur caractère d’assemblage disparate ; c’est le cas par exemple de l’Histoire de l’humanité et de Tendances principales de la recherche en sciences humaines et sociales[109]. Pour l’Histoire de l’humanité, de nombreux collaborateurs et associés critiquent sévèrement les méthodes de travail en commun mises en place ; ainsi, en 1952, le Père de Bivort de la Saudée critique violemment la méthode du « rewriting », qui selon lui « compromet la valeur scientifique de tout l’ouvrage »[110] ; en 1962, Jean Larnaud critique vivement le système de travail en commun en vigueur, qui, estime-t-il, « présente de très graves inconvénients, inconvénients qui vont jusqu’à mettre en cause la valeur scientifique de tout l’ouvrage ». Il fait valoir qu’« il est extrêmement difficile au directeur responsable d’un volume d’assimiler les apports respectifs du nombre très considérable de collaborateurs », que « souvent le directeur se sentira très mal à l’aise pour condenser une pensée qui lui est étrangère », et qu’il sera « impossible au rédacteur de ne pas fausser la pensée du collaborateur en la réélaborant ». Il préconise plutôt que chaque chapitre soit rédigé par un spécialiste et paraisse dans l’oeuvre définitive sous la responsabilité personnelle de son auteur[111]. Les rédacteurs de ces études ainsi que les fonctionnaires de l’Unesco chargés de les superviser sont parfaitement conscients de ces problèmes, qui se posent de manière récurrente à chaque entreprise de rédaction collective d’un ouvrage. Pourtant, au fil de la période, aucune amélioration n’est apportée dans ce domaine.

Une qualité amoindrie par les contingences politiques.
Les contingences politiques imposent une limitation de la liberté d’écriture[112], et obligent parfois à la publication d’études de faible valeur. C’est par exemple le cas de l’étude Les implications de la mécanisation et de l’automation en URSS, commandée en 1960 par l’Unesco à M. Zvorikine, « éminent savant soviétique », professeur à l’académie des sciences de Moscou, et, selon le fonctionnaire soviétique de l’Unesco Radtchenko, « hautement spécialisé dans le domaine des conséquences sociales et économiques de l’automation et du progrès technique le plus récent »[113]. Si M. Ivanov, autre fonctionnaire soviétique de l’Unesco, trouve le manuscrit de Zvorikine « très intéressant et riche en substance », ce jugement n’est pas partagé par ses collègues d’autres nationalités : André Bertrand juge au contraire le manuscrit « médiocre », et estime que « le prestige scientifique de l’Unesco en général et du département des sciences sociales en particulier ne sera pas rehaussé par une telle publication » ; cependant, il estime nécessaire de la publier, malgré sa mauvaise qualité, afin de respecter l’engagement pris envers l’URSS et de ménager la susceptibilité de ce pays[114].
Malgré la grande prudence de l’Unesco en matière éditoriale, qui se traduit souvent par de l’autocensure, certains ouvrages provoquent des controverses politiques. C’est le cas de L’égalité entre races et nationalités en URSS en 1963, ce qui amène l’Unesco à des remises en question et à des réflexions sur sa responsabilité politique dans ses publications. Ainsi en avril 1963, le comité des publications de l’Unesco émet les réflexions suivantes :
« Le problème fondamental qu’il s’agit de résoudre est le suivant : quelle est la responsabilité de l’Unesco quand elle fait paraître une « publication d’idées » ? Est-elle responsable de tout le contenu (véracité des faits, justesse des opinions, etc.) ou son rôle se borne-t-il à susciter le dialogue, sans couvrir de son autorité les thèses présentées dans une telle publication ? Une déclaration liminaire suffit-elle alors à dégager sa responsabilité ? Sinon, quelles mesures envisager pour éviter à l’Organisation des critiques - voire des accusations de partialité, de propagande agressive contre certains États membres […] ? L’Unesco doit-elle renoncer à faire paraître des publications de la catégorie C (thèses et doctrines) pour échapper à de telles critiques ? »
Plusieurs suggestions sont formulées par divers membres du comité :
« Accorder le droit de réponse, dans un périodique de l’Organisation, aux États membres qui s’estimeraient offensés par une publication ; éliminer ou limiter rigoureusement les sujets en rapport avec des controverses idéologiques ; établir des critères permettant au secrétariat de supprimer, dans les publications, les passages de nature à susciter des contestations ou des protestations. »
Guidés par le souci de prudence politique, les membres du comité suggèrent que les publications de l’Unesco se limitent désormais beaucoup plus strictement aux domaines de compétence de l’Unesco, qu’elles « évite[nt] les assertions partiales », que l’Unesco distingue plus clairement « les publications exprimant la position officielle de l’organisation et les publications exprimant des avis particuliers », et certains suggèrent même, comme le souhaite le gouvernement américain, que l’Unesco suspende sa publication de monographies sur des thèmes nationaux[115]. Cependant, ces réflexions n’aboutissent pas à un véritable changement. L’autocensure se poursuit jusqu’à la fin de la période ; ainsi, comme en témoigne Ehsan Naraghi, une étude qu’il rédige en 1969 sur le problème de la fuite des cerveaux dans les pays du Tiers Monde n’est pas publiée, car l’Unesco craint qu’elle ne mécontente le gouvernement américain puisqu’elle révèle que les États-Unis préfèrent absorber les meilleurs cerveaux des pays en voie de développement plutôt que les aider à développer leurs capacités dans leur pays[116].

Des délais très brefs.
Les délais très brefs souvent impartis à la réalisation des études nuisent à leur qualité, comme certains auteurs le reconnaissent. C’est le cas par exemple du rapport rédigé par Simone Marcus en 1947 sur les enfants victimes de la guerre ; dans l’introduction à ce rapport, elle déplore n’avoir disposé que de deux mois pour le réaliser et reconnaît qu’il est donc très incomplet[117] ; les études sont souvent écrites à la va-vite, étant donné les délais impartis, au détriment de la rigueur de l’examen et de l’analyse. C’est le cas notamment du rapport L’éducation de base en URSS, publié en juin 1947, et dont son auteur, Beatrice King, observe dans l’avant-propos : « l’auteur ne se déclare nullement satisfaite de ce mémoire, ayant dû l’écrire en quinze jours alors que cette tâche demandait au moins deux mois »[118]. Ce problème ne connaît pas d’amélioration au fil du temps ; il se produit notamment aussi dans les études du projet Tensions[119], et dans l’enquête sur les besoins éducatifs en Afrique, réalisée en 1959-60 : l’Unesco reconnaît d’ailleurs que, « en raison du court délai imparti et des moyens dont disposait le secrétariat, cette enquête n’a pas pu revêtir toute l’ampleur désirable ni permettre d’étudier les problèmes de façon suffisamment approfondie », et qu’elle contient de nombreuses « insuffisances »[120].




Des résultats critiquables et critiqués.

Des reproches contre la mauvaise qualité des études.
La mauvaise qualité de certaines études donne lieu en certains cas à de nombreuses lettres de plaintes. C’est le cas par exemple du Catalogue des sources de documentation juridique dans le monde publié par l’Unesco en 1953[121] ; les nombreuses critiques formulées sur la qualité de cet ouvrage inquiètent les fonctionnaires de l’Unesco, et les amènent à entreprendre une seconde édition révisée[122] ; il en va de même pour l’Index Bibliographicus, publié par l’Unesco en 1951, pour lequel, devant les nombreux « défauts » relevés par des spécialistes extérieurs, une édition révisée est lancée[123].

Un impact variable et limité.
Les publications, revues, brochures, de l’Unesco échouent souvent à obtenir l’impact important que souhaite leur donner l’Unesco. Plusieurs exemples l’attestent. En 1949, l’Unesco publie l’Enquête sur la démocratie, et estime que « cet ouvrage, bien loin d’être réservé à une élite raréfiée de philosophes, doit circuler largement dans le public intelligent des trois grands territoires linguistiques »[124] ; si cet ouvrage recueille un certain écho dans la presse[125], néanmoins l’influence qu’il exerce réellement est très faible. De même, le bilan de la réception des publications sur la « question des races » est décevant. Pourtant l’Unesco fait beaucoup d’efforts pour rendre ces textes simples et compréhensibles par le plus large public. « N’oubliez pas que vous vous adressez à un public très large et qu’il est donc nécessaire que votre style soit très simple, sans mots trop techniques »[126], recommande-t-elle aux auteurs qu’elle a chargés de les rédiger, insistant sur l’objectif d’« attei[ndre] un public très vaste »[127]. Les auteurs l’ont bien compris ; ainsi, Otto Klineberg, qui rédige la brochure sur Race et psychologie, affirme s’efforcer d’adopter « un style populaire et facilement lisible par le profane »[128]. Pourtant, selon la presse, ces publications s’avèrent austères et rébarbatives[129]. Un professeur de New York University, G. Saenger, chargé en 1954 par l’Unesco d’évaluer l’efficacité de ces publications sur les lycéens et les étudiants américains, conclut qu’elles se révèlent, sur le plan de la forme et du style, trop difficiles pour les lycéens, et même pour certaines d’entre elles pour les étudiants. Il estime en revanche que dans leur contenu elles n’apportent rien de nouveau aux lycéens et étudiants américains, déjà bien informés sur ces sujets ; il observe aussi que leur impact est diminué par le fait que les personnes racistes ont aussi été celles qui les ont le moins lu[130]. L’Unesco fait par ailleurs d’importants efforts pour assurer une diffusion gratuite très large de cette série de publications[131]. Cependant d’une manière générale leur distribution, souvent confiée aux commissions nationales, n’a en fait pas été très efficace[132]. Les maisons d’édition ont généralement été très réticentes à accepter de publier ces brochures[133]. Cette réticence a plusieurs raisons : d’une part le fait qu’un grand nombre de brochures aient été distribuées gratuitement par l’Unesco, ce qui les rend estiment-elles « invendables » ; d’autre part le caractère politiquement délicat de leur contenu ; également leur style et leur présentation jugés trop austères ; enfin le relativement faible écho auquel elles ont donné lieu dans la presse[134]. La réalisation et la diffusion des brochures est d’autre part rendue difficile par l’existence de problèmes budgétaires récurrents[135]. Tout cela a contribué à ce que la diffusion dans le grand public de ces publications se soit révélée finalement plus faible que ce que l’Unesco n’avait prévu et espéré (surtout pour la version francophone, beaucoup moins diffusée que la version anglophone)[136], même si, par rapport à de nombreuses autres publications de l’Unesco destinées au grand public, cette série compte parmi les mieux médiatisées[137]. Plusieurs institutions et groupements antiracistes, et personnalités impliquées dans ce thème, s’y sont notamment montrés très intéressés[138].
Parmi les autres publications destinées au grand public, les échos obtenus sont variables. Le programme de traductions d’œuvres littéraires est bien reçu, notamment en Amérique latine, aux États-Unis, en France[139]. En revanche, les albums d’art suscitent un intérêt relativement limité[140]. De même, les publications et études réalisées dans le cadre du projet majeur Orient-Occident ont globalement de faibles échos[141]. L’ouvrage Tendances actuelles de la recherche dans les sciences humaines et sociales ne réussit pas à obtenir la réception importante qu’il espérait avoir, étant « distribué faiblement par un éditeur obscur, et avec de nombreuses erreurs typographiques », comme l’observe Lengyel. Toutefois, plusieurs chapitres distincts de cet ouvrage collectif, réédités en éditions de poche dans différentes langues, connaissent une diffusion plus satisfaisante, en particulier les textes de Jean Piaget, de Paul Lazarsfeld, et de Roman Jakobson[142]. Nicolas Bodart et René Ochs, anciens fonctionnaires, évoquent eux aussi, au sujet de cet ouvrage, « les aléas d'une co-édition déficiente », qui ont selon eux « empêch[é] cet ouvrage de recueillir tout l’écho qu'il méritait et de devenir le travail de référence d'une génération de chercheurs et d'étudiants »[143]. Le même échec de réception caractérise Tendances actuelles de la recherche scientifique, théoriquement destiné « au grand public cultivé dans le monde entier » et en réalité très peu lu de ce public[144].
De même, les nombreuses revues spécialisées publiées par l’Unesco connaissent une diffusion plus faible qu’espéré[145]. Ainsi par exemple, concernant les Cahiers d’histoire mondiale, dès 1954, Carneiro, Guy Métraux, Morazé et Febvre s’inquiètent de l’absence d’intérêt et de réaction de l’opinion française pour cette revue[146], et des mauvais échos obtenus[147]. Puis Febvre s’en désintéresse, estimant qu’il s’agit d’un « problème de publicité », qui n’est « pas de [s]on ressort »[148].
Quel est l’impact obtenu par les publications? L’Unesco donne des consignes pour qu’elles soient rédigées dans un style simple et accessible, afin de toucher un public vaste[149]. Cependant elles sont souvent de niveau trop superficiel pour intéresser un public cultivé, et en même temps trop austères et fastidieuses pour intéresser le grand public. En outre, leur distribution est le plus souvent très faible, ce qui limite beaucoup leur impact[150]. Ce problème persiste tout au long des années. Ainsi, Emile Delavenay, responsable des publications de l’Unesco, souligne au début des années 1960 les problèmes récurrents de diffusion de la documentation de l’Unesco, liés aux « difficultés de transport, de barrières commerciales et douanières, des réseaux de distribution, et de difficultés monétaires » et au « désordre » récurrent qui règne « dans la gestion de ces affaires d’édition »[151]. Le rapport de la table ronde de 1970 critique les nombreuses « publications produites sans qu’on sache trop à quelles préoccupations elles répondent, ni à quel type d’activité fonctionnelle de l’Unesco elles appartiennent, et moins encore à quel public elles s’adressent » [152]. De même, Richard Hoggart déplore le « niveau beaucoup trop bas » des publications de l’Unesco[153].




5.2.2. Réunions, conférences, stages, séminaires.

Les réunions sont très nombreuses, voire pléthoriques[154]. Elles se font à différentes échelles, de la simple réunion à la conférence internationale, en passant par des conférences régionales, ou par des stages et séminaires. L’Unesco s’efforce de justifier ce grand nombre de réunions[155]. Il est très difficile de juger de l’efficacité de ces réunions et conférences, étant donné le caractère subjectif d’un tel jugement, et la fréquente coexistence de jugements contradictoires à ce sujet. Il est cependant possible d’aboutir à une conclusion en relevant plusieurs éléments objectifs.
Certaines de ces réunions réunissent d’importants intellectuels, comme les « conférences de l’Unesco » à la Sorbonne en 1946, qui comptent Jean-Paul Sartre parmi leurs participants, et la conférence d’Elseneur sur l’éducation des adultes en 1949 qui rassemble des personnalités comme Jean Guéhenno[156], ou des scientifiques de renom[157], comme par exemple le colloque « la recherche sur le cerveau et le comportement humain » (1968) qui réunit six prix Nobel[158]. Yves Brunsvick évoque, à propos du projet Orient-Occident, les « tables rondes de haut niveau restées fameuses », et cite notamment un débat entre Arnold Toynbee et Rajhaven Iyer, et une table ronde avec le fils de Habib Bourguiba et Raymond Aron[159] ; toutefois, les intellectuels associés aux manifestations culturelles dans le projet Orient-Occident ont souvent été de seconde zone. En réalité, la présence d’intellectuels, artistes ou scientifiques de grand renom a été l’exception dans les conférences et réunions de l’Unesco ; la plupart d’entre elles ont réuni principalement des diplomates, des représentants de gouvernements, même lorsqu’elles étaient axées sur des thèmes culturels. Cela a pu être perçu comme une contradiction de la part d’une organisation qui se prétend culturelle, de réunir surtout des représentants politiques et des administrateurs.
Parmi les conférences organisées par l’Unesco qui ont eu le plus de retentissement et qui ont attiré un public important, il faut mentionner la conférence sur les radio-isotopes (1957), la conférence internationale sur le traitement de l’information (1959)[160], la conférence mondiale sur l’éducation des adultes (Montréal, 1960)[161], et la série des conférences de ministres de l’éducation et de la planification des pays en voie de développement organisée au début des années 1960 (à Addis Abéba en 1960, 1961, 1962, à Nairobi en 1968 pour les pays d’Afrique[162], à Karachi en 1960 et en 1961 et à Tokyo en 1962 pour les pays d’Asie[163], à Beyrouth en 1961 pour les pays arabes, à Santiago en 1962 et à Buenos Aires en 1966 pour les pays d’Amérique latine[164]). Il est difficile de juger de leur impact et de leur réussite : elles ont été selon certains très utiles[165], selon d’autres inutiles[166].
Si certaines conférences sont bien préparées et organisées, comme celle des ministres des États membres européens responsables des politiques scientifiques (MINESPOL, 1970)[167], en revanche beaucoup sont mal préparées, mal organisées, caractérisées par la lourdeur et la langue de bois, et n’aboutissent à aucun résultat concret, comme le déplorent de nombreux participants dans leurs correspondances internes[168]. En outre, souvent, leur efficacité est diminuée par des problèmes logistiques récurrents, comme l’absence de documentation distribuée à l’avance aux participants, la documentation n’étant pas prête à temps[169].
Il est frappant de constater la discordance de jugement sur les conférences et réunions de l’Unesco entre les rapports officiels de l’organisation et les rapports des délégations des États participants. Quasi-systématiquement, à l’opinion constamment positive exprimée par l’Unesco sur ces réunions dans ses documents officiels, s’opposent les jugements critiques exprimés par les représentants des gouvernements et des autres agences. Ainsi par exemple, concernant la conférence sur l’éducation de base tenue à Nankin en 1947, le rapport officiel de l’Unesco se félicite que les discussions aient été fructueuses et caractérisées par de réels échanges de conception[170] ; en revanche, l’observateur américain estime qu’elles « ont très peu contribué de façon tangible à la cause de l’éducation de base », qu’elles « ont été généralement ennuyeuses et consacrées à des questions purement formelles », que « certains délégués n’avaient aucune expérience préalable en éducation de base, et d’autres ont montré clairement par leurs remarques qu’ils sont venus à la conférence sans idée claire de ce que ce terme signifie » ; que « plusieurs discussions ont été sans pertinence par rapport au but de la conférence », et que les résolutions et recommandations adoptées sont très vagues et n’ont rien apporté de nouveau ; il observe aussi qu’il y a eu tellement de mondanités et de divertissements qu’il n’est pas resté assez de temps pour travailler[171]. De même, si, de l’avis officiel du secrétariat, le stage sur l’éducation des adultes tenu à Mondsee en Autriche en 1950 est une réussite, en revanche plusieurs participants sont très critiques envers ce stage, qui selon eux « n’est guère parvenu à ses fins »[172].
Il est nécessaire de fournir de nombreux exemples des jugements négatifs fournis par ces sources autres que les rapports officiels, pour apporter un autre regard sur ces réunions que le regard officiel, satisfait, de l’Unesco, et pour convaincre de la fréquence des défauts et de la mauvaise organisation de ces réunions et conférences. L’énumération suivante n’est donc pas inutile : en 1949, un représentant de l’ONU observe que la conférence d’Elseneur sur l’éducation des adultes a été mal préparée[173]. La délégation allemande à la conférence de La Haye (1954) observe qu’au bout d’une semaine de conférence, « seuls des progrès minimes ont été accomplis », et déplore la « langue de bois », la « lourdeur », la lenteur, des discussions, l’« incertitude » dans laquelle demeurent les réflexions[174]. En 1955, le gouvernement britannique estime que les séminaires d’éducation des adultes organisés par l’Unesco « ne servent à rien », et que les conférences organisées par l’Unesco réunissant des dirigeants de mouvements de jeunesse « ont produit beaucoup de paroles et de résolutions mais peu d’action », et ne se sont pas révélées efficaces[175]. En 1955, les experts canadiens qui participent à la conférence de l’Unesco sur la télévision à Tanger déplorent la mauvaise organisation matérielle et pratique de la conférence[176]. En 1957, la Fédération mondiale de la santé mentale souligne les problèmes de traduction qui surgissent dans les conférences internationales de l’Unesco[177]. En 1959, les États-Unis critiquent les problèmes logistiques et le retard dans la traduction des documents à la conférence internationale sur le traitement de l’information[178]. En 1960, la délégation américaine à la réunion du comité consultatif intergouvernemental du projet majeur d’Amérique latine déplore que les travaux du comité ont été entravés par des problèmes d’organisation : les documents de travail ont été reçus par les participants seulement trois jours avant le début de la conférence, ce qui a contribué à empêcher une véritable réflexion ; en outre, les délibérations et discussions n’ont pas été assez bien planifiées, et les discussions sont restées à un niveau beaucoup trop général[179]. En 1962, la délégation américaine critique, dans son rapport confidentiel à son gouvernement, les coûts importants suscités par la convocation par l’Unesco à Tunis d’une réunion d’experts de l’éducation secondaire dans les États arabes[180]. En 1962, la délégation britannique à la première réunion des parties contractantes à la convention de La Haye déplore, dans son rapport confidentiel à son gouvernement, la très mauvaise qualité de l’organisation de cette réunion ainsi que l’incompétence de ses participants : « je ne peux pas décrire la déplorable impression que laisse cette conférence sur […] la plupart des délégués », déplore le chef de la délégation britannique, qui souligne « l’enchevêtrement de la procédure », le caractère « indescriptiblement mauvais » du président de la conférence, le caractère « déplorable » des services du secrétariat : « ils n’ont pas encore réussi à se débrouiller pour produire un quelconque document et il leur faut au minimum une demi-journée pour traiter et diffuser les amendements les plus minimes, de sorte que la plupart du temps la conférence essaie de discuter un point sans avoir aucun document devant les yeux »[181]. En 1963, le gouvernement français observe que conférences et colloques de l’Unesco devraient être « préparés avec beaucoup plus de soin », et déplore que leur nombre est excessif[182]. En 1966, l’observateur de la France à une conférence organisée par l’Unesco à Buenos Aires observe dans son rapport confidentiel à son gouvernement qu’elle s’est déroulée dans un « climat assez morne » et a été caractérisée par « une certaine lassitude » et par « une pesante logorrhée »[183]. En 1969, le participant britannique à un colloque de l’Unesco sur la participation des jeunes à la société moderne, observe que les discussions n’ont abouti à aucun résultat[184]. La même année, à propos du colloque sur Gandhi, le diplomate français Jean Fernand Laurent, dans son rapport confidentiel, observe que « le colloque a été quelque peu écartelé entre la ferveur des gandhistes convaincus […], et le scepticisme d’hommes politiques chargés des responsabilités gouvernementales ». Il relate que tandis que, « sous la présidence très compétente du professeur Lacombe, le colloque s’est orienté le premier jour vers un véritable dialogue philosophique », en revanche, ensuite, la présidence du colloque étant passée à des diplomates, le colloque a beaucoup baissé en qualité, et « est retombé malheureusement dans ce qu’est d’habitude une réunion de l’Unesco : une succession de monologues où chacun lit un papier préparé à l’avance et exprime sa propre pensée ou celle de son gouvernement au lieu d’essayer de participer à l’élaboration d’une synthèse »[185]. En 1970, dans un article dans Le Monde, Ionesco critique avec véhémence la conférence intergouvernementale sur les politiques culturelles en Europe, organisée par l’Unesco, à laquelle il a participé ; il dénonce son caractère bureaucratique et sa volonté d’ « enrégimenter la culture » :
« Il y a eu des centaines de délégués, fonctionnaires et administrateurs de tous les pays d’Europe, des séances plénières et spécialisées. Des commissions et des sous-commissions et d’autres sous-commissions se sont réunies pour rédiger rapports sur rapports et pour entasser des montagnes de paperasses. »[186]
En 1972, la délégation américaine critique les réunions de l’Unesco sur les « implications humaines du progrès scientifique », les jugeant infructueuses à cause du caractère vague des réflexions développées, et du manque de compétence scientifique des participants[187]. De nombreux autres exemples semblables sont disponibles à foison, contenant de vives critiques sur la mauvaise organisation administrative des conférences, le manque de compétence et de préparation des participants, le manque de véritable réflexion, et l’absence de résultat[188]. Le caractère récurrent de ces critiques, et le fait qu’elles portent sur les différentes sortes de réunions de l’Unesco, et qu’elles soient formulées par des délégués de différents pays, accrédite leur véracité.
Ce n’est pas seulement dans les rapports extérieurs à l’Unesco (rapports des États membres et des autres organisations) que l’on trouve de tels jugements, mais aussi dans les correspondances et rapports confidentiels de l’Unesco elle-même, qui donnent un son de cloche bien éloigné du discours officiel auto-satisfait : les fonctionnaires de l’Unesco reconnaissent parfois, dans leurs rapports internes, et dans des lettres confidentielles, les défauts de ces réunions. Ainsi, en 1955, Maheu reconnaît qu’une conférence de l’Unesco sur la télévision, tenue au Canada, a été mal organisée et révélatrice du fait que le secrétariat n’avait « pas […] d’idées très claires sur ce qu’il voulait obtenir », comme les participants l’ont déploré[189]. En 1956, Maheu reconnaît les défauts administratifs de la récente conférence régionale de l’Unesco sur l’enseignement gratuit et obligatoire en Amérique latine, tenue à Lima : « les documents de travail furent le gros point faible de la préparation de la conférence. […] Ils furent envoyés beaucoup trop tard aux États membres pour pouvoir être étudiés sérieusement » ; en outre, les trois experts envoyés par le secrétariat étant incapables de s’exprimer en espagnol, « leur contribution aux travaux de la conférence fut pratiquement nulle »[190]. En 1960, Jean Thomas évoque l’échec de deux stages de l’Unesco auxquels il a participé : à propos du stage en Grèce sur le rôle des musées dans l’éducation, il déplore que le groupe des participants était très hétérogène, et que plusieurs personnalités qui y participaient avaient en fait plus envie de faire du tourisme que de participer aux discussions, et conclut à l’inefficacité de ce stage ; et à propos du stage de Tokyo sur l’enseignement des arts et des arts artisanaux, il observe que l’efficacité de ce stage a été réduite par la qualité « médiocre » des participants. Il ne conclut cependant pas à la responsabilité de l’Unesco pour l’échec de ces deux stages, estimant que « le succès d’un stage dépend de facteurs très divers, dont plusieurs échappent à l’Unesco »[191]. À propos de la conférence de Montréal en 1960, si Jean Thomas juge qu’elle a été « un complet succès »[192], Anna Lorenzetto déplore son ennui et son « conformisme»[193]. En 1964, Maheu observe que la grande quantité des réunions organisées par l’Unesco semble se faire au détriment de leur qualité[194]. Le rapport de la table ronde de 1970 critique comme des « activités inutiles » les nombreuses « réunions dont les résultats sont insignifiants ou inutilisables et qui trouvent leur principale justification dans le fait qu’elles eurent lieu »[195]. Tous ces jugements négatifs exprimés par des fonctionnaires de l’Unesco sont, répétons-le, exprimés de manière confidentielle et non pas au grand jour. Ils accréditent l’idée d’une médiocrité et d’un échec des conférences et réunions de l’Unesco.
La préparation et le déroulement des conférences se caractérisent aussi, bien souvent, par des problèmes administratifs ; ainsi par exemple, l’ONU observe que la conférence de l’Unesco sur l’éducation des adultes, tenue à Elseneur en juin 1949, est mal préparée[196] ; la délégation allemande à la conférence organisée par l’Unesco à La Haye en 1954 déplore la « langue de bois », la « lourdeur », la lenteur, des discussions, et par conséquent l’« incertitude » des résultats[197] ; dans le cadre du projet majeur d’Amérique latine, l’expert Stanley Applegate observe « le manque de productivité des réunions du personnel », « longues, répétitives, étirées en longueur »[198] ; à une réunion de 1962, la délégation britannique déplore la très mauvaise qualité de l’organisation de cette réunion, et de ses participants[199] ; Prévost témoigne des problèmes administratifs dans la préparation de la conférence de la biosphère (1968)[200] ; en 1971, le Royaume-Uni déplore la préparation « chaotique » de la conférence de Stockholm[201]. En 1970, Maheu déplore de manière confidentielle « la faible productivité du travail accompli » par le colloque sur « l’éducation et le développement de l’homme » et en conclut « qu’il faut éviter de réunir à l’avenir des groupes d’experts aussi nombreux », jugement qui est partagé par la délégation française[202].
En 1959, le directeur de l’institut Unesco de Gauting évoque dans une lettre à l’Unesco les problèmes administratifs kafkaïens qui se posent au sujet de l’organisation d’un séminaire qui doit se tenir prochainement à cet institut :
« Pour pouvoir organiser ce séminaire nous devons avoir l’aide d’une commission nationale. La commission nationale allemande est fort intéressée, et demande l’aide de l’Unesco. L’Unesco est disposée à donner une contribution si le gouvernement allemand aussi donne une contribution. Le gouvernement allemand est intéressé au séminaire mais ne peut pas donner une contribution par ce que selon son règlement il ne peut pas subventionner le même organisme sur deux chapitres de son budget. »
Il observe ainsi l’apparition d’un « cercle vicieux » qui conduit à l’échec du projet de séminaire alors qu’en réalité tout le monde est d’accord pour le faire[203].
Cependant, ces défauts ne sont pas spécifiques aux conférences de l’Unesco. Les conférences de l’ONU sont tout aussi touchées que celles de l’Unesco par l’inefficacité. C’est par exemple ce que déplore Prévost, évoquant la langue de bois et le caractère creux et vain de la Conférence des Nations Unies sur la science et la technique appliquées au développement, en 1962 à Genève[204].
Outre le constat de l’inefficacité et des dysfonctionnements de ces conférences, il est intéressant d’observer que souvent, aux grandes conférences réunissant des représentants d’États membres, le secrétariat de l’Unesco s’efforce en fait de dicter des orientations qu’il a d’avance établies ; ces conférences servent souvent en fait au secrétariat à légitimer et valider les orientations qu’il souhaite adopter[205] ; de même que le secrétariat pèse aussi sur les auteurs (censés être indépendants) des publications qu’elle commande.

5.2.3. Missions de conseils d’experts.

Les missions de conseils d’experts sur le terrain constituent une autre des modalités importantes d’action de l’Unesco. Elles concernent des domaines variés, comme l’éducation, le patrimoine, la prévention des séismes, l’environnement, la recherche scientifique, l’exploration et la conservation des ressources naturelles, l’aide au développement économique, l’agriculture, la santé, etc.[206] Ces missions, qui peuvent être de courte ou de longue durée, consistent à mener une enquête, ou à conseiller et aider le gouvernement concerné, ou encore à créer une structure, une institution, ou l’aider à fonctionner.
La réussite des actions de l’Unesco tient souvent beaucoup à la qualité, à la compétence, à la motivation, du personnel associé à leur réalisation, en particulier pour les projets de terrain. Au fil des années, l’Unesco fait de plus en plus d’efforts en ce sens[207]. Le problème de la compétence de ces « experts » se pose de manière récurrente, car souvent, ils n’ont d’« experts », que le nom, et sont des personnes assez peu qualifiées ; l’Unesco a du mal à trouver des personnes à la fois compétentes et motivées[208]. La réussite de leur mission dépend aussi de leur réussite à s’intégrer dans la population locale[209], et à établir des relations de collaboration avec les gouvernements concernés[210].

Une réelle compétence de certains experts.
La réussite du projet de Marbial à susciter l’adhésion de la population (au moins au début) est redevable au grand intérêt porté par Métraux aux habitants. En 1959, Lestage, s’il observe l’arrêt des activités à Marbial, observe qu’« à Lafond, par contre, le Centre vit. […] A quoi est dû ce miracle ? Au directeur du centre, un inspecteur primaire, M. Etienne, et à notre expert M. Bretonès »[211]. De même, le succès particulier de l’expérience d’éducation de base menée au camp de Dekwaneh, au Liban, dans le cadre du programme Unesco-UNRWA en 1952, s’expliquerait par l’attitude compréhensive et non directive de l’expert indien I.R. Khan[212]. Par ailleurs, Maria Tabellini, qui participe dans les années 1950 au projet pilote du Cambodge, témoigne des qualités et du dévouement du chef de mission, J.J.A. Frans :
« [il] croyait à l'importance absolue des contacts avec la réalité, même la plus désagréable, et il m'en avait donné l'exemple dès mon arrivée à Phnom Penh. Il vivait presque toujours dans les villages à côté des habitants, refusant toute amélioration jugée trop « bourgeoise », mais jetant ainsi les bases d'une véritable éducation rurale dans des conditions très difficiles et sans aucune aide extérieure. »[213]
Dans le projet d’éducation de base du Liberia, selon André Lestage, la réussite est redevable en grande partie aux experts sur le terrain[214]. De même, le succès du projet de radio en ouolof au Sénégal dans les années 1960, doit beaucoup, selon Cassirer, aux qualités du présentateur de l’émission, Boubakar Sock, ancien fonctionnaire du ministère de l’agriculture, qui « comprenait très bien la mentalité des paysans sénégalais », et qui a permis l’instauration d’un « dialogue plein de franchise » entre les masses paysannes et le pouvoir[215].
Certains experts semblent très compétents[216], et, malgré des conditions sur le terrain très difficiles, très dévoués, dynamiques, voire passionnés, comme Alfred Métraux[217], E. Corner[218], ou d’autres[219]. Notamment, dans le cadre du projet majeur d’Amérique latine, Oscar Vera, directeur du centre de Santiago[220], José Blat Gimeno, et Hernández Ruiz, expert itinérant ; Blat Gimeno décrit ce dernier, ancien inspecteur de l’éducation en Espagne, exilé au Mexique à cause de la guerre civile espagnole, et professeur à l’université du Mexique, comme un « homme à la personnalité vigoureuse, passionné », doué d’une « force de volonté » et d’une « ténacité » hors du commun ; Adiseshiah, lors d’une de ses visites sur le terrain, est lui aussi frappé par la personnalité passionnée de Hernandez Ruiz, le comparant à un « prophète de l’Ancien Testament »[221]. Quant à Blat Gimeno, Lestage estime : « ses qualités d’administrateur et de pédagogue, sa connaissance approfondie de l’Amérique latine, font de lui un des plus remarquables experts qu’il m’ait été donné de rencontrer »[222]. Selon de nombreuses sources, les experts itinérants du projet majeur d’Amérique latine accomplissent un travail « remarquable », et contribuent pour beaucoup au succès de ce projet majeur[223].
La campagne de Nubie bénéficie sur le terrain d’un personnel très compétent et passionné, comme Louis Christophe, Jan van der Haagen et Christiane Desroches-Noblecourt, qui prennent ce travail très à cœur. Ainsi, en décembre 1959, Rudolf Salat, directeur des activités culturelles de l’Unesco, fait l’éloge, dans une lettre à Maheu, de Louis Christophe, égyptologue au CNRS, secrétaire de l’institut d’Egypte, et expert pour l’Unesco, soulignant le dévouement de celui-ci :
« Pendant des semaines avant la réunion il a travaillé jusque tard dans les nuits à la préparation de la réunion ; pendant le voyage il s’est dévoué d’une manière extraordinaire pour préparer les procès-verbaux. On peut dire que c’est lui qui a « sauvé » la réunion du point de vue administratif…et il a été le seul à n’avoir pas même reçu de per diem pendant le voyage ! »[224]
Experts britanniques et américains semblent avoir été jugés plus compétents et efficaces que ceux des autres nationalités, à la fois par les États récepteurs et par les fonctionnaires de l’Unesco[225].

L’incompétence et le manque de motivation de beaucoup d’experts.
Dès 1950, Torres Bodet évoque la difficulté à trouver des experts compétents ayant l’« esprit missionnaire », et déplore que « beaucoup [d’experts] entreprennent le voyage comme s’ils étaient les colonisateurs d’un nouveau régime absolu : le régime de la technique », et qu’ils ne connaissent pas assez bien les conditions sur le terrain où ils vont[226]. L’Unesco a souvent du mal à trouver des experts qualifiés ; ainsi, au début des années 1950, il faut attendre un an avant de trouver un spécialiste pour accomplir une mission au Nigeria dans le domaine des langues vernaculaires[227]. De même, en 1955, Métraux observe la difficulté de l’Unesco à trouver un « expert en formation de la personnalité » compétent pour être envoyé en Bolivie comme ce pays le demande[228]. Au début des années 1960, l’Unesco s’efforce d’améliorer la qualité de ses experts[229]. Cependant ces efforts ne sont pas fructueux. Ainsi, en 1971, un diplomate américain observe que les deux postes d’experts de l’Unesco prévus pour l’« Institut international pour les méthodes d’alphabétisation des adultes » de Téhéran sont vacants, l’Unesco n’ayant été capable de fournir aucun expert[230].
De nombreux experts sont peu compétents, notamment ceux envoyés en Afrique et ceux associés au PEMA[231]. Ainsi, le bon fonctionnement de la bibliothèque de New Delhi est entravé dans les premières années par d’importants problèmes de direction : l’Unesco a du mal à trouver un directeur compétent et disposé à rester en place plusieurs années ; l’Unesco souhaite trouver un Indien compétent mais n’y parvient pas ; de nombreuses personnes sont envisagées successivement, mais les personnes vraiment compétentes ne sont pas intéressées. Ce sont finalement deux Britanniques qui se succèdent ; puis un Indien est nommé en 1950, M. Kalia ; le fonctionnement de cette bibliothèque est aussi affaibli par des problèmes de relations entre le personnel dirigeant et le personnel subalterne, semi-analphabète[232].
L’opinion sur la compétence des experts varie en fait souvent selon qui l’émet, l’Unesco tendant à être beaucoup plus indulgente que les États bénéficiaires et que les représentants d’autres États : ainsi, en 1958, l’Unesco estime que les deux experts en géologie envoyés par l’Unesco au Brésil sont très compétents[233], alors que selon l’ambassade américaine au Brésil, le gouvernement brésilien les jugerait incompétents[234].
Le manque de compétence des experts s’explique en partie par le faible salaire qui leur est offert et par le contrat de courte durée, ce qui ne rend pas la condition d’expert de l’Unesco très attirante[235]. L’Unesco a souvent du mal à trouver des experts compétents dans certains domaines, comme l’éducation de base, puis la planification de l’enseignement, et l’alphabétisation fonctionnelle[236]. Selon plusieurs avis, l’échec du projet de Marbial s’expliquerait en grande partie par l’inexpérience du personnel envoyé sur place et à son absence de maîtrise du créole, ainsi que par l’incompétence du personnel embauché sur place[237]. La faible compétence de beaucoup d’experts est aggravée par le fait qu’ils restent trop peu de temps sur place, ce qui nuit à la continuité de l’action[238]. Le manque de compétence des experts peut avoir des conséquences plus ou moins graves. Ainsi, au Crefal, en 1974, une véritable crise se produit à cause de l’incompétence et de l’absence totale de conscience professionnelle du directeur, M. Cortes, « très nerveux, voire un peu déséquilibré », qui « traite le personnel sans égards et se permet même parfois des insultes », et détourne des fonds ; cela provoque des conflits au centre ; malgré plusieurs rapports négatifs sur ce directeur, l’Unesco le maintient longtemps en poste ; finalement, sur l’insistance du gouvernement mexicain, Maheu le fait comparaître devant un comité spécial d’enquête ; mais celui-ci ne trouve aucune preuve contre lui[239].
Le problème de la compétence et de la valeur du personnel ne se pose pas seulement dans les projets de terrain, mais aussi dans les institutions créées par l’Unesco (par exemple les instituts Unesco en RFA, et notamment l’institut de Cologne, qui souffre d’un manque de crédibilité dans ce pays à cause du manque de compétence de ses dirigeants[240]) et dans la réalisation d’études collectives, comme l’Histoire de l’Humanité[241].
Les résultats très contrastés obtenus par les trois instituts créés par l’Unesco en Allemagne illustrent de manière exemplaire l’importance de la qualité du personnel de terrain pour la réussite d’un projet. Tout au long des années, l’Unesco a du mal à trouver du personnel compétent pour les instituts Unesco en RFA[242]. Maheu reconnaît en 1955 l’incompétence des deux directeurs successifs de l’institut de la jeunesse, de même que Jean Chevalier, qui, lors d’une visite sur place, est « très frappé par l’hostilité de la totalité du personnel à M. Moser » et revient « convaincu que tant que celui-ci restera directeur, l’Institut sera condamné à l’impuissance et au désordre administratif »[243]. La même année, trois agents de l’Unesco observent la réussite de l’institut d’éducation de Hambourg, grâce à la compétence de ses deux directeurs successifs, MM. Merck et Langeland ; en revanche ils soulignent l’inefficacité des deux autres instituts, à cause de l’incompétence de leurs directeurs[244]. En 1957, Henry J. Kellermann qui visite ces instituts, observe que celui de Cologne souffre du manque d’autorité académique de son directeur, l’Américain M. Anderson, qui aurait échoué à lier l’activité de l’institut avec celle des universités et autres institutions académiques ; l’institut est en « crise » de manière « chronique ». Cela est dû aussi à la mauvaise coopération et à la mauvaise entente entre les membres du conseil de direction de cet institut. Kellermann porte un jugement très « négatif » sur cet institut. Il observe que le niveau « semi-académique » de son personnel lui nuit beaucoup en prestige auprès des universités ; l’institut avait été créé « avec la prétention de faire revenir les sciences sociales en Allemagne », mais il n’a pas du tout été à la hauteur de son ambition. Kellermann observe la réticence d’Anderson à reconnaître ces faiblesses de l’institut et encore moins à s’en attribuer la responsabilité. En revanche, l’institut de Hambourg est jugé par Kellermann beaucoup plus satisfaisant, grâce à la compétence de son directeur et de l’équipe de direction ; quant à celui de Munich, il observe qu’après beaucoup de problèmes dans les années précédentes, il s’améliore désormais, grâce à la compétence de son nouveau directeur[245].
Le manque de compétences des experts envoyés par l’Unesco contribue à expliquer pourquoi ils sont souvent accueillis avec indifférence par le gouvernement de l’État où ils sont envoyés, qui néglige l’aide qu’ils peuvent apporter[246]. Par exemple, en 1962, le gouvernement indonésien souhaite que l’Unesco réduise le nombre de ses experts en Indonésie et se consacre surtout à fournir de l’équipement et des bourses[247] ; de même, en 1963, l’Unesco propose à l’Iran les services de cinq experts mais l’Iran n’en prend que trois, estimant n’avoir pas besoin des deux autres[248]. Lors de son voyage au Liban en décembre 1972, Maheu observe que « certains experts éprouvent le besoin d’être plus et mieux utilisés »[249].
Une autre raison du peu d’enthousiasme que manifestent souvent les États du Tiers Monde à l’égard des experts de l’Unesco est l’origine occidentale de la plupart d’entre eux, ce qui attise susceptibilités et rancœur dans les pays où ils se rendent. Comme l’observe Pierre de Senarclens, « l’expert remplace le missionnaire de jadis »[250] dans les représentations, et ce malgré les efforts de l’Unesco pour éviter de conférer à ses missions d’experts un caractère paternaliste. Ainsi, dans les années 1950, le directeur du centre d’éducation de base créé par l’Unesco au Liberia, le directeur de la bibliothèque créée par l’Unesco à New Delhi, et les experts envoyés sur le projet d’éducation de base de Marbial (Haïti), sont initialement occidentaux[251]. Pourtant l’Unesco s’efforce aussi d’employer des experts non occidentaux, bien que cela s’avère difficile étant donné le manque de personnel compétent dans ces pays.
Ainsi, sur l’insistance de Torres Bodet, le premier directeur du Crefal est un Mexicain, et non pas, selon ses paroles, un de « ces experts étrangers […] inutiles parce que théoriques et destructeurs parce qu’arrogants »[252] ; de même, en 1951, le projet de Marbial, initialement dirigé successivement par plusieurs Occidentaux, passe enfin sous la direction d’un Haïtien, Gabriel[253].
Le problème se pose de l’utilité de ces missions d’experts, notamment celles des experts d’assistance technique. En effet, dans ce dernier cas, l’Unesco envoie aux États une somme d’argent et un expert pour conseiller le gouvernement sur l’emploi de cette somme ; or, les gouvernements se montrent souvent beaucoup plus intéressés par la somme d’argent que par l’expert, et manifestent même souvent de l’indifférence, voire de l’hostilité, pour l’expert, dont ils déplorent le salaire important qui selon eux pourrait être mieux utilisé pour des projets. Cela amène l’Unesco à remettre en question l’utilité de l’envoi de ces experts[254]. Le problème demeure pendant toute la période. Le rapport de la table ronde de 1970 critique les nombreuses « missions d’experts envoyés dans les États membres au titre de l’aide multilatérale et cela, sans buts bien définis. Souvent les résultats de ces missions ne sont pas connus et moins encore évalués »[255]. En 1972, le rapport Apprendre à être préconise que l’Unesco se forge « une conception nouvelle de l’aide internationale, en renonçant […] au type traditionnel des missions d’experts, qui ont trop souvent pour effet, si heureux qu’en soient les visibles résultats, de démobiliser les initiatives locales et de transplanter des modèles inadaptés »[256].
Le problème se pose aussi de la pérennité de l’action réalisée par ces experts, envoyés sur le terrain dans le cadre de missions temporaires. Ils doivent former des « homologues », c’est-à-dire des autochtones qui doivent être ensuite capables de prendre le relais de leur action une fois qu’ils seront partis. Mais cette tâche est souvent difficile à accomplir. Ainsi par exemple en 1953 un expert de l’Unesco au Liberia observe avec découragement qu’il ne sera pas possible de trouver au Liberia des gens capables de remplacer les experts avant de nombreuses années[257]. Ces difficultés amènent à une remise en question du bien fondé des missions d’experts. En 1974, M’Bow parle d’un changement dans la conception de l’expert : « Le temps est loin où l’« expert » pouvait croire, avec assurance et bonne foi, qu’il était porteur de valeurs, d’un savoir et d’un savoir-faire dignes d’être transmis et assimilés. […désormais] il est demandé à l’expert d’éviter les transpositions et adaptations hâtives, de faire effort pour résister à la tentation de chercher à reproduire le contexte qui l’a formé et les modèles qu’il a intériorisés »[258].
Ainsi, tout au long de la période, des efforts sont faits pour améliorer les prestations des experts, mais les défauts persistent ; il y a une remise en question croissante de cette modalité d’action qu’est la mission d’expert, qui se révèle de plus en plus clairement insatisfaisante ; le problème n’est pas résolu, aucune solution alternative n’est trouvée.

5.2.4. Action normative.

L’action normative est une modalité d’action bien particulière de l’Unesco, qui se différencie nettement de ses autres modalités d’action. Elle s’inspire du modèle de l’ONU[259]. Elle passe par des « conventions », des « recommandations », et des « appels » et « déclarations ». La caractéristique de cette action normative est son caractère uniquement incitatif, l’Unesco n’ayant aucun pouvoir de sanction ou de coercition. Le contrôle de l’application de ces normes se fait théoriquement, en ce qui concerne les conventions et recommandations, par des rapports que les États doivent envoyer périodiquement à l’Unesco, et que l’Unesco a le pouvoir de rendre publics devant la communauté internationale, ce qui implique donc une certaine pression morale sur les États[260]. Quant aux appels et déclarations, ils n’ont qu’une valeur morale.
L’action normative de l’Unesco durant ses trente premières années concerne surtout le patrimoine[261], l’éducation[262], les droits de l’homme[263], la paix[264], et la circulation de l’information[265]. Elle est restée modeste pendant la période 1945-74[266], mais a augmenté à partir de la seconde moitié des années 1960, surtout sous la forme de recommandations.
De tous les instruments normatifs mis en place par l’Unesco durant cette période, ceux qui ont eu le plus de retentissement et d’importance sont la convention sur le droit d’auteur (1952) et la convention relative à la protection du patrimoine culturel et naturel mondial (1972)[267].
A plusieurs reprises, l’Unesco a tenté sans succès de mettre en place des instruments normatifs, comme le projet de « Tribunal d’honneur » pour juger les journalistes propageant de fausses nouvelles susceptibles de menacer l’entente internationale, proposé à la conférence générale de 1946[268] ; ou le projet lancé en 1948 de règlementation pour assurer le libre-échange des documents musicaux[269] ; ou encore celui de convention pour assurer la protection juridique des émissions de télévision par satellites, envisagé en 1969-70[270].
Plusieurs instruments normatifs, s’ils ont été officiellement adoptés par l’Unesco, n’ont pas eu en fait de résultat concret ; c’est le cas notamment de l’« Appel solennel contre l’idée de la fatalité de la guerre » (1947)[271], de la « Déclaration sur l’origine des guerres » (1948)[272], et de la Déclaration sur la race (1949), malgré ses révisions successives en 1950, 1951, 1967 et 1978.
Une constante est la réticence des États membres à ratifier ces instruments, ce qui affaiblit leur portée, et même souvent retarde leur entrée en vigueur puisqu’il faut souvent attendre plusieurs années avant que le nombre minimum de ratifications soit atteint. Ainsi, la Convention sur la libre circulation du matériel audio-visuel de caractère éducatif, scientifique et culturel (Beyrouth, 1948) entre en vigueur en 1954 seulement, date à laquelle le nombre minimum de ratifications est atteint. Elle n’est alors ratifiée ni par les États-Unis ni par l’URSS, ce qui affaiblit sa portée. Ce n’est qu’en mai 1962 que les États-Unis la ratifient[273]. Quant à l’accord pour la suppression des droits de douane pour l’importation de matériel de caractère éducatif, scientifique et culturel (Florence, 1950), il entre en vigueur en 1952[274] ; mais il est alors ratifié alors par dix pays seulement, et parmi eux ni les États-Unis, ni le Royaume-Uni, ni la France, ce qui, là aussi, affaiblit sa portée ; il n’est pas non plus ratifié par l’URSS après 1954[275].
Même lorsque les États ratifient ces conventions, ils se montrent généralement réticents à les appliquer, et en bien des cas ne les appliquent pas. Ainsi, la convention et la recommandation sur la discrimination dans l’enseignement se sont révélées largement inefficaces. La commission de conciliation et de bons offices créée en 1962 pour régler les différends entre États parties à cette convention, non seulement n’entre en vigueur qu’en 1968, mais de plus n’a pas été saisie une seule fois avant 1974. C'est-à-dire qu’elle n’a pas du tout servi. En outre, moins de 20% des États parties respectent l’obligation de la soumission des rapports, et, comme l’observe D. Sioen, ces rapports sont purement formels, « presque tous identiques », et caractérisés par la « langue de bois »[276].
L’Unesco n’ayant aucun pouvoir de sanction ni de coercition pour faire appliquer ces instruments, ceux-ci restent souvent inappliqués. C’est un problème important[277]. Les conventions de l’Unesco semblent avoir été beaucoup moins efficaces que celles mises en place par l’OIT, dont l’application est l’objet de contrôles périodiques par un comité d’experts[278]. Les instruments normatifs de l’Unesco ont échoué à se doter de mécanismes d’application efficaces. Ainsi, pour la convention sur le droit d’auteur, plusieurs États (notamment la France et les États-Unis), ainsi que l’ONU, avaient suggéré de rajouter la possibilité d’un recours des États contractants devant la Cour internationale de justice, mais cela ne s’est pas fait[279].
L’Unesco est censée encourager l’application des principes de la déclaration universelle des droits de l’homme dans les États membres[280]. Mais dès le départ, les États, et les fonctionnaires de l’ONU et de l’Unesco, doutent de la possibilité que cette déclaration soit respectée[281]. Le mécanisme prévu, consistant en l’envoi à l’Unesco, par les particuliers ou les associations, de plaintes sur la violation des droits de l’homme, fonctionne mal : aucune procédure n’étant prévue pour donner suite à ces plaintes, aucune plainte ne semble avoir été envoyée jusqu’en 1952 (aucune n’a pu être retrouvée dans les archives)[282]. En 1952, pour améliorer le mécanisme, l’Unesco décide que les plaintes seront désormais examinées par le conseil exécutif afin d’envisager quelle suite leur donner. Mais cette décision n’aboutit pas à un résultat plus satisfaisant[283]. Dans les années 1960, l’Unesco réfléchit au problème du manque de moyen effectif pour faire appliquer cette déclaration[284], et s’efforce d’améliorer la procédure d’examen de ces plaintes[285]. Sans succès.
La recommandation concernant la condition du personnel enseignant, adoptée en 1966 sur l’impulsion de l’Unesco et de l’OIT[286], est ratifiée dès son adoption par 80 États membres, ce qui témoigne d’un succès plus important que la Convention sur la discrimination dans l’enseignement[287] ; cependant, comme l’observe Maheu, avant d’être adoptée elle a subi une longue et « laborieuse gestation », pendant dix-huit ans[288]. Pour contrôler son application, un Comité conjoint OIT/Unesco fonctionne à partir de 1968, chargé d’examiner les rapports des États sur l’application de la recommandation. Si la création de ce comité témoigne là encore d’un progrès, cependant il ne se réunit que tous les six ans, et force est de constater que cette recommandation n’a elle non plus pas été efficace[289].
Dans les rares cas où ces instruments ont été appliqués, cela a été avec difficultés ; c’est le cas notamment de la convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé : à la suite de l’invasion du désert du Mont Sinaï par l’armée israélienne, l’Egypte accuse les forces israéliennes d’avoir pillé le monastère du Mont Sinaï, ce qu’Israël dément ; en décembre 1956, Israël demande à l’Unesco d’envoyer, conformément à ce que prévoit la Convention (à laquelle à la fois Israël et l’Egypte sont parties) un expert au Couvent de Sainte-Catherine du Sinaï, alors occupé par les troupes israéliennes, pour constater qu’aucun dommage n’y a été apporté[290]. L’Unesco tarde à répondre à la demande d’Israël, car il lui faut préalablement obtenir l’accord de chaque belligérant, et celui des Nations Unies, et trouver un expert acceptable à toutes les parties en cause, et acceptant de se rendre sur place ; ainsi, l’extrême lourdeur du mécanisme, de même que la prudence politique de l’Unesco, empêchent une action rapide[291]. Devant ce qu’elle ressent comme de l’inaction de la part de l’Unesco, l’ambassade d’Israël dénonce auprès de la presse la non-application de la convention. C’est pour Israël « un moyen commode et discret de faire pression sur l’Unesco » comme l’observe Prévost[292]. Finalement un expert est envoyé sur place en janvier 1957 et constate que le monastère a été laissé intact ; cette première application de la convention est considérée par l’Unesco comme un succès[293], malgré les controverses politiques auxquelles elle a donné lieu[294]. Le conflit israélo-palestinien d’octobre 1967 constitue une autre occasion d’application de la convention de La Haye[295]. Cependant, ces exemples d’application ne sont pas très concluants, et la convention de La Haye est considérée par beaucoup comme inefficace[296].
Tout au long de ses deux mandats, Maheu s’efforce d’engager l’Unesco avec plus de vigueur dans une action normative en faveur de la paix et des droits de l’homme, à la fois sur le plan théorique et dans les enjeux concrets et actuels. Cela correspond à la volonté de Maheu de donner à l’Unesco un rôle croissant sur la scène internationale. En 1965, il affirme sa volonté d’intensifier le « programme éthique » de l’Unesco. Il estime que « l’Unesco s’est acquis dans le monde une résonance et une audience qui lui permettent de jouer un rôle dans le mouvement des idées ». Il reconnaît que « c’est de toutes les efficacités celle qui est la plus difficile à mesurer », et que l’Unesco possède dans ce domaine « une certaine capacité d’action qu’il ne faut ni surestimer ni sous-estimer »[297]. Cette ambition se traduit par l’adoption de la convention sur le patrimoine mondial, en 1972. Or, cette convention souffre elle aussi d’inefficacité : les États répondent peu aux consultations du comité, ils lui envoient peu de rapports, et les rapports qu’ils envoient sont remplis avec négligence ; et de nombreux dysfonctionnements perturbent le processus d’inscription des biens sur les Listes du Patrimoine mondial[298].
Finalement, c’est la convention sur le droit d’auteur, signée en septembre 1952, et entrée en vigueur en septembre 1955, qui semble être l’instrument normatif le plus efficace de l’Unesco[299]. Le bilan global de l’Unesco pour l’action normative semble relativement négatif durant ses trente premières années[300].

5.2.5. Création ou soutien à des institutions.

L’Unesco a créé et soutenu un très grand nombre d’institutions culturelles. Elles ont des statuts très divers. Ce peut être :

- des « bureaux » ou « postes » de l’Unesco, comme par exemple le bureau de l’Unesco pour l’hémisphère occidental, créé à La Havane en 1949 puis déplacé à Santiago du Chili en 1959 ;

- des institutions éducatives, scientifiques ou culturelles portant le nom de l’Unesco et financées par l’Unesco, comme les trois instituts créés en Allemagne (institut de sciences sociales à Cologne, créé en juillet 1951, institut de la jeunesse à Gauting-Munich, créé en janvier 1952, et institut pour l’éducation à Hambourg, créé en mars 1952[301]), ou comme les « postes de coopération scientifique » créés dans les mêmes années dans le Tiers Monde[302], ou les deux centres régionaux de formation à l’éducation de base créés en 1950, un pour l’Amérique latine à Patzcuaro (Mexique), le Crefal[303], l’autre pour les États arabes à Sirs-el-layyan (Egypte), l’Asfec (Arab States Fundamental Education Centre). Ces institutions sont souvent appelées à terme à devenir indépendantes de l’Unesco et à relever du gouvernement de l’État où elles se trouvent, comme par exemple l’« Institut international de psychologie de l’enfant » (IICS) créé avec l’aide de l’Unesco à Bangkok en 1955 et devenu institution nationale thaïlandaise à partir de 1965[304] ;

- des ONG appelées à travailler en coopération avec l’Unesco et souvent subventionnées par l’Unesco, soit temporaires, comme le Temporary International Council for Educational Reconstruction (TICER), créé en 1947 pour quelques années dans le cadre de la reconstruction[305], soit permanentes ; l’Unesco a créé de nombreuses ONG dans le domaine des sciences humaines et sociales, des arts et de l’environnement : la Fédération Mondiale de la Santé Mentale (FMSM, 1948) ; la Fédération internationale des communautés d’enfants (FICE) en 1948 ; le Conseil international des archives (CIA) en 1948 ; l’Association sociologique internationale en 1949 ; l’Association internationale de sciences politiques en 1949, l’Association économique internationale en 1950, le Comité international pour l’information et la documentation sur les sciences sociales en 1950, et le Conseil international des sciences sociales (CISS) en 1952 ; l’Institut international du théâtre (IIT) en 1948, le Conseil international de la musique (CIM, 1949), le Conseil international de la philosophie et des sciences humaines (CIPSH) en 1949 ; l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en 1948 ; le Conseil international des musées (ICOM, 1948). Elle a aussi créé de nombreuses ONG dans le domaine sociologique : l’Association sociologique internationale en 1949, l’Association internationale de sciences politiques en 1949, l’Association économique internationale en 1950, le Comité international pour l’information et la documentation sur les sciences sociales en 1950, et le Conseil international des sciences sociales (CISS) en 1952[306]. L’Unesco a souvent hésité, dans son action de création d’institutions, entre créer des institutions gouvernementales ou non gouvernementales[307] ;

- des institutions culturelles, éducatives ou scientifiques nationales, régionales, ou internationales, créées avec l’aide de l’Unesco mais dès le début indépendantes de l’Unesco[308] ; c’est le cas notamment du CERN, créé en 1954 ;

- enfin cela peut être des institutions existantes et moribondes que l’Unesco reprend en main et soutient pendant une certaine période, comme les « écoles normales associées » dans le cadre du projet majeur d’Amérique latine[309].

Ces institutions peuvent être physiquement bien définies par un bâtiment précis, ou plus diffuses, comme l’organisation internationale de recherches sur le cerveau (IBRO) et l’organisation internationale de recherches sur la cellule (ICRO) qui se veulent « des organismes très légers et très souples» et dématérialisées, consistant en un réseau flexible d’institutions et de laboratoires dans divers pays[310] ; de même, l’Unisist se veut un cadre souple, informel, dématérialisé, chargé de catalyser les efforts nationaux et internationaux[311].
L’Unesco a connu plusieurs échecs dans ses tentatives de créer des institutions. À plusieurs reprises, elle a échoué à mettre en place une institution qu’elle projetait de créer. L’exemple le plus représentatif est celui du projet des « laboratoires internationaux de recherche », idée prônée par la France dès 1946 dans le but de faire coopérer des savants de tous pays, et soutenue par des scientifiques comme Huxley (qui préconise la création d’instituts internationaux de recherche consacrés respectivement à l’Antarctique, la « zone aride », « la forêt amazonienne », les « tropiques humides », l’océanographie, et aux cultures microbiennes), Einstein, qui préconise un laboratoire international pour étudier le problème de l’érosion des sols[312], et Auger. Ces différents projets échouent, pour diverses raisons, notamment à cause de l’hostilité des États-Unis et des rivalités des États concernés[313]. En particulier, le projet d’« institut international de l’hylée amazonienne », à l’élaboration duquel l’Unesco consacre beaucoup d’efforts, se heurte à l’échec des États de la région amazonienne à s’accorder entre eux[314], au problème du risque de double emploi avec des institutions existantes et notamment avec l’« Instituto Agronomico do Norte » de Belem, d’où la réticence du Brésil vis-à-vis de ce projet[315], et aux problèmes matériels concrets de création d’un tel centre au milieu de la foret amazonienne ; au lieu de ce centre, l’Unesco se contente finalement de créer un comité consultatif international sur l’hylée amazonienne[316]. L’« institut international de la presse et de l’information » dont l’Unesco envisage dès 1947 la création[317], a échoué à se concrétiser, à cause de problèmes de financement et du manque d’intérêt d’une grande partie des journalistes. De même, en 1963, Maheu affirme, devant le conseil économique et social, la volonté de l’Unesco de créer un Centre de recherches sur la relation entre la science et le développement, qui aurait également pour tâche la formation de planificateurs et les échanges d’information dans ce domaine ; ce centre exercerait des fonctions analogues à l’IIPE mais dans le domaine des sciences et techniques[318] ; il ne s’est pas réalisé.
Il est arrivé aussi que l’Unesco crée des instituions qui fonctionnent mal et qu’elle soit amenée ensuite à les supprimer, comme l’Organisation internationale de recherches sur le cerveau (IBRO, 1960), l’Organisation internationale de recherches sur la cellule (ICRO, 1962) [319], et le centre international de calcul mécanique, créé à Rome en 1951[320]. Il arrive que l’Unesco abandonne une institution juste après l’avoir créée, ce qui entraîne alors sa disparition ; c’est le cas du Conseil mondial du Braille ; c’est le cas aussi du centre africain de formation et de recherche pour l’administration pour le développement (CAFRAD) créé par l’Unesco à Tanger en 1965 et qui, échouant à fonctionner, est transformé en un autre centre[321].
Parmi les institutions que l’Unesco crée et qui perdurent, plusieurs connaissent des problèmes. Ainsi, l’Asfec et le Crefal, présentés par l’Unesco comme des grands succès, connaissent en réalité de nombreux problèmes. Ces deux centres sont censés initialement être les premiers d’un réseau de douze centres régionaux sur le même modèle ; ils doivent donc jouer le rôle de « modèles », de même que les expériences témoins[322] ; cependant, les centres suivants ne seront pas réalisés, après la tentative avortée d’un centre analogue pour l’Asie, en Thaïlande (le TUFEC), et une autre tentative en Inde qui échoue elle aussi[323]. La réussite de la création de ces deux centres et l’échec de la création de centres analogues dans les autres régions s’expliquerait par l’existence d’une langue commune pour ces deux régions, l’arabe et l’espagnol. Ces centres se consacrent à former des enseignants aux méthodes de l’éducation de base, et à produire du matériel d’éducation de base. Cependant, leur action ne se révèle pas aussi efficace que prévu. Au début des années 1950, l’ASFEC souffre de « graves problèmes » comme l’observe Adiseshiah en 1953, notamment à cause de retards dans la construction du bâtiment et dans le recrutement du personnel, à cause de l’inadéquation du personnel recruté, et à cause du lien pas assez étroit de ce centre avec les autres projets d’éducation de base de l’Unesco[324]. Les problèmes de l’Asfec persistent au long des années, notamment liés à « l’arrivée tardive » systématique des experts[325]. À la réunion en janvier 1960 à l’Unesco d’un comité de travail spécial inter-agences visant à réfléchir aux problèmes de ces deux centres, tous les participants affirment leur insatisfaction ; ils déplorent notamment l’absence de mise en application de la formation reçue dans ces centres par les stagiaires, à leur retour dans leur pays ; constatant la faible efficacité des centres, ils préconisent leur transfert prochain à la responsabilité des États où ils se trouvent, afin de libérer l’Unesco de cette responsabilité[326].
Les instituts de l’Unesco en Allemagne n’ont globalement pas bien fonctionné. En 1950, Torres Bodet souhaite que l’institut de Cologne devienne « une sorte d’organisation auto-suffisante », autonome, avec un simple contrôle de l’Unesco sur la politique générale au moyen d’un contrôle financier et d’une représentation dans le conseil d’administration[327]. La conférence générale de 1952 décide la poursuite du financement des instituts de l’Unesco en Allemagne pour cinq ans[328]. Mais les problèmes administratifs et financiers s’accumulent sur ces trois instituts ; Torres Bodet évoque leur « chaos » en 1952[329]. En 1955, l’institut de la jeunesse, à Gauting, échoue à obtenir, comme il était prévu, d’autres sources de revenu que l’Unesco. Il ne réussit pas à trouver une utilité. Ainsi le gouvernement britannique observe : « il est certain que si cet institut n’existait pas, il y aurait peu de demande pour qu’il soit créé »[330]. Les trois premières années de l’institut de Cologne sont consacrées, comme le reconnaît le gouvernement allemand, presque entièrement à la mise au point administrative : recrutement du personnel, installation des locaux, organisation[331]. Au sujet des instituts Unesco en RFA, il y a eu désaccord au sein du secrétariat au milieu des années 1950, certains faisant valoir qu’un tel désengagement de l’Unesco réduirait de beaucoup leur efficacité, voire les condamnerait à disparaître ; à Evans qui souhaite leur retirer tout soutien financier dès 1956 car les estimant inefficaces, s’opposent d’autres comme Maheu qui prônent leur continuation[332]. En 1957, Rudolf Salat, de l’Unesco, reconnaît dans une lettre au ministère des affaires étrangères de RFA que les fonctionnaires de l’Unesco, dont lui-même, « se demandent sans cesse si cela a vraiment un sens, de continuer ces trois instituts malgré toutes les difficultés ». M. Von Trutzschler, du ministère des affaires étrangères de RFA, affirme lui aussi son « souci » à propos des instituts, et observe une « attitude réservée » à leur égard, étant donné que ce ne sont pas des institutions allemandes. En revanche, la commission nationale allemande fait beaucoup d’efforts pour leur permettre de survivre[333]. En 1958, elle constate qu’ils se trouvent dans une « situation financière très serrée » et incertaine et qu’ils se heurtent à la « méfiance » générale, et estime que celui de Cologne du moins doit être abandonné[334]. En 1959, l’Unesco décide de se désengager de l’institut de Cologne, qui est « moribond »[335]. En 1960, il est prévu qu’il se transforme en « institut européen des sciences sociales », ou en « Institut pour les sciences politiques », en lien avec l’université de Cologne[336]. En 1960, l’institut de Gauting souffre d’importants problèmes financiers, et n’a pas d’activités dynamiques : son programme est entièrement déterminé par celui de l’Unesco, et l’institut, peu actif, est surtout loué comme lieu de réunion[337]. En 1962, le représentant de la Belgique au conseil exécutif observe que « l’Unesco ne désire nullement garder définitivement sur les bras des organismes qui grèvent lourdement son budget et qui peuvent être repris par le gouvernement du pays où ils sont installés »[338]. L’institut de Cologne est le premier des trois à disparaître. En 1964, Jean Guiton évoque au sujet de l’institut de Gauting la nécessité de « fermer l’institut le plus tôt possible » si la RFA ne veut pas le reprendre comme institut national[339]. L’institut de Cologne est finalement absorbé par l’université de Cologne[340].
Dans les années 1960-70, l’action de l’Unesco de création d’institutions s’intensifie et s’oriente de plus en plus vers le Tiers Monde. L’Unesco crée ainsi le Groupe régional de planification en éducation (GRPE, Dakar, 1963), qui (signe de ses problèmes de fonctionnement) se transforme en Bureau régional du développement de l’éducation en Afrique (BREDA) en 1970 ; il se consacre à la formation de planificateurs et d’administrateurs de l’éducation, à la formation de personnel enseignant, et mène des études sur l’état de l’éducation dans divers pays africains[341]. À la fin des années 1960, l’Unesco crée des centres analogues au GRPE à Santiago pour les États d’Amérique latine, à Beyrouth pour les États arabes, et à New Delhi pour les États d’Asie[342]. L’Unesco contribue aussi avec succès à la création de nombreuses écoles normales et écoles normales supérieures en Afrique dans les années 1960-70.
D’importants problèmes administratifs se posent dans la création d’institutions par l’Unesco. C’est le cas par exemple pour la mise en place du CERN[343], et pour celle du Fonds du patrimoine mondial[344]. Ces problèmes contribuent parfois à faire échouer la création d’une institution, comme cela s’est produit pour le projet d’institut international de l’hylée amazonienne (IIHA), qui, créé officiellement en juin 1948 à Manaus, ne fonctionne pas, à cause de gros problèmes administratifs et d’erreurs stratégiques de l’Unesco, relevées et déplorées par E. Corner, l’agent de l’Unesco sur place ; ce projet s’enlise dans les nombreuses conférences préparatoires, mal organisées et inefficaces[345]. De même la mise en place du centre biologique de l’océan indien dans la première moitié des années 1960 donne lieu à beaucoup de lenteur et de retards, à cause de problèmes administratifs, de dissensions et de disparités de compétence entre les membres du personnel ; ces problèmes entraînent la disparition précoce de cet institut[346].
De nombreuses institutions créées par l’Unesco présentent d’importants problèmes de fonctionnement. C’est le cas en particulier du centre régional créé à Accra en 1961, chargé de réviser les programmes scolaires, ce qui le rend inefficace[347]. En 1962, Dartigue, qui y est envoyé en mission, pour essayer d’y remédier, observe sur place un faisceau de problèmes, notamment la mauvaise organisation du travail d’équipe, le manque d’équipement, l’absence de personnel directeur compétent ; il élabore des propositions de réforme ; mais elles ne sont pas appliquées[348]. Mary Smieton, lors de son voyage en 1965, observe l’inefficacité persistante de ce centre : « aucun pays à qui je me suis adressée n’a jamais retiré de bénéfice de ce bureau, ni n’a jamais eu aucune idée d’à quoi il pouvait servir, et lorsque j’y suis allée j’ai constaté que, à cause de problèmes de personnel d’une part et du flou complet de sa conception d’autre part il n’avait produit pratiquement rien, et que son chef ne remplissait même pas ses fonctions de chef de mission »[349]. Le centre d’Accra n’a jamais réussi à fonctionner, malgré sa refonte en 1965, et a fermé en 1967[350].
De même, le Centre africain de formation et de recherche administratives pour le développement (CAFRAD) créé à Tanger en 1965 fonctionne très mal, comme l’observe Mary Smieton[351]. Certains centres en revanche semblent fonctionner bien, comme celui d’Ibadan[352].
Quelles sont les raisons des problèmes et des échecs des institutions créées ou soutenues par l’Unesco ? Elles sont multiples, et se combinent souvent. Elles peuvent tenir au site choisi : trop excentré, pas assez favorable ; c’est le cas pour la tentative d’IIHA. Elles peuvent être liées à l’absence d’accord et à la rivalité entre États dans le cas d’un projet de centre régional, comme pour le projet de TUFEC, le projet de CAFRAD (les autres États africains étant réticents à envoyer leurs cadres de l’administration se former au Maroc), et dans le cas du CREFAL (les rivalités entre États latino-américains donnant lieu à des controverses et à des conflits pour le choix du personnel, des boursiers, et l’orientation des activités, ce qui nuit gravement à la qualité de ses actions[353]). Elles peuvent être liées à l’absence de préparation suffisante, ce qui est le cas lorsque l’Unesco veut appliquer à d’autres régions un exemple qui a fonctionné ailleurs : ainsi, par exemple, en 1963, l’Unesco suscite la création à Vienne en Autriche du « centre européen de coordination pour la recherche et la documentation en sciences sociales » ; des tentatives postérieures de créer des instituts régionaux analogues en Grèce, Iran, Colombie, Pakistan, Chypre, ont échoué[354]. Elles peuvent encore s’expliquer par l’opposition des milieux professionnels concernés ; ainsi, le projet de l’Unesco, dès 1947, de créer un « institut international de la presse et de l’information », consacré à la formation, à la recherche, et à servir de forum de discussion et d’information à destination des journalistes du monde entier, a échoué à se concrétiser, en partie à cause de l’opposition des milieux professionnels de journalistes, notamment de la FIEJ[355]. Elles peuvent aussi être liées à des problèmes d’orientation liés à l’ambiguïté et au flou de la tâche qu’elles se proposent, comme c’est le cas de nombreuses institutions culturelles créées dans le cadre du projet majeur Orient-Occident, qui n’ont pas duré[356]. Elles peuvent aussi être liées à des difficultés à toucher le public, à trouver leur place dans le paysage culturel et intellectuel du pays où elles se trouvent, faisant parfois double emploi avec des institutions existantes ; c’est le cas des trois instituts créés par l’Unesco en Allemagne (« institut de l’Unesco pour l’éducation », à Hambourg ; « institut de l’Unesco pour les sciences sociales », à Cologne ; « institut de l’Unesco pour la jeunesse » à Gauting près de Munich)[357]. Elles peuvent être liées à l’opposition du pouvoir politique, comme dans le cas du « Centre de sciences sociales » créé par l’Unesco et le gouvernement grec à Athènes en 1959 et qui disparaît en 1967, comme conséquence des événements politiques, l’orientation de ses recherches sociologiques n’étant pas approuvée par le nouveau pouvoir[358]. Elles peuvent être liées à des dysfonctionnements administratifs, notamment à l’incompétence de leurs dirigeants et à la trop faible qualification de leur personnel ; c’est le cas par exemple de l’« Institut international pour les méthodes d’alphabétisation des adultes » créé en 1968 par l’Unesco à Téhéran, comme l’observe en 1971 un diplomate américain au terme d’une visite. Elles peuvent être liées à des problèmes de financement, comme c’est le cas aussi de ce dernier centre[359] ; ou bien à des conflits de compétence et à des rivalités entre ces institutions créées par l’Unesco et l’Unesco elle-même ; c’est le cas dans les années 1960 entre l’Unesco et la COI[360].
Pour plusieurs de ces institutions, un grand nombre de ces problèmes sont réunis. Ainsi, la création de l’institut biologique de l’océan indien en 1962 se caractérise par un mauvais choix du site (le site de Cochin s’avérant mal approprié pour recevoir des spécimens biologiques), des dissensions entre les membres du personnel, des problèmes politiques, des problèmes financiers (le personnel n’étant toujours pas payé fin 1964), et des difficultés à trouver un directeur et du personnel compétent. Fin 1964, cet institut apparaît donc « dans un état très critique », et « sur le point de s’effondrer comme une bulle »[361].
Ainsi, la création d’institutions par l’Unesco présente un bilan là encore plutôt négatif : les réussites existent mais sont peu nombreuses par rapport aux nombreux échecs et aux gaspillages de temps, de travail et d’argent. Beaucoup de ces échecs auraient pu être évités si l’Unesco avait davantage réfléchi aux erreurs commises, puisque l’on observe une reproduction des mêmes erreurs au fil des années et des projets.

5.2.6. Action opérationnelle.

Le développement de l’action opérationnelle de l’Unesco s’est fait en grande partie dans le cadre de l’assistance technique du système de l’ONU, et cela a été stimulé par le discours du président américain Truman du 20 janvier 1949, en particulier par son « point IV », comme le reconnaît Torres Bodet lui-même[362]. Dès le lancement de son action d’assistance technique en 1950, l’Unesco reçoit un grand nombre de demandes d’assistance technique de ses États membres[363]. L’action opérationnelle de l’Unesco a beaucoup augmenté au fil des années. Elle concerne surtout l’éducation, mais aussi d’autres domaines comme la science et l’environnement[364], ou le patrimoine. La sauvegarde des monuments de Nubie est l’action dans ce domaine qui a eu le plus de retentissement.
Ses fonds étant limités, l’Unesco a dans ses premières années développé le concept de « projets pilotes » ou « expériences témoins », c’est-à-dire des expériences d’ampleur très limitée, conçues comme des expérimentations de méthodes et de conceptions, destinées à avoir des résultats frappants et spectaculaires, et à servir de modèles en vue d’une extension à des zones plus larges par la suite[365]. En 1947 l’Unesco définit une expérience témoin comme « une expérience, poursuivie, d’ordinaire, sur un territoire limité et/ou à propos d’un problème bien circonscrit, dont les résultats présenteront un intérêt particulier pour un grand nombre de personnes, d’organisations ou de gouvernements », et « seront susceptibles d’adaptation dans une autre région »[366]. En théorie, le « projet pilote » se différencie de l’« expérience témoin » par le fait que dans celui-ci les conceptions sur lesquelles se fonde le projet sont validées alors que dans celle-là elles sont en train d’être expérimentées ; mais dans la pratique il y a peu de différence entre les deux, et l’Unesco emploie parfois indifféremment ces deux termes pour qualifier un même projet, ce qui d’ailleurs suscite des confusions conceptuelles. Le caractère flou des différents statuts de projets est illustré par le fait que le projet de Marbial change plusieurs fois de statut : initialement « expérience témoin », il est ensuite appelé « projet pilote », puis à partir de 1949 est élargi et devient en 1953 un « projet associé d’assistance technique »[367].
Afin de fournir des modèles de réussite particulièrement frappants et spectaculaires, l’Unesco choisit dans les premières années intentionnellement des zones très pauvres, très enclavées, isolées, et aux conditions matérielles, climatiques et agricoles dramatiques, comme en Haïti, en Chine, au Liberia, en Colombie, au Nicaragua[368]. Cependant, rapidement, ces projets pilotes se révèlent de graves échecs, qui entraînent la déception à la fois de leurs responsables sur le terrain, des fonctionnaires de l’Unesco, et des gouvernements ; ainsi par exemple Georges Bidault observe en 1949 que ces projets « n’ont abouti qu’à des dérobades ou à de pénibles déconvenues »[369] ; le responsable du projet de Viani (Colombie), Sanchez, initialement enthousiaste et confiant, se montre de plus en plus sceptique, découragé, et même désespéré au fil de sa correspondance avec le siège de l’Unesco[370]. Dans les années suivantes, l’Unesco abandonne alors peu à peu le concept, puis y revient dans les années 1960 avec la série des douze « projets pilotes » d’alphabétisation fonctionnelle lancés dans divers pays du Tiers Monde dans le cadre du « programme expérimental mondial d’alphabétisation » (PEMA, 1965-72)[371] ; mais désormais, ce sont au contraire les zones et les catégories sociales les plus dynamiques et prometteuses qui sont sélectionnées.
D’autre part, au milieu des années 1950, l’Unesco élabore le concept de « projets majeurs », qui vise à resserrer et concentrer le programme de l’Unesco, à donner plus de cohérence à un ensemble d’actions jusque là éparpillées[372]. Trois projets majeurs sont lancés en 1957 : le projet majeur Orient-Occident, celui sur les zones arides, et celui sur l’extension de l’enseignement primaire en Amérique Latine. Ils comportent des actions opérationnelles, mais coordonnées avec d’autres actions. D’autres projets majeurs sont proposés mais ne sont pas réalisés[373].
L’action opérationnelle est coordonnée et supervisée dans les années 1950 par Malcom Adiseshiah, « moteur infatigable » de l’assistance technique[374] ; elle se développe beaucoup au fil des années avec le « programme élargi d’assistance technique » (PEAT) créé en 1948 (programme commun au système de l’ONU)[375], puis avec le « programme de participation » créé en 1955[376], avec le Fonds spécial créé en 1958[377], puis le PNUD créé en 1965 (par fusion du PEAT et du Fonds spécial)[378]. À partir des années 1960, l’Unesco se consacre de manière croissante à l’action opérationnelle dans le Tiers Monde, grâce aux financements de plus en plus importants du Fonds spécial, du PNUD et de la Banque mondiale[379]. Ainsi, dans les années 1960, l’Unesco se transforme en une « agence opérationnelle à grande échelle » [380].
L’action opérationnelle de l’Unesco connaît rapidement des difficultés, qui donnent lieu, dès les années 1950, à des réflexions[381] ; elle échoue souvent à avoir des résultats concrets et durables ; comme l’observe Maheu en 1967, l’assistance technique a souvent cédé à la « dispersion » et « n’a trop souvent laissé aucune trace »[382].
Un des problèmes vécus par les « projets pilotes » et les « expériences témoins » est que souvent la dimension novatrice, expérimentale, n’est pas appliquée, et le projet se déroule de manière traditionnelle ; c’est notamment le cas de plusieurs projets pilotes du PEMA[383].
L’action opérationnelle connaît de manière récurrente des problèmes de réalisation pratique, liés au décalage entre le siège et le terrain, à la qualité parfois insuffisante des experts envoyés sur le terrain[384], et aux multiples problèmes concrets posés sur le terrain et non prévus au siège ; ces problèmes sont illustrés de manière exemplaire par l’ensemble de la correspondance échangée entre le Siège et les responsables du projet de Marbial entre 1947 et 1955[385].
L’action opérationnelle donne lieu à un dilemme entre les projets pilotes d’une part, c’est-à-dire des actions intenses et concernant une population très réduite, et d’autre part les projets de grande ampleur, mais effectués de manière moins intensive et souvent non pas par l’Unesco directement mais en délégant son action aux autres États membres ou à d’autres organismes. Les projets pilotes sont plus susceptibles d’avoir des résultats tangibles et importants, mais ils ont une portée réduite puisqu’ils concernent une population cible très limitée ; ils ont longtemps été considérés comme une bonne solution par l’Unesco[386], puis ont été l’objet de critiques[387].

Les projets sur le terrain menés par l’Unesco connaissent de graves problèmes administratifs, notamment de coordination entre les agents qui en sont chargés[388]. En 1953, M. Cowell, chef de la commission nationale britannique, analyse les défauts de la mission d’assistance technique de l’Unesco aux Philippines : l’Unesco aurait « été coupable de stimulation excessive de demandes, et d’administration négligente » ; alors que quatre experts sont arrivés début 1953, aucun chef de mission n’a été nommé par l’Unesco ; en outre, les experts envoyés par l’Unesco n’avaient pas été assez bien préparés avant leur départ par les fonctionnaires du siège, ce qui les a « conduits à une fausse impression du travail et des conditions », et à d’importantes « difficultés psychologiques d’adaptation ». Cowell observe que l’Unesco a accompli là des erreurs graves et qu’elle doit en tirer les leçons : nommer un chef de mission dès le début, mieux sélectionner les experts, mieux les préparer à leur mission au préalable, mieux planifier les actions de terrain. Adiseshiah refuse d’admettre les défauts que pointe Cowell. Il estime que les difficultés sont dues au manque de personnel de l’Unesco[389].
Selon J.L. Nevinson, membre de la commission nationale britannique, en 1953, sur le projet d’éducation de base en Irak, l’Unesco a commis l’erreur de ne pas avoir envoyé toute l’équipe en même temps, et d’avoir envoyé un chef de mission inexpérimenté. Ainsi, pendant les trois premiers mois, la mission a connu des « difficultés extrêmes », ce qui a amené l’Unesco à devoir réorganiser le projet[390]. En 1956-57, des experts de l’Unesco observent à propos du projet d’éducation de base du Liberia, que le « Conseil de coordination de l’aide technique » mis en place en 1952 est resté « sur le papier », à cause de « tensions internes » et d’« anomalies », et déplore les « développements malheureux » de ce projet, liés à l’« administration au jour le jour » menée par l’Unesco, qui a entraîné des « confusions » et des « frictions »[391]. En 1957, l’ambassade américaine au Laos souligne le caractère « non coordonné » des projets de l’Unesco dans ce pays[392].
Les défauts administratifs dans la mise en œuvre du projet majeur d’Amérique latine, liés au mauvais fonctionnement et à la mauvaise coordination entre toutes les institutions concernées par ce projet, sont particulièrement révélateurs des problèmes administratifs que connaissent les projets de terrain de l’Unesco. Tout d’abord, le « comité consultatif intergouvernemental », mis en place par l’Unesco pour superviser ce projet, est l’objet de problèmes techniques et n’est pas efficace[393] ; les rapports qu’il produit sont caractérisés par la langue de bois[394]. D’autre part, les comités de travail nationaux, dont la création est recommandée par ce comité, sont mis en place très lentement par les États et manquent souvent d’efficacité. En outre, le bureau de coordination de La Havane, censé superviser le projet, connaît d’importants problèmes de fonctionnement et de coordination, aggravés par des problèmes politiques liés à la révolution de Cuba, qui entraînent son transfert à Santiago du Chili en 1961. Des problèmes administratifs importants s’observent aussi au niveau des institutions éducatives associées au projet, comme par exemple l’école normale rurale associée de Pamplona (Colombie)[395]. Enfin, des problèmes importants se posent dans l’administration du projet majeur au siège, problèmes aggravés par des problèmes de collaboration entre le département de l’éducation et celui de l’information[396], ainsi que par une rupture de continuité dans les fonctionnaires du siège chargés de la supervision du projet au fil des années[397].
La campagne de Nubie, malgré son succès final, a connu des difficultés de déroulement à cause de problèmes administratifs ; en particulier, l’envoi d’experts en Egypte par l’Unesco connaît des le début des complications administratives, un service du secrétariat décidant d’envoyer les experts, l’autre refusant de les payer[398] ; et les nombreux comités mis en place dans le cadre de cette campagne entraînent une grande lourdeur administrative[399].
Les problèmes administratifs dans les projets sur le terrain, qu’ils soient causés par des erreurs, par une mauvaise liaison entre le siège et le terrain, ou autres, semblent ne pas vraiment se résoudre au fil des années, mais au contraire persister tout au long de la période, et même constituer un problème de plus en plus grave, étant donné l’augmentation de ce genre d’activités au fil des années[400].

5.2.7. Subventions et encouragement à des actions extérieures.

Une grande partie de l’action de l’Unesco se fait sous forme de subventions à des entreprises extérieures (campagnes, projets opérationnels, publications…) Cela entraîne un doute, une imprécision, sur la frontière entre ce qu’on peut considérer ou non comme une action de l’Unesco.
Au moyen du système des bons d’entraide, créé en 1949, l’Unesco subventionne de nombreux projets sur le terrain qu’elle sélectionne mais ne gère pas directement. Ce système permet à des pays à monnaie faible ou difficilement convertible de se procurer par l’intermédiaire de ces bons du matériel éducatif, scientifique ou culturel[401]. De même, avec le système créé en 1948 des « entreprises associées », des « projets associés », des « ONG associées », l’Unesco accorde un encouragement, une publicité, des conseils techniques d’experts, et éventuellement un soutien financier à des entreprises indépendantes de l’Unesco ; dans le cadre de ce partenariat, les gouvernements doivent s’engager à mener ces projets selon les orientations préconisées par l’Unesco et à la tenir informée des résultats obtenus. Les dirigeants de chaque projet associé doivent nommer un chargé de liaison avec l’Unesco, qui doit lui envoyer des comptes-rendus réguliers sur le déroulement du projet, et à qui l’Unesco envoie en retour de la documentation. De plus, un consultant mobile de l’Unesco doit maintenir un contact personnel avec les projets associés[402]. Ainsi le projet associé d’éducation de base mené à Viani (Colombie) est financé par le gouvernement colombien, et l’Unesco lui fournit un expert et de la documentation[403]. En 1955, l’Unesco compte officiellement 59 projets associés menés dans 22 pays[404].
En outre, dans le cadre d’importants projets de l’Unesco, des projets préexistants et indépendants de l’Unesco leur sont rattachés ; c’est le cas de certains projets qui sont rattachés au projet Orient-Occident[405] et au PEMA[406].
Cette modalité d’action connaît aussi beaucoup de problèmes. Ainsi de nombreuses difficultés administratives entravent le programme des bons d’entraide[407] ; et le contact entre les entreprises associées et l’Unesco est souvent très ténu, très lointain, et se perd ; ou bien les communications sont faussés, le responsable du projet sur le terrain envoyant à l’Unesco de fausses bonnes nouvelles, que l’Unesco n’est pas en mesure de vérifier, dissimulant les problèmes et souvent l’abandon du projet. De nombreux exemples l’attestent. C’est le cas notamment du projet associé d’éducation de base de la vallée de Santiago, Nayarit, au Mexique : il est lancé en décembre 1947, mais après 1951 l’Unesco n’en reçoit plus de nouvelles ; ce projet a été vraisemblablement abandonné. De manière semblable, en 1951, « la Centrale d’éducation ouvrière », en Belgique, devenue en 1951 projet associé d’éducation de base, n’envoie jamais aucun compte-rendu périodique d’activité ni de rapport officiel, malgré les consignes et des rappels réguliers de la part de l’Unesco[408]. Pour le projet de Viani en Colombie, après juillet 1950, le lien se perd avec l’Unesco ; l’institut d’anthropologie sociale de Viani, qui est censé poursuivre le programme, ne tient pas l’Unesco régulièrement informée de la suite du projet comme le voudrait le système des projets associés, malgré les relances de l’Unesco[409] ; en novembre 1951, le conseiller technique de l’Unesco en Colombie observe qu’aucune des principales réalisations concrètes prévues n’ont vu le jour, contrairement à ce qu’a fait croire au ministre de l’éducation de Colombie le personnel colombien affecté au projet ; il estime qu’« il n’existe plus rien à Viani en ce qui concerne le projet associé »[410]. L’année suivante, le secrétaire de la commission nationale colombienne observe lui aussi qu’il « ne reste plus rien » du projet de Viani et critique le fait que ce projet « figure toujours dans certains documents de l’Unesco », alors que cela ne devrait plus être le cas[411]. En février 1953 encore, André Lestage écrit une lettre adressée au directeur du projet de Viani, lui demandant d’envoyer à l’Unesco des rapports périodiques sur la suite du déroulement du projet[412]. Cette lettre témoigne que Lestage, qui est pourtant le responsable des entreprises associées à l’Unesco, n’est pas informé de l’arrêt du projet. De même, concernant le projet associé de Mekeo (Papouasie) lancé en 1953, en 1955 l’Unesco n’a toujours pas reçu d’informations sur son déroulement. Elle apprend soudain par une lettre de son responsable qu’il a cessé d’y travailler et a quitté la région, et que le projet ne s’est jamais déroulé conformément au plan de travail[413].
Ainsi, l’Unesco a fréquemment agi au moyen de subventions et d’encouragement à des actions extérieures. Cela a souvent entraîné des difficultés, l’Unesco ayant peu de moyen de contrôle et d’influence sur les orientations et les résultats de ces actions. Il convient d’observer que l’Unesco a en particulier développé une importante collaboration avec des ONG et des institutions privées.

5.2.8. Collaboration avec des ONG et institutions privées.

Les ONG sont des « groupements, associations ou mouvements sans but lucratif, créés spontanément et librement par des particuliers, et qui expriment une solidarité transnationale »[414]. On constate au XXe siècle et surtout depuis 1945 une grande prolifération des ONG : des milliers ont été créées dans le monde entier, la localisation européenne demeurant dominante. Ces créations d’ONG concernent tous les secteurs de l’activité sociale : politique, juridique, social, syndical, scientifique, technique, culturel, sanitaire, religieux, sportif, touristique, etc. Le poids des ONG dans la vie internationale est cependant difficile à évaluer avec objectivité, les jugements divergent[415].
Beaucoup d’entre elles sont reconnues par le système des Nations Unies, et chargées, en contrepartie de subventions ou de contrats (d’origine nationale ou internationale), de réaliser des programmes d’activités correspondant aux objectifs de la communauté internationale[416]. Elles sont réunies depuis 1948 dans une « conférence des ONG jouissant du statut consultatif auprès du conseil économique et social des Nations Unies », organe de consultation et de concertation volontaire entre le système de l’ONU et les ONG[417].
L’Unesco coopère avec de nombreuses ONG, en vertu de l’article 11 de son acte constitutif, au moyen du statut d’ONG associée[418]. La coopération avec des ONG se fait notamment dans le domaine des sciences[419], du patrimoine[420], de la culture[421], de l’environnement[422], de l’éducation[423]. L’Unesco s’est caractérisée par sa contribution à la création dans ses premières années de nombreuses ONG (CIM, IIT, CIPSH, CISS, AIAP…), avec lesquelles elle a étroitement collaboré. Le CIUS, le CISS et le CIPSH, fédérations de nombreuses ONG, constituent des canaux importants par lesquels transitent les relations, notamment financières, entre l’Unesco et la constellation des ONG partenaires[424].
La coopération avec les ONG a cependant été longtemps jugée insuffisante. Tout au long des années, l’Unesco s’est efforcée de renforcer cette coopération, étant convaincue de l’importance de l’aide que peuvent fournir les ONG. Ainsi, en 1950, Tor Gjesdal estime que « les ONG représentent la plus grande force potentielle qui puisse soutenir les buts des Nations Unies dans le monde »[425].
La coopération entre l’Unesco et les ONG varie selon les ONG. Elle a été particulièrement bonne avec le CIUS. Celui-ci a été créé en 1931, prenant la suite du Conseil international de la recherche, créé en 1918. Il a été la première ONG à être liée à l’Unesco, dès 1946 ; celle-ci lui a fourni des locaux et une subvention annuelle, ainsi que des contrats spécifiques pour la réalisation d’activités conjointes. C’est ensuite sur le modèle de cet accord que sont passés dans les années suivantes plusieurs accords semblables avec d’autres ONG. Cependant, même avec le CIUS, la coopération n’a pas toujours été facile et harmonieuse ; ainsi, dans les premières années, des dissensions se produisent entre l’Unesco et le CIUS, liées à la guerre froide, les États-Unis soutenant plutôt le CIUS, et l’URSS plutôt l’Unesco[426].
Certaines actions de l’Unesco ont donné lieu à une coopération particulièrement étroite avec des ONG : notamment la mission d’archéologues de l’Unesco envoyée à Cuzco en 1951[427], la convention du droit d’auteur[428], le projet Orient-Occident[429], le projet majeur d’Amérique latine, le PEMA[430].
L’ensemble des ONG avec lesquelles l’Unesco collabore n’est pas représentatif de l’ensemble des ONG existantes : les ONG de tendance communiste ou de gauche sont, durant quasiment toute la période, bannies de la coopération avec l’Unesco sur la pression des États-Unis, dans le contexte de la guerre froide ; en revanche, l’Unesco collabore de manière importante avec des ONG chrétiennes, notamment dans le domaine éducatif (comme par exemple l’« Union mondiale des enseignants catholiques ») ; la coopération avec des ONG éducatives chrétiennes est particulièrement développée dans le cadre du projet majeur d’éducation primaire en Amérique latine, avec de nombreuses ONG éducatives latino-américaines, comme par exemple l’« association éducative catholique du Brésil »[431].
Evans souligne l’importance de la coopération de l’Unesco avec les ONG et l’efficacité du vaste réseau d’ONG associées dans le monde entier établi par l’Unesco ; il estime que l’Unesco est l’agence du système de l’ONU qui coopère le plus avec des ONG. Durant son mandat, il s’efforce de faire augmenter les subventions accordées par l’Unesco aux ONG, mais se heurte en cela à l’opposition de la conférence générale[432].
En fait, la collaboration de l’Unesco avec les ONG a souvent été déficiente, défaillante, ou marquée par des conflits[433]. Dès les premières années, des conflits se produisent entre l’Unesco et les ONG, notamment entre les ONG et les commissions nationales[434]. Quelques exemples peuvent être cités parmi beaucoup d’autres, à titre d’illustration de ce qui est un état de choses récurrent. À la bibliothèque publique créée par l’Unesco à New Delhi, la collaboration entre cette bibliothèque et les ONG éducatives extérieures est souvent conflictuelle dans les années 1950[435]. Dans la réalisation de l’Index bibliographicus, des divergences importantes apparaissent entre l’Unesco et la Fédération internationale de documentation (FID) sur l’étendue des domaines à couvrir[436]. Dans le projet Orient-Occident, la collaboration des ONG, sur laquelle l’Unesco comptait beaucoup, se révèle relativement décevante, étant ponctuelle et dispersée, insuffisamment concertée et coordonnée[437]. Dans la réalisation de l’étude Tendances principales de la recherche scientifique, la collaboration entre l’Unesco et les ONG a été difficile, notamment parce que celles-ci étaient souvent sceptiques et d’avance découragées devant l’ampleur de la tâche, et donc réticentes à y participer activement[438]. Dans le projet majeur d’éducation en Amérique latine, si les ONG catholiques collaborent activement, cependant la coordination et le résultat de leurs actions sont insuffisants[439]. Dans les années 1960, des problèmes se posent dans la coopération avec les importantes ONG américaines que sont la WCOTP et la NEA[440]. Enfin, dans le cadre de l’Unisist, des dissensions conceptuelles apparaissent sur l’orientation à donner à ce programme, entre l’Unesco et le CIUS, celui-ci voulant conserver au programme son caractère strictement scientifique, et celle-là désirant l’élargir à des applications pratiques[441].
Evans évoque les problèmes dans les relations de l’Unesco avec les ONG, liés au fait que « leurs propositions, leurs recommandations étaient trop dominées par leur désir de recevoir de l’argent de l’Unesco ». Il déplore en particulier que les ONG envoient souvent, aux conférences générales et aux conférences et réunions organisées par l’Unesco, des administrateurs et non pas des hommes éclairés, ce qui fait des représentants des ONG « un groupe trop bureaucratique, trop centré sur l’argent, plutôt que centré sur les idées »[442].
Il y a en fait durant toute la période un débat, au sein de l’Unesco et entre les États membres, sur le bien fondé des subventions accordées par l’Unesco aux ONG ; plusieurs États membres, et notamment les États-Unis, souhaitent une réduction des subventions de l’Unesco aux ONG ; ainsi, sur l’impulsion du gouvernement américain, la commission nationale américaine réalise en 1962 une étude de la question de l’utilité concrète de ces subventions, de leur rentabilité pour l’Unesco, étude qui aboutit à des conclusions mitigées[443]. La France en revanche est favorable à ce mode d’action, estimant que la coopération de l’Unesco avec les ONG est « un des modes d’action les plus utiles et les plus efficaces de l’Unesco »[444].
Au fil des années, l’Unesco a de plus en plus tendance à confier la réalisation de certaines de ses activités à des ONG, à leur « sous-traiter » une partie de l’exécution de son programme, comme l’observe M’Bow en 1974[445].

5.2.9. Programmes comportant plusieurs modalités.

Plusieurs programmes conjuguent différentes modalités d’action. C’est le cas en particulier des trois projets majeurs. Ils sont conçus comme « une innovation », visant à « concentrer » les efforts dans la réalisation du programme[446]. En effet, au début des années 1950, l’Unesco se voit de plus en plus reprocher d’éparpiller ses ressources dans des actions ponctuelles et désordonnées, de mener une action dispersée, de manquer de projet d’ensemble et donc de ne pas obtenir de résultats significatifs[447]. D’où l’élaboration du concept de « projet majeur », destiné à rationaliser et à canaliser les actions de l’Unesco en un programme de longue haleine aux objectifs bien définis. C’est à la 8e Conférence générale, à Montevideo en 1954, que ce concept est élaboré :
« Les projets majeurs sont des activités spéciales choisies dans un domaine prioritaire. L’ampleur de ces projets doit être suffisante pour permettre d’obtenir dans les délais fixés des résultats substantiels d’ordre pratique dans la solution de problèmes importants. Ces projets exigeront généralement l’intervention de plusieurs disciplines. »[448]
Cependant, les critères formulés pour les projets majeurs ne sont pas dépourvus de flou[449].
Trois projets majeurs sont réalisés :
- le « projet majeur pour l’extension et l’amélioration de l’éducation primaire en Amérique Latine » (n° 1A), qui consiste à la fois en des activités de formation, des programmes opérationnels, des études et recherches pédagogiques, des créations et du soutien à des institutions (écoles normales associées, universités associées…) ;

- le « projet majeur de recherche scientifique sur les zones arides » (n° 2A), qui consiste à la fois en des recherches (comme la série des publications sur la zone aride, les articles du bulletin Zones arides) et en des actions opérationnelles (comme les efforts d’assèchement du Pantanal, vaste marécage aux frontières du Paraguay)[450] ;

- le « projet majeur relatif à l’appréciation mutuelle des valeurs culturelles de l’Orient et de l’Occident » (n°3A) qui consiste en des publications, des conférences, des campagnes auprès du grand public, de la diffusion de documentation, des subventions à des actions extérieures, et des créations d’institutions.

Ainsi, il y a eu un projet majeur pour chacun des trois grands domaines d’action de l’Unesco (éducation, science, culture). Cependant la focalisation sur ces trois projets majeurs pendant la décennie 1957-1966 n’a pas empêché que se poursuive parallèlement la prolifération des programmes[451]. En 1961, au conseil exécutif, le Néo-Zélandais Beeby déplore que la distinction entre projets majeurs et projets de moindre importance soit peu claire, voire fictive ; en effet, des projets tout aussi coûteux et importants que les projets majeurs sont en cours, sans être appelés « projets majeurs »[452].
En 1958, l’Unesco prévoit de réaliser un « projet majeur relatif à l’extension de l’enseignement primaire obligatoire dans les pays d’Asie », sur le modèle de celui en cours en Amérique latine. Cette idée est finalement abandonnée[453]. Si le concept de projet majeur a été abandonné à la fin de ces trois projets majeurs en 1966, en revanche il a été repris en 1981, avec le lancement d’un autre projet majeur d’éducation en Amérique latine, et de huit petits projets majeurs régionaux en science et technologie[454].
Les campagnes de l’Unesco auprès du grand public (campagne sur la question des races, « semaine internationale des musées » (1956)[455], « Année internationale du livre » (1972)[456], campagne de Nubie, etc.) comportent également plusieurs modalités d’action : diffusion de publications, de brochures, d’affiches, expositions, recherches, action opérationnelle, action normative. Il en va de même pour le programme « l’homme et la biosphère » (MAB), lancé en 1972, qui comporte à la fois des études, des actions opérationnelles (les « projets pilotes intégrés »), des actions de formation, et une dimension normative (les « réserves de biosphère »)[457].

Ainsi, les actions de l’Unesco sont extrêmement diverses en ce qui concerne leurs thèmes, ainsi que leurs modalités d’exécution.



[1] Elhem Chniti, op. cit., thèse, p. 677.
[2] Seth Spaulding et Lin Lin, Historical Dictionary of the UNESCO, The Scarecrow Press, Inc., Lanham, Md., and London, 1997, 500 p., préface : « Unesco is, in a sense, several different organizations rolled in one ».
[3] Ex. : pour M’Bow, l’action de l’Unesco consiste en trois domaines prioritaires : « la promotion des droits de l’homme et la paix ; la promotion et la diffusion du savoir ; l’aide au développement (Le Monde, 16 nov. 1974 : « L’élection de M. Amadou Mahtar M’Bow. Je me propose de lutter contre la tendance à la bureaucratisation, nous déclare le nouveau directeur général ».)
[4] Yves-Marie Laulan, La faillite des « machins », Paris, Les Belles Lettres, 1996, p. 79.
[5] Ex. : celle définie par Evans en 1956 (9C/Débats, p. 13-14, cité par G. Archibald, op. cit., p. 158) ; celle définie par la table ronde du personnel de 1970 (EU, box 3224 : rapport de la table ronde, 13 avril 1970, p. 24-25) ; celle définie par Yvan de Hemptinne (dossier Hemptinne) ; celle définie par J. Touscoz et Z. Haquani (Khamissa Mofadel Khamsi, op. cit., p. 515)
[6] Jean-Luc Mathieu, op. cit., p. 217.
[7] OHRO, interview d’Isaac Leon Kandel, p. 78-79. Entretien Rex Keating.
[8] X 07 A 146 « Unesco en action » : texte de l’exposition « Unesco en action » ; James Avery Joyce, The story of international cooperation, 258 p., 1964.
[9] X07.21(44)NC, III : commission nationale française, « Suggestions de caractère général concernant les programmes futurs de l’Unesco », juin 1961, p. 9 ; IV : commentaires et propositions du gouvernement français sur le programme et budget 1965-66, 25 juin 1963, 14 p., p. 7-8 ; X 07.21 (44), I : observations du gouvernement français sur l’avant-projet de programme et de budget 1965-66, 17 déc. 1963, p. 2.
[10] « Analogous to an international ministry of education », Chris Osakwe, op. cit., p. 135.
[11] What Price Culture ?, nov. 1971, émission de radio citée ; « inevitably Unesco is identified with literacy ».
[12] « Éducation for all... », par José Blat Gimeno, art. cit.
[13] 372(8) MP 01 A 63 (86), II : rapport des deux experts à l’Unesco, 11 mai 1959, p. 2-3 et 6 ; « Topicos acerca del desarrollo de la escuela normal asociada », janv. 1959, p. 3- 4.
[14] I. Marçais, op. cit., p. 83-86 ; EU, box 3225 : airgram de l’ambassade américaine au département d’état, 24 déc. 1970.
[15] Journée d’hommage à René Maheu, op. cit., p. 62-74 : Asher Deleon, « L’Unesco en mutation : le cas de l’éducation ».
[16] Les deux universités associées de Sao Paulo (Brésil) et de Santiago du Chili, et les 4 écoles normales rurales associées. Cf. 372 (8) MP01 A 63 (81), III ; 372(8) MP 01 A 63 (86), I : rapport spécial des deux experts de l’Unesco, Manuel Guillermo Campos et Vicente Lema, 10 mai 1958, sur l’école normale rurale associée (ENRA) de Pamplona ; « Éducation for all… », par José Blat Gimeno, art. cité ; 372/8/MP 01, V : « Projet majeur d’éducation primaire en Amérique latine », doc. cit. ; rapport du DG sur 1957, p. 109 ; 372 (8) MP01 A 63 (81), II : plusieurs lettres, comme celle de Joël Martins à Maurice Dartigue, 4 déc. 1958 ; 372/8/MP 01, III : rapport confid. d’O. Vera à Adiseshiah, 1er juill. 1958.
[17] 372 (8) MP01 A 63 (81), III : lt. de Stanley Applegate à Oscar Vera, 12 nov. 1960, 9 p., p. 2-4, 6-7 ; V : rapport final sur les activités du 5e cours de spécialistes en éducation pour l’Amérique latine, par Maria Graciela Ortiz E., boursière du Paraguay, 1962 ; rapport du boursier du Chili Rolando Miranda Sanchez, sur le cours 6, mars-déc. 1963, 5 p., p. 1-2 ; rapport du boursier Gonzalez Latuf, 1er sept. 1964 ; VIa : lt. de Henquet à Diaz-Lewis, 16 sept. 1965 ; rapport semestriel de l’expert Marquez, janv.-juin 1965, 17 p., p. 6-7.
[18] 372 (8) MP01 A 63 (81), V : rapport de Pierre Henquet à Blat Gimeno, 13 juill. 1964, p. 5-6 ; lt. de Oliveros, 10 août 1964 ; rapport semestriel d’Angel Oliveros, janv.-juin 1964 ; VIa : rapport semestriel de Marquez, janv.-juin 1965.
[19] 372 (8) MP01 A 63 (81), IV : rapport de mission au Brésil, par Jean Chevalier au directeur général, 15 mai 1962, p. 3 ; V : rapports de Maria Graciela Ortiz E., de Rolando Miranda Sanchez, de Gonzalez Latuf, docs. cit. ; lt. d’Applegate à Oscar Loubriel, 20 mai 1964 ; VIa : rapport d’Angel Diego Marquez, expert de l’Unesco, sur la sélection des boursiers, mars 1965.
[20] Rapport de Jean Chevalier, 15 mai 1962, doc. cit., p. 3 ; rapport de Gonzalez Latuf, doc. cit.
[21] Le CIUS a succédé au « Conseil international de la recherche », créé en 1919 ; « La coopération intergouvernementale », par M. Batisse, p. 152-153.
[22] OHRO, interview d’Evans, p. 479-480. Entretien Batisse.
[23] Rapport de G. Bidault à Robert Schuman, 26 avril 1949, doc. cit., p. 6.
[24] L’Unesco en 1950 : ses buts, …, op. cit., p. 6.
[25] DG/161, 7 janv. 1952, p. 9.
[26] OHRO, interview de Luther Evans, p. 483 ; 2C/PRG/6, 6 juill. 1962, 20 p. Plus tard, la COI coordonne l’expédition du Kuro-Hito en Extrême-Orient (1959-65), celle de l’Atlantique tropical (1963-64) et celle de la mer Caraïbe (1967-76).
[27] Journal Métraux, 4 janv. 1952.
[28] Informal report of the US Delegation to the seventh session..., doc. cit., p. 16. « catalytic agent ».
[29] Entretien Dumitrescu.
[30] Entretien Dumitrescu ; Journée d’hommage à René Maheu, Cahier II, op. cit., p. 78-85 : Sorin Dumitrescu, « Un domaine pionnier : l’environnement ».
[31] « La coopération intergouvernementale », par M. Batisse, p. 155 : la série d’études « Recherches sur les zones arides », la formation de nombreux spécialistes, la création de plusieurs centres nationaux de recherche, et surtout l’établissement d’un réseau mondial de contacts ; Daniel Behrman, Science, technique …, op. cit., p. 39-40 : création de l’Institut international de sismologie et de génie parasismique à Tokyo en 1963 ; Angele Bioum Ihana, op. cit., p. 76-77. En sept. 1969, la COI approuve le « Programme élargi et à long terme d’exploration et de recherche » (LEPOR) ; M. Conil Lacoste, op. cit., p. 109.
[32] 551.45 A 022/06, ZA, -XIV-XVIII : lt. de Batisse au DG, 29 oct. 1958, 5 p., p. 3-5.
[33] EU, box 828 : Unesco general conference, natural sciences chapter, USDEL 12 C/17.2, 18 oct. 1962.
[34] Louis Dollot, op. cit., p. 113-114.
[35] Entretiens M. et Mme Keating, Dumitrescu, Batisse, Roux ; M. Prévost, op. cit., p. 164 ; M. Baker, ICUS-Unesco, …, op. cit., p. 20.
[36] P. Moreau-Defarges, op. cit., p. 28-29.
[37] EU, box 3229 : report of the US delegation to the 17th session ..., op. cit., p. 11 : « tensions which hamper the efficacy ».
[38] Entretien Dumitrescu.
[39] Ex : en 1956, l’Unesco, pour réaliser un film de prévention sur la malaria, échoue à convaincre « un des grands réalisateurs français » de faire ce film. 307 :778.5 « malaria » : lt. de Mary Losey à Fulchignoni, 7 août 1956.
[40] Collectif, Organisations internationales à vocation universelle, op. cit., p. 42.
[41] International Organization, automne 1976, vol. 30, n°4, Edward H. Buehrig, « The tribulations of Unesco », p. 681. J. Sewell, op. cit., p. 99-103, 183-185, 262-265.
[42] Prep.Com.Soc.Sci.Com., 4 juin 1946, p. 1-3, doc. cité par Peter Lengyel, op. cit., p. 9-10.
[43] Journal Métraux, 2 déc. 1952, p. 397.
[44] Peter Lengyel, op. cit., p. 25-28.
[45] P. Lengyel, op. cit., p. 2, 18-20, 32-33, 39-41. En 1967, le département des sciences sociales est englobé dans le secteur des sciences sociales, par la volonté de Maheu, ce qui lui fait perdre beaucoup d’importance ; Lien-Link, n° 47, Peter Lengyel, « The social sciences, step-children at Unesco » ; entretien Pauvert ; Gail Archibald, op. cit., p. 308 ; RU, OD 24/60 : lt. de L.C.J. Martin au DG, 22 déc. 1967 ; Benton, box 401 : lt. de Robert Leestma à Benton, 28 juin 1967 ; EU, box 3213 : 15 USGC/0.3, 23 sept. 1968 : position paper, future program resolutions, p. 1 ; EU, box 3222 : report of the US delegation tothe 84th session of the executive board, mai-juin 1970, 24 p., p. 7 ; box 3229 : Report of the US delegation to the 17th session of the general conference, doc. cit., p. 13-14. ; RFA, Bestand B 91, Band 252 : compte rendu de la 13e conférence de la commission nationale allemande, 1959, p. 13 ; Journal Métraux, 23 mai 1955 ; entretien Lévi Strauss.
[46] Comme l’institut pour les sciences sociales créé en Allemagne en 1951 ; et la « faculté latino-américaine de sciences sociales » (FLACSO) créée à Santiago en 1955 ; en 1951, l’Unesco lance une série de publications « L’enseignement des sciences sociales à l’université » ; P. Lengyel, op. cit., p. 46-47 ; Otto Klineberg, « The role of the psychologist in international affairs », The Journal of social issues, 1956, n°9, 19 p., p. 11.
[47] P. Lengyel, op. cit., p. 12, 39.
[48] Collectif, Organisations internationales à vocation universelle, op. cit., p. 32.
[49] Abou Simbel 1960-68, Venise 1973, Philae 1973, Borobudur 1974, Moenjodaro 1974… Entretiens Rex et Elise Keating, Ph. Roux ; Hassan Nafaa, op. cit., p. 555 ; Chikh Bekri, op. cit., p. 74 ; Ph. Moreau-Defarges, op. cit. ; Daniel Colard, art. cit. Plusieurs études menées sur l’action de l’Unesco dans le domaine du patrimoine, notamment en France : Fabrice Argounès, L’évolution de la notion de patrimoine mondial de l’humanité : action de l’Unesco ; Postel Thibault, L’Unesco et la sauvegarde du patrimoine culturel et naturel mondial. Convention du Patrimoine mondial et Campagnes internationales de sauvegarde ; Annick Riffiod Fayard, Le patrimoine commun de l’humanité : une notion à reformuler ou à dépasser ? (références complètes dans la bibliographie).
[50] Christiane Desroches-Noblecourt, La Grande Nubiade, ou le parcours d’une égyptologue, Paris, éditions Stock-Pernoud, 1992, 539 p., p. 498 : « les entraves ne manquèrent pas » ; « inertie, incompréhension, jalousie, lâcheté furent les traditionnels et principaux obstacles à franchir ».
[51] Annick Riffiod Fayard, op. cit.
[52] Océanographie ; DHI (1965-74) ; expédition internationale de l’océan indien ; projet majeur sur les zones arides (1957-64) ; sur les tropiques humides ; etc. (Daniel Behrman, Science, technique …, op. cit., p. 45-48.).
[53] « Le système des Nations Unies. L’Unesco », par R. Maheu, art. cit.
[54] EU, box 3229 : report of the US delegation to the 17th session of the general conference, doc. cit., p. 21.
[55] Entretiens Dumitrescu, Keating.
[56] Entretien Dumitrescu.
[57] Daniel Behrman, Science, technique …, op. cit., p. 5.
[58] Entretiens M. et Mme Keating ; Dumitrescu.
[59] Angèle Bioum Ihana, op. cit., p. 195, 206 ; d’où l’élaboration en 1984 du Plan d’action pour les réserves de biosphère, destiné à mieux orienter et encadrer les Etats ; Entretien R. Keating.
[60] 330.19 (8) A 01 IIHA, I : Commission internationale pour la création d’un institut international de l’hylea amazonique, convoquée par l’Unesco et le gouvernement brésilien à Belem do Para, 12-18 août 1947, 7 p. ; lt. de Z. Zaniewicki au DG, 4 août 1947 ; lt. de Corner à Purnell, 3 sept. 1947 ; II : IIHA/1, Nat.Sci./42, 3 fév. 1948.
[61] EU, box 3229 : report of the US delegation to the 17th session …, doc. cit., p. 21 ; rapport n°27 du MAB ; Sciences/MD/47, p. 7 ; 18C/79, 28 oct. 1974, 3 p., p. 2 ; Sorin Dumitrescu, « Un domaine pionnier : l’environnement », art. cit. ; entretien Batisse.
[62] Rapport n°48 du MAB, p. 11-12.
[63] Entretien Tocatlian ; Unisist, rapport final, octobre 1971, p. 10 ; Unisist, Comité directeur, deuxième session, rapport final, 13-17 octobre 1975, Unesco, p. 7-8 ; SC/Unisist/St.Com.II/4 : inclusion des sciences sociales dans le programme Unisist.
[64] L’échec du projet pilote consacré à l’étude des systèmes urbains est révélateur de ce problème. Article de M. Batisse, « L’Unesco et l’environnement », art. cit., p. 7 ; MAB, Conseil international de coordination du Programme sur l’homme et la biosphère (MAB), 3e session, rapport final, Washington DC, 17-29 sept. 1974, rapport n°27, série des rapports du MAB, 58 p. ; Sciences/MD/47, p. 7-8, 27, 45-46 ; rapport n°27 du MAB.
[65] Entretiens Dumitrescu, Batisse.
[66] SCHM 18 : lt. confid. de Morazé à Carneiro, 29 sept. 1953, 12 p., p. 3 ; SCHM 52 : lt. de L. Febvre à Carneiro, 22 mars 1953 ; SCHM 52 : lt. de G. Métraux à Carneiro et Febvre, 19 oct. 1953.
[67] Ex : Educ./SR.5, 19 avril 1947 ; Educ/28/1947, 24 avril 1947.
[68] ED/91, 28 fév. 51.
[69] 11C/ résol. 1.2711a, en particulier.
[70] CUA/82, 22 nov. 57, p. 2 ; Unesco/LBA/Conf.15/3-Suppl.1, par Jean Meyriat, 1955.
[71] 5 A 54/51 Survey of the Main Trends of Inquiry in scientific research, I : 13e session, 3e commission, 8 oct. 1958.
[72] Journal Métraux, 16 fév. 1953, p. 477 ; SCHM 52 : lt. de L. Febvre à G. Métraux, 12 mars 1956 ; SCHM 52 : texte sur L. Febvre écrit par Morazé, 12 oct. 1956, p. 4.
[73] SCHM 18 : lt. confid. de Morazé à Carneiro, 29 sept. 1953, 12 p., p. 6-7.
[74] SCHM 52, 6.1 (1) : lt. de Morazé à Carneiro, 21 oct. 1953.
[75] SCHM 24 : 4 GA/Doc.N°II, p. 6
[76] 12 C/PRG/11, 21 sept. 1962, 5 p., p. 2.
[77] 408.1 : rapport confid. de Maheu à Blonay et Guiton, 10 sept. 1951 ; lt. de Maheu à Guiton, 13 sept. 1951 : « On a un peu l’impression que les « rapports intérimaires » que nous soumettons jusque-là au comité spécial ne peuvent avoir d’autre objet que ‘d’amuser le tapis’. S’il en est ainsi […], ces rapports gagneraient à être plus sommaires et plus modestes ». Maheu critique aussi la mauvaise qualité du rapport ; lt. confid. de C.M. Berkeley à Blonay, 11 sept. 1951 ; lt. confid. de Destombes à Blonay, 12 sept. 1951.
[78] RU, FO 924/1720 : SHC/2, 21 oct. 1966 ; A.M. M’Bow, « préface », Histoire de l’Afrique, vol. 1, p. 12.
[79] 3 A 54/53 Social and Human …, II: lt. de Hochfeld à Piaget, 27 nov. 1964 ; lt de Piaget à Hochfeld, 14 déc. 1964 ; lt. de Maheu à Piaget, 16 déc. 1964 ; lt. de Hochfeld à Piaget, 18 déc. 1964.
[80] 3 A 54/53 Social and Human …, II : rapport de Hochfeld à Bertrand, 4 nov. 1964, p. 3-4.
[81] Tendances principales de la recherche dans les sciences sociales et humaines. Première partie : les sciences sociales. Mouton/ Unesco, 1970. préface par René Maheu, p. 5 et 10-11 ; P. Lengyel, op. cit., p. 44-46 ; 3 A 54/53 Social and Human …, IV : lt. de Mme Cécile Andrieux à J. Hochfeld, 21 avril 1966.
[82] 3 A 54/53 Social and Human…, II: 13 C/PRG/12, 18 sept. 1964, 13 p., p. 9.
[83] 3 A 54/53 Social and Human…, I : SS/41/137, annexe II ; IV : mémo de S. Friedman à Mahdi Elmandjra, 30 mai 1967 : les membres de la commission nationale italienne « ont indiqué qu’ils avaient eu de très grandes difficultés à comprendre l’objet de l’enquête entreprise par l’Unesco, et la signification exacte du trop volumineux questionnaire qui leur avait été envoyé ».
[84] O. Klineberg. « The role of the psychologist in international affairs », The Journal of social issues, 1956, n°9, 19 p., p. 7-8.
[85] P. Lengyel, op. cit., p. 22.
[86] 3 A 54/53 Social and Human…, II : lt. de Bertrand à Maheu, 1er juin 1964 ; I : réponses au questionnaire envoyé par l’Unesco ; Ia : lt. de Piaget à Bertrand, 22 juin 1963.
[87] « Etude comparée des motivations et stimulations économiques en milieu coutumier et en milieu moderniste », par G. Balandier, in Transformations sociales et développement économique », Paris, Unesco, 1962, 231 p., p. 25-40.
[88] « Perspectives offertes par l’évolution économique et sociale récente des Eskimos de Thulé » par Jean Malaurie, in Transformations sociales …, op. cit., p. 152-158.
[89] A contribué à Tendances principales de la recherche en sciences humaines et sociales.
[90] Georges Sadoul, Les cinémas des pays arabes, recueil préparé pour l’Unesco, Beyrouth, centre inter-arabe du cinéma et de la télévision, 1966, 287 p.
[91] Ils collaborent à l’Histoire de l’Humanité. Ex : pour Toynbee : SCHM 8 : Tentative personal suggestions by A.J. Toynbee for carrying out the plan of the scientific and cultural history of mankind, 24 janv. 1950.
[92] SCHM 8 : lt. de Torres Bodet à Piaget, 10 nov. 1949 ; lt. de Piaget à Torres Bodet, 15 nov. 1949 : Piaget, directeur du BIE, devient chef par intérim du département de l’éducation de l’Unesco pendant quelques mois.
[93] 3 A 31 : Regional studies and research in international relations : mémo de Marie-Anne de Franz à V. Hercik, 3 sept. 1956 : évoque une étude de Jean-Baptiste Duroselle sur « le rôle des études régionales traditionnelles dans la recherche relative aux relations internationales ».
[94] Pierre Mendès France et Gabriel Ardant, La science économique et l’action, Paris, Unesco-Julliard, 1954, 229 p.
[95] Biogr. Paul Lazarsfeld.
[96] A. Métraux, Le vaudou haïtien, op. cit. ; Cl. Lévi Strauss, Race et histoire, op. cit. ; Etudes statistiques sur l’éducation ; La situation éducative en Amérique latine, et La situation économique et sociale des enseignants en Amérique latine (372/8/MP 01, VII : résumé des problèmes présentés verbalement par Blat Gimeno (chef du regional office of education, Santiago) au meeting du 16 sept. 1965, adressé à Adiseshiah, confid., 17 sept. 1965 ; Miss Lorenzo sur la situation économique et sociale des enseignants en Amérique latine ; 372/8/MP 01 A 136, II : doc. confid. de 4 p. en anglais, de J. Blat Gimeno à M. Adiseshiah, 17 sept. 1965, p. 3) ; L’Amérique latine et l’extension de l’éducation primaire (372/8/MP 01 A 136, II : lt. de José Blat Gimeno à Hernandez Ruiz, 8 juin 1964).
[97] 3 A 31 Nature of conflict : note de lecture du manuscrit de Conflict and War, par P. Leclerc, 30 juin 1955 ; lt.d’O. Klineberg à J. Chevalier, 24 août 1955.
[98] Les cas où des études osent mentionner des défauts dans tel ou tel pays sont des exceptions. Ex : CUA/72, 30 janv. 1956 : Les Services bibliographiques dans le monde, 3e rapport annuel, 1953-54, par R.L. Collison, 97 p., p. 2- 3.
[99] 5 A 54/51 Survey of the Main ..., VII : lt. d’Establier à V. Kovda, 25 nov. 1960.
[100] O. Felgine, op. cit., p. 395 ; Roger Caillois, « Illusions à rebours », in La nouvelle NRF, 2e année, n°24, 1er déc. 1954, p. 1010-1024 et 3e année, n°25, 1er janv. 1955, p. 58-70. Cet article lui pose des problèmes à l’Unesco.
[101] Journal Métraux, 7 janv. 1952, p. 348 ; 13 mai 1953, p. 496 ; Alfred Métraux, Pierre Verger, Le pied à l’étrier..., op. cit., p. 176.
[102] 347.78 A 102 « -66 », IV : lt. de Hepp à John Schulman, 14 déc. 1951.
[103] Reg 1632, II : Instructions confid. au DG au sujet de l’article d’Einstein, 31 oct. 1951 ; lt. de Torres Bodet à Einstein, 15 oct. 1951 ; J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 244.
[104] Entretien Deleon.
[105] Seth Spaulding et Lin Lin, Historical Dictionary…, op. cit., p. 152-153.
[106] Tendances principales …, op. cit., première partie, préface de R. Maheu, p. 7.
[107] 5 A 54/51 Survey of the Main ..., VI : lt. d’Auger à Veronese, 26 avril 1960 ; lt. de Maheu à Martin Hill, 24 août 1960 ; lt. de Maheu aux chefs d’organisations internationales et d’organisaions scientifiques régionales, 26 août 1960 ; NS/ROU/43, 15 janvier 1964, p. 21 ; 11C/PRG/5, 21 oct. 1960, 26 p., p. 5-8.
[108] SCHM 17 : lt. de Métraux à Carneiro, 15 juin 1960 ; lt. de Métraux à Carneiro, 24 juin 1960 ; lt. de Métraux à Carneiro, 9 août 1960.
[109] 3 A 54/53 Social and Human ..., II : lt. de Bertrand à Maheu, 2 juill. 1964 ; lt. de Hochfeld à Piaget, 18 déc. 1964 ; P. Lengyel, op. cit., p. 44-46.
[110] SCHM 9 : lt. du Père de Bivort de la Saudée à Guy Métraux, 16 sept. 1952.
[111] SCHM 9 : lt. de J. Larnaud à Carneiro, 12 sept. 1952.
[112] SCHM 18 : procès-verbal de la séance du comité, 26 juill. 1948, 4 p., par J.J. Mayoux, p. 3 ; 26 EX/30, 6 juin 1951, p. 2.
[113] 3 A 31 The social consequences of mechanization and automation in USSR : lt. de V. Radtchenko à H.M. Philips, 22 avril 1959 ; lt. de De Silva à Metall, 18 août 1960 ; Les conséquences sociales…, op. cit., préface.
[114] 3 A 31 The social consequences … : lt. d’Ivanov à Phillips, 26 janv. 1961 ; lt. d’André Bertrand à Adiseshiah, 26 déc. 1961.
[115] 3 A 31 : Equality of rights … : 65 EX/12, 29 avril 1963, 7 p., p. 1-4.
[116] Journée d’hommage à René Maheu, Cahier II, op. cit., p. 24-27 : Ehsan Naraghi, « Une approche visionnaire ».
[117] Educ./55, 5 nov. 1947 : « Les problèmes des enfants victimes de la guerre », par Simone Marcus, 50 p., p. 1 : elle déplore les délais très courts pour rédiger son étude ; 371.95 : War handiccaped children : lt. de Jean Guiton à Oscar Forel, 17 déc. 1947. Biogr. Mackenzie : Mackenzie doit rédiger en deux mois un rapport sur la situation mondiale du Braille en 1949.
[118] Educ/32/1947, annexe C, Beatrice King, L’éducation de base en URSS, juin 1947, 21 p.
[119] 3 A 31 Nature of conflict : lt. d’Otto Klineberg à T.B. Bottomore, 23 sept. 1954.
[120] ED/AFRICA/2 : 15 janv. 1960, 28 p., p. 3-4.
[121] Nombreuses lettres exprimant des critiques vigoureuses sur l’ouvrage, provenant de professeurs de droit, d’instituts de recherche, etc., de nombreux Etats membres. Ces lettres critiquent les importantes lacunes de l’ouvrage, sa mauvaise présentation, son manque de clarté, ses répétitions, son absence de cohérence, l’hétérogénéité de sa qualité, les quatre rédacteurs étant de valeur très inégale. 3 A 31 Register of legal documentation in the world : lt. de T. Ilosvay à K. Szczerba-Likiernik, 20 janv. 1954 ; lt. de T. Ilosvay à Dr. K. Szczerba-Likiernik, 26 janv. 1954 ; Likiernik à André Bertrand, 26 mars 1954 ; lt. de J. Meyriat à Likiernik, 2 juill. 1954 ; RP, 19 nov. 1954 : Le Monde, 4 nov. 1954.
[122] 3 A 31 Register of legal … : lt. de Likiernik à André Bertrand, 26 mars 1954 ; lt. ML/1113 de Luther Evans, non datée ; 8C/Résol. IV.I.3.131.
[123] Index Bibliographicus, Paris, Unesco, Bestermann, 1951 ; 008 A 31 Index bibliographicus : lt. du secrétaire général de la Fédération internationale des associations de bibliothécaires à M. Moeller, 29 juin 1953, « defects » ; lt. de Denise Ravage à J.E. Holmstrom, 5 déc. 1955.
[124] 329.18 A 53 CIPSH, VI : lt. de Thomas à Bosh-Gimpera, 8 nov. 1949.
[125] 329.18 A 53 CIPSH, V : lt. de Mayoux à J. Thomas, 7 juin 1949.
[126] 3 A 31 Race question in modern science : lt. d’A. Métraux à Juan Comas, 24 mai 1950.
[127] Journal Métraux, 29 janv. 1951.
[128] 3 A 31 Race question ... : lt. d’O. Klineberg à A. Métraux, 17 oct. 1950 : « popular and easily readable by the layman ».
[129] RP, 7 mars 1952 : Jewish Chronicle, Londres, 22 fév. 1952.
[130] 3 A 31 Race question ... : mémo confid. de Gerhart Saenger, janvier 1954 : « The Effectiveness of the Unesco Pamphlet Series on Race », 20 p., p. 1-3 et 20.
[131] En particulier dans leur version allemande en RFA (ce qui témoigne de la préoccupation de « rééducation » du peuple allemand) (3 A 31 Race question … : lt. d’Otto H. Hess à T. Boclet, 25 janv. 1954).
[132] E. Delavenay, op. cit., p. 367 ; Journal Métraux, 8 juin 1954.
[133] 3 A 31 Race question .... : correspondance entre de nombreuses maisons d’éditions des divers Etats membres d’une part, et d’autre part E. Delavenay, chef du service des documents et publications, P. Thorp, chef de la division des ventes et distributions, et A. Métraux.
[134] 3 A 31 Race question … : lt. d’Otto H. Hess à T. Boclet, 25 janv. 1954 ; lt. d’A. Métraux à J. Comas, 16 sept. 1952 ; Journal Métraux, 18 avril 1952.
[135] 323.12 A 102 Statement on Race, I : lt. de R. Angell à L.C. Dunn et Arnold Rose, 30 juin 1950 ; journal Métraux, 13 mars 1952.
[136] Journal Métraux, 31 mai 1954 ; 3 A 31 Race question … : lt. d’E. de Dampierre à T.H. Marshall, 30 oct. 1959 ; lt. de Boclet à la maison d’édition La Nuova Italia, 15 déc. 1960.
[137] 3 A 31 Equality of rights ... : lt. de Métraux à Bertrand, 22 avril 1960 ; E. Delavenay, op. cit., p. 355, 367.
[138] Quelques exemples parmi d’autres : la revue catholique Faim et Soif, fondée par l’abbé Pierre (3 A 31 : Race pamphlets, I : lt. de Roger Bordier à l’Unesco, 19 déc. 1958 ; lt. d’A. Métraux à Roger Bordier, 6 mars 1959) ; le club Unesco de Rouen (lt. d’Y. Brunsvick au département des sciences sociales, 1er fév. 1960) ; le Royal Institute of International Affairs (Royaume-Uni) (Journal Métraux, 8 juin 1954) ; le World Jewish Congress (ibid., 4 fév. 1952 ; 4 nov. 1954) ; la société d’anthropologie de Bombay (ibid., 9 juill. 1952) ; le Jewish Committee (ibid., 8 avril 1953) ; Dr. Watson, professeur de psychologie à Teacher’s College, New York (Ibid., 8 avril 1953, et 13 avril 1953) ; Mrs. Constance Roach, du département d’état (Ibid., 13 avril 1953) ; la World Organization of Teaching Profession (13 avril 1953) ; le mouvement international pour l’union fraternelle entre les races et les peuples (ibid., 22 juin 1953, p. 506) ; la Mahabodhi Society de New Delhi (ibid, 14 juin 1954) ; l’association internationale de sociologie (ibid., 15 juin 1954); Louis Wirth (ibid., 28 août 1950) ; Richard Wright (ibid., 7 fév. 1955) ; des éducateurs d’Amérique centrale (ibid., 19 oct. 1955 ) ; des représentants du YMCA (ibid., 19 août 1955) ; des étudiants africains et asiatiques (ibid., 30 août 1955 ) ; des enseignants allemands (19 août 1955).
[139] X 07.83 Jean Thomas : note pour le voyage de M. Thomas en Amérique latine, 9 sept. 1958, p. 4 ; EU : box 3225 : airgram de l’ambassade américaine au département d’état, 24 déc. 1970, 56 p., p. 24-26 ; box 1558 : lt. de l’ambassade américaine au département d’état, 3 août 1956 ; RP, 24 fév. 1961 : Le Monde, 8 fév. 1961 : article « Le traducteur, ce méconnu … » ; RP 13 juill. 1956 : Le Figaro, 4 juill. 1956.
[140] CUA/34, 8 janv. 1952 ; Christian Science Monitor, 14 oct. 1961 : « ‘Surname I Vehbi’ : A Turkish Miniature Painting », par Dorothy Adlow.
[141] Cf. Régis Demeleunaere, L’Unesco dans le journal Le Monde…, op. cit. ; 008. (11-15) MP 03 A 064 « 58 » : rapport du chef de la division des échanges culturels internationaux, au DG, 16 déc. 1957.
[142] P. Lengyel, p. 44-46. « Poorly distributed by an obscure copublisher, full of typographical errors ».
[143] Lien-Link n°80 : nécrologie de Jacques Havet par Nicolas Bodart et René Ochs.
[144] 5 A 54/51 Survey of the Main …, VII : mémo de V. Kovda à Maheu, 27 janv. 1961 ; lt. de Paul Bertrand à Akrawi, 25 avril 1961 ; un des handicaps de cet épais ouvrage pour toucher le grand public est la lourdeur de son titre : Tendances actuelles de la recherche scientifique ; étude sur les tendances principales de la recherche dans le domaine des sciences exactes et naturelles, la diffusion des connaissances scientifiques et leur application à des fins pacifiques.
[145] Inerviews M et Mme Keating ; Dumitrescu.
[146] SCHM 52 : lt. Carneiro à Febvre, 25 mars 1954 ; mémo de Guy Métraux à Carneiro, 25 mars 1954 ; mémo de Febvre à Carneiro, 23 août 1954.
[147] SCHM 18, Morazé : lt. confid. de Morazé à Carneiro, 29 sept. 1953, 12 p., p. 5.
[148] SCHM 52 : préface au vol. III des Cahiers d’histoire mondiale, par L. Febvre, 13 mars 1956, 3 p., p. 1.
[149] ED/115, 22 janv. 1952, p. 3-7.
[150] 372/8/MP 01, V : lt. de Blat Gimeno à Diez Hochleitner, 25 sept. 1961 ; entretien Dumitrescu.
[151] 372(8) MP 01 A 198, I : lt. d’E. Delavenay à J. Guiton, 20 fév. 1963.
[152] Rapport de la table ronde de 1970, p. 47.
[153] Richard Hoggart, An Idea and its servants, op. cit., p. 160.
[154] Ainsi, de 1970 à 1974, l’Unesco organise plus de 20 réunions internationales ou régionales dans le cadre du MAB (18C/79 : 28 oct. 1974) ; 37 A 31 FE Éducation de base. Vers une campagne mondiale : mémorandum de J. Bowers, 7 janv. 1947, doc. cité, p. 8 ; N. Gaudant, op. cit., p. 134 et 139-140 ; FE/Conf.1/SR1, 15 juin 1948 ; ED/134, 8 fév. 1954 ; EU box 2243 : mémo confid. de Josiah Bennett à l’ambassade américaine de Nankin, 18 sept. 1947 ; Educ./58, 14 nov. 1947 ; M. Prévost, op. cit., p. 168 ; A. Fleury, op. cit., p. 78-79.
[155] M. Conil-Lacoste, op. cit., p. 16.
[156] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 13.
[157] Entretien Mme Keating.
[158] DG/68/1, 11 mars 1968.
[159] Lien-Link n°76 (janvier-mars 2001) : « Le projet majeur Orient-Occident, 1957-1966 » par Etienne Brunswic.
[160] Rassemble près de 2000 participants (EU, box 1568 : rapport de Henry J. Kellermann au département d’état, 30 juin 1959, 5 p., p. 1-2).
[161] Veronese, carton 32 : lt. de J. Thomas à V. Veronese, 1er sept. 1960 : « un complet succès ».
[162] 11 C PRG/1, 12 août 1960 ; ED/Africa/2, 15 janv. 1960 ; DG/68/10, 22 juill. 1968.
[163] 12 C/PRG/18, 24 août 1962 ; 11C/résol. 1.2341.
[164] 12 C/PRG/16, 24 août 1962 ; rapport du DG sur 1962, p. 58 ; FR, Nantes, carton 59 : ED/225, 75 p.
[165] M. Prévost, p. 81-82 ; EU : box 3225 : airgram de l’ambassade américaine au département d’état, 24 déc. 1970, p. 1-2.
[166] 3 A 31 : Equality of rights ... : « Activities and Procedures of Unesco », « Hearing before a subcommittee of the Committee on foreign relations of the United States Senate », 88e congrès, 1e session, 4 mars 1963, Lucius Battle, p. 20 ; entretien Poignant.
[167] EU, box 3223 : report of the US observer delegation to the conference of ministers of European member states responsible for science policies, 24-26 juin 1970, p. 6-7.
[168] RU, FCO 55/ 448 : note for the record, confidential, par M.W. Holdgate : « chaotic », « no clear aim » ; EU, box 825 : confid, classified report of the US delegation to the meeting of ministers of education of Asian members states, par Charles B. Fahs, 12 avril 1962, 5 p., p. 3.
[169] Ex : X 07.83 Williams : rapport de Williams à l’ADG pour l’éducation, 11 août 1969.
[170] Educ./58, 14 nov. 1947.
[171] EU, box 2243 : memo confid. de Josiah Bennett à l’ambassade américaine à Nankin, 18 sept. 1947, p. 11-14. « contributed very little of a tangible nature to the cause of fundamental education » ; « were generally tedious and devoted to purely verbal matters. Also, some of the delegates had had no previous experience in fundamental education, and others showed by clear remarks that they came to the conference with no clear idea of what it meant by the term. The result was that some of the discussions were irrelevant to the purpose of the conference ».
[172] ED/91, 28 fév. 1951.
[173] ONU, RAG-2/76, box 12 : lt. de W.B. Mumford à V.A. Christensen, 19 avril 1949.
[174] RFA, Bestand B91, Band 54 : rapport de Bünger, 29 avril 1954.
[175] RU : ED 157/32 : fév. 1955 : a brief appraisal of the education programme of Unesco, 13 p. « have outlived their usefulness » ; « have produced much talk and many resolutions but little action ».
[176] X 07.83 Maheu, I : rapport de Maheu sur sa mission au Canada, 19-22 mars 1956.
[177] 620.992 :3 Atomic energy, peaceful use : rapport de la Fédération mondiale pour la santé mentale, 9 fév. 1957.
[178] EU, box 1568 : rapport de Henry J. Kellermann au département d’état, 30 juin 1959, 5p., p. 1-2.
[179] EU, box 820 : report of US delegation to 3rd meeting of Unesco intergovernmental advisory committee of the extension of primary education in Latin America, 14-19 mars 1960, 8 p., p. 6-7.
[180] EU, box 827 : rapport de H. Emmett Brown au secrétaire d’état, 17 sept. 1962, 12 p., p. 2-3.
[181] RU, WORK 14/3068 : rapport confid. de R.M. Hadow à R. Cecil, 19 juill. 1962 : « I cannot describe the deplorable impression this Conference leaves on [...] most of the delegates » ; « indescribely bad » ; « deplorable »; « They have not yet managed to produce a record of any kind and it takes them at least half a day to process and circulate the smallest amendments, so that most of the time the conference is trying to discuss something with no document in front of it ».
[182] XO7.21(44)NC, IV : commentaires et propositions du gouvernement français sur le programme et budget 1965-66, 25 juin 1963, 14 p., p. 2-3.
[183] FR, Nantes, carton 59 : lt. de Christian de Margerie au ministre des affaires étrangères, 1er juill. 1966, 9 p., p. 9.
[184] X 07.83 Williams : rapport de K.E. Williams, 7 nov. 1969.
[185] Fr., Nantes, carton 104 : lt. de Jean Fernand Laurent au ministre des affaires étrangères, 20 oct. 1969.
[186] Le Monde, 12 juill. 1970, p. 1 et 13 : Eugène Ionesco, « L’Unesco, ou la culture contre la culture » [annexe 34]
[187] EU, box 3229 : report of the US delegation to the 17th session of the general conference, doc. cit., p. 13.
[188] Ex : EU, box 1563 : rapport de Harlan B. Clark, ambassade américaine a Tokyo, au département d’état, sur le Symposium international sur l’histoire des contacts culturels entre Orient et Occident, 15 nov. 1957, 5 p., p. 2-3 ; RP, 9 sept. 1970 : Le Monde, 12 juill. 1970, p. 1 et 13 : Eugène Ionesco, « L’Unesco, ou la culture contre la culture », 29 août 1970, 6-7 sept. 1970, sur la Conférence intergouvernementale sur les aspects institutionnels, administratifs et financiers des politiques culturelles ; EU, box 1568 : rapport de Henry J. Kellermann au département d’état, sur la conférence internationale sur le traitement de l’information, 30 juin 1959, p. 1-2.
[189] X 07.83 Maheu, I : rapport de R. Maheu sur sa mission au Canada, 19-22 mars 1956.
[190] X 07.83 Maheu, I : rapport confid. de Maheu au DG sur sa mission au Pérou, avril-mai 1956, p. 2-19.
[191] X 07. 83 Thomas, II : rapport de mission en Grèce par Jean Thomas, oct. 1960 ; rapport de mission en Thaïlande, Japon et Chine, octobre 1960, par J. Thomas, 36 p., p. 12.
[192] Veronese carton 32 : lt. personnelle de J. Thomas à Veronese, 1er sept. 1960.
[193] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 63. « conformismo ».
[194] X 07.83 Maheu, III : compte-rendu des audiences accordées au DG au cours de son séjour à Alger, mars 1964.
[195] Rapport de la table ronde de 1970, p. 47.
[196] ONU, RAG-2/76, box 12: lt. de W.B. Mumford à V.A. Christensen, 19 avril 1949.
[197] RFA, Bestand B91. Band 54 : rapport de la délégation allemande à la conférence de La Haye, 29 avril 1954.
[198] 372 (8) MP01 A 63 (81), III : 12 nov. 1960 : lt. de Stanley Applegate à O. Vera, p. 1.
[199] RU, WORK 14/3068 : rapport confid. de R.M. Hadow à R. Cecil, 19 juill. 1962.
[200] M. Prévost, op. cit., p. 168-169.
[201] RU, FCO 55/ 448 : note for the record, confidential, par M.W. Holdgate : « chaotic ».
[202] FR, Nantes, carton 104 : rapport de Jean-Fernand Laurent au ministre des affaires étrangères, 25 fév. 1970 (cite les paroles de René Maheu).
[203] 061 A 01 Unesco (43-15), II : memo de R.W. Jones à Pierre François, 16 avril 1959.
[204] Prevost, p. 110-112 : « Sous les flocons, la conférence semblait s’assoupir. […] Les heures de la journée ajoutaient leur poids à celles de la semaine. Incessants bavardages, dans les couloirs, aux bars, au restaurant ; déroulement monotone des interventions en séance, rumeurs qui semblaient s’enliser dans la gadoue générale ».
[205] 12 C/PRG/18, 24 août 1962, annexe II : 61 EX/Decisions, 12.1.2 ; EU, box 825 : confid. report of the US delegation to the meeting of ministers of education of Asian members states, Tokyo, par Charles B. Fahs, 12 avril 1962, 5 p., p. 3 : « The course of the discussions and the conclusions were largely pre-determined by the documentation submitted at the last minute by the Secretariat »).
[206] Ex : Daniel Behrman, Réseaux du progrès. Quelques aspects de l’action scientifique de l’Unesco, Paris, Unesco, 1964, 119 p., p. 66-67 ; Pierre Bouvarel, Sur le reboisement et l’amélioration des forêts en Macédoine yougoslave, Paris, Unesco, 1956, 45 p. ; Projet d’enquête sur les ressources naturelles du sud du Chili, Paris, Unesco, 1959, 44 p. ; EU, box 3225 : airgram de Culley au département d’état, 23 août 1971, 13 p., p. 7-8.
[207] A. Lestage, Etude et questionnaire relatifs à l’orientation et au « briefing » des nouveaux membres des Secrétariats et des experts engagés dans les projets d’enseignement et de formation », 1974, EHT/TEP-AL/SS.21.
[208] M. Prévost, op. cit., p. 153-155.
[209] EU : box 3225 : airgram de Watson au département d’Etat, 13 mai 1971.
[210] Ex : EU, box 3225 : airgram de Culley au département d’état, 23 août 1971 : les compétences des deux experts en formation agricole envoyés par l’Unesco en Inde n’ont pas été pleinement utilisées par le gouvernement indien et leur contribution a été modeste.
[211] 375 (729.4) A 61, XXI : rapport confid. d’A. Lestage au DG, 17 avril 1959.
[212] ED/131, 31 août 1953, 8 p., p. 3. Film n° 714, 1953.
[213] Lien-Link n°76 (janvier-mars 2001) : « Souvenirs toujours vivants de mes missions au Cambodge », par Mariella Tabellini.
[214] 375 (666) TA /AMS : rapport d’A. Lestage au DG, 1er avril 1957.
[215] Henry Cassirer, Un siècle de combat…, op. cit., p. 141-143.
[216] Ex : EU, box 3225 : airgram de M. Blake au département d’état, sur les projets Unesco-PNUD au Maroc, non daté, 12 p., p. 5.
[217] 330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. de F. Malina à A. Métraux, 23 sept. 1947 ; II : mémorandum de J. Needham au DG, 6 janv. 1948, p. 6 ; lt. de Métraux à Bowers, 8 avril 1948 ; EU, box 2248 : rapport de l’ambassade américaine à Port-au-Prince au département d’état, 17 avril 1948, 3 p., p. 3 ; 375 (729.4) A 61, III : lt. de Marshall à Bowers, 11 mai 1948 ; lt. confid. de Bowers à Marshall, 10 juin 1948 ; en revanche, selon Delavenay, Métraux ne convenait pas : il évoque « cet intellectuel assez mal dans sa peau, hésitant et maladroit face à toute tâche exigeant un minimum de sens pratique » (E. Delavenay, op. cit., p. 367).
[218] 330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. de Carneiro à Huxley, 16 avril 1947 ; EU, box 2242 : lt. de George H. Zentz au secrétaire d’état, 6 sept. 1947, 7 p., p. 4.
[219] Pour plusieurs projets, comme par ex. le projet Mekeo rural progress society en Papouasie (375 (94) A 63 MRPSP : lt. de Cardiner Davies au DG, 15 fév. 1951 ; lt. de J. Taylor à Cardiner Davies, 8 mars 1951 ; lt. de Cottrell-Dormer au chef du département de l’éducation, 19 mai 1951) ; le projet All India Radio (entretien Cassirer) ; le projet pilote de Chine (375 (51) : lt. de Huxley à Chu Chia-hua, 23 janv. 1948) ; le projet pilote d’Afrique britannique (37 A 31 FE Éducation de base… : mémo de J. Bowers, 7 janvier 1947, p. 6-7) ; le projet pilote du Liberia (375 (666) TA /AMS : rapport du 1er janv. 1956, p. 10 ; RU, FO 371/97165 : lt. Capper à R. Allen, 25 mars 1952 ; rapport confid. de Capper à Allen, 29 juill. 1952 ; 375 (666) TA /AMS : lt. de Bowers à Guiton, 24 janv. 1957) ; le projet d’éducation de base au Cambodge (EU box 1563 : rapport de l’ambassade américaine de Phnom Penh au département d’état, 18 nov. 1957, p. 2-4).
[220] Lien-Link, n°81 : « Éducation for all : about 50 years ago : the Major Project in Latin America, 1957-66 », par José Blat Gimeno ; Rapport du DG sur 1957, p. 109 ; 87 EX/SR.15, p. 183 : hommage de Diez Hochleitner à Oscar Vera ; Lien-Link n°81 : « Le projet majeur d’éducation primaire en Amérique latine », par Miguel Soler Roca.
[221] J. Blat Gimeno, « Éducation for all... », art. cit. : « a kind of Prophet of the Old Testament » ; « a man with a vigorous personality, passionate », « willpower », « tenacity ».
[222] 375 (729.4) A 61, XXI : rapport confid. d’A. Lestage au DG, 17 avril 1959.
[223] J. Blat Gimeno, « Éducation for all... », art. cit. ; 14C/69, 14 oct. 1966, 2 p., annexe I : conclusions du rapport de la commission d’évaluation, 11 p., p. 2 ; 87 EX/SR.15, p. 183 ; 372/8/MP 01, VII : rapport confid. du 17 sept. 1965 de J. Blat Gimeno.
[224] 069 (62) NUBIE A 06 : lt. de Salat à Maheu, 3 déc. 1959.
[225] Entretien J. Tocatlian.
[226] J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 133-136 ; « el espiritu misionero ». « muchos emprenden el viaje como si fueran los colonizadores de un nuevo regimen absoluto : el regimen de la tecnica ».
[227] N. Gaudant, op. cit., p. 162-163. Cf. Bulletin trimestriel d’éducation de base, vol. 5, n°2, avril 1953, article de Thomas Bodgin.
[228] Lt. de Métraux à J. Rens, 17 août 1955, citée dans Cl. Auroi, « Métraux et les Andes », art. cit., p. 23.
[229] XO7.21(44)NC, III : commission nationale française pour l’Unesco, juin 1961 : « suggestions de caractère général concernant les programmes futurs de l’Unesco », p. 9 ; X 07.83 Maheu, IIa : instructions données par le DG durant sa visite à Alger, non daté.
[230] EU, box 3225 : airgram de Culley au département d’état, 23 août 1971, 13 p., p. 11.
[231] EU, box 3225 : airgram de Watson au département d’état, 13 mai 1971, p. 9 : il souligne la mauvaise qualité des experts de l’Unesco au Ghana ; DG/69, 1er déc. 1969. p. 8 ; Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 17-28, 35-36, 62, 77-78, 152-155 : pour tous les projets pilotes du PEMA, le personnel enseignant était insuffisamment qualifié et expérimenté, et son turn-over rapide a augmenté les problèmes.
[232] 02 (540) A 61 Delhi, I : lt. de Ranganathan (Delhi university library) à Petersen, 9 mars 1950 : « I am not happy over the developments here ». « There is a strong impression among the possible candidates that the whole position is fictitious and that the spoils system might vitiate the whole matter » ; lt. de S.R. Ranganathan à Petersen, 13 oct. 1949 ; lt. de N.S. Junankar, ministre indien de l’éducation, à Petersen, 8 août 1950 ; lt. de Petersen au DG, 13 déc. 1949 ; lt. de Petersen à P. Kirpal, 18 oct. 1950 ; lt. de Kalia à Carter, 6 juin 1951 ; lt. confid. d’E.J. Carter à Ranganathan, 26 juill. 1950 ; lt. de Petersen à Ranganathan, 2 août 1950 ; lt. de Petersen à Kalia , 8 déc. 1950 ; lt. d’E.J. Carter à Petersen, 13 sept. 1950 ; lt. de Carter à Sayidain, 7 déc. 1951 ; 02 (540) A 61 Delhi/101 : mémorandum concernant le projet d’accord entre l’Unesco et le gouvernement des Indes sur l’expérience-témoin « bibliothèque publique ‘Unesco-Delhi’ », 10 p., non daté, p. 1-2 ; ED/Occ./16, 22 juin 1953, 30 p., p. 2 ; CUA/7, 30 janv. 1951, 12 p. ; La bibliothèque publique de Delhi : une expérience pilote, p. 9 et 11.
[233] X 07.83 Jean Thomas : note pour le voyage de M. Thomas en Amérique latine, 9 sept. 1958, p. 4.
[234] EU, box 1564 : lt. confid. de l’ambassade américaine à Rio au département d’état, 4 mars 1958, 3 p., p. 2.
[235] Beaucoup d’experts du CREFAL ne sont pas satisfaisants : en 1974, M. de Clerck observe: « M. Soria est à la retraite et le travail de Mme Carvajal a déçu. Reste Dajani qui ne paraît pas à la hauteur de sa tâche. Le directeur, très souvent en déplacement, n’a pas l’étoffe ni l’expérience requises pour s’occuper d’activités de formation sur le terrain » ; M. de Clerck souligne « l’absence de personnel qualifié ». M. Mazariegos, entré en fonctions en août 1973, « est hélas une déception de plus », il « n’a fait preuve d’aucune compétence réelle » (375 A 031 CREFAL confidential : mémo confid. de M. de Clerck à J. Knapp, 21 fév. 1974) ; 372/8/MP 01, VI : rapport du 19 déc. 1962 ; 372/8/MP 01, VII : « Unesco educational policy in Latin America » par J. Blat Gimeno, 1er fév. 1965 ; ONU : RAG-2/330, box 107 : juill. 1953 : lt. de R. Habbab à T. Nasr, p. 1 : manque de compétence des experts de l’ASFEC.
[236] Educ/21/1947 ; Educ/28/1947, p. 17 ; N. Gaudant, op. cit., p. 151 ; 12 C/PRG/18, 24 août 1962, annexe I, 5 p. ; Entretien Deleon ; Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 152.
[237] M. Prévost, op. cit., p. 27 ; Entretien A. Lestage ; EU, box 1602 : rapport de C.J. Opper, 31 janv. 1950, 6 p., p. 3 ; rapport de John H. Burns, 23 mars 1950.
[238] Ex : sur le projet majeur d’Amérique latine (372/8/MP 01, IV : note de V. Lema à M. Dartigue, 10 sept. 1959 ; 372 (8) MP01 A 63 (81), III : lt. de Stanley Applegate à Oscar Vera, 12 nov. 1960, p. 6-7).
[239] 375 A 031 CREFAL confidential : mémo confid de M. de Clerck, à J. Knapp, 21 fév. 1974 ; note confid. sur la situation interne du CREFAL, 3 avril 1974, 4 p. ; mémo confid. du chef de mission au Mexique, Juan O. Diaz Lewis, au directeur RMO, 15 avril 1974, 5 p. ; lt. de Waldemar Cortes Carabantes à Vladimir Erofeev, 17 avril 1974 ; lt. confid du sous-DG pour l’administration au DG, 9 mai 1974 ; lt. confid. de R. Maheu au délégué permanent du Mexique auprès de l’Unesco, 9 juill. 1974 ; rapport confid. du comité spécial d’enquête chargé du cas de Cortes, 25 juill. 1974.
[240] RFA, Bestand B91, Band 254 : rapport de la 22e session de la commission nationale allemande, 19 mai 1958, p. 9-10.
[241] Plusieurs collaborateurs de l’Histoire de l’Humanité semblent médiocres, comme Caroline Ware selon l’opinion d’Alfred Métraux (A. Métraux, Journal, op. cit., 25 mars 1955).
[242] 41 EX/6, 28 fév. 1955 ; 061 A 01 Unesco (43-15), II : mémo de René Halconruy au DG, 16 mars 1961.
[243] 061 A 01 Unesco (43-15), II : lt. de Maheu à L. Verniers, 1er août 1955 ; lt. de R. Maheu au DG, 2 nov. 1955.
[244] 061 A 01 Unesco (43-15), II : rapport au DG concernant les 3 instituts de l’Unesco en Allemagne, par MM. During, Nuesse et Verniers, 22 juill. 1955.
[245] EU, box 1562 : rapport de Henry J. Kellermann au département d’état, 21 oct. 1957 : « with the pretense of bringing social science back to Germany » ; « semi-academic ».
[246] Ainsi, l’Unesco est déçue que le gouvernement égyptien ait négligé la coopération offerte par les experts de l’Unesco en matière de développement de la recherche scientifique et technologique venus en 1972 (X 07.83 Maheu, VI : note de synthèse sur la visite du DG en Egypte, 16 mars 1973, p. 1-3 ; M. Prévost, op. cit., p. 153- 155 : « les plus grandes difficultés provenaient des gouvernements bénéficiaires eux-mêmes. Il leur fallait souvent plusieurs mois pour étudier les dossiers des experts contactés par l’Unesco, et dont la nomination était soumise à leur approbation. Parfois, l’expert n’était plus disponible ».
[247] EU, box 827 : airgram de l’ambassade américaine de Djakarta au département d’état, 12 sept. 1962, p. 1-3.
[248] 379.2 (55) A 6 Army of Knowledge : document « Armée du savoir », non signé, 4 sept. 1963.
[249] X 07.83 Maheu, VI : rapport de mission de R. Habachi au Liban, 29 déc. 1972, p. 3.
[250] Pierre de Senarclens, La crise des Nations Unies, Paris, PUF, 1988, p. 95-96, cité par G. Archibald, op. cit., p. 210.
[251] 375 (666) TA /AMS : memorandum on fundamental education in Liberia, annex 1, by Nathaniel V. Massaquoi, président de la commission nationale libérienne, 8 p. ; Educ/59, 26 fév. 1948, 17 p., p. 9-13.
[252] J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 99-101 : « esos tecnicos extranjeros », « inutiles por teoricos y destructores por arrogantes ».
[253] 375 (729.4) A 61, XVIII : 26 EX/8, 25 mai 1951.
[254] XO7.21(44)NC, II : 25 juin 1956 : « Séance plénière de la Commission nationale française pour l’Unesco, ministère des affaires étrangères », p. 25 ; J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 133-136.
[255] Rapport de la table ronde de 1970, p. 47.
[256] D. Sioen, op. cit., p. 70 ; Apprendre à être, op. cit., p. 281.
[257] ONU, RAG 2/76 box 7: mémo de M. Adiseshiah aux experts d’assistance technique sur le terrain, 1er juin 1953, p. 7-8 ; cite les propos de l’expert Reddi.
[258] A.M. M’Bow, « L’Unesco au service de l’éducation en Afrique », Educafrica, n°1, 1974, cité dans Evaluation critique…, op. cit., p. 158.
[259] Daniel Colard, op. cit., p. 401. L’ONU a adopté plusieurs déclarations et conventions importantes. Pour la période des Trente Glorieuses, on peut citer la Déclaration universelle des Droits de l’homme (10 décembre 1948), la Déclaration sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (1963), la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (1948), les Pactes internationaux sur les droits de l’homme (1966), la Convention sur l’imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité (1968), la Convention sur le crime d’apartheid (1973).
[260] L’action normative est prévue par l’article IV, par. 4, de l’Acte constitutif. La Conférence générale adopte en 1950 le règlement relatif aux recommandations et aux conventions internationales. Une convention prévoit une ratification ou une acceptation, et comporte des engagements juridiques spécifiques de la part de l’Etat qui la ratifie, alors qu’une recommandation est dépourvue de force obligatoire, et laisse à l’Etat toute liberté pour donner effet à ses dispositions ; l’adoption d’une recommandation exige une majorité simple, celle d’une convention une majorité des 2/3. L’adoption d’une recommandation ou d’une convention comporte l’obligation pour chacun des Etats membre de la soumettre aux autorités nationales compétentes dans un délai d’un an (art. IV, 4), et d’adresser à l’Unesco un rapport périodique sur la suite qui y a été donnée (art. 8). La conférence générale a ensuite complété cette dernière disposition en prévoyant en outre la transmission de rapports spéciaux à la conférence générale (CUA/123, p. 3-4). K. Mofadel Khamsi, op. cit., p. 579 D. Sioen, op. cit., p. 102-110, 201.
[261] Recommandation pour interdire et empêcher l’exportation, l’importation et la vente illicite des biens culturels, 1950 ; Recommandation définissant les principes internationaux à appliquer en matière de fouilles archéologiques, 1956 ; Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, La Haye 1954 ; Recommandation concernant la sauvegarde de la beauté et du caractère des paysages et des sites, 1962 ; Convention relative aux zones humides d’importance internationale, Ramsar, 1971 ; Convention relative à la protection du patrimoine culturel et naturel mondial, 1972 ; Recommandation concernant la protection sur le plan national du patrimoine mondial culturel et naturel, 1972.
[262] Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement, 14 déc. 1960 ; (Protocole instituant une commission de conciliation et de bons offices chargée de rechercher la solution des différends qui naîtraient entre Etats à la Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement : 10 déc. 1962) ; Recommandation concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement : 14 déc. 1960 ; Recommandation concernant l’enseignement technique et professionnel : 11 déc. 1962 ; Recommandation concernant la condition du personnel enseignant, 5 oct. 1966 ; Recommandation sur l’éducation pour la compréhension, la coopération et la paix internationales et l’éducation relative aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales, 19 nov. 1974 ; Recommandation révisée concernant l’enseignement technique et professionnel, 19 nov. 1974.
[263] Déclaration sur la race, 1949, révisée en 1950, 1951, 1967, 1978 ; Convention et recommandation contre la discrimination dans l’enseignement, 1960.
[264] « Appel solennel contre l’idée de la fatalité de la guerre », 1947 ; « Déclaration sur l’origine des guerres », 1948.
[265] Convention sur la libre circulation du matériel audio-visuel de caractère éducatif, scientifique et culturel, Beyrouth, 1948 ; accord pour la suppression des droits de douane pour l’importation de matériel de caractère éducatif, scientifique et culturel, Florence, 1950 ; Convention du droit d’auteur, 1952, révisée en 1972 ; Convention concernant les échanges entre Etats de publications officielles et documents gouvernementaux, 1958.
[266] D. Sioen, op. cit., p. 111-112.
[267] selon J. Behrstock ; G. Archibald, op. cit., p. 190.
[268] Il s’agit de la reprise d’une proposition qui avait été faite à la SDN dans les années 1930 (Antonina Vallentin, « Paix. Etat de conscience », art. cit., p. 10-11)
[269] Press release n°111, 7 août 1948.
[270] FR, Nantes, carton 128 : COM/MD/15, 6 fév. 1970.
[271] A. Monclus, op. cit., p. 78 ; RU, FO 371/95918 : Uchitelskaya Gazeta, n°6, 20 janv. 1950 : « Unesco. An Instrument of American Reaction », par A. Strepetov (traduction du titre en anglais par les services britanniques) ; EU, box 2244 : lt. confid. de Howland Sargeant à M. Lovett, 20 nov. 1947.
[272] 323.12 A 102 Statement on Race, I : lt. de R. Maheu à R. Angell, 17 avril 1950.
[273] EU, box 822 : H.J.Res.705, 87e congrès, 2e session, chambre des représentants, 1er mai 1962.
[274] Film n°581, 1950 ; DG/172, 21 mai 1952, p. 2.
[275] Cela est critiqué par la presse ; ex : RP/3/49, 27 juin 1952 : Guignol (Lyon, 23 mai 1952) : « Ou bien cet accord n’a aucune utilité et c’est pour cela qu’il n’a pas encore été signé par les grands pays ; pourquoi alors tant de négociations coûteuses pour le conclure ? Ou bien il répond à un réel besoin ; pourquoi alors les grandes nations montrent-elles tant de réticence à le ratifier ? » ; Chris Osakwe, op. cit., p. 162.
[276] Contre les discriminations : pour l’égalité devant l’éducation, Paris, Unesco, 1962, 86 p. ; D. Sioen, p. 102-110, 121, 129-133, 143-144 et 146 et 149, 163-164, 171-174, 201-205 ; 17 C/15, annexe C, p. 40, 15 sept. 1972.
[277] K. Mofadel Khamsi, op. cit., p. 574 ; Chris Osakwe, op. cit., p. 135-136, 161. M. Prévost, op. cit., p. 326 ; Edward H. Buehrig, « The tribulations of Unesco », International Organization, automne 1976, vol. 30, n°4, p. 679 ; EU, box 1601 : télégr. confid. de K. Holland au Secrétaire d’Etat, 21 fév. 1950.
[278] D. Sioen, op. cit., p. 165-170, 174, 189 ; C. Osakwe, p. 135.
[279] 347.78 A 102 « -66 », III : réponse du ministere des affaires étrangères français, 4 avril 1951, 7 p. ; réponse des Etats-Unis, 23 avril 1951 : ils proposent d’insérer dans la Convention une disposition imitée de l’art. 27 bis de la convention de Berne, instituant un recours possible devant la Cour internationale de justice.
[280] ED/124, 10 fév. 1953, 18 p., p. 2.
[281] J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 24-27, 187-189.
[282] 342.76 (68.01).
[283] K. Mofadel Khamsi, op. cit., p. 535. 30 EX/11, 1952.
[284] FR., Nantes, carton 94 : table ronde sur les droits de l’homme, Oxford, 11-19 nov. 1965 : SS/42, 22 avril 1966 ; SS/HR/10, 22 oct. 1965, 10 p., p. 9-10 ; SS/HR/3, 20 sept. 1965, 7 p., p. 6 ; DG/Messages, 28 mars 1968.
[285] 77 EX/8.3 ; 100 EX/CR 2 ; K. Mofadel Khamsi, op. cit., p. 536. En 1978, une nouvelle décision (104 EX/3.3) remplace cette procédure : c’est désormais le « Comité sur les conventions et les recommandations » qui doit examiner les plaintes ; entre 1960 et 1967, 72 plaintes sur le non-respect des droits de l’homme sont envoyées par les Etats.
[286] Actes de la conférence intergouvernementale spéciale sur la condition du personnel enseignant, 21 sept.-5 oct. 1966, Unesco, 1966. Recommandation concernant la condition du personnel enseignant, 5 oct. 1966, Unesco, 1966, 51 p.
[287] RP 21 oct. 1966 : Le Monde, 7 oct. 1966 : « Les représentants de 80 pays membres de l’Unesco adoptent une ‘charte des enseignants’ ».
[288] DG/1966/11, 21 sept. 1966.
[289] K. Mofadel Khamsi, op. cit., p. 532 et 525 ; Pascale Garcia, op. cit., p. 46.
[290] 069 :7 A 218/101/19 (62), I : lt. de Maheu à Hammarskjöld, 19 déc. 1956 ; 9C/Resol 7.55.
[291] M. Prévost, op. cit., p. 54 ; 069 :7 A 218/101/19 (62), I : communication téléphonique confidentielle avec Maheu, 19 déc. 1956 ; lt de Chafik A. Chamass à J. Thomas, 20 déc. 1956 ; communication téléphonique de Maheu avec le siège de l’Unesco, 20 déc. 1956.
[292] Ainsi, le New York Herald Tribune de Paris affirme que l’Unesco a refusé d’envoyer une mission pour réfuter les accusations portées par l’Egypte contre Israël. Devant les questionnements de nombreux journaux que suscite cet article, les instructions données par Jean Thomas, DG adjoint, à Prévost sont de ne rien dire (M. Prévost, op. cit., p. 52-53). Cette affaire suscite de nombreux échos dans la presse américaine, britannique, et française, en déc. 1956 (069 :7 A 218/101/19 (62), I : New York Herald Tribune, 25 déc. 1956 : « Israel and Egypt Wrangle Over Sinai Shrine ‘Damage’ ». New York Herald Tribune, 28 déc. 1956 : « Sinai Monastery Is the Oldest », par Ralph Chapman ; The Times, 28 déc. 1956 : « Famous Library on Mount Sinai. Israel Concern for Monastery’s Fate » ; New York Herald Tribune, 29-30 déc. 1956 : « Unesco Aid to Visit Monastery », par Frank Kelley ; Le Monde, 28 déc. 1956 : « Les manuscrits et les trésors du monastere Sainte-Catherine. L’ambassade d’Israël a demandé à l’Unesco de constater qu’ils sont intacts »).
[293] 069 :7 A 218/101/19 (62), I : rapport de Gérard Garitte au DG, janv. 1957, 6 p. ; 31 janv. 1957, de Aleksander à Maheu ; lt. de L. Evans au secrétaire général de la commission nationale belge, 30 janv. 1957 ; Chronique de l’Unesco, mars 1957, vol. III, n°3, p. 51-57 : rapport de Gérard Garitte ; Le Courrier de l’Unesco, mars 1957, p. 18-25 : « En plein désert du Mont-Sinaï, le monastère du buisson ardent », par Albert Raccah.
[294] Début janvier 1957, l’ambassade d’Israël à Paris, prenant de vitesse les services d’information de l’Unesco, fait publier dans les principaux journaux français une information « extrêmement tendancieuse » selon Maheu, affirmant que « la mission de l’Unesco aurait pour objet de couper court aux calomnies égyptiennes ». L’Unesco avance alors la diffusion de son communiqué de presse annonçant le succès de la mission de l’expert et l’absence de dommage au monastère (069 :7 A 218/101/19 (62), I : lt. Maheu à J. Thomas, 10 janv. 1957 ; New York Herald Tribune, 10 janv. 1957 : « UNEF Reports No Damage To St. Catherine’s Monastery »).
[295] Seth Spaulding et Lin Lin, Historical Dictionary..., op. cit., p. 74-75.
[296] RU, WORK 14/3068 : lt. de Charles Hummel aux commissions nationales européennes, 23 sept. 1968 ; RU, WORK 14/3068 : lt. de Charles Hummel à R. Maheu, 10 nov. 1969.
[297] DG/Messsages, 26 juill. 1965, p. 3 ; DG/72/15, 24 août 1972, p. 9.
[298] Th. Postel, op. cit., p. 50-51 et 79 ; Le Monde, 17 oct. 2002 : « La convention de l’Unesco fête 30 ans de succès et de manquements » par Frédéric Edelmann : « l’Unesco reste prisonnière de ses pesanteurs et de sa frilosité diplomatique » ; « les 172 Etats signataires ne respectent pas leurs engagements envers le patrimoine ».
[299] Convention universelle sur le droit d’auteur, Unesco, 1952, 24 p. ; Actes de la conférence intergouvernementale du droit d’auteur, Genève, 18 août-6 septembre 1952, Unesco, 1955, 427 p. ; Chris Osakwe, op. cit., p. 164.
[300] Richard Hoggart, An idea and its servants, op. cit., p. 160.
[301] G. Archibald, op. cit., p. 203.
[302] Quatre « postes » (bientôt rebaptisés « centres ») régionaux de coopération scientifique : un à Nankin (déplacé à Jakarta en 1950), un à Rio de Janeiro (déplacé à Montevideo en 1948), un au Caire et un à New Delhi. Ils visent à stimuler la recherche dans des régions éloignées des grandes zones d’activité scientifique et technique (M. Prévost, p. 170 ; Liaison scientifique : les postes de coopération scientifique de l’Unesco et leur fonction de liaison, Unesco, 1949, 72 p. ; Liaison scientifique : histoire des postes de coopération scientifique de l’Unesco, 2e édition, Unesco, 1954, 64 p.).
[303] Le CREFAL, « Centre de formation du personnel et de production de matériel d’éducation de base à l’intention de l’Amérique latine » (Centro regional de educacion fundamental para América latina), est créé en 1950, inauguré en 1951. Il est installé dans la ville de Patzcuaro (Etat du Michoacan), petite ville de 12 000 habitants, située au milieu de la région lacustre de la zone indigène tarasque, à 400 km à l’ouest de Mexico. La municipalité de Patzcuaro est formée de 18 villages situés autour du lac Patzcuaro et sur ses îles, à 2 000 mètres d’altitude. Les habitants se livrent à l’agriculture, à la pêche, aux industries artisanales (ED/96, 22 fév. 1951 ; ED/80 ; Le Courrier de l’Unesco, fév. 1952, p. 3-4 : « Patzcuaro : huit mois d’une expérience passionnante », par Tibor Mende ; Tzentzenhuaro…, p. 11).
[304] Unesco, 50 années pour l’éducation, …, op. cit., p. 86.
[305] The Book of Needs, ..., avant-propos ; Avec le TICER sur le front de la reconstruction, Paris, Unesco, 1949, 32 p. ; G. Archibald, op. cit., p. 188 ; FR., Nantes, carton 117 : rapport confid. du ministre des affaires étrangères français aux agents diplomatiques de la république française à l’étranger, 27 août 1947 ; et Unesco, 50 années…, op. cit., p. 234-235. Ces 31 OING regroupent en tout plus de 700 organisations nationales. Le TICER englobe notamment l’importante « Commission américaine pour la relance internationale de l’éducation » (CIER), organisme créé en 1946 et regroupant 200 organisations nationales privées américaines (A. Monclus, op. cit., p. 87).
[306] Peter Lengyel, op. cit., p. 18-20 ; « Le système des Nations Unies. L’Unesco », par René Maheu, art. cit. ; CUA/97, 31 août 1959 ; Enfants sans foyer, compte rendu des travaux de la conférence des directeurs de communautés d’enfants, Trogen-Heiden, Suisse, par Thérèse Brosse, Unesco, 77 p., non daté. p. 69.
[307] « La coopération intergouvernementale », par M. Batisse, art. cit., p. 157.
[308] Ex : l’Institut international de sismologie et de génie parasismique à Tokyo, créé en 1963 (Daniel Behrman, Science, technique et développement, la démarche de l’Unesco, Paris, Unesco, 1979, 124 p., p. 39-40).
[309] Cinq écoles normales de professeurs comportant des centres nationaux pilotes de formation des maîtres sont sélectionnées par l’Unesco comme « écoles normales associées » au projet majeur : elles sont choisies dans les pays et le régions les plus en difficulté : Pamplone (Colombie) ; San Pablo del Lago (Equateur) sont les deux premières ; puis s’ajoutent en 1960 celles de Tegucigalpa (Honduras), et Jinotepe et San Marcos (Nicaragua) (372/8/MP 01, V : doc. intitulé « Projet majeur d’éducation primaire en Amérique latine », sans date ; Rapport du DG sur l’activité de l’organisation en 1957, p. 109). Le Guatemala, Haïti, le Paraguay le Pérou, la République dominicaine et l’Uruguay proposent également en 1959 création d’écoles normales associées sur leur sol, mais cela ne se realise pas ; un projet est retenu en 1959 d’établir une école normale associée à Marfranc, en Haïti (Rapport du DG sur 1959, p. 61-68), mais il n’aboutit finalement pas.
[310] « La coopération intergouvernementale », par M. Batisse, art. cit., p. 157 ; rapport du DG sur 1961, p. 61-62, 65.
[311] UNISIST, étude sur la réalisation …, p. 94, 98-99.
[312] RU, FO 924/653 : rapport confid. de Miss B. Salt, 12 oct. 1948 ; M. Batisse, « L’Unesco et l’environnement », 10 p., AAFU ; Daniel Behrman, Science, …, op. cit., p. 37-38 ; RU, FO 924/653 : memorandum by Dr. J. Huxley on possible internationalisation of scientific research in the Antarctic, 2 sept. 1948.
[313] EU, box 1603 : rapport d’Arthur A. Compton au département d’Etat, 18 avril 1950, p. 3.
[314] M. Batisse, « L’Unesco et l’environnement », art. cit.
[315] 330.19 (8) A 01 IIHA, IV : lt. de Celia Neves au DG, 6 nov. 1948, p. 6.
[316] « La coopération intergouvernementale », par M. Batisse, art. cit., p. 154-155.
[317] Ascher, box 149 : Int/PC/31/48 : Unesco, program policy council, meeting n°11, 20 mai 1948 : « liberté d’information », par R. Maheu, p. 1. La création de cet institut est proposée pour la première fois par la « commission des besoins techniques de la presse, de la radio et du cinéma dans les pays dévastés par la guerre en Europe et en Extrême Orient » en août 1947. (2C/resol. 2.2.3.6 ; 3C/resol. 7.226 ; 5C/resol. 6.1713). Elle propose aussi la création d’un centre de ‘clearing’ international des informations ; Benton, box 388 : lt. de Torres Bodet à Benton, 10 oct. 1949.
[318] Benton, box 394 : communiqué de presse ECOSOC/1595, 9 juill. 1963.
[319] Rapport du DG sur 1961, p. 61-62 et 65 ; Daniel Behrman, Science, technique,… , op. cit., p. 18-20.
[320] Impact, vol III, n°1, p. 48-49 : « Le centre international de calcul mécanique ».
[321] RU, OD 24/041 : rapport de Mary Smieton, juill. 1965, p. 5 ; EU box 3225 : airgram de Blake au département d’état, p. 8-12.
[322] Trygve Lie, In the Cause of Peace. Seven Years with the United Nations, The Macmillan Company, New York, 1954, 473p., p. 138.
[323] Lien-Link n°86 : « Comment et pourquoi je suis entré à l’Unesco », par Roger Bordage.
[324] ONU, RAG 2/76 box 7 : mémo de M. Adishesiah aux experts d’assistance technique sur le terrain, 1er juin 1953, 34 p., p. 5, « serious problems ».
[325] 12 C/PRG /5, 16 mars 1962, 11 p.
[326] EU, box 819 : lt. de Kellermann (ambassade américaine de Paris) au département d’état, 16 fév. 1960 ; 12 C/PRG /5, 16 mars 1962, 11 p.
[327] EU : box 1603 : rapport d’A. Compton au département d’état, 21 avril 1950, 6 p., p. 4-5.
[328] Informal report of the US Delegation to the seventh session of the general conference, doc. cit., p. 27.
[329] Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 260 : « caos ».
[330] RU, ED 157/32 : A brief appraisal of the education programme of Unesco, fév. 1955. « It is fairly certain that if this Institute did not exist there would be little call for its establishment ».
[331] RFA, Bestand B91, Band 256 : « Institut Unesco des sciences sociales : recherche internationale dans le domaine des sciences sociales. Rôle et avenir », 21 p., p. 5.
[332] 061 A 01 Unesco (43-15), II : lt. de R.W. Jones à Marcel Hicter, 16 oct. 1962 ; EU, box 1552 : lt. de Trueblood au département d’état, 2 mars 1955.
[333] RFA, Bestand B91, Band 256 : lt. De Salat à von Trutzschler, 26 déc. 1957; lt. de von Trutzschler à Salat, 23 janv. 1958.
[334] RFA, Bestand B91, Band 256 : lt. de Nels Anderson, directeur de l’Institut de Cologne, à von Truzschler, 11 avril 1958 ; lt. de Nels Anderson à von Truzschler, 13 juin 1958 : lt. de Nels Anderson à von Truzschler, 6 oct. 1958 ; lt. de Veronese à von Truzschler, 18 mars 1959 ; Band 254 : rapport de la 22e session de la commission nationale allemande, 19 mai 1958, p. 9-10.
[335] RFA, Bestand B91, Band 256 : lt. de von Trutzschler au ministre des affaires étrangères de RFA, 24 avril 1959 ; lt. de Simson à la commission nationale allemande, 2 oct. 1959.
[336] P. Lengyel, op. cit., p. 23-24 ; RFA, Bestand B91, Band 256 : lt. de Nels Anderson à von Trusztchel, 21 janv. 1959 ; RFA, Bestand B91, Band 256: lt. de Schutz au député Fritz Burgbacher, 3 mars 1960.
[337] RFA, Bestand B91, Band 256 : plan financier de l’institut Unesco de la jeunesse, pour 1960, 15 déc. 1959.
[338] 061 A 01 Unesco (43-15), II : lt. de Kuypers à Marcel Hicter, 9 oct. 1962.
[339] 061 A 01 UNESCO (43-15), II : note de J. Guiton au directeur de BMS, 18 août 1964.
[340] P. Lengyel, op. cit., p. 23-24.
[341] I. Marçais, op. cit., p. 78. Esther Dartigue, op. cit., p. 194-195, 215-216.
[342] EU, box 3225 : airgram de Culley au département d’état, 23 août 1971, 13 p., p. 9 ; airgram de l’ambassade américaine au département d’état, 24 déc. 1970, 56 p., p. 8.
[342] 372/8/MP 01, V : « Projet majeur d’éducation primaire en Amérique latine », non signé, non daté ; rapport du DG sur 1957, p. 109.
[343] ONU, RAG 2 /76, box 10 : lt. de W. Moderow, à Szeming Sze, 6 mars 1952 ; 6C/PRG/25, 19 juin 1951.
[344] Fr., Nantes, carton 78 : télégr. de Francfort à Poujade, 13 juin 1972.
[345] Les problèmes ont été notamment le manque de pouvoir des délégués et la lenteur et l’inefficacité dans les conférences organisées par l’Unesco, comme celle de Belem (330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. de Corner à Purnell, 3 sept. 1947, p. 2), celle d’Iquitos, à propos de laquelle Paul Rivet déplore : « La mise en marche de l’Hylea amazonica, comme celle de l’Unesco, est lente et hésitante. Les hommes éminents qui participent à ces grandes réunions ont tendance à élaborer de grands projets et à différer les réalisations immédiates. […] Cette timidité devant l’action est déplorable » (RP/36, 25 juill. 1948 : L’Éducation nationale, 1er juill. 1948, article de Paul Rivet), et celle de la « Commission intérimaire de l’IIHA » en 1948 à Manaus (IIHA/4, 14 mai 1948 ; NS/IIHA/16, 10 juin 1948). Les Etats-Unis déplorent la mauvaise qualité et les problèmes administratifs des conférences de l’IIHA (330.19 (8) A 01 IIHA, IIIa: lt. de Kenneth Holland à Huxley, 17 mars 1948) ; NS/IIHA/10, 14 juin 1948 : acte final créant l’IIHA. De gros problèmes affectent la Commission intérimaire. Selon Corner, une erreur a été faite dans l’organisation des conférences : presque aucune délégation ne comprend de membre officiel du ministère des affaires étrangères ou du ministère de l’éducation. Ainsi, aucun ministre n’a de connaissance de première main de la question. Et les délégués qui ont participé aux conférences n’ont pas assez de pouvoir et d’énergie pour faire pression sur leur gouvernement pour faire adopter le projet (330.19 (8) A 01 IIHA, IV: rapport confid. de Corner à Auger, 15 oct. 1948, p. 3-4). Corner déplore aussi que l’Unesco n’ait envoyé qu’une seule personne sur place pour mettre en place cet ambitieux institut (330.19 (8) A 01 IIHA, IV: lt. de Corner à Auger, 27 nov. 1948) ; Charles Asher, Program-making …, op. cit., p. 33 ; 330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. de Corner à Purnell, 3 sept. 1947, 5 p. ; lt. de Corner à Purnell, 19 déc. 1947 ; lt. de Huxley à Walter Laves, 22 sept. 1947 ; IIIa : rapport de Corner, « Background notes on the Hylean Amazon conferences, Iquitos and Manaus, 1948, 30 mai 1948, 9 p., p. 1-3; IV : lt. de Corner à Huxley, 19 nov. 1948. Neves déplore le manque de précision des termes employés dans les documents officiels, qui laissent l’incertitude sur les attributions de l’IIHA, ce qui a causé un retard de six mois et a entraîné des « frictions » parmi le personnel (330.19 (8) A 01 IIHA, IV: rapport de Celia Neves au DG, 6 nov. 1948, 8 p., p. 7).
[346] 551.46 (267) A 031 IOBC « -66 », I : NS/1530/62, 27 juill. 1962 ; lt. de H. Roderick au DG, 2 août 1962 ; II-III : lt. de Vagn Hansen à Warren Wooster, 29 mai 1963 ; V : lt. de R.S. Glover à Konstantin, 9 oct. 1964, p. 7 ; lt. de Vagn Hnasen à Konstantine, 17 oct. 1964 ; VI : lt. de Glover à Fedorov, 20 avril 1965 ; lt. de Vagn Hansen à Matveyev, 26 avril 1965 ; lt. de G. Hempel à Glover, 27 avril 1965 ; lt. de K.N. Fedorov à W.S. Wooster, 30 avril 1965; VII : lt. de Glover à Hempel, 2 déc. 1965.
[347] Hilaire-Philippe Sagbohan, op. cit., p. 55-57 ; rapport du DG sur 1963, p. 35 ; I. Marçais, op. cit., p. 76-77.
[348] Esther Dartigue, op. cit., p. 181-195.
[349] Rapport de Mary Smieton, juill. 65, doc. cit., p. 2. « of very doubtful value » ; « this seemed to be merely a prestige office for Ghana for which some vague coordinating and informational function had to be found. No country I asked had ever had any benefit from it or had any idea what it was for and when I went there I found that owing to staffing troubles on one hand and the complete vagueness of its conception on the other it had in fact produced almost nothing, and the head of it was not even acting as chief of mission in Ghana ».
[350] Esther Dartigue, op. cit., p. 181-195.
[351] Rapport de Mary Smieton, juill. 1965, doc. cit., p. 2.
[352] RU, OD 24/041 : rapport de Mary Smieton, 4 fév. 1965.
[353] 375 A 031 CREFAL confidential : mémo confid. de M. de Clerck à J. Knapp, 21 fév. 1974.
[354] P. Lengyel, op. cit., p. 46.
[355] Doc. « Liberté d’information », par R. Maheu, 20 mai 1948, doc. cit., p. 1. ; Benton, box 388 : lt. de Torres Bodet à Benton, 10 oct. 1949 ; Jean-Louis Santoro, La liberté de l’information : logiques institutionnelles et logiques professionnelles au plan international (1947-1972), op. cit., p. 355 ; ce n’est qu’en 1958, au 11e congrès de la FIEJ, que la FIEJ amorce un rapprochement vers l’Unesco. Si ce projet n’a pas abouti, en revanche, un « institut de la presse internationale » a été créé à Zurich au début des années 1950 par l’initiative privée de journalistes américains ; il se consacre à la libre circulation de l’information dans la perspective de la guerre froide (Christian Breunig, Kommunikationspolitik …, op. cit., p. 50-55).
[356] Le projet majeur a entraîné la création d’institutions culturelles, soutenues financièrement par l’Unesco. Cependant, mis à part le « Centre d’études culturelles pour l’Asie orientale » fondé à Tokyo en 1961, elles ont généralement manqué d’efficacité, comme « l’Institution associée pour l’étude et la présentation de la culture arabe » fondée à Beyrouth, à Damas et au Caire en 1964 et « l’Institution associée pour l’étude et la présentation de la culture iranienne », fondée à Téhéran en 1964 (Evaluation du projet Orient-Occident, op. cit., p. 87 ; Unesco / CLT / 130, paragr. 21).
[357] RFA, Bestand B91, Band 256 : « Unesco institute for social sciences. À summary statement of its establishment and development, June 1951 to September 1953 », 14 p., p. 2-10 ; Unesco, 50 années …, p. 70-73 ; EU, box 1562 : rapport de Henry J. Kellermann au département d’état, 21 oct. 1957 ; Rapport de During, Nuesse et Verniers au DG, 22 juill. 1955, 31 p., p. 16-18.
[358] Tendances principales …, op. cit., p. 153 ; 3 A 54/53 Social and Human …, IV : lt. de D.C. Velissaropoulos, délégué permanent de Grèce, à R. Maheu, 23 oct. 1970, 4 p. ; P. Lengyel, op. cit., p. 46.
[359] EU, box 3225 : airgram de Culley au département d’état, 23 août 1971, 13 p., p. 11.
[360] EU, box 3213 : confidential report of the US delegation to the 82th session of the executive board, 22 mars-16 mai 1968, soumis au secrétaire d’état par Katie S. Louchheim, 11 p., p. 3 ; RU, OD 25/168 : FAO National committee for the UK, FAO council, 51st session, october 1968 : Brief for the British Delegation ; 11C/ Resol 2.32 ; 12 C/PRG /7, 9 juill. 1962 ; NS/10C/Rés.12.
[361] 551.46 (267) A 031 IOBC « -66 », I : lt. de Robert G. Snider à N.K. Pannikar, 16 mars 1962 ; et lettres suivantes ; II-III : lt. de Vagn Hansen à Warren Wooster, 29 mai 1963 ; lt. de Vagn Hansen à T.R. Parsons, 26 nov. 1963 ; lt. de Fedorov à Saba, 31 déc. 1963 ; V: lt. de Vagn Hansen à Konstantin, 17 oct. 1964 ; lt. de R.S. Glover, IOBC, à Konstantin, 9 oct. 1964, 8 p., p. 7 : « a most critical stage », « collapse like a bubble ».
[362] G. Archibald, op. cit., p. 129-130 ; J. Torres Bodet, Memorias, III, op. cit., p. 28-30.
[363] 375 (86) A 63 VP : lt. de Lily Tsien au département de l’éducation, sept. 1950, p. 2.
[364] Ex : le projet réalisé dans le cadre de la DHI d’assèchement du Pantanal, immense marais de 400 000 km² sur les frontières du Brésil, de la Bolivie, du Paraguay, inondé plus de six mois de l’année par les crues du fleuve Paraguay et de ses affluents (1966-72). (Daniel Behrman, Science, technique …, op. cit., p. 45-48 ; Le Courrier de l’Unesco, juin 1970, p. 14-15 : « Le Pantanal. Un des plus grands projets hydrologiques du monde », par Newton Velloso Cordeiro).
[365] Ceux qui ne peuvent attendre, …, op. cit., p. 11-15 et 19. Ex : c’est le cas pour le projet pilote de Minneriya (Ceylan).
[366] Educ./6/1947, 13 mars 1947, p. 9.
[367] 375 (729.4) A 61, VII : lt. de Bowers à Métraux, 11 fév. 1949 ; lt. de Bowers à Estimé, 4 mars 1949 ; memorandum de Bowers à Antonio Vieux, 4 mars 1949 ; XVII : lt. d’Opper à Georges Cadet, 15 mai 1950 ; XVIII : 26 EX/8, 25 mai 1951 ; P. Jones, op. cit., p. 71.
[368] 375 (666) TA /AMS : rapport non signé, 1er janv. 1956, p. 10 ; memorandum on fundamental education in Liberia, annex 1, by Nathaniel V. Massaquoi, 8 p. ; ONU, RAG 2/76 box 7 : mémo d’Adiseshiah aux experts d’assistance technique sur le terrain, 1er juin 1953, p. 7-8 ; EU, box 1556 : lt. d’E.G. Curtis (ambassade américaine à Managua), au département d’état, 1er mai 1956.
[369] Rapport confid. de G. Bidault à Robert Schuman, 26 avril 1949, doc. cit., p. 5 ; journal Métraux, 17 oct. 1952 : il évoque « la fin catastrophique » du projet d’éducation de base en cours en Asie du sud-est ; Leo Fernig, « Some Unesco Memories », art. cit., p. 1 : ces projets « ont disparu sans laisser de traces » (« disappeared leaving no trace ») ; EU, box 2241 : télégr. de Caffery au secrétaire d’état, 4 mai 1947 ; Bulletin trimestriel d’éducation de base, n°2, avril 1949, p. 19-22 : « Le programme d’éducation de base de l’Unesco pour 1949 » ; P. Jones, op. cit., p. 66 ; 375 (666) TA /AMS : memorandum on fundamental education in Liberia, annex 1, by Nathaniel V. Massaquoi, doc. cit.
[370] 375 (86) A 63 VP : lt. de Sanchez au DG, 15 mars 1949, p. 3 ; rapport de Sanchez, 15 mai 1949, p. 2.
[370] 375 (86) A 63 VP : rapport annuel de Sanchez pour 1949, 16 p., p. 1-2 ; rapport intérimaire de Sanchez, 15 mai 1950, 2 p.
[371] Pour ces projets pilotes, il y a d’ailleurs eu, comme le souligne l’évaluation critique, une confusion entre deux approches : « l’approche technico-scientifique », soutenue plutôt par le PNUD, et « l’approche activiste-pragmatique ». L’évalaution critique affirme que l’approche ‘pilote’ considérait le PEMA « comme un avion transportant des passagers », tandis que l’approche «’expérimentale’ considérait le PEMA comme « un prototype ayant aux commandes un pilote d’essai » (Evaluation critique…, op. cit., p. 149).
[372] XO7.21(44)NC, II : Actes de la première conférence des commissions nationales européennes pour l’Unesco, Aix-en-Provence, 29 mai-2 juin 1956, 35 p., p. 18-19 ; NUOI 1946-1959, carton n°333 : note confid. de la direction des relations culturelles au sujet de la 37e session du conseil exécutif, non datée.
[373] En janvier 1957, le CISS, sous l’impulsion d’Otto Klineberg, préconise le lancement par l’Unesco d’un « projet majeur sur les implications sociales du changement technologique » (620.992 :3 : doc. de la Fédération mondiale pour la santé mentale, 9 fév. 1957) ; à la conférence générale de 1958, il est prévu de lancer un projet majeur relatif à l’extension de l’enseignement primaire obligatoire dans les pays d’Asie (10C/résol. 1.42 (b), annexe I, par. 53) ; il n’est finalement pas réalisé ; J. Thomas envisage aussi l’opportunité d’un projet majeur semblable pour l’Afrique (372/8/MP 01, III : lt. de J. Thomas au DG, 4 fév. 1959 ; V : lt. de Diez Hochleitner à J. Guiton, 1er déc. 1960 ; lt. d’O. Vera à Hochleitner, 7 sept. 1961).
[374] M. Prévost, op. cit., p. 43, 153-155 : « Adiseshiah ne se contentait pas de suivre sur documents l’exécution des projets. Il profitait de chaque voyage pour les visiter, et en examiner de près l’exécution », lors de ses nombreuses « missions d’inspection ». Il « parcourait tous les pays, inspectait tous les projets d’une région entière » ; « il négociait à cette occasion avec les gouvernements la préparation d’autres projets » ; « rien n’arrêtait ce diable d’homme » ; Biogr. Adiseshiah : de 1950 à 1954, il est directeur du département de l’assistance technique. À partir de janvier 1955, il est sous-DG.
[375] 3e session de l’assemblée générale de l’ONU, résolution 198, 4 déc. 1948 ; 15 EX/2, 21 mars 1949, 28 p. ; 15EX/3, avril 1949. L’Unesco adopte à la conférence générale de 1949 le « programme d’assistance technique en vue du développement économique des pays insuffisamment développés », 4 C/Résolutions, annexe 1, p. 48 ; A. Monclus, op. cit., p. 68-69 ; G. Archibald, op. cit., p. 130. La résolution 222 (IX) de l’Ecosoc (15 août 1949) et le vote du 16 nov. 1949 à l’ONU mettent en place le PEAT, activité commune a l’ONU et aux agences spécialisées ; Walter R. Sharp, « The Institutional Framework for Technical Assistance », International Organization, vol. 7, n°3, août 1953, p. 342-379 ; L’assistance technique en vue du développement économique au service de l’homme, Paris, Unesco, 39 p., 1950, p. 10 ; J. Torres Bodet, Memorias III, op. cit., p. 249.
[376] Contrairement au PEAT, le programme de participation n’est pas réservé aux pays en voie de développement, et il peut concerner aussi des bourses et de l’équipement ; il ne comporte pas forcément une mission d’experts C’est ainsi une réponse apportée par l’Unesco au problème des experts jugés souvent par les gouvernements des pays en voie de développement moins désirables que des bourses et de l’aide en équipement (41 EX/Déc.7.1, cité par G. Archibald, op. cit., p. 134. et p. 212).
[377] Rés. 1240 XIII de l’assemblée générale de l’ONU (14 oct. 1958) ; 10 C/Res, res 7B.31 ; P. Jones, op. cit., p. 119-120. Cette création est liée à la volonté d’une coordination accrue entre secteurs et à la remise en question du rôle et de la fonction des experts occidentaux. Le financement du fonds spécial repose sur un système de promesses.
[378] Kurt Waldheim, Un métier unique au monde, op. cit., p. 84-85 ; P. Jones, op. cit., p. 116.
[379] G. Archibald, op. cit., p. 259 ; P. Jones, op. cit., p. 121 ; Conseil exécutif, 61 EX/28, 22 mai 1962, p. 2 ; 50 EX/34, 21 mars 1958, p. 10 ; « Le système des Nations Unies. L’Unesco », par René Maheu, art. cit.
[380] Eugene Sochor, « A new look at Unesco », avril 1964, cité dans : Congrès, Vol. 110, 88e congrès, 2e session, 7 janv.-3 oct. 1964 : 8 avril 1964, Senate, p. 7273-7275, « US national commission for Unesco » : M. Boggs. « A large-scale operational agency ».
[381] Trygve Lie, In the Cause of Peace, op. cit., p. 152 ; Instruire et construire, Unesco, 1955, 58 p. ; L’assistance technique : rôle de l’Unesco, Paris, Unesco, 1957, 24 p. ; M.E. Opler, Problèmes sociaux de l’assistance technique, Paris, Unesco, 1954, 87 p. Jean Viet, L’assistance aux pays sous-développés, bibliographie commentée, Paris, Unesco, 1957, 83 p. ; Ceux qui ne peuvent attendre…, op. cit.
[382] X 07.83 Maheu, IV : mémo confid. de Maheu au DG adjoint et aux sous DG, 7 fév. 1967, p. 2.
[383] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 37-46 et 62 : c’est le cas notamment pour le projet d’Inde et celui d’Ethiopie.
[384] Ex : concernant le PETV de Côte d’Ivoire : EU, box 3225 : airgram de Watson au département d’état, 13 mai 1971, p. 6-7.
[385] 375 (729.4) A 61, I à XX ; ex : XX : lt. d’Akrawi au DG, 15 sept. 1952 ; XXI : rapport d’André Montessuit à A. Lestage, 21 janv. 1954 ; XXI : lt. de L. Bernot à A. Lestage, 6 fév. 1954.
[386] Leonard Cottrell, One Man’s Journey, op. cit., p. 215.
[387] Entretiens Deleon, Deliance.
[388] EU, box 3225 : airgram de Watson au département d’état, 13 mai 1971, 9 p., p. 9.
[389] RU, FO 371/107191 : lt. de Cowell à Adiseshiah, 29 juin 1953. « Unesco has been guilty of over-stimulation of requests and lax administration » ; « lack of proper briefing in Paris led to a false impression of the work and conditions and the natural pschological difficulties of adaptation to a new environment » ; lt. d’Adishesiah à Cowell, 6 juill. 1953.
[390] RU, FO 371/107191 : lt. de J.L. Nevinson à E.R. Warner, 30 juin 1953 : « extreme difficulties ».
[391] 375 (666) TA/AMS : rapport du 1er janv. 1956, non signé : « on paper » ; « some internal stresses and anomalies » ; lt. de John B. Henry à Byron S. Hollinshead, 11 juin 1957.
[392] EU, box 1562 : lt. de J. Graham Parsons au département d’état, 14 nov. 1957 : « uncoordinated ».
[393] 372 (8) MP01 A 22, III : lt. de Guillermo Francovich au directeur du bureau des relations avec les Etats membres, 17 mars 1958 ; 372/8/MP 01, V : lt. de Vera à Hochleitner, 7 sept. 1961.
[394] 372 (8) MP01 A 22, III : ED/159, 18 avril 1958 ; rapport du comité consultatif, 25 fév. 1960, 37 p. ; V : compte rendu détaillé des sessions, 3e réunion du comité consultatif, mars 1960 ; VIII : mémo de Betancur au DG, 20 avril 1964.
[395] 372 (8) MP01 A 22, III : rapport du comité consultatif, 25 fév. 1960, p. 4 ; Lien-Link n°81 : « Éducation for all… », par José Blat Gimeno ; entretien José Blat Gimeno ; 372/8/MP 01, IV : lt. confid. de José Lanza Diego au chef du bureau des relations avec les Etats membres, 15 juin 1959 ; 372(8) MP 01 A 63 (86), I : rapport spécial des deux experts Unesco, Manuel Guillermo Campos et Vicente Lema, 10 mai 1958, p. 1-2 : les deux experts observent dès mai 1958 des « défauts techniques et administratifs » dans l’organisation de l’ENRA, notamment un manque de clarté dans la délimitation des fonctions du directeur, des défauts matériels (locaux, matériel d’enseignement), et la faible implication des professeurs, qui se consacrent davantage à l’institut pilote d’éducation rurale qu’à l’ENRA ; d’autre part, ils déplorent la « prédominance de conceptions et de pratiques éducatives traditionnelles » chez leurs élèves, ce qui ralentit le travail, ainsi qu’un manque de conscience claire des objectifs de l’ENRA et de la mission des experts de l’Unesco dans la population ; enfin ils déplorent la sélection des élèves, dont la qualité laisse à désirer ; II : rapport des 2 experts à l’Unesco, 11 mai 1959, 6 p., p. 2-3 et 6 ; rapport des deux experts, janv. 1959, « Topicos acerca del desarrollo de la escuela normal asociada », 7 p., p. 1-3 : en 1959, ils rapportent à l’Unesco, à plusieurs reprises, les mêmes problèmes qui continuent à se poser sans être résolus. Le fait que ces problèmes soient répétés de lettres en lettres montre que la situation est bloquée ; en 1959, Maurice Dartigue estime que cette ENRA a un niveau insuffisant (II : lt. de Dartigue au directeur du département de l’éducation, 11 sept. 1959, p. 1-2). Cette école souffre en outre de problèmes de concurrence entre l’Ecole normale et l’institut pilote d’éducation rurale, deux institutions hébergées sous le même toit (III : lt. de Vieira Mendez à Gabriela de Cruz Santos, 1959 ; III : lt. de Vera à Veira Mendez, 14 juin 1962) ; de plus, en 1962, le bâtiment est toujours défectueux et réclame les travaux demandés déjà depuis plusieurs années (III : mémorandum de Vieira au rectorat de l’institut pilote d’éducation rurale de Pamplona, 27 août 1962, p. 3 et 6).
[396] XO7.21(44) NC, III : commission nationale française, « Suggestions de caractère général concernant les programmes futurs de l’Unesco », juin 1961, 18 p., p. 11.
[397] « Éducation for all…», par José Blat Gimeno, art. cit. ; Esther Dartigue, op. cit., p. 122.
[398] 069 (62) NUBIE A 06 : note de Van der Haagen à Salat, 14 sept. 1959.
[399] H. Nafaa, op. cit., p. 607-609.
[400] Rapport de Mary Smieton, juill. 1965, doc. cit., p. 2. ; RU, FO 371/107231 : rapport confid. de W. Lloyd Shirer, août 1953, p. 1-2 ; 372/8/MP 01, VI : Briefing confid. d’Adishesiah à la 5e session du comité intergouvernemental, 1963 ; V : lt. de Borrero à Vera et Diez Hochleitner, 27 janv. 1961 ; RU, FO 371 /107231 : rapport confid. de W. Lloyd Shirer, août 1953, 9 p., p. 1-2 ; Richard Hoggart, An idea and its servants, op. cit., p. 160.
[401] H. P. Sagbohan, op. cit., p. 119-122 ; Le Courrier de l’Unesco, mars 1951, p. 6-7 : « Les bons d’entraide. Pour aider les écoles défavorisées, l’Unesco crée une nouvelle « monnaie » internationale » ; Le Courrier de l’Unesco, août-sept. 1952, p. 21 : « Vous pouvez participer au programme des bons d’entraide de l’Unesco ».
[402] 3C/resol 2.423; ED/81 ; ED/82 ; CL/426, 4 oct. 50 ; mémorandum de J. Bowers, 7 janvier 1947, doc. cité, p. 5-6 ; D. Sioen, op. cit., p. 77-79 ; Bulletin trimestriel d’éducation de base, juill. 1953 ; Tzentzenhuaro …, op. cit., p. 37.
[403] 375 (86) A 63 VP : ED/OCC/7.
[404] 375 (94) A 63 MRPSP : lt. de Richard Attygalle à Cottrell-Dormer, 25 mars 1955.
[405] X 07.83 Maheu, IIa : Notes à l’intention de M. Maheu, 11 avril 1961, p. 3 : « il est souvent difficile de tracer une frontière précise entre ce qui est entrepris au titre du projet majeur et ce qui se fait normalement » ; IIb : Notes pour le voyage du DG aux Etats-Unis, 26 février 1963, p. 1-2 ; CUA/96, 17 juin 1959, p. 3.
[406] Anna Lorenzetto, op. cit., p. 206.
[407] EU Box 1601 : rapport hebdomadaire de K. Holland, 9 mars 1950 ; box 1602 : télégr. d’Albert E. Carter au département d’Etat, 21 mars 1950 ; « Le projet majeur d’éducation primaire en Amérique latine », par Miguel Soler Roca, art. cit. : M. Soler Roca, responsable de l’expérience associée de la Mina, reçoit de nombreux bons d’entraide pour acheter un tracteur, mais finalement, à cause de la question des taxes d’importation, l’achat ne peut pas se faire, Soler Roca doit renvoyer tous les coupons à l’Unesco.
[408] 375 (493) A 63 CEO : lt. de Lloyd S. Hughes à L. Verniers, 7 mai 1951 ; lt. de Lily Tsien à René Renart, 26 sept. 1951 ; lt. d’André Lestage à R. Renart, 14 fév. 1955.
[409] 375 (86) A 63 VP : ED/OCC/9 ; 375 (86) A 63 VP : lt. de Llyod H. Hughes à Gabriel Ospina Restrepo, 14 fév. 1951.
[410] 375 (86) A 63 VP : lt. de F. Porta à Hughes, 24 nov. 1951 : « ya no existe nada en Viani en lo que atane al proyecto asociado ».
[411] 375 (86) A 63 VP : lt. de Guillermo Francovich à A. de Blonay, 4 avril 1952 : rapporte les propos de R. Gomez Hoyos, secrétaire de la commission nationale colombienne.
[412] 375 (86) A 63 VP : lt. d’André Lestage au directeur du projet de Viani, 17 fév. 1953.
[413] 375 (94) A 63 MRPSP : lt. de Richard Attygalle à Cottrell-Dormer, 25 mars 1955 ; lt. de Cottrell-Dormer à Attygale, 12 juill. 1955 ; lt. de R.E.P. Dwyer à Attygale, 5 oct. 1955.
[414] D. Colard, op. cit., p. 89.
[415] Louis Dollot, op. cit., p. 117 ; A. Gazano, op. cit., p. 52: « l’influence des ONG est appréciée différemment par les auteurs, certains leur attribuent « un rôle considérable dans la politique internationale » (J. Laroche), d’autres « un rôle diffus et modeste » (D. Colard) ; P. Gerbet, op. cit., p. 478 : pour ce dernier, elles jouent un rôle très important ; Constructing world culture ; international nongovernmental organizations since 1875, par John Boli et George M. Thomas, Stanford University Press, 1999, 355 p., p. 258 : pour ces auteurs aussi, les ONG jouent un rôle très important.
[416] A. Gazano, op. cit., p. 52-53.
[417] Yves Beigbeder, op. cit., p. 36.
[418] Les relations entre l’Unesco et les OING relèvent de trois catégories (I. Marçais, op. cit., p. 73-75) : catégorie A : relations de consultation et d’association ; catégorie B : relations d’information et de consultation ; catégorie C : relations d’information mutuelle.
[419] L’Unesco est liée avec le CIUS depuis 1946 ; ICUS-Unesco, Forty years of cooperation, p. 20 ; Julian Huxley, Memories II, op. cit., p. 22 ; entretien Batisse ; M. Prévost, op. cit., p. 160 ; 9C/Résol. 2.61 ; 372/8/MP 01, II : communiqué de presse n°1499, 23 juillet 1956 ; 11C/PRG/6, 23 sept. 1960, 5 p., p. 1 ; entretien Dumitrescu ; X 07.83 Maheu, V : visite du DG à Washington, oct. 1967, p. 23-28 ; 330.19 (8) A 01 IIHA, I : lt. de Corner à Purnell, 3 sept. 1947, 5 p., p. 3 ; X 07.83 Hunwald, II : AVS/DST/1967/42, 10 février 1967, p. 8.
[420] Georges Kubler, Cuzco, la reconstruction de la ville et la restauration de ses monuments, rapport de la mission envoyée par l’Unesco en 1951, Paris, Unesco, 1953, 47 p., p. 3 ; autres exemples : l’Unesco collabore avec le CISS dans l’étude Tendances principales de la recherche dans les sciences sociales et humaines (3 A 54/53 Social and Human …, I : mémo d’André Bertrand à M. Adisheshiah, 17 mai 1962) ; avec le CIPSH dans l’action d’unification bibliographique (La justice : contribution au projet d’un dictionnaire international des termes fondamentaux de la philosophie et de la pensée politique, Bruxelles, 1957, 145 p.) ; avec la Fédération internationale des traducteurs (FIT) et la Fédération internationale des PEN-Clubs dans son action culturelle (O. Felgine, op. cit., p. 416) ; 069 (62) Nubie, IV : plusieurs institutions des USA (Peabody museum, University of California, The Bruce Museum dans le Connecticut, etc.) écrivent à l’Unesco : lt. du directeur du Peabody Museum, J.O. Brew, à van der Haagen, 20 nov. 1959 ; 069(62)N/Christophe : lt. de Vrioni à Christophe, 17 janv. 1961 ; 069 (62)N/A 114/113 (73) : lt. de Froelich Rainey, director of The University Museum, à R. Maheu, 15 mars 1960.
[421] Le Pen Club international, la Fédération internationale des Bibliothécaires, etc.
[422] RU, FCO 55/450 : rapport confid. de Holdgate à Arculus et Davis, 13 nov. 1970 ; souligne la bonne coopération entre l’Unesco et l’UICN.
[423] 36 A 653 (45) 056 : doc. série de projets d’entraide, Italie, 20 déc. 1956 ; Anna Lorenzetto, op. cit., p. 48 ; l’UNLA est fondée en décembre 1947 sur l’initiative d’un petit groupe d’instituteurs désireux de venir en aide à la population de l’Italie méridionale. L’UNLA devient institution associée en 1951 ; X 07.83 Lengrand, I : rapport de Lengrand à Elvin, 19 avril 1951, 4 p., p. 2-3.
[424] Peter Lengyel, op. cit., p. 18-20.
[425] ONU, RAG 2/76 box 7 : lt. de T. Gjesdal à W. Bryant Mumford, 9 mai 1950.
[426] ICUS-Unesco, Forty years of cooperation, par F.W.G. Baker, nov. 1986, éd. ICSU. 30 p., conclusion, p. 20 ; entretien Batisse ; Julian Huxley, Memories II, op. cit., p. 22 ; Hemptinne : conférence de Hemptinne à la société chimique belge le 15 oct. 1957.
[427] Cuzco, la reconstruction de la ville …, op. cit., p. 3
[428] 347.78 A 102/064 (44) « 49 » : lt. de Hepp à Arthur Honeger, 20 avril 1949 ; nombreuses lettres de J. Thomas à des ONG, mai-juin 1949 ; communiqué de presse de n°85, 1er juill. 1949 ; 347.78 A 102 « -66 », IV : lettres de nombreuses ONG, 1951.
[429] Lien-Link n°76, janvier-mars 2001 : « Le projet majeur Orient-Occident, 1957-1966 » par Etienne Brunswic.
[430] Evaluation critique du PEMA, op. cit., p. 172-173.
[431] Rapport du DG sur 1959, p. 61-68 ; 372/8/MP 01, IV : lt confid. de José Lanza Diego à Reynaldo Calindo Pohl, 15 juin 1959 ; 372 (8) MP01 A 22, I : lt. de Lorenzo Giorcelli, secrétaire général de l’Union mondiale des enseignants catholiques, au DG, 7 fév. 1957 ; 372/8/MP 01, III : lt. de Reynaldo Calindo Pohl au DG, 3 juill. 1958 ; lt. de Dartigue à Vera, 9 juill. 1958 ; lt. de Vera à Dartigue, 25 août 1958 ; lt. de Veronese aux chefs de mission d’assistance technique dans les pays latino-américains, 24 mars 1959 ; IV : lt. de G. de Reparaz au DG, 17 avril 1959 ; 372 (8) MP01 A 63 (81), III : lt. de G. Nannetti à Carneiro, 19 avril 1960 ; 372/8/MP 01 A 136, II : lt. de Covarrubias à Blat Gimeno, 25 juin 1964 ; lt. d’Alejandro Covarrubias à D. José Blat Gimeno, 10 mai 1964.
[432] OHRO, interview de Luther Evans, p. 542, 545-546, 632.
[433] Comme le déplorent les Etats membres dans les années 1960 (X07.21(44)NC, III : commission nationale française, « Suggestions de caractère général concernant les programmes futurs de l’Unesco », juin 1961, 18 p., p. 3 ; X07 A 120/197 UNSA : « US Government Comments and Recommendations on Unesco’s Program and Budget for 1967-1968 », 31 mai 1965, 11 p., p. 5).
[434] ONU, RAG 2/76 box 7 : lt. de T. Gjesdal à W. Bryant Mumford, 9 mai 1950.
[435] 02 (540) A 61 Delhi, I : lt. de Carter à Sayidain, 7 déc. 1951.
[436] La distinction adoptée initialement en deux parties (littéraire et scientifique) entraîne de nombreux chevauchements ; en 1950, l’Unesco décide d’augmenter l’ampleur des domaines traités par l’Index bibliographicus, et de l’étendre à tous les domaines des sciences pures et appliquées, ainsi qu’à tous les domaines des sciences sociales, des sciences humaines et de l’éducation, alors que la FID s’oppose à cet élargissement. Le Secrétaire général de la FID critique la qualité de l’Index bibliographicus publié par l’unesco en 1951, par rapport à celle des deux précédents Index bibliographicus publiés dans l’entre-deux-guerres. Pour la préparation d’une 4e édition révisée, une rivalité se développe entre la FID et l’Unesco, chacune voulant avoir toute la responsabilité de choisir les orientations. Cette situation de rivalité se poursuit dans les années 1960, la FID continuant à s’opposer à l’élargissement de l’ampleur de l’index (008 A 31 Index bibliographicus : lt. d’E.J. Carter à F. Donker Duyvis, 21 oct. 1949 ; lt. de Carter à G. Hajek, Brno, 27 oct. 1950 ; lt. du secrétaire général de la Fédération internationale des associations de bibliothécaires (IFLA), à M. Moeller, 29 juin 1953 ; lt. circulaire de J. Meyriat, 5 janv. 1957 ; lt. de Bertrand à Machado, 8 fév. 1963.
[437] Evaluation du projet Orient-Occident, op. cit., p. 79.
[438] 5 A 54/51 Survey of the Main …, V : CL/1368, 29 mai 1959 ; NS/157 ; lt. du directeur de la National Academy of sciences, Wallace W. Atwood, à P. Auger, 17 déc. 1959 ; lt. de Henry J. Kellermann à Veronese, 16 janv. 1960 ; lt. d’A.M. Dalcq, secrétaire perpétuel de l’Académie royale de médecine de Belgique, à P. Auger, 28 déc. 1959. (Dans certains pays, comme en Belgique, les institutions savantes refusent de participer à l’enquête, pour ne pas faire double emploi et concurrence avec les initiatives en matière de politique scientifique lancées par le gouvernement) ; EU, box 819 : lt. de Merchant au département d’état, 11 janv. 1960 ; certaines institutions sont enthousiastes, comme la « Fédération mondiale des travailleurs scientifiques », organisation de tendance communiste, qui souligne la nécessité d’orienter la recherche dans une direction pacifique (5 A 54/51 Survey of the Main …, V : Fédération mondiale des travailleurs scientifiques, 6e assemblée générale, Varsovie, 26-28 sept. 1959). Finalement, seules 19 ONG ont fourni des données, sur 66 ONG consultées (11C/PRG/5, p. 1-3 ; 5 A 54/51 Survey of the Main ..., II, III, et IV : correspondance de P. Auger avec diverses ONG).
[439] 14C/69, 14 oct. 1966, annexe I, p. 2.
[440] Benton, box 401 : lt. de Carr à Benton, 5 juin 1964.
[441] En 1966, le CIUS envisage la création d’un Comité des données scientifiques et techniques, et d’un comité spécial chargé d’étudier la possibilité de mettre sur pied un système mondial d’information scientifique. Le CIUS était inquiet de voir tous les différents systèmes (thématiques et nationaux) d’information se développer séparément, chacun avec ses propres normes. Indépendamment du CIUS, l’Unesco entreprend un programme analogue, décide en 1966 de faire une étude de faisabilité d’un système d’information scientifique, et d’organiser en 1967 une conférence intergouvernementale sur le transfert de l’information scientifique et technique, pour établir un mécanisme favorisant les échanges internationaux de documents scientifiques et techniques. L’Unesco et le CIUS, voyant qu’elles mènent parallèlement un travail similaire, créent, pour éviter des chevauchements, sur l’initiative du président du CIUS, Ambartsumian, en 1967 un Comité conjoint Unesco/CIUS pour étudier la « possibilité d’un système mondial d’information scientifique ». Mais le CIUS n’est pas très satisfait de la tournure prise par l’Unisist et garde une vision élitiste du projet (14C/Résolution 2.222, 15C/résol. 2.151) ; 4-8 oct. 1971, SC/MD/25, annexe B : discours d’Ambartsumian ; entretien Tocatlian). L’Unisist n’a pas réussi à avoir de l’autorité sur les ONG , et a été au contraire en concurrence avec elles (R. Jackson, Etude de la capacité …, op. cit. ; Antoine Lefebure et Maurice Ronai, « Un nouvel ordre de la documentation : les limites de la coopération internationale », Le Monde diplomatique, nov. 1979, p. 16-17 ; cité par A. Fleury, op. cit., p. 89-90).
[442] OHRO, interview d’Evans, p. 544-546 : « their proposals, their recommendations, were so dominated by their idea or desire to get money from Unesco » ; « too bureaucratic a group, money-minded a group rather than an idea-minded group ».
[443] OHRO, interview d’Evans, p. 715-716.
[444] Observations du gouvernement français sur l’avant-projet de programme et de budget 1965-66, 17 déc. 1963, doc. cit., p. 3.
[445] DG/74/15, 23 nov. 1974, p. 10.
[446] 372/8/MP 01, II : communiqué de presse n°1499, 23 juillet 1956.
[447] René Maheu, « Serving the Mind as a Force in History », In the minds of men, Unesco, 1972, p. 287 ; MAPA/I AC/3 , p. 12.
[448] 8C/résol. IV.3.21.
[449] Par exemple un projet majeur « doit se distinguer nettement [...] des activités qui relèvent du programme d’assistance technique, même si sa réalisation suppose l’octroi d’une certaine assistance technique » (9C/PRG/26 : rapport du groupe de travail sur les projets majeurs, par. 4 à 9. cité dans MAPA/1-AC/2, p. 2-3).
[450] Rapport du directeur général sur 1957, p. 133-136.
[451] Peter Hajnal, Guide to Unesco, 1983, Oceana Publications, Inc., p. 99-102.
[452] EU, box 823 : lt. confid. de John H. Morrow au département d’état, 18 juill. 1961.
[453] 10C/ resol. 1.42 (b) ; ED/173, 29 fév. 1960, p. 1 et 5-10.
[454] Définition de ce projet majeur par J. Szapiro, op. cit., p. 129, cité par M. Jouvenot, op. cit., p. 71-72 ; conférence générale de 1980, Projet de programme et de budget pour 1981-1983, 21 C/5, p. 34.
[455] CUA/87, 30 avril 1958 ; Museum, vol. X, n°1 ; RP, 31 oct. 1956 : plus de 1000 articles sur ce sujet.
[456] X 07.83 Maheu, VI : résumé des entretiens entre les autorités de Syrie et le DG, 26-31 déc. 1972, p. 7.
[457] Angèle Bioum Ihana, L’Unesco et la protection internationale de l’environnement : contribution à l’étude de la formation et de l’évolution du droit international de l’environnement, thèse de droit, Paris I, 1998. p. 19 et 57 ; M. Prévost, op. cit., p. 169 ; Chronique de l’Unesco, mars 1971 : « Lancement d’un programme sur « l’homme et la biosphère » », p. 91-97 ; entretien Dumitrescu ; Conseil international de coordination du Programme sur l’homme et la biosphere (MAB), 3e session, rapport final, 17-29 sept. 1974, 58 p. ; Sciences/MD/47, p. 7. ; 18C/79 : 28 oct. 1974, 3 p., p. 2 ; rapport n°1 du MAB, 9-19 nov. 1971 ; rapport n°20 du MAB, 23-26 avril 1974 ; rapport n°22 du MAB, 20-24 mai 1974.